Je suis fâché, pour la gloire de son Scapin, que ses fourberies redoublées ne contribuent pas au bonheur des amants qu’il protege.
Et que se passe-t-il qui ne soit à ma gloire ?
J’avouerai toutefois qu’un peu de vaine gloire Au récit qu’on m’en fit me défendit de croire.
Je ne parle pas de la différence du mérite : celle-là est énorme ; mais la gloire de Molière n’a pas besoin qu’on lui offre en sacrifice l’obscur Donneau, qui du moins, par l’admiration dont il se montre pénétré pour ce grand homme, fait regretter qu’il n’ait pas été plus digne de l’imiter. […] Ce n’est point un titre de gloire que j’ai voulu revendiquer pour lui, c’est un point d’histoire littéraire que j’ai cru devoir établir.
Helene s’habilla en dévote, & emprisonna ses cheveux dans une coeffure de vieille ; & Mendez, vêtue en béate, fit gloire d’en faire voir de blancs, & de se charger d’un gros chapelet, dont les grains pouvoient, en un besoin, servir à charger des fauconneaux. […] Mais cette imitation, ainsi que celles que nous avons déja remarquées, n’enlevera rien, je crois, à la gloire de Moliere ; au contraire, le Tartufe n’en sera pas moins le chef-d’œuvre de la scene françoise, ou, pour mieux dire, le chef-d’œuvre de tous les théâtres.
Lysidas, ces auteurs jaloux et pédants qui cachent leur malin vouloir sous un faux air d’impartialité, et qui dénigrent, pour la plus grande gloire des règles, l’écrivain coupable d’amuser le public qu’ils sont en possession d’ennuyer. […] Boursault, livré à la risée universelle, n’ayant, pour se consoler, que le suffrage des ennemis de Molière, et de quelques partisans exclusifs des comédiens de l’hôtel, fit imprimer son Portrait du peintre, avec une préface chagrine et amère, où il se plaignait des injures de Molière en l’injuriant, et témoignait surtout un grand dépit de ce qu’on avait voulu lui ravir le mérite et la gloire de son ouvrage, en le faisant passer pour un simple prête-nom. […] Le Mariage forcé fut fait avec cette promptitude qui, suivant Molière lui-même, est la première loi et la première gloire de ceux qui travaillent d’après les ordres d’un roi.
Hobbes, dans son Discours sur la nature humaine, qui est, si je ne me trompe, le meilleur de tous ses ouvrages, après avoir fait quelques observations fort curieuses à l’égard du rire, le décrit en ces termes : « La passion, dit-il, qui excite à rire, n’est autre chose qu’une vaine gloire fondée sur la conception subite de quelque excellence qui se trouve en nous par opposition à l’infirmité des autres, ou à celle que nous avons eue autrefois : car on rit de ses folies passées, lorsqu’elles viennent tout d’un coup dans l’esprit, à moins qu’il n’y ait du déshonneur attaché » A suivre donc les idées de cet Auteur, lorsqu’un homme rit excessivement, au lieu de dire qu’il est fort gai, nous devrions dire qu’il est bien orgueilleux.
Voilà comme dans les pieces mixtes de la seconde espece, l’intrigant & le caractere doivent se combattre, mais avec des armes qui ne leur soient pas étrangeres, qui les fassent briller tour-à-tour, & qui, en balançant quelque temps la victoire, augmentent la gloire de celui qui triomphe & le plaisir du spectateur.
Il vous est doux de voir un aveu plein de gloire Sur les feux d’un rival marquer votre victoire.