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55. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Si son initiative est au moins fort contestable en ce qui concerne la politique, objet assidu de ses préoccupations, doit-on la croire plus réelle à l’égard de la littérature, qui, à en juger par ses Mémoires, semble avoir attiré beaucoup moins son attention qu’on ne le croit généralement ? […] Sans remonter plus haut que Henri IV, nous trouvons que ce roi, de peu généreuse mémoire, pensionnait déjà des gens de lettres : exemple suivi par sa veuve devenue régente5. […] Rien de mieux sans doute ; mais d’abord l’anecdote est un peu suspecte : c’est MmeCampan qui, la première, l’a racontée dans ses Mémoires, publiés en 1822, un siècle et demi après la mort de Molière, et elle dit la tenir de son père, qui la tenait d’un vieux médecin de la cour… Tout cela ne donne pas à cette histoire un grand air d’authenticité.

56. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

Le duc de Saint-Simon, dans une de ses notes sur les mémoires de Dangeau, sous la date du 10 mai 1690, reproche à madame de Montausier d’avoir accepté la place de dame d’honneur de la reine, dont la duchesse de Navailles avait été dépouillée pour avoir, dit Saint-Simon, fait murer une porte secrète par où le roi se rendait de nuit dans la chambre des filles de la reine.

57. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Je ne mentionne que pour mémoire un court passage de la troupe sur une troisième scène, au jeu de paume de la Croix-Blanche (1646)  : c’était à l’endroit de la rue de Bucy où l’on peut voir encore un assez profond retrait de l’alignement. […] Par-là s’explique la fréquence de ses emprunts — sa mémoire étant chargée des œuvres d’autrui, — sa facilité à écrire, et à rimer, et la nature de ses « ficelles ». […] En vérité, ne vaut-il pas mieux, si Molière s’est trouvé mêlé à de semblables misères et de pareilles hontes, lui en épargner la mémoire ? […] Ce sont toujours à ce propos les dures, les impitoyables paroles de Bossuet qui nous reviennent en mémoire, comme si Bossuet les eut proférées au lendemain même de la mort de Molière. […] En troisième lieu sa mémoire de comédien lui fournit tout naturellement le vocabulaire des pièces qu’il joue depuis 1643  : il n’est pas étonnant dès lors que ses personnages aient un parler voisin de celui des personnages de Corneille, ou même de Hardy.

58. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

J’arrive enfin à l’acte d’accusation formel et détaillé qui pèse le plus lourdement sur la mémoire d’Armande, à la Fameuse Comédienne. […] Devenu l’ami de Molière, il offrit à sa jeune femme une admiration platonique, et il paraît bien qu’il exprimait ses propres sentimens pour Mlle Molière lorsque, dans Psyché, il faisait parler à l’Amour le langage délicieusement précieux qui est dans toutes les mémoires. […] Elle porta dignement le deuil de son mari, elle assura le respect de sa mémoire, elle contribua grandement à empêcher la ruine du théâtre qu’il avait fondé, et lorsque enfin elle put songer à elle-même, elle sut, quoiqu’on en ait dit, concilier ce qu’elle devait au grand nom qu’elle avait partagé avec son droit d’arranger son existence à sa guise. […] Symbole touchant du génie de Molière ; la veuve ne voulait qu’honorer la mémoire de son mari par un acte de bienfaisance, mais la postérité a bien le droit de voir l’allégorie involontaire qui se dégage de cet acte. […] Il faut ajouter à l’honneur de l’un et de l’autre que, dans leur ménage, la mémoire de Molière fut entourée non-seulement de « respect, » mais de « vénération. » Ce sont les propres termes qu’employait en parlant du premier mari de sa mère, un fils né de leur mariage : en 1698, à peine âgé de vingt ans, ce jeune homme avait imaginé d’achever et de mettre en vers libres la Mélicerte de Molière, et c’est dans la préface de ce travail bien inutile qu’il s’exprimait de cette façon.

59. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

C’est de gaieté de cœur insulter à la mémoire d’un galant homme. […] Mais l’on commence à s’apercevoir en cet endroit que l’Auteur manque de matière, et que le donneur de mémoire ne s’est pas oublié.

60. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Saint-Simon dit de lui, dans une de ses notes sur les Mémoires de Dangeau : « Comédien plaisant, salé, mettant du sien, sur-le-champ et avec variété, ce qu’il y avait de meilleur dans ses rôles ; il était sérieux, studieux et très instruit. […] Tout le monde a dans la mémoire la réflexion par laquelle Molière termine la préface du Tartuffe : « Huit jours après que ma comédie eut été défendue, on représenta devant la cour une pièce intitulée Scaramouche ermite, et le roi, en sortant, dit au grand prince que je veux dire (Condé) : “Je voudrais bien savoir pourquoi les gens qui se scandalisent si fort de la comédie de Molière ne disent mot de celle de Scaramouche” ; à quoi le prince répondit : “La raison de cela, c’est que la comédie de Scaramouche joue le ciel et la religion, dont ces messieurs-là ne se soucient point ; mais celle de Molière les joue eux-mêmes : c’est ce qu’ils ne peuvent souffrir.” » Les situations de Scaramouche ermite étaient d’une extrême indécence.

61. (1759) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1759) [graphies originales] « article » pp. 604-605

Le premier volume commence par l’avertissement qui est dans l’édition de 1734, suivi d’additions importantes à cet avertissement, du catalogue des critiques qui ont été faites contre les comédies de Moliere, & de mémoires instructifs sur la vie & les ouvrages du même comique.

62. (1871) Molière

Heureusement, la mémoire des comédiens, non moins que le souvenir des spectateurs, ont sauvé de l’oubli Le Médecin volant et la Jalousie de Barbouillé, deux précieux et charmants canevas du comédien vagabond Molière. […] Consignée dans les mémoires de madame Campan, en vain vous en chercheriez la trace dans les mémoires de M. le duc de Saint-Simon, et dans les souvenirs de ce futile marquis de Dangeau, où cette innocente fable eût si bien trouvé sa place.

63. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Conséquences du règne de François Ier , formant le 3e volume des Mémoires pour servir à l’Histoire de Louis XII et François Ier .

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