Il est sans doute naturel qu’une jeune fille, voulant se débarrasser d’un homme qui la pousse à bout, lui promette un rendez-vous, & que son persécuteur suspende sa vivacité dans l’espoir d’être traité plus favorablement ; mais si la Lucrece veut réellement échapper encore saine & sauve des mains de son Tarquin, a-t-elle besoin de lui susciter des embarras, & de faire agir son valet pour cela ?
Mathieu, qui a poussé la science des nombres jusqu’à savoir combien un écu rapporte par quart d’heure.
Si le mariage n’a d’autre mobile que la volupté, il devient semblable aux mariages de don Juan, où « lorsqu’on est maître une fois, il n’y a plus rien à souhaiter, et tout le beau de la passion est fini525. » Si on y est poussé par l’orgueil d’une noble alliance, il tourne comme le mariage de George Dandin, « qui est une leçon bien parlante526. » Si l’on épouse par intérêt d’argent, les maris sont des Trissotins et des Diafoirus 527, les femmes des Dorimènes et des Angéliques 528.
Il feint de croire que la charité seule le guide vers la belle dormeuse et veut pousser très loin ses soins charitables, quand son élève arrive.
Il commence ensuite un conte qu’il oublie d’achever ; il rit en lui-même, il éclate d’une chose qui lui passe par l’esprit, il répond à sa pensée, il chante entre ses dents, il siffle, il se renverse dans une chaise, il pousse un cri plaintif, il bâille, il se croit seul. […] Voilà un nouvel écueil contre lequel les vagues me poussent & vont me briser.
On est bien aise de voir jusqu’où des coquins comme cela pousseront les choses. […] Le lendemain les voisins, qui avoient entendu pousser de hauts cris au milieu de la nuit, entrerent dans la maison, remarquerent des traces de sang sur le carreau, virent un feu flamboyant dans le four : ces indices leur firent juger que le mari, après avoir assommé sa femme, avoit brûlé son corps.
Cette complète ignorance dans laquelle Arnolphe a pris à tâche de retenir sa pupille, cet excès de simplicité et d’innocence sur lequel il a tant compté, a précisément des résultats tout contraires à ceux qu’il en attendait ; et peu s’en est fallu qu’ainsi qu’elle le lui raconte naïvement, elle ne poussât jusqu’au bout la guérison du cœur d’Horace, que, sans le savoir, elle avait blessé, et à qui sa douce présence pouvait seule rendre la vie comme le lui avait dit la messagère du blessé.
Elles seules étouffent les talents dans leur berceau, ralentissent leurs progrès, ou les poussent au grand.
Après la vengeance des comédiens, vint la vengeance des marquis ; c’est sous ce titre même que de Villiers, mauvais acteur de l’hôtel de Bourgogne, et plus mauvais auteur, donna une pièce en un acte et en prose, dans laquelle ce galant homme, reprochant à Molière l’usage des personnalités, s’en permit des plus outrageantes à son égard, et poussa l’impudence satirique jusqu’à dire, dans les termes les moins ambigus, qu’il était en réalité ce qu’un de ses Sganarelles n’est qu’en imagination. […] Assurément ni la personne, ni la qualité même des marquis dont les actions et les discours étaient sages, ne recevait la moindre atteinte de quelques traits lancés contre quelques étourdis qui s’embrassaient convulsivement, faisaient de grands gestes, poussaient de grands éclats de voix, débitaient de méchantes pointes, outraient les modes les plus outrées, et se donnaient en spectacle jusque sur les théâtres publics.