Que de plus le roi ait accordé à ce poète, qui était en même temps son domestique, la protection qu’il lui devait contre l’insolence du duc de La Feuillade : tous ces petits traits ont été soit embellis par les biographes ; mais ce sont des services qu’il serait injuste de méconnaître, comme il est ridicule de s’en extasier2. […] C’est très bien, sans doute ; mais prétendre faire du génie de Molière un des fruits du pouvoir absolu, un argument en faveur de ce régime, c’est une dérision, quand ces bienfaits du pouvoir envers lui se réduisent à lui avoir laissé un peu de cette liberté qu’un gouvernement plus libéral lui eût accordée tout entière. […] Convenons que les encouragemens accordés à l’industrie betteravière avaient produit de meilleurs résultats. […] Après la disgrâce de Fouquet, à laquelle il n’avait pas peu contribué, Colbert crut qu’il était convenable que le roi se chargeât de cette portion de son héritage, et il fit dresser, par Costar et par Chapelain, deux listes des gens de lettres auxquels on pourrait accorder des pensions. […] Plus judicieux dans ses affections, il est aussi plus libéral ; si seul aujourd’hui il donne la gloire, seul également il donne la fortune ; les rentes qu’il fait à ses écrivains, en achetant leurs ouvrages, sont bien autre chose que les maigres générosités accordées jadis par la munificence royale à Corneille, à Molière, à tant d’écrivains illustres.
Donnant un libre cours à leur docte travers Ils riment par milliers, et chacun deux, en vers, Croit de déraisonner avoir le privilège : Un jeune imberbe, à peine au sortir du collège, Accouche d’un poème, et s’excuse, en disant Que l’homme de génie est poète en naissant ; On voit de bonne foi leur innocente muse S’accorder à l’envi l’encens qu’on leur refuse ; De son public toujours chacun est satisfait, Et de gloire, lui-même, il se donne un brevet. […] Ne doit-on pas s’étonner que de ces tribunes tutélaires il ne se soit pas élevé une seule voix en faveur de l’indépendance légale de l’art dramatique ; de cet art vraiment national, qui a tant d’influence sur l’opinion et sur les mœurs ; qui plus que tout autre a besoin de liberté, etauquel on n’a pas même daigné accorder le bienfait d’une loi d’exception, qui pût au moins lui laisser entrevoir dans l’avenir un temps plus heureux. […] Pourquoi le Gouvernement n’accorderait-il pas un encouragement à l’auteur d’une comédie ou d’une tragédie qui aurait eu du succès au Théâtre Français ?
Il fut le premier à qui on accorda la pension de mille livres. […] Molière voulut bien lui accorder ce qu’elle lui demandait. […] « D’être avec vous le reste de mes jours, lui répondit Baron, pour vous marquer ma vive reconnaissance de toutes les bontés que vous avez pour moi. — Hé bien, lui dit Molière, c’est une chose faite ; le roi vient de m’accorder un ordre pour vous ôter de la troupe où vous êtes. » Molière, qui s’était levé dès quatre heures du matin, avait été à Saint-Germain supplier sa majesté de lui accorder cette grâce ; et l’ordre avait été expédié sur-le-champ. […] lui dit-il, le roi veut que je le retire de votre troupe ; voilà son ordre. » Raisin, voyant qu’il n’y avait plus d’espérance, pria Molière de lui accorder du moins que le petit Baron jouât encore trois jours dans sa troupe. […] Cependant on lui trouvait un grand défaut ; dans les sensations les plus tristes, dans le plus terrible emportement, son visage était riant, ce qui s’accordait mal avec les sentiments dont il semblait animé.
Décidez-vous, me dira-t-on : comment accorder votre antipathie pour les scenes amoureuses avec l’idée où vous êtes qu’une fable amoureuse est absolument nécessaire dans une comédie ? […] Dans le Dépit amoureux, acte IV, Eraste & Lucile font une scene amoureuse ; mais elle est animée par le dépit de l’amante qui ne veut point pardonner à Eraste ses soupçons, par le dépit de l’amant qui, après avoir demandé excuse de son offense, est fâché qu’on ne lui accorde pas un généreux pardon. […] Les scenes amoureuses de Jupiter & d’Alcmene, dans Amphitrion, deviennent plaisantes par la bonne foi d’Alcmene, qui croit toujours parler à son mari, & par la délicatesse du Souverain des Dieux, qui veut que sa maîtresse, en le rendant heureux, oublie entiérement l’époux pour tout accorder à l’amant.
Il y sejourna pendant l’été ; & après quelques voyages qu’il fit à Paris secretement, il eut l’avantage de faire agrèer ses services & ceux de ses camarades à Monsieur, qui lui ayant accordé sa protection, & le titre de sa Troupe, le presenta en cette qualité au Roi & à la Reine Mere. […] La salle du petit Bourbon lui fut accordée, pour y representer la Comedie alternativement avec les Comediens Italiens. On lui accorda la sale du Palais Roial au mois d’Octobre 1660c. […] Pour moi, lui dit-il, je vous avouë que si j’estois assez malheureux pour me trouver en pareil état, & que je fusse fortement persuadé que la personne que j’aimerois accordât des faveurs à d’autres, j’aurois tant de mépris pour elle, qu’il me gueriroit infailliblement de ma passion : encore avez vous une satisfaction que vous n’auriez pas si c’étoit une maitresse ; & la vengeance, qui prend ordinairement la place de l’amour dans un cœur outragé, vous peut payer tous les chagrins que vous cause vôtre épouse, puis que vous n’avez qu’à la faire enfermer : ce sera même un moyen assûré de vous mettre l’esprit en repos.
Non-seulement en effet ils ne réussiront jamais à prouver que le secret de Corneille, de Racine, et de Molière est venu jusqu’à eux, transmis fidèlement de génération en génération, mais il n’est pas malaisé de leur montrer que le sens qu’ils donnent parfois à leurs rôles ne s’accorde pas avec l’intention de hauteur et blesse le goût et la raison. […] Quand il s’agit de Molière, on m’accordera bien que cette prétention est une imprudence. […] Je ne crois pas que dans le personnage d’Agnès il ait voulu peindre Armande Béjart ; le bon sens le plus vulgaire n’accepterait pas une telle conjecture : mais tous les contemporains s’accordent à voir dans Arnolphe l’image des douleurs éprouvées par l’auteur lui-même, et certes, pour ceux qui connaissent la biographie de Molière, ce rapprochement est tout naturel. […] S’ils ne saisissent pas ou s’ils oublient l’enchaînement des idées, ils se dédommagent en créant, en exprimant des intentions qui ne s’accordent pas avec la nature du personnage.
Ce Prince ne se contenta point de lui accorder sa Protection, il le presenta au Roi & à la Reine Mere. […] La Salle du petit Bourbon lui fut accordée pour y jouer alternativement avec les Italiens. […] Moliere voulut bien lui accorder ce qu’elle lui demandoit. […] Sa Majesté voulut bien la lui accorder ; mais elle lui dit en même temps qu’il ne falloit pas esperer de retour. […] Le Roi le lui accorda.
Pension accordée à Molière ; Remerciement au Roi. […] Louis XIV accorde une pension à sa troupe qui prend le titre de Comédiens du Roi. […] On s’est généralement accordé à dire qu’il eut d’abord une liaison avec Madeleine Béjart. […] Louis XIV accorda à Molière la salle du Palais-Royal. […] La nature lui accorda le don de conserver un air de jeunesse jusque dans un âge fort avancé.
Tout Paris, enfin, vit et voulut revoir cette singulière pièce sur laquelle on s’accordait si peu ; et ceux qui en avaient dit le plus de mal, ne furent pas les moins empressés à y retourner. […] Tandis que les gens du grand monde prononçaient contre l’ouvrage des décisions tranchantes, ils l’attaquaient avec des ménagements perfides, accordaient quelques éloges sans conséquence, pour donner plus de poids à des critiques qu’ils croyaient capitales, affectaient un zèle ardent pour les règles, et se disaient pressés du besoin de les défendre contre le poète téméraire qui les avait violées. […] Cependant, comme son esprit consiste principalement à se savoir bien servir de l’occasion, et que cette idée lui a plu, il a fait une pièce sur le même sujet, croyant qu’il était seul capable de se donner des louanges. » Bien que cette anecdote s’accorde parfaitement avec le récit de Molière, on l’a niée, par la raison que l’abbé Dubuisson, engagé fort avant dans la société des précieuses, où il avait le titre de grand introducteur des ruelles , ne pouvait être le partisan de l’auteur des Précieuses ridicules, au point de se faire son champion. […] Dans les plus tristes situations, dans l’emportement le plus terrible, on lui voyait un visage riant qui s’accordait mal avec les sentiments dont il devait être animé. […] Il quitta le théâtre à la clôture de 1670, et fut le premier à qui l’on accorda la pension de 1 000 francs, qu’il conserva jusqu’à sa mort, arrivée le 29 septembre 1678.