/ 188
122. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283

 Je m’en souviens, vous l’avez oublié.

123. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

En voulez-vous encore des témoins irrécusables : voyez ces jeunes débauchés qui semblent se parer du mépris public ; voyez ce marquis de Moncade, qui oublie sa dignité pour réparer sa fortune.

124. (1821) Sur le mariage de Molière et sur Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène pp. 131-151

Ce fut là qu’il unit son sort à celui d’Honorée de Berghes, veuve du comte de Bossut : mais ayant fait sa paix avec la Cour en 1643, il revint en France, et oublia son épouse au milieu des plaisirs de la capitale.

125. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

N’oubliez pas que tout le reste de la pièce était en prose improvisée.

126. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Elle ne prétendait pas faire oublier madame de Montespan par les saillies, par les moqueries, par les imitations chargées ; mais elle faisait sentir au roi un intérêt de cœur, elle lui faisait pressentir des jouissances inconnues, elle excitait dans son âme la puissance des sympathies ; la glorieuse, l’amante de la considération s’entendait bien avec l’amant de la gloire sur la valeur de cette jouissance, sur les moyens de se l’assurer.

127. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

La pièce étant achevée, M. de Molière vint sur le théâtre, et après avoir remercié Sa Majesté en des termes très modestes de la bonté qu’Elle avait eu d’excuser ses défauts, et ceux de toute sa troupe, qui n’avait paru qu’en tremblant devant une assemblée aussi auguste, il lui dit : Que l’envie qu’ils avaient eu d’avoir l’honneur de divertir le plus grand roi du monde, leur avait fait oublier que Sa Majesté avait à son service d’excellents originaux, dont ils n’étaient que de très faibles copies ; mais que, puisqu’Elle avait bien voulu leurs manières de campagne, il le suppliait très humblement d’avoir agréable qu’il lui donnât un de ces petits divertissements qui lui avaient acquis quelque réputation, et dont il régalait les provinces. […] Au nombre des ouvrages qui parurent au sujet de la pièce du Cocu imaginaire, il ne faut pas oublier La Cocue imaginaire b, comédie en vers et en un acte, composée par M. 

128. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Monsieur Bobinet représente au naturel cette classe d’êtres malheureux, que la misère oblige à vendre du latin aux enfants de famille ; que leurs élèves détestent, tourmentent, s’ils n’en ont fait leurs complaisants et leurs esclaves ; que les parents traitent comme les moins utiles de leurs valets, et qui, pour se maintenir dans cet agréable poste, font bassement la cour à tous les habitants de la maison, sans oublier le petit chien, le singe ou le perroquet. […] Désirant, mais désespérant sans doute d’être oublié, il s’abstint du moins de tout ce qui pouvait entretenir sa triste célébrité, et il se condamna dès lors à un silence absolu. […] C’était remonter à deux cents ans ; c’était oublier que les mœurs d’un siècle sont incompatibles avec celles d’un autre, et que, par un certain enchaînement de vertus et de vices, il y a un progrès nécessaire de lumières comme de mœurs, auquel il est impossible de résister. » Qui ne rirait un peu d’entendre un rhéteur de nos jours reprocher à Molière, où de n’avoir pas bien connu les mœurs, les opinions, les préjugés de son siècle, ou d’avoir violé une des premières règles de son art, en introduisant dans une peinture contemporaine un personnage d’une autre époque, c’est-à-dire en manquant au costume, en faisant ce qu’on pourrait appeler un anachronisme dramatique ?

129. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

L’Avare de Plaute examinant les mains de son valet lui dit, voyons la troisieme, ce qui est choquant : Moliere a traduit l’autre, ce qui est naturel, attendu que la précipitation de l’Avare a pû lui faire oublier qu’il a déjà examiné deux mains, & prendre celle-ci pour la seconde. […] Par la même raison, il ne suffit pas pour rendre l’intrigue & le dialogue vraissemblable, d’en exclure ces à parte, que tout le monde entend excepté l’interlocuteur, & ces méprises fondées sur une ressemblance ou un déguisement prétendu, supposition que tous les yeux démentent, hors ceux du personnage qu’on a dessein de tromper ; il faut encore que tout ce qui se passe & se dit sur la scene soit une peinture si naïve de la société, qu’on oublie qu’on est au spectacle. […] Contemplez de quel air un pere dans Térence, Vient d’un fils amoureux gourmander l’imprudence ; De quel air cet amant écoute ses leçons, Et court chez sa maitresse oublier ses chansons ; Ce n’est pas un portrait, une image semblable, C’est un amant, un fils, un pere véritable.

130. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Moliere a surpassé Plaute et Terence par l’invention de quelques-unes de ses comédies‌ 36, par les saillies de son imagination et la finesse de ses plaisanteries ; mais il s’oublie étrangement lui-même dans d’autres pièces ; ce n’est plus l’excellent auteur, c’est le singe de Plaute, qui devient, par ses obscénitez et par ses boufonneries, l’esclave du goût de la canaille, ou tout au plus des petits-maîtres. […] Il représentoit tous les premiers rôles d’une maniéré si originale, si imposante et si naturelle, qu’il faisoit oublier tous les grands acteurs qui les avoient joués avant lui ; et un mérité qui lui étoit particulier, c’est qu’il jouoit toujours également bien sans être journalier. […] L’auteur oublie dans cette liste la plus importante de toutes, le Festin de Pierre, représenté à Lyon en 1658.

/ 188