Don Juan reparoît : Sganarelle le voit, & change bien vîte de langage. […] Le Marquis sort pour changer de manteau. […] La scene change derechef. […] Les voyages l’ont bien changé ; le monstre a mué totalement. […] Le sort de Don Juan change tout-à-fait.
Quelquefois, il est vrai, ton austère férule En passant près de lui frappa le ridicule, Dont la vie éphémère, en son obscurité, Eût échappé, sans elle, à la postérité : Mais plus souvent, aussi, ta généreuse audace Brave le vice altier, l’attaque et le terrasse, Et, marchant droit au but, sans le laisser en paix, Torture le méchant qui ne change jamais. […] L’ignorance te blâme et la raison t’approuve Lorsque, cherchant ton bien où tu sais qu’il se trouve, De ta propre richesse augmentant le trésor, Le cuivre à ton creuset vient se changer en or. […] Le temps n’a pas vieilli les Français, et Paris Est encore aujourd’hui ce qu’il était jadis : Chez ce peuple léger, d’une humeur si commode, L’inconstance toujours est le vice à la mode ; Au moindre vent qui souffle aussitôt nous tournons ; Nous savons à propos, adroits caméléons, Prendre forme nouvelle, et changer de visage, De goûts, d’opinion, d’esprit et de langage ; Libres ou dans les fers, sans nous plaindre de rien, Optimistes prudents nous disons : tout est bien. […] Nous avons beau changer, sous des noms différents Les hommes sont toujours des fous ou des méchants : Du nouveau parvenu l’orgueilleuse impudence Brille sous les lambris de la fière opulence ; Pour mieux se déguiser parlant toujours d’honneur, Mondor avec succès tranche du grand seigneur ; Et sous les noms pompeux d’Excellence ou d’Altesse, De sa grandeur d’hier il cache la bassesse. […] Dans leur sainte horreur pour tout ce qui tient à nos trente dernières années de malheurs et de prodiges, ces messieurs calomnient sans pitié la philosophie et la gloire, les paratonnerres et la vaccine ; et ils ne passent sur les ponts d’Austerlitz et d’Iéna que depuis qu’ils ont changé de noms.
il n’y a qu’à traiter de nouveau le même sujet : les choses changent de face tous les cinquante ans ; & l’on peut les présenter sous un nouvel aspect ». […] Toutes les choses changent de face, j’en conviens : mais le fond des choses varie-t-il ? […] Parcourons quelques-unes des comédies anciennes dans lesquelles on a joué des professions, & voyons si, à présent que les choses ont si bien changé, on pourroit remettre avec succès le même sujet sur la scene. […] Arlequin Grapignant, mis au théâtre le 12 Mai 1682, nous fait voir tout cela, en dépit des personnes obstinées à nous soutenir que tout change de face dans moins de cinquante ans. […] On me reprochera, je gage, d’avoir choisi entre tous les états ou toutes les professions, celui qui a le moins changé, & qui, grace à la cupidité qui lui a donné naissance & qui l’entretient, a dû moins varier qu’une infinité d’autres.
Il change le théâtre, & Mario se trouve assis sur un trône magnifique ; il épouse Flaminia, pardonne à son ennemi, & promet de grandes récompenses à son cher Arlequin, qui, selon moi, est un grand sot de ne pas faire sa fortune lui-même, puisqu’il est si puissant. […] Arlequin obéit, l’arbre se change en fontaine : Arlequin a soif, veut boire, la fontaine disparoît ; elle est remplacée par une chaudiere pleine de macarons. […] L’amante de ce même Officier se déguise en homme pour le suivre : il est accusé de rapt par les parents de la demoiselle ; il est cité devant un Tribunal qui va le condamner à perdre la vie, quand Arlequin change le Tribunal en moulin à vent : les quatre Juges paroissent attachés aux quatre voiles, & tournent avec elles.
Le jour de Noël 1673, la même à la même : « Rien n’est changé dans ce qu’il y a de principal dans le pays. […] Je compte y aller un de ces jours et je vous en manderai des nouvelles. » Le dégel, c’était madame Scarron, dont la triste et froide médiocrité s’était changée en une condition plus douce. […] « Depuis près de deux ans, dit-elle, cette belle amitié (de mesdames de Montespan et Scarron) s’est changée en une véritable aversion, une aigreur, une antipathie comme du blanc au noir.
“Sire, lui dit Arlequin, il faut avoir un peu de patience, les garçons changent de conduite en avançant en âge. […] La scène change et représente une rue. […] Don Juan, furieux, redouble ses menaces, et veut changer d’habit avec Arlequin pour plus de sûreté. […] « Le décor change ; ils aperçoivent le tombeau du commandeur, superbe mausolée.
Aussi Molière, pour donner le change à leur fureur, crut-il devoir faire une distinction entre les précieuses véritables et les précieuses ridicules, et mettre toutes les sottises de l’hôtel de Rambouillet sur le compte de deux provinciales fraîchement débarquées. […] La différence des deux titres explique toute celle qui existe entre les deux pièces : le sujet de l’une est celui de l’autre, et il n’y a de changé que le sexe des personnages. […] Le goût a changé avec les mœurs ou plutôt avec les bienséances. […] Cette simple réflexion le fit tout à coup changer de résolution. […] Elles ont entre elles une espèce de liaison et d’enchaînement ; de leur ensemble résulte une intrigue, légère à la vérité, mais à laquelle toutefois chaque scène concourt de manière à ne pouvoir être supprimée ou changée de place, sans que l’économie de la pièce en soit dérangée.
La mystérieuse tradition invoquée par les comédiens est sans valeur contre le témoignage de la raison, qui n’a pas changé de nature depuis Molière jusqu’à nous. […] Que Trissotin et Vadius comprennent la futilité de leur savoir et du fatras entassé dans leur cerveau, ils changent tout à coup de nature ; je ne vois plus en eux des pédants ridicules, mais des hommes sensés. […] Pour bien des spectateurs, ce sera sans doute une conclusion inattendue ; mais il m’est impossible d’y rien changer. […] Qu’ils invoquent tout à leur aise le respect dû à leurs longs services, cet argument ne changera pas l’état de la question. […] Entre les comédies nouvelles et les comédies du XVIIe siècle, il y a si peu d’analogie, que les comédiens, fussent-ils animés du zèle le plus ardent, pourraient facilement prendre le change sur le sens du Misanthrope ou de l’École des femmes.
Bourdaloue fait ici des merveilles ; la duchesse et moi nous le voyons tous les jours. » Cette lettre est un exemple de ces entretiens où madame de Maintenon, sans malice, et peut-être en prenant le change sur elle-même, mue par un double instinct d’amour et d’honnêteté, se joue de l’esprit grossier de son directeur, lui présente comme des griefs contre la cour, l’intérêt qui l’y attache, et comme dépit contre le roi, l’amour qu’il ressent et celui qu’il inspire, et se fait ordonner comme un sacrifice méritoire, de rester à sa cour. […] « Je ne sais si vous êtes content de cet établissement » (de cette dot pour mon établissement) ; « pour moi je le suis, et je changerai bien de sentiment si jamais je leur demande un sou. […] Je ne change point sur l’envie de me retirer.