Il s’était joué lui-même sur cette incommodité dans la cinquième Scène du second Acte de L’Avare, lorsque Harpagon dit à Frosine « Je n’ai pas de grandes Incommodités Dieu merci, il n’y a que ma fluxion qui me prend de temps en temps ; » À quoi Frosine répond, « Votre fluxion ne vous sied point mal, et vous avez grâce à tousser. » Cependant c’est cette toux qui a abrégé sa vie de plus de vingt ans. Il était d’ailleurs d’une très bonne constitution, et sans l’accident qui laissa son mal sans aucun remède, il n’eût pas manqué de forces pour le surmonter.
Un de ses amis, qui était surpris qu’un homme aussi délicat que Molière eût si mal placé son inclination, voulut le dégoûter de cette comédienne.
Pourquoi a-t-il si mal choisi ses amis ? […] Non, il est le premier à souffrir de son mal, et n’en fait point parade vaniteuse. […] Il va toujours droit au fait, et nous montre le mal produisant tous ses fruits. […] On croit le mal détruit, et il ne fait que se transformer, ou, suivant l’expression médicale, se répercuter. […] Elle se vendit mal, et ne s’épuisa que cinq ans plus tard.
En gros,, s’il est permis de parler ainsi, il a attaqué le mal, et il a traité comme il faut les lieux communs de l’éternelle morale. […] On dira que ces peintures-là ne produisent pas un grand effet sur les mœurs : en de tels sujets, le jugement du spectateur, comme celui de l’auteur, est fixé d’avance, et l’un et l’autre ont naturellement un sens du bien et du mal, qui décide leur préférence et leur mépris. […] Je ne parle pas des filles mises à mal, c’est d’une vérité trop évidente ; mais ce valet, qui croit en Dieu au fond, qui voudrait avertir et retenir son maître, et à qui sa faible raison ne permet de défendre que ridiculement la cause de la vérité61 ; qui est forcé à mentir62, à insulter63, à cacher comme une honte les moindres bons sentiments64, à partager enfin toute la vie et tous les crimes de don Juan, « parce qu’un grand seigneur méchant homme est une terrible chose : il faut qu’on lui soit fidèle, en dépit qu’on en ait, et la crainte réduit d’applaudir bien souvent ce que l’âme déteste65 ; » ce valet, nous le voyons se gâter, s’endurcir, imiter l’escroquerie du maître66, engager le Pauvre à jurer un peu 67 ; et enfin, après le châtiment de don Juan, n’avoir d’autre sentiment en face de cette mort effrayante, que le regret des gages qu’il perd68 : ah !
Mais en réalité, on connaît mal son histoire ; il n’a point laissé de confidences et chacun sait qu’il ne nous reste de sa main que six lignes, qui sont une quittance. […] cela ne peint pas mal notre homme. […] De vos façons d’agir je suis mal satisfait. […] Tournant tout à mal et tempêtant à tort et à travers, « Moi, je veux me fâcher et ne veux point entendre. » Et de fait, c’est un bâton épineux ; on ne sait par quel bout le prendre. […] « … Ses vrais sentiments sont combattus par lui, aussitôt qu’il les voit dans la bouche d’autrui. »Il veut un grand mal à la nature humaine, mais il la souhaiterait volontiers pire encore, afin de donner plus large carrière à son humeur.
Des notions aussi confuses que superficielles sur les sciences, des termes d’art jettés sans choix, une affectation mal placée de pureté grammaticale, composent, quoiqu’avec des nuances différentes, le fonds du caractére de Philaminte, d’Armande & de Bélise. La seule Henriette se sauve de la contagion, & en devient plus chére à son pere, qui voit le mal avec peine, sans avoir la force d’y remédier. […] Ce mal avoit dégénéré en fluxion, ou plûtôt en toux habituelle. […] Le titre espagnol est El combidado de piedra, qui signifie, le convié de pierre, ou la statuë de pierre conviée à un repas, ce qui a été mal rendu en françois par l’expression de festin de Pierre. […] Votre fluxion ne vous siéd point mal, & vous avez grace à tousser.
Il a deux ou trois vers, quelques-uns disent quatre, mal écrits. […] Lysidas me fait une nécessité de mettre mes idées anciennes en langage nouveau, non parce qu’il écrit plus mal ou parle moins, simplement qu’autrefois, mais parce qu’il pense avec beaucoup plus de profondeur. […] Pourquoi, lorsqu’elle était enfant, n’aimait-elle pas Molière ou l’aimait-elle si mal que Le Misanthrope lui paraissait moins beau que Les Fourberies de Scapin, et que, dans cette farce préférée, Géronte roué de coups à travers un sac lui semblait plus comique que Géronte maudissant le Turc et sa galère ? […] Vous êtes plus savant qu’Uranie, et ce n’est point un mal. Mais, prenez garde ; il y a des esprits que l’érudition surcharge, que la métaphysique embrouille, et qui voient mal les choses à force de lumière.
Je n’ai voulu dire ici un mot de ces problèmes que pour repousser de suite un reproche qui me semble à la fois déplacé et mal fondé. […] Reconnaissons toutefois que l’histoire du poète est intimement liée à celle de ses ouvrages et que pour bien comprendre ces derniers, il n’est pas mal d’en éclairer l’étude par la connaissance des circonstances où ils se sont produits ou qui les ont inspirés. […] Elle se rapprochait beaucoup de celle de Fénelon, lequel a dit de Molière, qu’en pensant bien il écrit souvent mal et que ses métaphores approchent du galimatias ; beaucoup aussi de celle de La Bruyère, qui, tout en louant chaudement Molière, ajoute « qu’il ne lui a manqué que d’éviter le jargon et d’écrire purement ». […] si ce caractère est une énigme, ce que, pour mon humble part, je ne saurais admettre3, il n’est pas mal, pour voir clair dans ces ténèbres, d’étudier d’abord le caractère même de Molière et la situation morale où il se trouvait quand il conçut son personnage. […] Il ne serait pas mal de contrôler aujourd’hui son jugement et de soumettre la fameuse liste à une expertise sérieuse.
Picard, toujours fâché, essaie, & marche mal. […] (Il marche mal.