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6. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Le duc de Saint-Simon parle de l’hôtel d’Albret comme d’une maison somptueuse, où affluait la meilleure compagnie, et il en suppose l’existence du vivant de Scarron, mort en 1660. […] « Madame d’Albret, dit-elle, eut le secret de s’attacher madame Scarron, que le maréchal avait connue chez son mari. » La maréchale d’Albret était une excellente personne de peu d’esprit, très dévote ; mais sa bonté jointe aux dignités du maréchal, à sa passion pour le bel esprit, au grand état de sa maison, y attirait la meilleure compagnie. […] Ils rassemblaient, dit-elle, chez eux, comme le maréchal d’Albret, ce qu’il y avait de meilleur à Paris en hommes et en femmes ; et c’étaient à peu près les mêmes gens, excepté que l’abbé Testu, intime ami de madame de Richelieu, dominait à l’hôtel de Richelieu et s’en croyait le Voiture, Madame de Scarron y allait souvent, désirée partout également. […] Sa fortune ne lui permettait pas de tenir une maison, mais elle était accueillie dans les meilleures, et y figurait convenablement.

7. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Saint-Simon dit de lui, dans une de ses notes sur les Mémoires de Dangeau : « Comédien plaisant, salé, mettant du sien, sur-le-champ et avec variété, ce qu’il y avait de meilleur dans ses rôles ; il était sérieux, studieux et très instruit. […] Depuis ce temps-là jusqu’à la mort de ce rare acteur, M. de Harlay le reçut toujours chez lui avec une estime et une distinction particulière ; le monde, qui le sut prétendait qu’Arlequin le dressait aux mimes, et qu’il était plus savant que le magistrat ; mais que celui-ci était aussi bien meilleur comédien que Dominique. » Dominique modifia très sensiblement le caractère d’Arlequin. […] Lorsqu’il a été manié par des acteurs de quelque génie, il a fait les délices des plus grands rois et des gens du meilleur goût ; c’est un caméléon qui prend toutes les couleurs. » Arlequin, s’il n’était jadis naïf qu’à demi, devient alors tout à fait scélérat : « Arrogant dans la bonne fortune, dit M Jules Guillemot 48 , traître et rusé dans la mauvaise ; criant et pleurant à l’heure de la menace et du péril, en un mot Scapin doublé de Panurge, c’est le type du fourbe impudent, qui se sauve par son exagération même, et dont le cynisme plein de verve nous amuse précisément parce qu’il passe la mesure du possible pour tomber dans le domaine de la fantaisie. » Arlequin, avec ses nouvelles mœurs, court fréquemment le risque d’être pendu ; il n’y échappe qu’à force de lazzi. […] « Rien, madame, répond-il, vous trépaner seulement, pour vous désennuyer en attendant que le Docteur vienne. » Et comme, en s’en allant, elle le traite de fou : « Vous en avez besoin, lui crie-t-il, servez-vous de l’occasion, vous ne la trouverez pas toujours si commode. » Ces traits sont pris parmi les meilleurs que l’on puisse glaner dans le recueil. Tel est l’esprit qui appartient en propre à Dominique, car, par la suite, Regnard, Dufresny, Fatouville, etc., lui en prêtèrent du plus vif et du meilleur.

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

De toutes les imitations, celles qu’on fait d’après la nature même sont les meilleures & les plus flatteuses pour l’Auteur ; mais dans celle-ci Moliere s’est borné sans doute à copier l’habit ou l’allure de son Limousin, puisque tout ce qui arrive au héros de la piece est imité de deux autres comédies, & d’un roman de Scarron. […] Est-il possible que cinq ou six années m’aient ôté de votre mémoire, & que vous ne reconnoissiez pas le meilleur ami de toute la famille des Pourceaugnac ? […] Je ne souffrirai pas que mon meilleur ami soit autre part que dans ma maison. . . . .

9. (1819) Deux pièces inédites de J.-B. P. Molière [La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volant] pp. 1-4

La farce amusait alors les gens de la meilleure compagnie ; alors, sur la même scène où l’on représentait les premiers chefs-d’œuvre de Corneille, des acteurs enfarinés faisaient rire les spectateurs de leurs quolibets et de leurs équivoques souvent licencieuses. […] Ce n’était sûrement pas des farces insipides et abjectes que celles qui contenaient le germe des plus plaisantes scènes du Médecin malgré lui, et de George Dandin, et dont plusieurs traits ont été transportés par Molière lui-même dans ses meilleures comédies.

10. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

Le Malade imaginaire, le Bourgeois Gentilhomme, ne sont certainement pas les meilleures productions de leur Auteur ; cependant, lorsque les comédiens ont repris ces deux pieces, après les avoir oubliées quelque temps, ne leur ont-elles pas rapporté beaucoup d’argent ? […] Aristophonte assure qu’il est son meilleur ami & son compagnon d’armes. […] Il tâche de réparer sa faute en lui procurant un meilleur sort. […] Ils n’ont pas fait venir de bons acteurs Italiens à mesure qu’ils en ont eu besoin ; ils ont abandonné leur meilleur canevas, aussi font-ils dix écus de recette tous les mardis & les vendredis. […] Les poëtes trouvent peu de sujets semblables & qui soient propres à faire passer de la bonne morale à la meilleure.

11. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Nos voisins, corrigés par nos bons modeles, & riches des traductions ou des imitations de nos meilleures pieces, sont honteux pour nous de nous voir ramasser chez eux avec soin les rapsodies, les extravagances que nos anciens chefs-d’œuvre les instruisirent à mépriser. […] Jettons un coup d’œil impartial sur notre siecle ; nous y verrons une infinité de grands hommes ne sortir de la foule commune, ne s’élever au sublime de leur art que par les bontés du meilleur des Princes. […] Malheur à vous si vous n’avez pas eu soin de vous ménager un parti en promettant les meilleurs rôles, si vous avez dédaigné de faire votre cour à Marton, si vous avez riposté aux épigrammes d’Amarinthe, si vous n’avez pas composé de petits vers pour Angélique, si vous n’avez pas constamment applaudi Dorimene ! […] de Voltaire, & quantité de nos meilleures pieces ; tout cela est inutile, si vous n’avez les plus grandes protections. […] Une rapsodie protégée ne forcera plus les étrangers à ne voir qu’elle pendant tout un hiver ; le public se réchauffera en voyant multiplier sous ses yeux le nombre des athletes ; les Auteurs pouvant donner la préférence à ceux des Comédiens qui leur plairont davantage, & qui auront de meilleurs procédés, ceux-ci leur sauront gré du choix ; les soins, les égards, la politesse, succéderont à des tracasseries, à des haines si peu faites pour les gens à talent, & qui font autant la honte & l’opprobre des uns que le malheur des autres.

12. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Brueys et Palaprat l’ont fort embelli; mais les scènes principales et plusieurs des meilleures plaisanteries se trouvent dans le vieux français de la farce de Pierre Patelin, imprimée en 1656 sur un manuscrit de l’an 1460, sous ce titre: Des tromperies, finesses et subtilités de maître Pierre Patelin, avocat. […] Baron, ou plutôt, à ce que l’on croit, le père La Rue sous son nom, transporta sur la scène française la meilleure pièce de Térence, l’Andrienne. […] Quoi qu’il en soit, il a décrit avec exactitude tout ce que le pays et les habitants peuvent avoir de remarquable, soit qu’il ait tout vu par lui-même, soit qu’il ait consulté, dans la rédaction de son voyage, l’histoire de la Laponie, écrite en latin par Joannes Tornœus, l’ouvrage le meilleur qu’on ait composé sur cette matière, et dont Regnard cite souvent des passages et atteste l’autorité. […] La seule pièce où l’on remarque ce comique de caractère, ces résultats d’observation qui lui manquent ordinairement, c’est le Joueur, et c’est aussi son plus bel ouvrage, et l’un des meilleurs que l’on ait mis au théâtre depuis Molière. […] La prose de Dufrény est en général meilleure que ses vers, quoiqu’il en ait de très-heureux, et même des morceaux entiers pleins de verve et d’originalité : tel est entre autres celui où il fait l’éloge de la haine dans la Réconciliation normande.

13. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

Quoique les pieces intriguées par une ressemblance ne soient pas les meilleures, on a cependant grand tort de vouloir les bannir de la scene. […] Le véritable Mario revient à Milan avec la sœur de Lélio qui la lui accorde, à condition qu’il épousera Flaminia ; & leur querelle de Genes ne sert qu’à les rendre meilleurs amis. […] Le meilleur moyen pour tirer parti d’une ressemblance sur le théâtre, est de faire comme Plaute dans son Soldat fanfaron. […] On peut même, je crois, tirer d’une ressemblance ainsi annoncée, un meilleur parti que Plaute.

14. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

L’auteur du Journal littéraire de La Haye 38 regarde Moliere comme le meilleur poète comique qu’on puisse trouver parmi les anciens aussi bien que parmi les modernes. […] Il étoit acteur tragique et des meilleurs, et de la Troupe Royale en 1674. […] Le denoüement de cette comédie passe pour le meilleur de toutes celles de Moliere, et l’on regarde cet ouvrage comme le chef d’œuvre des pièces en trois actes. […] Evremond parloit de Floridor et de Montfleury comme des deux meilleurs comédiens du monde. […] Peut-on faire un plus bel éloge, et n’est-ce pas la meilleure réponse à ceux qui demandent naïvement « si Molière était bon comédien ».

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