Il ne faudroit pas, me répondra-t-on, donner aux Auteurs des entraves qui les empêchent bien souvent d’amener de très grandes beautés.
La fille du Potier, qui craint que sa qualité ne l’empêche d’épouser Antoine, pleure.
Oui, j’ai juré sa mort, rien ne peut m’empêcher : Où je le trouverai, je veux le dépêcher.
Et cependant l’acteur, placé entre ces deux extrêmes, redoutant également d’être trop brusque, c’est-à-dire de paraître mal élevé, ou de paraître trop facile à vivre, c’est-à-dire de rien retrancher de la rudesse et de l’indignation de son personnage, l’acteur, entre ces deux excès, reste bien empêché.
Voyant que son maître l’écoute avec assez d’attention, il s’enhardit, et poursuit en ces termes : « — Je me souviens d’avoir lu dans Homère, en son Traité pour empêcher que les grenouilles ne s’enrhument, que, dans Athènes, un père de famille ayant fait l’acquisition d’un cochon de lait, gentil, d’une agréable physionomie, de mœurs douces, dans sa taille bien pris, conçut tant d’amitié pour le petit cochon, qu’au lieu de le mettre en broche, il donna les plus grands soins à son éducation, et le nourrit avec des biscuits et du macaroni.
Qu’il le fasse, à la bonne heure, dit Laure, personne ne l’en empêche. […] « Vos yeux peuvent eux seuls empêcher sa ruine, « Et du mal qu’ils ont fait être la médecine. » Hélas !
Rosaura tente plusieurs moyens pour l’en empêcher ; elle s’avise enfin de lui dire qu’il mourra subitement s’il ouvre la lettre : Pantalon, alarmé, craint que l’on n’ait mis un poison subtil dans le papier : il tremble, il hésite, la crainte de la mort & la jalousie l’agitent tour à tour ; mais la jalousie est la plus forte ; il est prêt à tomber à la renverse en lisant au haut de l’écrit : Ma chere Rosaura. […] Je te dis donc que si dorénavant tu entreprends quelque fourberie pour empêcher mon fils de se marier, ou que tu veuilles en cette occasion faire briller ton esprit rusé, je te ferai donner mille coups d’étriviere & t’enverrai sur l’heure au moulin pour ta vie, à condition & avec serment que si je t’en retire, j’irai moudre à ta place.
Est-ce bien loin de Molière, et n’a-t-on pas décidément le rire bien facile, quand « on ne peut s’empêcher de rire du prétendu épicurisme de Molière, fondé sur l’épicurisme de son maître (57) ? […] Malade, mourant presque, à la vue de ses compagnons qui n’avaient plus pour vivre que son travail et ses souffrances, il n’hésite pas ; une dernière fois il leur sera utile, il jouera, c’est-à-dire il mourra, pour les empêcher de souffrir.
Ménage peut y avoir été trompé : c’est la seule manière d’expliquer son assertion, que démentent des faits prouvés, et que sa bonne foi reconnue empêche de regarder comme une imposture. […] Tout le respect qui environne le nom de Molière et tout le mépris qui s’attache au nom de Cotin, ne peuvent empêcher qu’un tel procédé ne nous paroisse aujourd’hui un acte de licence, digne de la muse effrontée d’Aristophane. […] Molière, qui n’a pas mis moins de neuf médecins au théâtre, a merveilleusement varié leurs physionomies : indépendamment du travers de profession qui leur est commun à tous, chacun d’eux a son travers particulier, et, pour ainsi dire, son de individuel qui le distingue, et empêche qu’il ne puisse être confondu avec les autres.