Ce n’était rien qu’attaquer les courtisans, les médecins, les précieuses, les charlatans et les libertins ; mais les faux dévots ! […] Pourtant je les crois fausses. […] Et, quoiqu’il plaise à faux, en est-il moins louable ? […] Toutefois on ne peut dénier que Molière n’ait bien de l’adresse ou du bonheur, de débiter avec tant de succès sa fausse monnaie, et de duper tout Paris avec de mauvaises pièces. […] Ainsi les reproches de Bourdaloue tombent à faux ; comment un homme d’une raison si élevée les a-t-il faits si légèrement ?
Il est donc faux déjà que la défense ait été notifiée aux comédiens à l’instant où ils se disposaient à entrer en scène pour rejouer la pièce. […] C’est ce qu’il croit gagner en faisant de ses entretiens et de ses discours autant de satires de l’hypocrisie et de la fausse dévotion. […] Qui sait même si, les faux dévots abusant de sa candeur et aigrissant ses préventions par leurs calomnies, il ne s’est pas fait, à son insu, l’instrument de leurs fureurs intéressées ? […] Une fausse allégation de la part du sieur de Monchesnay me paraît chose beaucoup plus croyable qu’un jugement absurde de la part de Boileau. […] Dans la fable indienne, le dieu ne veut pas lâcher prise, et il y a procès entre le vrai et le faux mari.
Comment peut-il se faire, dit-on, que les individus placés le plus près de la nature, ne sachent pas distinguer le vrai et le discerner du faux, tandis que les hommes instruits saisissent le naturel, la vérité, savent même les démêler. […] Le peuple a perdu son caractère primitif, il n’a plus ce naturel si précieux qui seul peut distinguer le faux du vrai ; seulement l’éducation ne l’ayant pas poli, il a conservé quelque chose du langage grossier de ses pères. […] C’était un moment heureux pour les hypocrites : car rien n’est plus facile que de tromper par de faux dehors de religion. On les vit bientôt étaler fastueusement une fausse piété, et, par des grimaces et des simagrées, s’attirer tous les regards. […] Des difficultés sans nombre entouraient ce sujet : comment peindre la fausse dévotion sans alarmer la véritable, la première prenant adroitement le masque de l’autre ?
Vous voyez qu’en ce fait la plus forte apparence Peut jetter dans l’esprit une fausse créance. […] Un Sergent baillera de faux exploits, sur quoi vous serez condamné sans que vous le sachiez. […] J’ignore quel est l’Auteur de cette réflexion ; mais elle me paroît fausse. […] Il attaque encore les lâches, qui joignent la perfidie aux fausses démonstrations, & déchirent la réputation de ceux qu’ils viennent d’embrasser. […] Un galant homme s’apperçoit qu’on lui a donné une piece de monnoie fausse ; hé bien !
Le rôle de la malade, celui de la fausse et caresseuse Lucinde, celui du traître Faussinville, sont très bien faits ; tous les détails sont charmants. […] LE FAUX HONNÊTE HOMME. […] LE FAUX INSTINCT. […] LE FAUX SINCÈRE. […] LE FAUX PRODIGUE.
Bazin n’était ni vrai ni faux dévot. […] Le faux dévot est un coquin, mais le vrai dévot est un butor. […] Le parti pris de concentrer toute la lumière sur Tartuffe, premièrement, fausse cette lumière spéciale, et secondement, tout autour de la figure uniquement éclairée, fausse la vie. […] Moralement, tout est faux dans les principes et dans la combinaison. […] et le faux en tout genre était leur supplice commun."
Le mélange ridicule de l’ancienne barbarie et du faux bel esprit moderne avait produit le jargon des Précieuses. L’ascendant prodigieux de la Cour sur la Ville avait multiplié les airs, les prétentions, la fausse importance dans tous les ordres de l’État, et jusque dans la bourgeoisie. […] Molière manquait son objet, et, pour donner mal à propos une froide leçon, peignait à faux la nature. […] Il avait déjà signalé sa haine pour l’hypocrisie, et la Chaire n’a rien de supérieur à la peinture des faux Dévots dans Le Festin de Pierre. […] Mais si Molière a renforcé les traits de ses figures, jamais il n’a peint à faux ni la nature, ni la société.
En contrastes fécond, le siècle où tu naquis, S’il eut ses grands héros, eut ses petits marquis, Ses faux savants gonflés de leurs minces mérites, Ses méchants écrivains, ses dévots hypocrites. […] En vain tu rencontrais pour auguste patronne La faveur de Condé, l’amitié de Vivonne ; En vain, quand du faux goût hardi persécuteur, Ton bon sens le livrait aux ris du spectateur, De la postérité devançant le suffrage, Un vieillard t’applaudit et te cria : Courage ! […] Le temps dont tu subis l’essai, Le temps vieillit le faux et rajeunit le vrai ; Tu vivras donc toujours, et ton riche domaine N’est pas moins éternel que la pensée humaine. […] Des mains d’un riche avare enlève sa cassette, Ou, vengeant les saints droits de la société, Écrase Don Juan sous son impiété, Et démasque cet homme au regard faux et louche, Qui, l’enfer dans le cœur et le ciel dans la bouche, Cachant ses noirs projets sous un manteau chrétien, Trompait tous les regards, tous, excepté le tien.
Il immole l’absurde et le faux à la vérité qu’il respecte207. […] C’est ainsi qu’Aristophane avait détruit ce qui est faux en Morale, en Religion, en Politique, en Philosophie, en Littérature, au plus grand honneur de l’indestructible Vérité. […] … Toute action n’est pas déjà comique parce qu’elle est vaine et fausse. […] Et dès lors, ce côté personnel de la passion, qui contredit leur nature divine, se laisse représenter comme une fausse exagération. […] Ainsi, par exemple, le Tartuffe de Molière, ce faux dévot, véritable scélérat qu’il s’agit de démasquer, n’est nullement plaisant.