Le père, encore bien jeune, puisqu’il devait avoir alors vingt-trois ans, se remaria peu de temps après avec Madelène l’Hermite de Souliers, en Limousin, de laquelle il n’eut pas d’enfants. Il paraît que le comte de Modène contracta ces deux mariages par déférence pour son père, plutôt que par inclination. […] Le père prit alors dans l’acte de célébration du baptême le titre d’écuyer, que lui donna sûrement son gendre futur pour le rapprocher de lui. […] Il soupçonne même qu’il y a eu un mariage secret entre ce père et cette mère, ce que l’extrait baptistaire, dont il peut avoir eu connaissance, donnait lieu de penser. […] C’est le nom d’un fief acheté par son père, dans le comté Vénaissin, de Jean-Baptiste d’Ornano, et Marie de Raimond, dame de Montlaur, son épouse.
Mais, de l’avarice des pères, il a fait sortir une autre conséquence plus terrible encore et non moins naturelle, c’est le manque d’amour et de respect de la part des enfants. […] Un fils outrageant son père ne sera jamais, quoi qu’il arrive, un personnage intéressant pour les hommes rassemblés. […] Si la censure du poète guérit le vice des pères, elle prévient le crime des enfants qui en est la conséquence ; et ainsi, loin d’être pernicieuse pour personne, elle devient salutaire pour tous. Dans son éloquente tirade, Rousseau semble principalement révolté de ce que Cléante se moque de la malédiction que vient de lui donner son père. […] L’avare, à qui ses pères ont transmis de grandes richesses connues du public, ne peut pas vivre avec la même lésine que l’obscur usurier, unique artisan d’une fortune ignorée.
Dans L’Orseida, par exemple, un ours fait un personnage galant, et même un personnage de mari et de père. […] « Il y avait à Gênes un jeune homme bien né et riche nommé Cinthio, lequel, resté sans père ni mère, n’avait qu’une sœur douée d’une beauté rare et d’une éducation distinguée. […] (Mon père, c’est moi qui suis cette fille et Olympia est ma mère !). […] Un gentilhomme de Venise amoureux de la jeune fille veut l’enlever ; il est tué par le père et des bravi apostés. […] Isabelle découvre à Flaminio qui elle est et qui est son père.
Ricciardo fait des réflexions sur les faiblesses des pères pour leurs enfants. […] Fabio se félicite de l’indulgence de son père qui ne l’a point grondé, et lui a ordonné seulement de ne point s’exposer, vu l’incertitude où sont encore les choses. […] Tebaldo lui dit qu’après bien des discours sur la prétendue intelligence existant entre Fabio et Virginia, il lui a proposé d’accommoder l’affaire et de faire épouser à Fabio une autre fille que Virginia, qui apportera six mille écus de dot ; que le père de la mariée lui fera présent de deux mille écus, sans parler d’un opulent héritage que ce père laissera plus tard à ses enfants. […] Le père vante la bravoure de ce Lelio et fait une description de sa manière de combattre, qui est d’un bout à l’autre une équivoque licencieuse. […] Fabio en est fort surpris, et s’étonne de voir son père rire ainsi au moment où il lui annonce un combat qu’il lui peint si terrible.
Que, pour échapper à un mariage pour lequel son père a donné parole, il imagine de dire qu’il est marié, et à trois mois d’être père, et qu’il fasse ce charmant conte des deux amants surpris dans l’alcôve, son mensonge s’explique encore : il est utile, il est dans l’action. […] Corneille est donc le père de la comédie, et c’est pour lui une gloire unique, que Molière lui en ait rapporté l’honneur. […] L’aïeule est devenue l’ennemie des petits-enfants ; le père se fait le tyran de sa fille. […] C’est un présent que mon père vous a fait. […] N’est-il pas vrai, mon père, que vous voulez que madame le garde pour l’amour de vous ?
C’est au mépris des droits de cet enfant, orphelin de père, que Molière aurait souffert qu’on enrichit sa femme et sa fille, qui n’avaient nullement besoin de ce supplément d’opulence ! […] Le 30 septembre 1638, son père, Jean Pocquelin, qui venait d’épouser en secondes noces Catherine Fleurette, acheta une maison portant l’image de saint Christophe, et dont M. […] » Mais, si ce fils est brouillé avec son père, s’il sait qu’offert directement par lui le prêt, dont ce père a cependant un urgent besoin, sera repoussé, comment veut-on qu’il agisse ? […] Les quittances de ces ouvriers restèrent entre les mains de Pocquelin père, et elles figurent dans l’inventaire fait après le décès de ce dernier. […] Ils nous le montrent tel qu’il était en effet, bon fils en même temps qu’excellent père.
Celle-ci est très probablement « la vieille actrice » dont parle Riccoboni, laquelle avait trouvé dans l’héritage de son père des canevas signés par saint Charles Borromée. […] sont toute une famille de Centaures, père, mère, fils et fille. […] « Après une suite d’aventures compliquées et romanesques, les deux Centaures, père et mère, qui combattaient pour recouvrer la couronne de l’île de Chypre, se tuent de désespoir, et la petite Centauresse, leur fille, monte sur le trône, ce qui devait lui être (qu’on nous permette de le dire) plus aisé que de s’y asseoir. […] Giovanni-Battista Andreini perdit son père vers cette époque.
C’est surtout en présence de Don Louis, son père, que Don Juan montre toute son insensibilité morale. […] Valère, songez, je vous prie, à vous bien mettre dans l’esprit de mon père. […] Imaginez-vous que je suis votre père qui arrive, et répondez-moi fermement comme si c’était à lui-même. — Comment! pendard, vaurien, fils indigne d’un père comme moi, oses-tu bien paraître devant mes yeux, après le lâche tour que tu m’as joué pendant mon absence ? […] — Tu as l’insolence fripon, de t’engager sans le consentement de ton père, de contracter un mariage clandestin?
Il en est de même d’Henriette à l’égard de Chrysale, son père. […] De ces deux avares, celui qui l’est le plus, est un aussi mauvais père qu’Harpagon ; et c’est celui-là même qui a un aussi mauvais fils que Cléante. Cléante se moque de la malédiction de son père, et se fait le receleur de la cassette qu’on lui a volée : Léandre abandonne le sien à la vengeance de Scapin, qui use de la permission en l’assommant de coups. […] Au surplus, ces deux intrigues sont entrelacées habilement par le fourbe qui en tient les fils, et elles aboutissent à un dénouement commun, où chacun des deux pères, retrouvant une fille, trouve un gendre dans chacun des deux fils et des deux amants. Ce dénouement n’est qu’à moitié celui du Phormion, où l’un des deux jeunes gens, du consentement de son père et de sa mère, reste en possession de sa courtisane, sans que celle-ci change d’état ni de mœurs.