Ce ne sera pas certainement un public toujours avide de nouveautés, ni les Auteurs qui n’ont plus rien à espérer sans cet heureux changement ; encore moins MM. les Gentilshommes de la Chambre, puisqu’un théâtre de plus leur fournit un double moyen de faire des heureux, de placer des gens à talent, de s’assurer l’immortalité en protégeant les Muses qui la donnent, & leur facilite des ressources pour varier les fêtes de la Cour, ou pour les rendre plus brillantes, soit en y appellant les deux troupes séparément, soit en réunissant l’élite de l’une & de l’autre61.
Les apprêts de la noce amènent des valets étrangers dans sa maison, il ne croit plus son trésor en sûreté et va le cacher hors de chez lui, ce qui fournit à l’esclave de l’amant de sa fille l’occasion de s’en emparer. […] La parodie des pièces nouvelles, l’anecdote du jour dont parlent les badauds de la capitale, leur fournissent des sujets dont ils s’empressent de profiter.
Le poète qui a fourni à Molière le sujet de La Princesse d’Élide, est Augustin Moreto, reconnu supérieur, dans le genre de la comédie, à Caldéron, son compatriote et son contemporain.
Peut-être même votre culte, dégagé de superstition, sera-t-il plus assuré, peut-être aussi vous fournirai-je quelques motifs nouveaux, auxquels beaucoup d’entre vous peuvent n’avoir pas assez pensé, d’aimer Molière et de vous incliner devant lui ; mais nous ne commencerons pas par nous incliner ; avant de le faire nous le regarderons en face et entre les deux yeux. […] Paris fournit aux auteurs de quoi tailler en pleine étoffe, mais la vie de province est une lice où toutes les passions sont en présence, où un ennemi ne peut se dérober à son ennemi, où personne ne peut échapper aux regards, où l’on passe sa vie à s’épier les uns les autres : c’est le vrai champ de l’espionnage. […] Il peut d’abord observer et reproduire le monde extérieur en le résumant ; il peut ensuite regarder dans son âme elle-même, et mêler ses propres passions à l’observation du monde extérieur, et transformer ce qu’il en observe en les y mêlant ; mais il peut aller bien au-delà de ce que lui fournit le spectacle des hommes agissant sous ses yeux ou des passions s’agitant dans son âme, il peut voir d’un don de seconde vue, et faire au moral ce que ferait au physique un homme qui verrait à travers les murs et les corps opaques ; un homme de génie, pénétrant bien au-delà de l’activité immédiate de l’âme et de celle de l’histoire, peut voir une passion jusqu’à des extrémités où nous la rencontrons rarement dans la vie, un vice agissant dans l’histoire bien au-delà du temps où il vit et qu’il contemple lui-même. […] Elle n’a trouvé depuis dans son théâtre, ou plutôt, et c’est ici une des merveilles d’impartialité du génie, il ne lui a fourni lui-même que trop de raisons d’excuse. […] Eh bien, avec cette imagination effrénée, il avait aussi par je ne sais quelle combinaison de la nature, l’esprit et l’humeur qui remettent tout en sa place et envisagent le monde avec ses proportions véritables ; la raison positive qui fournit certaines maximes pratiques pour se conduire dans la vie, et enfin ce regard froid et clair qui voit une époque à laquelle il est interdit de demander trop, et un prudent esprit de retour à la maxime de son Ariste, maxime très peu héroïque qui consiste à penser qu’il vaut mieux … Souffrir d’être au nombre des fous, Que du sage parti se voir seul contre tous47.
L’Avare va encore nous fournir un exemple.
Partout, mais particulièrement dans le Misanthrope 739, le tort des marquis, c’est d’être oisifs, c’est de n’employer qu’à des bagatelles toutes les ressources que leur fournit l’état où ils sont nés.
Boccace, Arioste, Machiavel, Rabelais, Marguerite de Navarre lui fournirent à l’envi des sujets qui le charmèrent ; et comme le conte est de sa nature peu scrupuleux, il n’eut d’autre soin que de conter agréablement : Contons, mais contons bien, c’est le point principal, C’est tout ; à cela près, censeurs, je vous conseille De dormir comme moi sur l’une et l’autre oreille.
Certes il a vu dans la cour qui, tout en l’applaudissant, lui fournissait des types pour ses grandes comédies ; il a vu dans le roi dont il flattait les passions ; il a vu, hélas !
Le reste de son théâtre ne fournit pas de nouvelles preuves contre Armande ; il fortifie, au contraire, l’impression que, tout en souffrant beaucoup du caractère de sa femme, il ne crut jamais à une indignité de sa part. […] Mais ne lui avait-il pas fourni lui-même cette triomphante réponse ?