Moliere aussi ne s’est-il pas fait un scrupule de placer dans ses Ouvrages plusieurs pensées que Cyrano avoit employées auparavant dans les siens. […] * Ces paroles de Moliere qui s’accordent assez avec la peinture qu’il a faite de soi-même dans le Misanthrope, où il a mis en œuvre la même pensée, ces paroles, dis-je, sont bien differentes de celles que Mr. […] Ainsi ce n’est pas toûjours le merite d’une Piece qui la fait réussir ; un Acteur que l’on aime à voir, une situation, une Scene heureusement traitée, un travestissement, des pensées piquantes, peuvent entraîner au spectacle, sans que la Piece soit bonne. […] Moliere, qui n’avoit en vûë que de convertir le jeune homme, redoubla ses raisons pour le faire ; & enfin il réussit à lui faire perdre la pensée de se mettre à la Comedie. […] Il avoit encore le défaut sur-tout dans ses premiers Ouvrages de ne pouvoir quitter une pensée qu’il ne l’eût tournée en quatre ou cinq façons differentes, & enfin on lui a reproché que la plûpart de ses dénoûmens n’étoient pas heureux.
Aucune ; mais la situation où il se trouve, & l’impossibilité où il est de faire une autre réponse aux impertinences de son beau-pere, donnent à sa pensée, toute simple qu’elle est, un comique très piquant.
Aussitôt qu’il se sentit en cet état, il tourna toutes ses pensées du côté du Ciel ; un moment après il perdit la parole, et fut suffoqué en demie heure par l’abondance du sang qu’il perdit par la bouche.
La passion du bel esprit, ou plûtôt l’abus qu’on en fait, espéce de maladie contagieuse, étoit alors à la mode ; le stile empoulé & guindé des romans, que les femmes admiroient par les mêmes côtés, qui depuis ont décrédité ces ouvrages, avoit passé dans les conversations ; enfin le vice d’affectation répandu dans le langage, & même dans les pensées, s’étendoit jusques dans la parure, & dans le commerce de la vie ordinaire. […] A la premiére représentation, après la lecture du sonnet d’Oronte, le parterre applaudit ; Alceste démontre dans la suite de la scéne, que les pensées & les vers de ce sonnet étoient « De ces colifichets dont le bon sens murmure. […] L’art caché sous des graces simples & naïves, n’y employe que des expressions claires & élégantes, des pensées justes & peu recherchées, une plaisanterie noble & ingénieuse pour peindre & pour développer les replis les plus secrets du cœur humain.
c’est-à-dire vive la liberté des théâtres et par conséquent la liberté de la pensée ; les autres criaient : À bas Godard, c’est-à-dire sauvons la censure et les censeurs. […] il n’est pas permis à un petit comédien de campagne, d’élever sa pensée jusqu’à ces fameuses héroïnes. » Voilà certes de la gaîté, de l’esprit, de l’abandon, de la bonne grâce, de la belle humeur la plus jeune et la plus limpide ! […] Tout se confond dans son rôle, dans sa pensée et dans sa raison. — Ô douleur ! […] Enfin ne voyez-vous pas combien le public se fatigue à reconnaître dans vos traductions d’Aristophane ou de Térence, des pensées de Molière ! […] Même, son autre confrère, Hemippus, lui a dérobé un de ses plus plaisants caractères, et cette belle pensée… un vrai proverbe : Que les Athéniens étaient plus heureux que sages !
Le style en est simple et noble ; les pensées en sont justes et pleines de raison ; les sentiments en sont vrais, élevés et profonds : on peut dans ces écrits rendre tout à la fois une idée juste de la portée et des directions de la marquise de Rambouillet, et des conversations qui avaient lieu dans son intimité.
Orgon et Harpagon, les Gorgibus et les Sganarelles, tous les pères, en un mot, même ceux qui ne sont pas ridicules ou vicieux, ont, par rapport à leurs enfants, une certaine grossièreté de pensées, de discours et de manières, qui semble appartenir à un autre siècle. […] Comment, dans l’ordre des travaux et des pensées de Molière, Les Fourberies de Scapin auraient- elles pu prendre place entre Le Bourgeois gentilhomme et Les Femmes savantes ?
Que votre diction soit pure, et cherchez avec soin, par de très belles paroles, les pensées nobles, vives, solides et remplies d’un beau sens ! […] Le Malade imaginaire est une comédie excellente, et pourtant dans la pensée de l’auteur c’était tout au plus une parade ! […] Cette poétique du doute si hardiment développée, et développée à haute voix, en plein théâtre, nous causait une espèce d’épouvante dont nous n’avions jamais eu la pensée ! […] Tu m’étais la pensée de cette vie remplissant l’univers d’amour et de sainteté, et revêtant de poésie la beauté humaine, etc. […] « En vérité, ses sentiments ont quelque chose de si divin, que je ne puis y penser sans être en de continuelles actions de grâces, et la marque du doigt de Dieu, c’est la force et l’humilité qui accompagne toutes ses pensées, c’est l’ouvrage du Saint-Esprit.
La démarche d’Elmire est bien assez délicate et le tête-à-tête bien assez vif, même avec le grand jour, pour qu’on n’y ajoute pas les mauvaises pensées que suggère la nuit ; mais enfin les deux flambeaux ne déterminent aucune nouveauté intéressante dans le jeu des acteurs. […] Duvivier,21 s’associa avec empressement à notre pensée, ainsi que M. […] Le 10 août 1549, testament de Cousineau qui « de présent étant en cette ville de Paris gisant au lit malade en l’hostel du Cinge, néanmoins sain de pensée, ne voulant décéder de ce monde intestat tandis que sa raison gouverne sa pensée, des biens que Notre-Seigneur lui a prêtés en ce mortel monde, etc. donne tous ses biens meubles et immeubles à noble homme Me Nicolas Berthe, advocat en la Cour du Parlement ». […] Lorsque Shylock a perdu sa fille, enlevée par le marchand Antonio, sur quoi pensez-vous que sa pensée se porte ? […] 51 » Les souvenirs de Palaprat sont curieux à plus d’un titre ; ils offrent d’abord cet intérêt supérieur à tout autre, de l’homme qui peut dire : « J’ai connu Molière, je l’ai vu, j’ai entendu sa parole et je l’ai retenue. » Mais en songeant au vivant tableau des soupers où Molière retrempait son génie au feu de la verve italienne, la pensée ne se reporte-t-elle pas soudain vers l’autre tableau, sorti d’une palette inconnue, et demeuré, jusqu’à ce jour, l’énigme de la Comédie-Française ?