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138. (1801) Moliérana « Vie de Molière »

Le jeune Pocquelin fit des progrès étonnants, et s’attira en même temps l’estime et l’amitié de son maître. […] Les caractères sont inimitables, et le jeu des personnages subalternes sont autant de coups de maître.

139. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Les trois quarts de ce bien, en m’en voyant le maître, Dans le fond de mes mains demeureroient peut-être : Qu’il soit donné par eux, ou que, pour cet emploi, Ils cherchent quelques gens moins délicats que moi. […] Par conséquent le Joueur de Regnard, qui n’est pas maître du bien de son pere, puisqu’il vit encore, qui n’a pas de fortune par lui-même, qui n’a pu parvenir à devoir que quatre ou cinq mille livres, qui enfin, comme le dit Regnard lui-même, n’est qu’un petit brelandier, peut alarmer seulement les écoliers qui voudroient risquer leur quartier, & n’est moral que pour eux. […] Rodillard de Choupille, Noble au bec de corbin, grand gruyer de Berri, Et qui fut votre pere, étant bien mon mari, M’enleva malgré moi ; sans cela, de ma vie, De me donner un maître il ne m’eût pris envie. […] Alors les Auteurs sont les maîtres d’étudier la terminaison ordinaire des noms de chaque province, & de nommer en conséquence leurs acteurs ; mais un tel soin ne sert pas à grand’chose.

140. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Il ne faut que comparer les siennes avec celles que j’ai faites, pour voir que c’est lui qui est le maître. […] Deux ou trois favorites de son maître sont devenues folles de l’esclave : il fait la plus belle défense ; mais pourtant, surpris avec une d’elles dans un rendez-vous très innocent, il se voit sur le point d’être empalé, suivant la loi mahométane, lorsque le consul de France interpose son crédit, et le délivre du pal et de l’esclavage. […] Il n’est pas non plus très-vraisemblable que le maître de trictrac, qui vient pour Valère, prenne Géronte pour lui, et débute par lui proposer des leçons d’escroquerie. […] Mais il y a loin d’un testament supposé, qui n’est pas, après tout, une chose très rare, à la manière dont le Crispin de Regnard fait le sien, en songeant d’abord à ses affaires, et ensuite à celles de son maître.

141. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

On peut ne pas suivre la voie de ses premiers maîtres ; mais il n’est pas permis de payer par le persiflage des soins dévoués. […] Boileau fut son ami, non son maître; Molière profita de ses avis comme il profitait de tous les avis; mais il ne se laissa jamais lier par une rhétorique, si excellente fut-elle. […] Or accorder dans la question dont il s’agit la première place à des considérations de cette nature, c’est déjà condamner la femme à une infériorité irréparable ; c’est en faire un être qui ne vaut pas pour lui-même, mais seulement pour l’homme, son maître et seigneur. […] Molière, pour atteindre à ces types immortels qui dominent et couronnent son œuvre, ne s’inspira que de lui-même et n’eut d’autre maître que son cœur. » Le premier de ces types est Tartufe.

142. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Celui-ci s’applique surtout à mettre en évidence, l’absence de tout bon sentiment chez son maître, c’est-à-dire son insensibilité morale. […] Puis, lorsque son valet lui fait de sages remontrances, il se moque de lui en le qualifiant de : maître sot, et il lui impose silence. […] Nous y voyons d’abord Toinette froisser son maître par les remontrances qu’elle lui fait entendre sur ses manies ridicules. […] Sosie est tellement impressionné par les menaces terribles de son maître et par la vue de son bâton levé sur sa tête, qu’il lui semble avoir été battu, si bien qu’un instant après, s’adressant aux témoins de cette scène, il leur dit : « M’a-t-il frappé ?» […] Confiant en cette affirmation, Jacques raconte à son maître toutes les ladreries de celui-ci, sur lesquelles les voisins glosent à qui mieux mieux.

143.

Quant à Dubois, ne serait-ce pas le Pierre Dubois « maître brodeur » qui faisait partie de l’association de l’Illustre Théâtre en 1644 ? […] Mais Fechter indique, au troisième acte, le moment où Tartuffe redevient maître de la situation. […] Lesdits Morot cèdent la maison à Le Camus, à charge d’entretenir le bail fait à Jehan Poquelin, maître tapissier (Nº 1390). […] Je puis citer cette scène : ce n’est pas un de ces fragments de l’œuvre du Maître que chacun sache par cœur, et ce n’en est pas moins un de ses morceaux les plus gais et les plus fins. […] Son emprisonnement pour dettes au Châtelet sur la requête d’Antoine Fausser « maître chandelier » nous montre assez dans quelle situation précaire se trouvait l’Illustre Théâtre, au mois d’août de cette même année.

144. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. Des Pieces d’intrigue en général. » pp. 123-124

Les têtes trop foiblement organisées vous croiront perdu, parcequ’elles vous perdront bientôt de vue ; mais les autres, assez fortes, assez clairvoyantes pour vous suivre dans votre vol, diront : Il a commencé comme ses maîtres, c’est beaucoup : voyons présentement quels seront ses progrès, & comment il finira.

145. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Du Choix d’un Sujet. » pp. 25-38

Eraste & son valet Gros René apperçoivent Mascarille, domestique de Valere ; ils veulent apprendre de lui si son Maître a effectivement sujet d’être content de ses amours. […] Celle, par exemple, où Marinette & Gros René parodient le dépit & le raccommodement de leurs maîtres ; celle où le pédant, entraîné par la fureur de babiller, parle un quart d’heure tout seul pour déclamer contre le sort qui ne lui permet pas d’ouvrir la bouche, de desserrer les dents ; celle où Valere, cherchant à découvrir si Mascarille a révélé ses secrets à son pere, lui dit qu’il voudroit connoître l’honnête homme qui lui a rendu ce service, pour l’en récompenser ; celle encore où les vieillards, instruits du véritable sexe d’Ascagne, disent à Valere qu’il ne connoît pas la valeur d’un pareil adversaire, & feignent de trembler pour lui dans le combat singulier qu’ils doivent faire ensemble pour vuider leurs différends ; plusieurs autres enfin qu’il seroit trop long de rapporter.

146. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Monologues. » pp. 261-273

Bannissez les monologues, Mascarille, qui n’a point de confident, sera obligé de dire sur le théâtre à son vieux maître toute l’histoire de son fils. […] Madame, Amphitrion, mon maître & votre époux....

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