La musique a pris dans nos mœurs une telle place que nous nous ingénions à la trouver partout. Ce que les drames et les comédies de Shakespeare en contiennent, on l’a dit à cette place, il y a déjà bien des années1. […] Perrin avait quitté l’Opéra-Comique, et c’était Nestor Roqueplan qui tenait la place.
On dirait, quand tu veux, qu’elle te vient chercher : Jamais au bout du vers on ne te voit broncher ; Et sans qu’un long détour t’arrête, ou t’embarrasse, À peine as-tu parlé, qu’elle même s’y place. […] Mais mon esprit tremblant sur le choix de ses mots, N’en dira jamais un, s’il ne tombe à propos : Et ne saurait souffrir, qu’une phrase insipide Vienne à la fin d’un vers remplir la place vide. […] Mais pour un tas grossier de frivoles Esprits Admirateurs zélés de toute œuvre insipide, Que non loin de la place, ou Brioché préside, Sans chercher dans les vers ni cadence ni son, Il s’en aille admirer le savoir de I*** L’Art poétique, chant III, v. 359-428 Que la Nature donc soit votre étude unique, Auteurs, qui prétendez aux honneurs du Comique. […] Le Comique ennemi des soupirs et des pleurs N’admet point en les vers de tragiques douleurs ; Mais son emploi n’est pas d’aller dans une place, De mots sales et bas charmer la populace.
1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 349 Molière était désigné pour remplir la première place vacante à l’académie française. […] Molière n’aurait plus joué que dans les rôles de haut comique : mais sa mort inattendue le priva d’une place bien méritée, et l’académie d’un sujet si propre à la bien remplir.
Il s’étonnait, en parcourant nos jardins et nos places publiques, de n’y voir que les images des divinités du paganisme, les statues des Grecs et des Romains, et des inscriptions toutes modernes dans une langue morte depuis deux mille ans. […] À l’ombre de chaque arbre il place 1’image de celui qui nous l’a donné. […] A leur place s’élèvent de toutes parts les images de nos pères et de nos aïeux. […] Déjà Cambrai, Dijon, Meaux, Bordeaux, Montbart, Périgneux, ont orné leurs places publiques des glorieuses images de Bossuet, de Fénelon, de Buffon, de Montesquieu et de Montaigne. […] Des artistes et des gens de lettres avaient eu la pensée d’élever la statue de Molière sur la place de l’Odéon.
De plus, Sa Majesté va très souvent passer deux heures de l’après-dîner dans la chambre de madame de Maintenon, à causer avec une amitié, un air libre et naturel qui rend cette place la plus désirable du monde. » Telle était la jalousie de madame de Montespan pour madame de Maintenon, qu’elle prenait à peine garde à la maîtresse en titre, madame de Fontanges, dont pourtant le roi s’appliquait à manifester le règne par une ostentation et des profusions sans exemple. […] Toutes ses sœurs y étaient avec elle ; mais tout cela si triste qu’on en avait pitié ; la belle perdant tout son sang, pâle, changée, accablée de tristesse, méprisant 40 mille écus de rente et un tabouret qu’elle a, et voulant la santé et le cœur du roi qu’elle n’a pas. » Le 21 juillet, madame de Sévigné écrit : « La place me paraît vacante. […] La naissance de M. le duc de Bourgogne lui donna lieu de manifester le fond de ses sentiments pour la reine, et ces affections de famille qui reprennent si doucement leur place dans les âmes bien nées, après en avoir été quelque temps bannies. […] Les uns disent que je me veux mettre à sa place, et ne connaissent ni mon éloignement pour ces sortes de commerces, ni l’éloignement que je voudrais en inspirer au roi. […] Ceux des Théatins seront célèbres entre tous les autres… Là, on verra une décoration souvent profane, les places retenues et payées, des livres distribués comme au théâtre (le motet traduit en vers français par LL**), les entrevues et les rendez-vous fréquents, les murmures et les causeries étourdissantes ; quelqu’un monté sur une tribune, qui y parle familièrement, sèchement, et sans autre zèle que de rassembler le peuple, l’amuser… jusqu’à ce qu’un orchestre, le dirai-je ?
L’appréhension de lui déplaire était la seule chose que craignait l’armée romaine ; jamais les soldats ne méprisèrent autant l’ennemi et ne redoutèrent si fort leurs chefs ; jamais ne furent tous ensemble si ders et si dociles, ne se débordèrent avec tant d’impétuosité à la campagne, et ne reprirent leur place dans le camp avec moins d’apparence d’en être sortis. […] L’auteur annonce, au début, qui y reprend ce qui a déjà été dit entre eux, pour en faire un tout avec ce qu’il va ajouter, « La gloire et les triomphes de Rome, lui dit, l’auteur, ne suffisent pas à votre curiosité ; elle me demande quelque chose de plus particulier et de moins connu ; après voir vu les Romains en cérémonie, vous les voudriez voir en conversation et dans la vie commune… Je croyais, en être quitte pour vous avoir choisi des livres et marqué les endroits qui pouvaient satisfaire votre curiosité ; mais vous prétendez que j’ajoute aux livres… La volupté qui monte plus haut que les sens, cette volupté toute chaste et tout innocente, qui agit sur l’âme sans l’altérer, et la remue ou avec tant de douceur qu’elle ne la fait point sortir de sa place, ou avec tant d’adresse qu’elle la met en une meilleure, cette volupté, madame, n’a pas été une passion indigne de vos Romains. […] Je crois cet éloge bien mérité : et il est difficile de le croire une plate louange, quand on considère l’homme qui la donne, le fonds de l’ouvrage où il l’a placé, le sentiment qui l’anime en l’écrivant, celui qu’il suppose à la personne pour qui il l’écrit ; et enfin cet éloge vient si naturellement à la place où il se trouve, qu’on ne peut y méconnaître une sorte d’à-propos qui ne serait pas venu à l’auteur pour une femme vulgaire. […] Cette urbanité avait son temps et sa place dans cette république de fer et de bronze, parmi des citoyens d’une simplicité fine, d’une innocence spirituelle… Ils recevaient le soir dans le cabinet, les grâces qu’ils avaient rejetées le malin sur le tribunal ; mais les grâces n’étaient chez eux ni affectées, ni licencieuses ; elles ne fardaient pas la majesté ; elles l’ajustaient de façon à en tempérer l’aspect.
On lui offrit une place qui pouvait séduire l’ambition, celle de sous-précepteur du Dauphin. Il fut assez sage et assez modeste pour la refuser, parce qu’il ne savait pas le latin, et par là il se sauva d’un écueil où tant d’autres échouent, celui de paraître au-dessous de sa place. Thomas Corneille, qui était de ses amis, voulut l’engager à briguer une place à l’Académie française, l’assurant, non sans vraisemblance, que ses succès au théâtre, et l’estime générale dont il jouissait, lui ouvriraient toutes les portes. […] Celles de Regnard lui ont donné une place éminente après Molière, et il a su être un grand comique sans lui ressembler. […] Cela n’empêche pas que Dufrény ne mérite une place distinguée.
. — Sociétés d’élite qui prennent la place de l’hôtel de Rambouillet. […] C’était un homme de cour ambitieux de grandes places et de grandes occasions de paraître ou de servir ; au reste, fort dépensier, et propre à faire un magnifique seigneur ; aussi opposé par son brillant et par sa jeunesse, à la préciosité, que le duc de Montausier, par la rigidité de son esprit et de son caractère. […] Ils nous apprennent que « dans le palais de Mademoiselle, ou faisait accueil au mérite, et que tout ce qu’il y avait de beaux esprits, y trouvaient leur place comme chez Mécénas. » Les mémoires de la princesse et son petit roman allégorique de la princesse de Paphlagonie renferment les portraits d’une multitude de personnes célèbres par leur esprit. […] En 1671, madame de Sévigné écrit à sa fille qu’elle a la première place dans son cœur, madame de La Fayette la seconde.
Hommes et femmes de la place Royale s’en inquiétèrent. […] Elle tient sa place dans cette illustre galerie, et sa place est la meilleure. […] — L’ingratitude et la malhonnêteté de Baron, le comédien, que Molière avait élevé, tiennent leur place en ces anecdotes. […] Allons, place à Tartuffe en dépit de l’anathème, et si parfois cette grande œuvre, soulève un murmure, ou rencontre un doute, on vous donnera cette merveille L’École des femmes, voisine de Tartuffe par sa haine pour l’hypocrisie. […] Consignée dans les mémoires de madame Campan, en vain vous en chercheriez la trace dans les mémoires de M. le duc de Saint-Simon, et dans les souvenirs de ce futile marquis de Dangeau, où cette innocente fable eût si bien trouvé sa place.