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119. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. M. DE CHAMFORT. » pp. 420-441

La réponse du malheureux Turc commença d’un ton assez tranquille : mais lorsqu’après avoir confessé en général qu’il étoit né quelque chose, & que c’étoit un malheur de fortune qui l’avoit fait tomber entre les mains des Chrétiens, il fut pressé d’une maniere tendre de s’expliquer davantage, son cœur s’ouvrit avec violence, & fit passage à une infinité de sanglots.

120. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

On charge un Comédien de l’examiner : c’est dans ses mains que votre sort est remis ; il peut à son gré vous fermer ou vous ouvrir les premieres avenues du temple de mémoire : reste à savoir s’il est assez éclairé pour juger de l’effet que la piece peut produire au théâtre ; si elle est dans le genre qu’il aime ou qu’il protege ; s’il est lui-même votre ami ou votre ennemi ; s’il ne voudra pas favoriser un autre Auteur.

121. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Il faut parler toujours sans rien dire pour sembler spirituelle ; rire sans sujet pour paraître enjouée ; se redresser à tout moment pour étaler sa gorge ; ouvrir les yeux pour les agrandir, se mordre les lèvres pour les rougir ; parler de la tête à l’un, de l’éventail à l’autre ; donner une louange à celle-ci, un lardon à celle-là ; enfin, badiner, gesticuler, minauder 60 . » L’arrivée du printemps, qui amène le départ des officiers, jette le désarroi dans le monde des promeneuses, et les force à se rabattre sur les robins et les petits collets fort peu demandés en hiver : Heureux les bourgeois de Paris, Quand le plumet court à la gloire !

122. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Racine s’est ouvert une route que l’on peut appeler nouvelle, en empruntant à Aristophane le sujet de ses Plaideurs. […] La vogue dont jouissent ces tragédies est due, sans doute avant tout, à ce qu’elles ouvrent à l’incomparable Talma, un champ plus vaste pour déployer son talent, mais cette vogue est toutefois un symptôme remarquable du dégoût que l’on a pour les vieilles routes battues, et du besoin que l’on éprouve d’être remué plus profondément.

123. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Molière ouvre là tout son cœur. […] Il n’est pas douteux, du moins, que Molière s’ouvrit à lui de son idée, et que même il lui fit connaître les premiers actes de sa comédie. […] Le collecteur insiste ; il soupçonne que ce coffre renferme quelque chose de précieux, et il veut l’ouvrir sans tarder. […] Ils sont enfin les plus forts, le coffre est ouvert ; et qu’en sort-il ? […] Les suisses, épouvantés de cette attaque, allèrent en avertir le président, qui leur ordonne d’ouvrir toutes les portes, se doutant bien qu’il fallait, que ce fût des personnes de la première qualité, pour faire une action si hardie.

124. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

Lorsque ensuite il ne lui est plus possible de douter de la réalité de ce phénomène, il s’en irrite plutôt qu’il n’en est troublé ; il appelle au secours de son incrédulité aux abois, son orgueil qui rougirait de reconnaître un pouvoir qu’il a toujours méconnu ; et, sans avouer, sans éprouver peut-être ni terreur ni repentir, il se précipite en déterminé dans l’abîme d’éternels supplices que le ciel ouvre enfin sous ses pas.

125. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

Le même esprit éclate dans la scène où Lucinde désespérée dit : Je veux mourir, ouvre « la fenêtre qui regarde sur la rivière, et… la referme tout doucement.

126. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Orgon fouille aussitôt à sa poche, il met dans la main de Tartuffe, discrètement, un don qui le fait protester aussitôt ; et, sans ouvrir les doigts pour voir : C’est trop, dit-il. […] Ne nous attardons pas aux petits côtés de la question : au guichet du confesseur, par exemple, ouvert sur l’alcôve même.

127. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Que n’ouvrait-il le Trésor de langue française ancienne et moderne, par Nicot ! […] Le mari voulut passer le premier ; mais parce que le trou n’était pas assez ouvert, il ne passa que la tête et les épaules ; jamais le reste ne put suivre. […] Il observa ce régime presque le reste de ses jours ; de manière qu’il n’avait plus de satisfaction que par l’estime dont le roi l’honorait, et du côté de ses amis ; il en avait de choisis, à qui il ouvrait souvent son cœur. […] M. des P…‌ 108 le rencontrant un jour au Palais, lui en parla à cœur ouvert. […] N’ayant obtenu aucun succès, elle traversa la Seine, et ouvrit un théâtre au port Saint-Paul.

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