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5. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

C’était l’époque la plus brillante de l’hôtel de Rambouillet ; c’était aussi l’époque où commença la gloire du grand Corneille. […] Ici il suffit d’observer qu’il y eut à la cour d’Anne d’Autriche plus de galanterie que de bel esprit, et plus d’intrigues d’amour que d’intrigues littéraires ; et enfin qu’à l’époque dont nous parions, la galanterie des Amadis, qu’on appela très improprement chevaleresque, était fort en désarroi depuis le Don Quichotte qui avait paru au commencement du siècle.

6. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Cependant il est des époques où leur influence a été nulle sur la comédie. […] Cette division semble être indiquée par les changements notables survenus dans les mœurs à diverses époques depuis la mort de Molière, époques auxquelles ils ont imprimé un caractère particulier et une physionomie qui les rendent tout à fait distinctes. […] On peut dire que Le Sage a été le véritable historien de cette époque. […] Ses ouvrages, depuis 1830, sont pour la plupart un reflet des mœurs de notre époque. […] À l’époque où parut Bertrand et Raton, le drame était en grand honneur.

7. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Mais rien n’est funeste à la comédie comme ces époques où il existe mille tyrans subalternes, qui forment une espèce d’assurance mutuelle en faveur du ridicule. […] L’hypocrisie, ce fléau des pays civilisés, devait affliger une époque où il y avait si peu de morale, et où le prince voulait qu’on eût de la religion. […] Les observateurs qui aiment à comparer les époques ne liront pas sans profit, et peut-être les nouveaux tartufes ne me sauront pas eux-mêmes mauvais gré de leur avoir fait connaître ce petit chef-d’œuvre. […] Interrogé par Louis XIV sur l’homme le plus étonnant de l’époque, il nommait Molière ; et, mettant dans ses éloges la même franchise que dans ses satires, il louait Molière devant les tartuffes comme il louait Pascal devant les jésuites. […] À une seule époque le Tartuffe cessa d’être vrai.

8. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Elle compte, à partir de cette époque, beaucoup de noms illustres et d’œuvres remarquables. […] On suit assez bien les transformations de ces types à travers le moyen âge, jusqu’à l’époque de la Renaissance, où leur rôle s’agrandit et leur succès prit des proportions nouvelles. […] Les villes d’université comme Bologne enfantèrent tout naturellement le docteur, le pédant ridicule, dont chaque mot est une délicieuse ânerie ; les modèles n’étaient pas rares dans un temps où l’engouement pour les lettres grecques et latines dégénérait aisément en folie ; c’était l’époque où Philelphe le Florentin et Timothée entamaient, à propos de la force d’une syllabe grecque, une querelle acharnée, dans laquelle le dernier jouait et perdait sa grande barbe et en mourait de chagrin. […] Ce n’est pas, bien entendu, que ces types ne varièrent jamais, suivant les époques et suivant les acteurs qui les adoptèrent successivement.

9. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

Cette complication fit que le public sut fort inexactement l’époque où cessa l’intime liaison du roi avec madame de La Vallière, et où de vint exclusive celle qu’il eut avec madame de Montespan. […] Elle vécut avec madame de Montespan dans une concorde qu’on ne devait point attendre d’une rivale. » Il importe, à la suite de cette histoire, de déterminer approximativement l’époque du changement du roi. […] Il est vraisemblable que l’époque où mademoiselle de Montpensier raconte comme récentes les premières plaintes du marquis de Montespan contre sa femme et en même temps contre madame de Montausier, est la même que celle où des avis conformes furent donnés à la reine, c’est-à-dire l’époque du voyage de Compiègne, en 1667.

10. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

Alceste et Célimène Racine, Boileau, Labruyère, nous font connaître le siècle de Louis XIV, parce qu’ils écrivirent constamment sous l’influence, on pourrait dire sous la dictée de leur entourage ; pour Molière, il nous peint aussi son époque, mais c’est un autre genre d’étude qu’il faut faire avec lui. […] On pourrait apprécier la civilisation d’une époque, par la manière dont elle a jugé le misantrope. […] Il appartient aux hommes de notre époque de considérer le misantrope sous un nouvel aspect; je vais, tout en combattant le jugement de Rousseau, exprimer mon opinion personnelle sur le but moral de ce drame. […] La vertu n’est qu’une chose relative ; le sage est celui qui vaut mieux que ses contemporains ; mais il ne peut jamais se détacher de tout point de son époque : Socrate périt pour avoir nié le polythéisme, et en mourant, il sacrifie un coq à Esculape.

11. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Une lettre que madame Scarron écrit à son frère, de Tournay, le 16 juin 1673 (elle était alors en chemin avec le duc du Maine pour aller consulter un empirique hollandais sur l’état de cet enfant), montre qu’à cette époque elle était brouillée avec madame de Montespan. […] Il est constant, par une lettre de madame de Sévigné à sa fille, du 7 août 1675, qu’à peu près à la même époque de l’année 1673, madame de Montespan et madame Scarron étaient en guerre ouverte. […] On gronde l’ami (le roi) d’avoir trop d’amitié pour cette glorieuse. » Tout ce que madame de Sévigné dit, au milieu de 1675, des griefs de madame de Montespan, s’applique également à cette époque et à celle de 1673, puisqu’elle a dessein d’expliquer d’où vient cette brouillerie de deux ans.

12. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Ces troupes étaient à cette époque moitié improvisatrices et moitié chantantes ; elles mêlaient les jeux de la comédie de l’art aux pièces lyriques, aux opéras dont la mode prévalait en Italie. […]   Tiberio Fiurelli, qui s’incarna dans ce caractère, était déjà venu en France en 1639 et en 1640 ; il lui arriva à cette époque l’heureuse aventure que voici : « Un jour qu’il était avec Aurelia (Brigida Bianchi) dans la chambre du dauphin qui fut depuis Louis XIV, le prince, qui avait alors deux ans, fut de si mauvaise humeur que rien ne pouvait apaiser sa colère et ses cris. […] À l’époque où les Italiens offraient au public ces attrayants spectacles, une jeune troupe d’enfants de famille, la plupart Parisiens de naissance, s’étant associés pour jouer la comédie sous le titre de l’Illustre Théâtre, donnèrent, d’abord au Jeu de paume des Métayers, proche la tour de Nesle, puis au Jeu de paume de la Croix-Noire, sur le quai des Ormes, au port Saint-Paul, des représentations beaucoup moins fastueuses. […] Scaramouche et Jean Doucet eurent tant de succès à la ville et à la cour, que les baladins et figurants, qui représentaient à cette époque les mascarades et les ballets du roi, ne trouvèrent rien de mieux, pour égayer les fêtes du Louvre, que d’imiter les bouffons italiens. […] Ces noms sont de ceux qu’on rencontre le plus fréquemment sur la liste des danseurs et des acteurs employés à la cour à cette époque-là.

13. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Plaute et Térence furent des imitateurs, des traducteurs de quelques comiques grecs de la troisième époque. […] La cour, à cette époque, était un théâtre d’intrigues sanglantes. […] De la question des ouvrages, on passa bientôt à celle des hommes et des époques. […] Tel ou tel pays, telle ou telle époque n’ont pas le droit de se l’approprier. […] Poquelin-Molière, sur ses ancêtres, l’époque de sa naissance, etc.

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