Il excuse ma faute, il approuve mes feux ; Et je voudrois savoir qui peut être capable D’avoir pu rendre ainsi son esprit si traitable.
Je ne le rapporterai pas, mais j’essaierai de peindre ce Philosophe singulier par des anecdotes qui, en amusant le lecteur, feront bien mieux connoître le cœur, l’esprit, les sentiments du héros.
Nous n’avons donc qu’à réfléchir sur ce que nous venons de lire, & nous nous rappellerons aisément que nos Comiques n’ont mérité des éloges que lorsqu’ils ont mis dans leurs ouvrages, à l’imitation de Moliere, une exposition simple & claire, des scenes bien filées & qui se font desirer, des actes bien enchaînés, des situations amenées sans effort, un dialogue aussi vrai que précis ; lorsqu’à l’imitation de Moliere, loin d’ériger le jargon affecté en agrément, ils l’ont ridiculisé ; lorsqu’ils ont dédaigné l’esprit, les pointes, les épigrammes, les madrigaux, les détails plus propres à parer un almanach qu’à figurer dans une comédie ; qu’ils ont tiré tout le comique de la situation ; qu’ils ont rendu leur morale amusante ; qu’ils ont porté sur notre théâtre les beautés de l’étranger, & non ses absurdités ; lorsqu’enfin, à l’imitation de Moliere, ils ont fait un tout rendu parfait par la justesse de toutes ses parties.
Si cette offre sur vous obtient si peu d’empire Que vous me refusiez de me faire, entre nous, Un sacrifice entier de vos transports jaloux ; S’il ne vous suffit pas de toute l’assurance Que vous peuvent donner mon cœur & ma naissance, Et que de votre esprit les ombrages puissants Forcent mon inconstance à convaincre vos sens, Et porter à vos yeux l’éclatant témoignage D’une vertu sincere à qui l’on fait outrage, Je suis prête à le faire, & vous serez content : Mais il vous faut de moi détacher à l’instant, A mes vœux pour jamais renoncer de vous-même ; Et j’atteste du Ciel la puissance suprême, Que, quoi que le destin puisse ordonner de nous, Je choisirai plutôt d’être à la mort qu’à vous. […] Pourquoi, malgré l’expérience toute récente que tu avois faite de l’injustice de tes soupçons, fondés cependant sur les plus fortes apparences ; pourquoi, malgré ces serments réitérés de bannir pour jamais la jalousie de ton esprit & de ton cœur, & de n’en pas croire même tes yeux, dès la premiere occasion qui se présente de me soupçonner, commences-tu par me déclarer coupable, & par me mettre au rang de ces femmes dont le nom seul fait rougir mon sexe ?
Il n’y a rien que je ne fasse pour porter votre esprit à vouloir prendre cette voie, & pour voir publiquement confirmer à ma sœur le nom de votre femme. […] Il essaie encore de la faire passer pour folle dans l’esprit d’Elisa, & veut fuir.
Tous vos membres étant des provinces unies, Mais qui ne l’étant plus, toutes ces harmonies Ne font plus qu’un chaos : enfin tout est péri ; D’un concert que c’étoit, c’est un charivari : Les esprits y manquant, la gangrene succede ; Il faut pour lors courir au périlleux remede ; Il faut, dis-je, extirper, & jouer des couteaux.
Je hais de tout mon cœur les esprits colériques, Et porte grand amour aux hommes pacifiques.
Divin esprit dont la France Adorera l’excellence Mille ans après son trépas, (Paris vaut bien l’Italie) L’assistance te supplie Que tu ne t’en ailles pas.
Un villageois, une villageoise, amoureux l’un de l’autre, font semblant d’être sans cesse en querelle devant leur tante, qui, par esprit de contradiction, consent à les marier.