Entre nous, C’est un composé rare, & qui par fois allie Un bon sens étonnant à beaucoup de folie.
. — Heureux cependant le roi de France, heureux le feuilleton qui rencontrent, en leur chemin, beaucoup de ces hommes « qui ne sont bons que pour les plaisirs de l’imagination, de l’esprit et du cœur ! […] « Un autre défaut de Molière que beaucoup de gens d’esprit lui pardonnent, et que je n’ai garde de lui pardonner, est qu’il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu. […] À la critique, tout aussi bien qu’à la poésie, on peut appliquer cette indulgente définition d’un Italien : Beaucoup d’esprit, beaucoup de bile et beaucoup de feu : Tutto spirito, tutto bile, tutto fuoco ! […] comme tout cela aurait besoin d’être joué avec beaucoup de goût, de retenue, de modestie, et de politesse. […] Voilà pourquoi vous rencontrerez du vin de Bordeaux sous toutes les latitudes, et voilà pourquoi vous trouverez que la comédie de Marivaux est jouée, et passablement jouée, partout, en Europe, Plus d’une fois nous avons vu revenir de la Russie où elles avaient tout à fait oublié l’accent, le génie et le goût de la comédie de Molière, des actrices intelligentes qui se retrouvaient, très à l’aise, avec l’esprit de Marivaux ; elles le comprenaient à merveille ; elles le disaient avec beaucoup de grâce, et si parfois ces belles dames de la poésie exotique avaient rapporté de leur voyage un certain petit air étranger, ce petit air étranger les servait, loin de leur nuire, et leur donnait je ne sais quelle piquante nouveauté.
Horace, le plus judicieux des Poëtes, sait beaucoup de gré à ceux de ses compatriotes qui, les premiers, introduisirent dans leurs comédies des personnages romains, & qui délivrerent ainsi la scene latine d’une espece de tyrannie que des personnages étrangers y venoient exercer ».
Il puisera dans le grand monde un goût fin, beaucoup de délicatesse, une façon aisée d’exprimer ses idées ; mais comme tous ceux qui le composent ont à-peu-près reçu la même éducation, que cette éducation leur apprend à paroître tout ce qu’ils ne sont pas, ils ne lui laisseront entrevoir que des nuances.
Célio croit qu’Eléonora est infidelle, il veut s’instruire de la vérité avec Scapin : il frappe au cabaret ; Camille lui ouvre la porte, lui fait beaucoup de politesses.
Cette piece fit beaucoup de plaisir ; on en imprima le canevas, & l’on en fit des extraits pour la commodité des Dames, qui voulurent toutes apprendre l’italien.
Son chapeau l’embarrasse, il le met sur la tête de Don Juan, qui le jette au loin, et qui lui fait beaucoup de questions sur la jeune veuve dont il est fort tenté.
« Et madame de Montespan et moi devons nous parler ce matin ; ce sera de ma part avec beaucoup de douceur » (douceur est là pour indulgence).
Il ne faut pas s’étonner beaucoup de ses révoltes. […] Examinons à ce point de vue, avec beaucoup de discrétion et de crainte de l’hypothèse aventureuse, Amphitryon, Don Juan, Tartuffe, le Malade imaginaire et les Femmes savantes. […] Il y a du vrai ; il y a beaucoup de vrai. […] Chez les anciens, c’était tout le contraire ; les filles avaient, comme je l’ai dit, beaucoup de jeux et de fêtes publiques ; les femmes vivaient retirées. […] Il n’a guère pris du sens commun de son temps que ce qui est toujours sens commun : il sera toujours vrai, parmi les « bêtes de troupeau », qu’à jeune femme il faut jeune mari et qu’il ne faut pas trop asservir les femmes, si l’on ne veut pas qu’elles se révoltent ; que les importuns sont insupportables ; qu’un grand seigneur libidineux est un méchant homme ; que la franchise est une belle chose, mais qu’il ne faut pas la pousser trop loin ; que beaucoup de médecins sont charlatans ; que beaucoup de gens d’église sont des écornifleurs ; que l’avarice rend ridicule ; qu’il ne faut pas sortir de sa sphère ; que les femmes doivent être des ménagères et qu’il ne faut pas trop s’écouter quand on est malade.