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165. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Ainsi, sous la minorité de Louis XIV, la comédie de mœurs était impossible ; les Frondeurs, malgré leur nom, n’auraient pas souffert le moindre trait qui pût les blesser, et ce mélange singulier du libertinage et de la révolte, du goût de tous les plaisirs et du déchaînement de toutes les passions, ces guerres à la fois sanglantes et frivoles, ces magistrats en épée, ces évêques en uniforme, ces héroïnes de cour suivant tour à tour le quartier-général et la procession, ces beaux-esprits factieux improvisant des épigrammes au milieu des séditions, et des madrigaux au milieu des champs de bataille ; cette physionomie de la société variée à l’infini ; ce jeu forcé de tous les caractères, ce déplacement de toutes les positions, ce contraste de toutes les habitudes, eussent été interdits au peintre comique qui y aurait trouvé des sujets si nombreux de tableaux pour en composer la galerie des mœurs de son temps. […] Molière ne se dissimula point les dangers qu’il allait courir ; il connaissait ses ennemis, puisqu’il les avait peints ; il savait mieux que personne de quoi étaient capables les héros de son Tartuffe : il pensa bien que les fourbes, blessés au vif, allaient crier à l’esprit fort, à l’athéisme ; il les vit d’avance allumer le bûcher.

166. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

« Si le dernier mot de la pièce, dit-il, était réellement la tolérance sociale, ce serait Philinte et non Alceste qui en serait le héros ; ce serait sur Philinte que l’auteur se serait efforcé de concentrer l’intérêt, car Philinte n’est-il pas l’homme tolérant par excellence ? […] Il va nous dire pourquoi, malgré que telle soit bien la pensée intime de l’œuvre, c’est Alceste et non Philinte qui en est le héros et à qui l’intérêt s’attache, en dépit du léger vernis de ridicule que l’auteur lui a donné : « Si jamais auteur comique a fait voir comment il avait conçu le système de la société, c’est Molière dans le Misanthrope. […] Mais ni le bon sens ni la piété ne prêtent au comique, et cette raison explique suffisamment pourquoi Philinte et Cléante ne pouvaient être les héros des deux chefs-d’œuvre où ils figurent.

167. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Nous voulons que les imperfections des rois et des héros ne prêtent en rien au ridicule, et que les passions des personnages privés ne puissent exciter ni pitié ni terreur.

168. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

L’une des héroïnes des Précieuses ridicules.

169. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

« Lorsque vous peignez des héros, dit-il dans la Critique de l’École des Femmes, vous faites ce que vous voulez. […] Ces jugements embarrassèrent fort les critiques du XIXe siècle, habitués à vénérer Molière comme un demi-dieu littéraire et comme un héros national.

170. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Le Bourgeois gentilhomme est donc un drame d’une composition toute particulière, et qui pourrait même sembler vicieuse, si, dans ces deux premiers actes, où la véritable action n’est pas même entamée, et où le personnage principal ne fait, en quelque sorte, que se montrer, Molière, en faisant parler seulement son héros, ne réussissait à le peindre aussi bien que s’il le faisait agir, et ne nous préparait merveilleusement, par toutes les sottises qu’il lui fait dire, à toutes les folies que bientôt il lui fera faire.

171. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Je trouve d’ailleurs que le héros Italien, en tremblant au moment de pousser sa maîtresse à bout, en craignant de la perdre peut-être pour toujours, en se persuadant quelquefois qu’elle peut être innocente malgré les apparences, est beaucoup plus intéressant que Don Garcie, qui, sans frémir sur le bord du précipice où il se trouve, ne balance seulement pas, n’est point alarmé des menaces d’Elvire, & consent, sans hésiter, à la perdre en la forçant de se justifier.

172. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Il eût été indécent de mettre sur la scene les infidélités d’une femme mariée ; d’accord : mais le héros de la Comédie ne risque rien en faisant son épreuve.

173. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Comme l’abbé de Roquette fréquentait beaucoup cette belle et galante princesse, il est peut-être le héros de l’aventure dont parle Rousseau, et alors la duchesse y aurait joué le rôle d’Elmire.

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