Il attaque une phrase qu’il croit être de Pline le jeune, dont il se moque comme d’un écrivain affecté. « Ne m’avouerez-vous pas, dit-il, que cela est d’un petit esprit de refuser un mot qui se présente et qui est le meilleur, pour en aller chercher avec soin un moins bon et plus éloigné : Pline est de ces éloquents dont Quintilien dit : illis sordent omnia quæ natura dictavit ?
Je ne veux pas décourager les jeunes Auteurs qui entreprendroient de faire la guerre aux ridicules, aux travers, même aux vices naissants : au contraire, je leur ai fait voir les difficultés qu’il y a dans le succès, non pour ralentir leur zele, mais pour les engager à redoubler leurs efforts : je leur dirai même, pour les encourager, que si ces sortes de pieces procurent une gloire souvent moins durable, elle est ordinairement plus éclatante.
Jeune, il alla voir sans doute les troupes italiennes qui se succédaient à Paris, aussi souvent que les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne.
Je me contenterai seulement de dire aux jeunes Auteurs, que si des reconnoissances larmoyantes leur valent des applaudissements momentanés, les reconnoissances vraiment comiques, s’ils peuvent parvenir à en faire, leur assureront l’estime des connoisseurs de leur siecle, & celui de la postérité : ils n’ont qu’à choisir. […] Si c’étoit un époux tel qu’eût été Damon, Passe ; mais c’en est un qui n’en eut que le nom ; Un jeune écervelé qui laisse sa compagne, Et, pour libertiner, va battre la campagne ; Que je ne connois point, car ma sœur, Dieu merci, Ne consultoit personne en tout, comme en ceci ; Un homme qui n’agit que par ses émissaires, Et n’ose se montrer que par ses gens d’affaires ; Qui, lorsqu’on le croit mort, revient, après douze ans, Pour se démarier.
Un vieillard est amoureux de la jeune Isabelle, qu’il veut épouser ; mais elle est éprise du fils de ce même vieillard. […] Isabelle, femme du Capitan, est amoureuse de Léandre, jeune écolier, qui loge dans le voisinage sous la conduite du Docteur.
On parle d’établir une Ecole dramatique, dans laquelle les jeunes Acteurs s’exerceront avant de figurer sur le théâtre de Paris. […] Je voudrois qu’avant de lire une piece écrite aux Comédiens, on leur en présentât un simple canevas ; les défauts ne seroient pas masqués, les véritables beautés seroient plus frappantes, les corrections plus faciles à indiquer ; les jeunes Acteurs, les Actrices, se familiariseroient avec la charpente d’une piece, & les Auteurs seroient forcés d’en faire.
La juste mesure est partout dans Molière : il condamne les excès de dépense de la jeune Dorimène, qui épouse un riche vieillard pour payer ses parures322, et en même temps il se moque de Sganarelle, qui croit que par un édit on peut mettre un frein au luxe des femmes323. […] Quel homme de cœur peut assister sans émotion au spectacle de cette jeune âme emprisonnée, qui conserve toujours et reconquiert enfin sa dignité libre, sous toutes les chaînes d’un despotisme absurde, sous tous les voiles d’une savante erreur, comme sous la glace immobile on entend l’eau irritée qui au premier printemps roulera dans la mer sa prison vaincue ?
Il est vrai qu’il y a trois semaines que vous m’envoyâtes porter, le soir, une petite montre à la jeune Egyptienne que vous aimez. […] C’étoit pour incurer la peur dans cette jeune poitrine. […] Un fourbe a besoin d’argent pour servir les amours de son maître, il imagine de s’en faire donner par le pere même de son jeune patron. […] Un jeune Turc de bonne mine nous a invités d’y entrer, & nous a présenté la main.
Eugène Despois, si connu par la noblesse de son caractère et la finesse de son esprit, n’a pas survécu longtemps à son jeune collaborateur, et n’a pu payer à sa mémoire le juste hommage qu’il se promettait de lui rendre. […] Il était jeune ; il aimait le plaisir, et il ne voyait pas de si loin. […] Molière avait vu de très près, soit à la cour, soit chez Ninon, soit dans les coulisses du théâtre ou dans les soupers de cabaret, les jeunes seigneurs unissant la licence des mœurs à celle des pensées, vicieux et athées, fiers, hardis, intrépides, bravant tous les préjugés, comme les de Vardes, les Vivonne, les de Guiche6. […] Arsinoé, c’est encore la femme du monde, qui a été jeune et qui ne l’est plus, qui n’est arrivée à l’austérité que par le dépit, qui envie chez les autres les succès qu’elle n’a plus, qui cherche à se venger par les traits aiguisés d’une censure hypocrite, mais qui trouve trop forte partie, car la méchanceté elle-même a besoin de grâce et de jeunesse, et l’orgueil de la vie ajoute à l’esprit un éclat triomphant que la malice pure ne saurait trouver. […] Le sage de la pièce, de Jalin, épouse, comme Philinte, l’Éliante de ce faux monde, la jeune Marcelle, qui a conservé des sentiments purs au sein de l’impureté ; enfin le nouveau Alceste, comme l’autre, reste seul blessé au cœur, et avec bien plus de droit que celui-ci de devenir misanthrope.