Le Seigneur Jupiter, dont vous êtes l’agent, Honnête ou non, c’est dont fort peu je m’embarrasse, Pour goûter des plaisirs nouveaux, A quelque Nymphe du Parnasse Voudroit-il en dire deux mots ? […] J’aurai soin, dans ce dernier volume, de lui ménager quelquefois ce plaisir.
Le Roi, voulant donner à sa belle-sœur une idée éblouissante des pompes et des plaisirs de sa cour, choisit lui-même les plus beaux endroits des divertissements qui avaient été représentés devant lui depuis plusieurs années, et ordonna à Molière de faire une comédie qui enchaînât tous ces différents morceaux de musique et de danse. […] Tandis que les uns se livraient à une obscure industrie, sans autre plaisir que d’amasser un or dont ils ne savaient pas jouir ; les autres végétaient dans une insipide oisiveté, qu’animaient seules quelques nouvelles bien surannées ou quelques tracasseries bien ridicules. […] La mortification était complète, si, en leur présence, on tombait aux mains de quelque habitant de Paris, spirituel et railleur, qui se fît un malin plaisir d’exciter, de presser votre manie, pour en bien faire sortir tout le ridicule, et le livrer ensuite à la risée universelle. […] Trissotin vient, comme Mascarille, lire ses sottises rimées à des folles qu’elles font pâmer de plaisir ; et, comme lui encore, il leur présente un de ses amis, qui n’est pas moins impertinent que lui, et conséquemment n’est pas accueilli avec moins de faveur : il n’y a qu’une différence, et elle est peu considérable, c’est celle qui existe entre deux laquais travestis en hommes de qualité, et deux auteurs qui déshonorent leur profession.
En outre, peut-on admettre que, de gaieté de cœur et pour le seul plaisir, un homme se représente lui-même sous les traits du grotesque tuteur d’Agnès et se bafoue aussi cruellement ? […] J’aime le jeu, les visites, les assemblées, les cadeaux et les promenades ; en un mot, toutes les choses de plaisir. » Angélique, de son côté, dit à George Dandin : « C’est une chose merveilleuse que cette tyrannie de messieurs les maris et je les trouve bons de vouloir qu’on soit morte à tous les divertissemens et qu’on ne vive que pour eux ! Je me moque de cela et ne veux point mourir si jeune… Je veux jouir, s’il vous plaît, de quelque nombre de beaux jours que m’offre la jeunesse, prendre les douces libertés que l’âge me permet, voir un peu le beau monde et goûter le plaisir de m’ouïr dire des douceurs. » Ces deux passages rappellent ce que nous apprend Grimarest du ménage de Molière. […] Avide de plaisirs et de vie bruyante, Armande aurait voulu imposer ses goûts à son mari ; revenu de bien des choses, souffrant, écrasé de travail et de soucis, Molière aspirait à la vie de famille, intime et cachée.
L’avocat n’a pas à créer; il prend les faits dans son dossier; il les explique non pas, avec son imagination, mais avec sa raison et son expérience des affaires ; et quant au public, ignore-t-on que les portes de l’audience ne sont pas ouvertes pour que des esprits oisifs ou blasés viennent chercher le plaisir dans le scandale, l’intérêt dans l’aspect d’un malheureux ?
Parbleu, la couleur de ce drap fait plaisir à la vue. […] Son maître lui montre à contrefaire les personnes de tous les états, à demander tout ce qui lui fera plaisir ; ce qui fournit quantité de lazzis bien plus plaisants que ceux de la piece françoise.
Le Meûnier se prosterne aux genoux du Roi pour le remercier ; le Roi lui fait présent de son épée, le nomme Sir, & lui donne un revenu de mille marcs d’argent : le Meûnier reçoit les faveurs du Roi avec plaisir, parcequ’il n’a fait aucune bassesse pour les obtenir. […] Le jeu, la jupe & l’amour des plaisirs Sont les ressorts que Cupidon emploie : De leur boutique il sort chez les François Plus de cocus, que du cheval de Troie Il ne sortit de héros autrefois.
Lui, l’homme du rire et du plaisir, il a su, dans quelques scènes étonnantes d’une pièce pleine de farces comme le Festin de Pierre, peindre la croyance en Dieu, l’amour de Dieu, la dignité, la nécessité de cette croyance et de cet amour. […] Vivant dans une société et’ parmi des amis illustres, qui discutaient vivement les questions religieuses ; protégé par un roi qui s’occupait de religion, même au milieu des plaisirs, et avait à ce sujet des opinions très arrêtées ; menacé comme comédien par la doctrine, et condamné par la discipline de l’Église ; ayant devant les yeux des exemples tristes de l’abus que les hypocrites et les ambitieux peuvent faire des choses saintes ; porté d’ailleurs par le caractère universel et touche-à-tout de son génie ; forcé enfin par les agressions déloyales de rivaux jaloux qui, le trouvant inattaquable sur tout le reste, croyaient le surprendre sur ce point, — un jour, il voulut dire, et dit franchement, dans deux comédies, ce qu’il pensait de la religion.
Pendant que Tebaldo était à Lyon où il demeura quelque temps pour les affaires de leur commerce, un jour étant, lui Pandolfo, en partie de plaisir avec Ricciardo son ami, ils vinrent sur le propos de sa femme qui était grosse. […] Ils confirment, dans une certaine mesure, ce qu’on sait de la faculté d’improvisation que possédait Molière et du plaisir qu’il prenait à l’exercer.
Les peines et les plaisirs que leur font éprouver les autres, ne peuvent égaler en vivacité ceux dont la source est en eux-mêmes, et par conséquent ils ne sauraient nous toucher autant : cette observation morale, convertie en règle dramatique, est un des plus heureux secrets de l’art, et la découverte en est due à Molière, comme celle de beaucoup d’autres.