Les jeunes gens s’y formaient à ces manières aimables qui, sans rien sentir de la contrainte, ne sortent jamais des bornés de la plus exacte pudeur.
Nous vaincrons le cadastre d’une manière ou d’une autre.
Il semble qu’Alcidor, de je ne sais pas où A travers de la mer soit passé par un trou, Ainsi qu’un godenot que, de fine manière, Brioché fait sortir hors de sa gibecière.
Nous avons foi, nous Français, dans l’un et dans l’autre de ces principes, et armés de ce double instrument de critique, nous ouvrons le premier théâtre comique venu, le théâtre d’Alfred de Musset, je suppose, et nous raisonnons ainsi : un poète comique peut paraître derrière ses personnages de deux manières : soit en faisant une allusion complaisante à lui-même, à sa vie, à son caractère, à ses goûts, soit en déployant avec coquetterie les grâces de son imagination et de son esprit.
Cet enchaînement des scènes des avocats et des médecins, contraire à celui auquel on est accoutumé, nous paraît avoir existé; il est d’ailleurs un fait à noter, c’est que les productions musicales n’innovent pas, se mêlent peu de littérature et ne font que fixer d’une manière inconsciente ce qui existait déjà; nous en concluons que le Pourceaugnac joué à Chambord a contenu l’intermède que nous venons de transcrire. […] Toujours est-il que c’était reconnaître la manière défectueuse dont se termine la comédie de Molière, après un long acte, qui n’a pas plus de raison pour finir que pour commencer.
On voit que Molière perfectionna sa manière d’écrire, par son séjour à Paris. […] Ce préjugé fit donner la préférence à la pièce de Villiers sur celle de Molière ; et ce préjugé a duré si longtemps, que Thomas Corneille en 1673, immédiatement après la mort de Molière, mit son Festin de Pierre en vers : il eut alors un grand succès sur le théâtre de la rue Guénégaud, et c’est de cette seule manière qu’on le représente aujourd’hui. […] Mais la folie du bourgeois est la seule qui soit comique, et qui puisse faire rire au théâtre : ce sont les extrêmes disproportions des manières et du langage d’un homme, avec les airs et les discours qu’il veut affecter, qui font un ridicule plaisant ; cette espèce de ridicule ne se trouve point dans des princes ou dans des hommes élevés à la cour, qui couvrent toutes leurs sottises du même air et du même langage ; mais ce ridicule se montre tout entier dans un bourgeois élevé grossièrement, et dont le naturel fait à tout moment un contraste avec l’art dont il veut se parer.
Moliere a fait un chef-d’œuvre, dans lequel chaque personnage principal est un dévot à sa maniere.
Après la représentation, le Roi, qui n’avoit pas encore porté son jugement, eut la bonté de dire à Moliere : Je ne vous ai point parlé de votre piece à la premiere représentation, parceque j’ai appréhendé d’être séduit par la maniere dont elle avoit été représentée : mais, en vérité, Moliere, vous n’avez encore rien fait qui m’ait plus diverti, & votre piece est excellente.
On fera toujours de la critique avec ses goûts personnels ; c’est la plus ancienne manière et la plus commode à première vue, celle qui nécessite le moins d’études préalables.