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177. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

La plus belle scène de l’ouvrage peut-être, celle du moins où le comique a le plus de force et de profondeur, la scène où le fils d’Harpagon reconnaît dans son père même l’infâme usurier qui travaille à sa ruine, n’appartient pas à Molière : il l’a prise et ne l’a pas prise seule dans La Belle Plaideuse, de Boisrobert, homme à bons mots, mais auteur plus médiocre encore que fécond, qui n’avait sans doute vu qu’une situation propre à exciter le rire, là même où son heureux plagiaire trouva la matière d’une des plus hautes leçons que puisse donner le théâtre. […] Molière, jeté deux fois hors des voies de la bonne comédie, et transporté, comme de force, dans le domaine de la galanterie romanesque, essaya de parler la langue du pays, et eut le triste avantage d’y réussir.

178. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

César gémissoit de voir les drames de Térence dénués de cette force comique qui distinguoit Plaute ; il s’écrioit : Utinam scriptis adjuncta foret vis comica !

179. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

Nous sentons en effet que Tartufe, muni de la fatale cassette, va perdre Orgon ; & cette idée n’est rien moins que réjouissante : elle commence à nous affliger beaucoup, quand Madame Pernelle, sans nous faire perdre de vue le malheur d’Orgon, nous force cependant à rire.

180. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20

Elle voudrait n’offrir qu’un spectacle divertissant, et elle apporte un enseignement tacite qui s’insinue sans qu’on le sente, et s’établit silencieusement dans l’esprit par la force dominatrice du génie.

181. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Il faut parler toujours sans rien dire pour sembler spirituelle ; rire sans sujet pour paraître enjouée ; se redresser à tout moment pour étaler sa gorge ; ouvrir les yeux pour les agrandir, se mordre les lèvres pour les rougir ; parler de la tête à l’un, de l’éventail à l’autre ; donner une louange à celle-ci, un lardon à celle-là ; enfin, badiner, gesticuler, minauder 60 . » L’arrivée du printemps, qui amène le départ des officiers, jette le désarroi dans le monde des promeneuses, et les force à se rabattre sur les robins et les petits collets fort peu demandés en hiver : Heureux les bourgeois de Paris, Quand le plumet court à la gloire !

182. (1739) Vie de Molière

Sa passion pour la comédie, qui l’avait déterminé à faire ses études, se réveilla avec force. […] Il n’y a d’intrigue dans la pièce, que ce qu’il en faut pour faire sortir les caractères, mais peut-être pas assez pour attacher ; en récompense, tous ces caractères ont une force, une vérité et une finesse que jamais auteur comique n’a connues comme lui.

183. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

La seule Henriette se sauve de la contagion, & en devient plus chére à son pere, qui voit le mal avec peine, sans avoir la force d’y remédier. […] Séduit par un panchant qu’il n’eut ni la sagesse de prévenir, ni la force de vaincre, il envisagea la société d’une femme aimable, comme un délassement nécessaire à ses travaux ; ce ne fut pour lui qu’une source de chagrins.

184. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Tout ce qu’il vous débite en grimaces abonde ; A force de façons, il assomme le monde ; Sans cesse il a, tout bas, pour rompre l’entretien, Un secret à vous dire, & ce secret n’est rien ; De la moindre vétille il fait une merveille, Et, jusques au bon jour, il dit tout à l’oreille.

185. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

Quelle éducation peuvent donner aux enfants de leur amour ceux qui n’ont pu s’aimer qu’en se moquant de leurs parents, et en leur arrachant, par ruse ou par force, la signature d’un contrat de comédie ?

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