Sous la tente du désert, le père fut le premier roi au milieu du peuple respectueux de ses enfants. […] toujours mettre en scène des chefs de famille fous et ridicules, qui font une guerre haineuse aux désirs naturels et raisonnables de leurs enfants ? […] N’y eu aura-t-il pas un qui s’occupe de ses enfants ? […] Mais de quel droit les pères parlent-ils raison aux enfants sur ce théâtre ? […] c’est à lui que nous devons, en partie du moins, l’orgueil d’enfants qui nous fait croire que nous avons tout inventé en politique en 1789.
. — Accroissement du nombre des enfants naturels du roi. — Maison, rue de Vaugirard, où madame Scarron s’établit. — Le roi va la voir secrètement. — Faux bruits de sa grossesse. — Parole du roi qui indique un goût très vif pour madame de Scarron. En 1672, le nombre des enfants de madame de Montespan s’étant accru du comte de Vexin et de madame de Nantes, il se fit un second arrangement tout différent du premier pour leur habitation. […] D’abord, elle est certainement du temps où les enfants et la gouvernante habitaient la maison isolée de la rue de Vaugirard, dans laquelle personne n’entrait que M. de Louvois, ou du moins n’entrait habituellement. […] Mais il reste cette particularité que le roi avait décidément jeté des regards amoureux sur madame Scarron avant qu’elle et les enfants vinssent à Versailles et s’y établissent. […] Ajoutez cet autre fait rapporté par madame de Caylus dans ses Souvenirs, page 89 : « L’aînée des enfants de madame de Montespan mourut à l’âge de trois ans. » (C’est l’enfant que Saint-Simon nomme Madame la duchesse, t.
Elle avait été appelée à l’éducation des enfants naturels par les mêmes motifs qui avaient fait confier à madame de Montausier celle des enfants légitimes. […] Elle était un des premiers sujets de l’école de Julie d’Angennes ; il y avait de la différence sans doute entre la place de gouvernante des enfants de France et celle des enfants naturels : il y avait aussi de la distance entre Julie d’Angennes, duchesse de Montausier, et Françoise d’Aubigné, veuve Scarron ; mais les traditions de la cour, depuis François Ier, l’élévation et l’insolence des maîtresses avouées, l’élévation, l’insolence et la turbulence des bâtards avaient habitué à regarder les légitimations de ceux-ci comme à peu près équivalentes à la légitimité. Le roi avait légitimé les enfants qu’il avait de madame de La Vallière ; madame Scarron était donc fondée à prévoir le même sort pour ceux de madame de Montespan ; et elle s’était mis dans l’esprit que les fils de Louis XIV, confiés à ses soins, ne devaient pas être les tourments de la France comme l’avaient été les bâtards de Henri IV, et qu’elle devait rendre ses élèves dignes de leur haute destinée, par leur moralité et leur esprit. […] L’enfant de madame d’Heudicourt, qui fut depuis madame de Montgon.
Bientôt ses enfants se lasserent du joug qu’ils s’étoient imposé, & leur intérêt ne les aidant plus à porter le fardeau, ils le laisserent tomber à terre. […] Le voilà en proie à de cruelles réflexions ; donnez-lui une plume & de l’encre, il va faire un beau livre sur l’ingratitude des enfants en faveur de qui un pere s’est dépouillé. […] Le vieillard vécut cinq ou six ans : il eut le plaisir de voir toujours ses enfants dans cette même crise de sentiments : il n’avoit qu’à souhaiter, on se rendoit à ses desirs, on le prévenoit même, on ne lui épargna rien. […] Géronte encore à la fleur de son âge s’est sacrifié pour ses chers enfants ; il leur a cedé tous ses biens, & ne s’est réservé pour vivre qu’une petite métairie qui suffit à peine à ses besoins les plus pressants. […] Le pere, aveuglé par sa tendresse, excuse ses enfants, ne se repent pas de sa libéralité ; il est seulement fâché de n’être plus assez riche pour faire un sort heureux à la belle Angélique, fille d’un homme auquel il doit lui-même sa fortune & la vie.
Promenez-vous sur les boulevards, vous y verrez dans une parade Arlequin Enfant prodigue mangeant du son avec les pourceaux qu’il garde : passez sur le Pont-neuf, vous entendrez nos chantres en plein vent faire l’admiration de la populace en détonnant avec emphase le cantique de l’Enfant prodigue : lisez l’Enfant prodigue du Pere du Cerceau, vous bâillerez : allez à la Comédie Françoise, vous vous attendrirez avec les gens de goût à la représentation de l’Enfant prodigue de M. de Voltaire, & vous verrez que malgré les beautés de ce dernier ouvrage, & l’ennui ou la bêtise qui caractérise les autres, il leur reste toujours un air de ressemblance. […] Ces spectres que la Gouvernante peint à l’imagination de la Princesse, ce poignard qu’elle lui fait voir sous le chevet du lit, afin de lui persuader que le Roi l’a épousée pour la tuer la premiere nuit de ses noces, tout cela ne nous rappelle-t-il pas ces contes d’Ogre 51 avec lesquels les Bonnes amusent ou endorment les petits enfants ?
Le père, encore bien jeune, puisqu’il devait avoir alors vingt-trois ans, se remaria peu de temps après avec Madelène l’Hermite de Souliers, en Limousin, de laquelle il n’eut pas d’enfants. […] En effet, il fut parrain du second enfant qu’elle eut de Molière, le 4 août 166523. […] Si l’on veut se faire une idée nette de toutes ces variations, on observera que les prénoms sont inscrits ainsi : Armande-Grésinde, acte de mariage de 1662 ; premier enfant, 1664 ; second, 1665 ; Armande-Claire-Elisabeth Bejard, troisième enfant, 1672 ; Grésinde, mariage avec Guérin, 1677 ; Armande-Grésinde-Claire-Elisabeth, registre de La Grange, de 1662 ; liste de 1680 ; et, comme on va le voir, extrait mortuaire de la femme Guérin. […] Il faudrait encore que l’on nous fit voir, non un simple acte de célébration, mais un contrat de mariage où serait stipulée la dot donnée par la prétendue mère qui aurait eu encore trois autres enfants, lorsque Molière signa l’acte de célébration. […] Selon cet extrait mortuaire, mademoiselle Bejard serait née l’an 1645, sept ans après l’accouchement de sa prétendue sœur : c’est-à-dire, que madame Bejard aurait fait un enfant sept ans après l’accouchement de sa fille.
Le voyageur, en parcourant nos villes rajeunies, ne croira plus qu’au dix-huitième siècle les Romains aient été nos maîtres, il reconnaîtra la France aux monuments qu’elle consacre à ses propres enfants. […] Et comment le peuple l’aurait-il oublié, lui, l’enfant du peuple, le plus gracieux, le plus charmant des amuseurs, le plus profond, le plus joyeux des philosophes ? […] Je le vois enfant dans la rue Saint-Honoré ou sous les piliers des Halles, jouant avec les libres enfants de Paris, et s’incarnant cet esprit goffe et facétieux dont plus tard il devait reproduire le type ; je le vois courant sur le pont Neuf, et s’inspirant de cette muse grotesque qui animait alors les tréteaux de Gauthier Garguille et de Turlupin. […] Louis XIV teint sur les fonts baptismaux le premier enfant de Molière, avec Henriette d’Angleterre. Cette enfant qui portait le nom de Louis ne vécut pas.
Raisin avait quatre enfants, tons jolis, deux garçons et deux filles ; il leur avait appris à jouer de l’épinette. […] Il était temps que le pauvre enfant sortit de sa prison, où il était si mal à son aise depuis cinq ou six heures, que l’épinette en avait contracté une mauvaise odeur. […] »Ces parents saisirent ce conseil, plus par envie de se défaire de l’enfant, pour dissiper plus aisément le reste de son bien, que dans la vue de faire valoir le talent qu’il avait apporté en naissant. […] Il était surprenant qu’un enfant de dix ou onze ans, sans avoir été conduit dans les principes de la déclamation, fit valoir une passion avec autant d’esprit qu’il le faisait. […] Paphetin vit jouer la petite Bourguignon, et, augurant bien des talents futurs de cette enfant, il lui fit proposer de passer dans sa troupe avec des appointements, et de l’adopter pour sa fille.
Marton, l’aimable enfant ! […] Ce pauvre enfant, disoit-elle, m’aime de toute son ame : rien de plus naturel ni de plus tendre que l’expression de ses sentiments. […] Adieu. — Adieu, ma belle Cousine. — Adieu, adieu, mon cher enfant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Je suis bien bon de venir passer la soirée avec cet enfant ! […] Tiens, mon enfant, j’ai connu des femmes sans nombre ; jamais aucune, quoi que j’aie fait, n’a pu se résoudre à m’être infidelle.