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22. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Elle ne veut point être maîtresse, mais amie d’un prince à qui il faut faire perdre l’habitude des plaisirs désordonnés et apprendre ceux de l’amitié. […] Madame de Sévigné va nous apprendre comment les choses se sont passées. […] Je ne vous soupçonne point d’avoir révélé ma confession à l’abbé Testu ; mais il a appris par vous le dessein que j’ai de sortir de la cour ; c’est au-delà de ce que je voulais qu’il sut. […] La fermeté tranchante du duc de Montausier pouvait n’être pas déplacée dans un homme de sa profession et surtout de son caractère ; mais la longue expérience de Bossuet et sa profonde connaissance du cœur humain lui avaient appris que la douceur, la patience et les exhortations évangéliques sont les véritables armes a un évêque pour combattre les passions et qu’elles servent plus souvent à en triompher que ces décisions brusques et absolues qui obtiennent rarement un si heureux succès.

23. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

Si Racine apprit à déclamer à la Champmeslé, elle lui apprit sans doute à faire parler Bérénice, et c’est l’année qui suivit un mariage plein d’amour, que Corneille peignit l’amour conjugal de Pauline. […] Ce bon sens lui apprit à voir l’amour en philosophe, comme une des facultés naturelles de l’homme, bonne quand il ne la laisse pas parler plus haut que la raison, belle jusqu’au sublime dans les âmes qui, par nature et par volonté, sont belles et élevées. […] Il apprendra aux plus rudes caractères des délicatesses infinies, des douceurs angéliques459. […] Il apprend aux hommes mûrs que, s’ils sont dédaignés ou trompés par les femmes, c’est moins pour leur âge que pour leurs travers ; et l’exemple d’Ariste, dans l’École des Maris, montre qu’à tout âge une âme douce et noble est aimable. […]   Dans l’auteur original (Maria de Zayas, Nouvelles, la Précaution inutile ; voir la traduction de Scarron dans ses Nouvelles tragi-comiques), l’Agnès, n’apprend d’un amant brutal que la pratique sensuelle du plaisir, et reste aussi sotte après qu’avant.

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Ils n’osent pas dire tout-à-fait qu’on apprend à prêter à usure & à être un scélérat, en voyant jouer l’Avare & le Tartufe : « mais il n’y a pas de jeune homme, disent-ils, qui, en fréquentant le théâtre, n’y apprenne des moyens pour mener une vie déréglée, à l’insu de ses parents ; point de valet qui n’y trouve des leçons pour tromper son maître ; point de jeune personne qui n’y puisse apprendre toutes les ruses imaginables pour conduire une intrigue amoureuse ». […] Dira-t-on que cette piece donne de mauvaises leçons, & que les enfants de famille y apprennent à commercer avec les usuriers ? […] Instruisez les maîtres de leurs fripponneries, apprenez-leur à les éviter : moins il y aura de dupes qui paient, logent, habillent & nourrissent un frippon pour les duper du matin jusqu’au soir ; moins il y aura d’adresse dangereuse chez nos Martons & nos Frontins. […] Sa confidente va nous l’apprendre : elle est de la partie avec Crispin. […] Sganarelle, Alnolphe, le Sicilien, prouvent que ce n’est pas le moyen de se rendre aimables ; Ariste leur apprend dans l’Ecole des Maris comment ils doivent se comporter pour y réussir, & les exhorte à ne pas ajouter la malpropreté & l’humeur chagrine aux désagréments de la vieillesse.

25. (1735) Moliere (Supplément au Grand Dictionnaire historique) « MOLIERE, (Jean-Baptiste Poquelin) poëte comique, etc. » p. 82

Il apprit un peu à lire et à écrire, et du reste il ne connut jusqu’à quatorze ans que la boutique de son pere, et l’état qu’il exerçait. […] Cette liaison lui donna lieu dès lors de connaître le célébre philosophe Gassendi qui lui apprit la philosophie, de même qu’à ses deux compagnons, et sous lequel il continua de s’instruire lorsqu’il fut sorti du collége.

26. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Ils lui apprirent surtout à donner un relief vigoureux aux idées comiques ; ces incidents variés à l’infini, ces situations singulières, ces jeux de théâtre, ces pantomimes expressives, jusqu’à ces lazzi que les Italiens multipliaient et prodiguaient souvent sans autre but que l’action elle-même, Molière les employa avec réflexion. […] Les études comme celle que nous terminons ont l’avantage de nous apprendre à n’être point trop injustes pour les temps qui, au premier coup d’œil, paraissent stériles ; on découvre, grâce à elles, qu’ils ont eu aussi leur travail et leur fécondité. Elles apprennent encore à ne point désespérer d’une époque parce qu’elle n’enfante point des œuvres artistiques ou littéraires de premier ordre : elle les ébauche, elle les rend possibles, elle les prépare peut-être.

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

Cette sœur, appellée Marcella, voit Lisardo, apprend qu’il va très souvent à la Cour, l’attend sur le chemin, lui fait une déclaration amoureuse, lui donne rendez-vous pour un autre jour, & lui défend toujours de l’accompagner jusqu’à sa rue, parcequ’elle veut cacher sa demeure. […] Laura revient, annonce que son pere vouloit lui apprendre seulement qu’il seroit obligé d’aller en campagne le lendemain. […] Lisardo, content de savoir qu’il n’ont pas la même maîtresse, l’entraîne hors du théâtre pour lui apprendre qu’il a un rendez-vous. […] Lampadisque rencontre par hasard la vieille matrone ; il apprend que la fille en question vit avec un jeune homme nommé Mélénide, qu’elle est persécutée dans ses amours, parceque les parents de son amant veulent lui donner une autre épouse, qui se trouve par hasard la seconde fille de Démiphon.

28. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

— Mais comme je suis depuis peu de retour de la campagne, continuai-je, où j’ai demeuré quelques années, je vous prie de m’apprendre qui est un certain Comédien de la Troupe de Monsieur, dont les pièces font tant de bruit et dont l’on parle partout comme d’un homme qui a infiniment d’esprit. […] Il apprit que les gens de qualité ne voulaient rire qu’à leurs dépens, qu’ils voulaient que l’on fît voir leurs défauts en public, qu’ils étaient les plus dociles du monde et qu’ils auraient été bons du temps où l’on faisait pénitence à la porte des Temples, puisque, loin de se fâcher de ce que l’on publiait leurs sottises, ils s’en glorifiaient. […] Je ne vous en entretiendrai pas davantage et je me contenterai de vous faire savoir que vous en apprendrez beaucoup plus que je ne vous en pourrais dire, si vous voulez prendre la peine de lire la Prose que vous trouverez dans l’imprimé au-dessus de chaque Scène. Notre Auteur, ou, pour ne pas répéter ce mot si souvent, le Héros de ce petit récit, après avoir fait cette Pièce, reçut des gens de qualité plus de mémoires que jamais, dont l’on le pria de se servir dans celles qu’il devait faire ensuite, et je le vis bien embarrassé, un soir, après la Comédie, qui cherchait partout des tablettes pour écrire ce que lui disaient plusieurs personnes de condition dont il était environné ; tellement que l’on peut dire qu’il travaillait sous les gens de qualité, pour leur apprendre après à vivre à leurs dépens, et qu’il était en ce temps, et est encore présentement, leur Écolier et leur Maître tout ensemble.

29. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

On dit que la petite reprendra son train ordinaire chez Madame. » Une autre lettre du 15 juin nous apprend que Jo a été à la messe du roi à la suite de Madame : « Le roi l’a regardée sous cape ; mais on (le roi) est insensible à son état et à sa tristesse. »Le lendemain, madame de Sévigné dit que « la dureté ne s’est point démentie ». […] Junon tonnante et triomphante. » Le 2 juillet, elle apprend à sa fille le retour d’Io à Versailles, où elle fait son service près de Madame. […] C’est ce que nous apprend madame de Sévigné dans une lettre du 15 octobre.

30. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [76, p. 115-117] »

Quelquefois dans sa course un esprit vigoureux Trop resserré par l’art, sort des règles prescrites, Et de l’art même apprend à franchir les limites. […] Molière décida qu’il fallait conserver la première façon : « Elle est, leur dit-il, plus naturelle ; et il faut sacrifier toute régularité à la justesse de l’expression : c’est l’art même qui doit nous apprendre à nous affranchir des règles de l’art. » Molière était alors de leur société, dont étaient encore La Fontaine et Chapelle, et tous faisaient de continuelles réprimandes à Chapelle sur sa passion pour le vin.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

Constance apprend à Clairville que d’Orval veut partir : d’Orval suppose des lettres qui l’obligent de se mettre vîte en route : Clairville le prie de rester pour parler en sa faveur à Rosalie qui l’aimoit jadis & qui n’a plus pour lui que de l’indifférence. […] Clairville, impatient, vient apprendre son sort de la bouche de d’Orval, & se croit perdu en voyant les yeux de son ami se remplir de larmes. […] Clairville va au devant de Rosalie, se félicite de lui avoir donné de tendres alarmes par son combat, lui apprend que tout le monde sera bientôt content dans la maison, qu’il l’épousera, que d’Orval s’unira à Constance. […] Il se retire à Milan auprès de Mario, qui lui découvre l’état de son cœur, & lui apprend qu’il souffre en ce moment tous les maux que l’absence d’un objet adoré & l’attente d’un bonheur prochain peuvent faire éprouver à un amant passionné : il n’attend que le retour de cette personne chérie, que le Docteur son pere a demandée & obtenue : elle arrive enfin, & Mario la présente à Lélio.

32. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Son pere ayant en vuë qu’il continuât son commerce, & lui destinant sa Charge, dont il eut même la survivance dans un âge peu avancé, le laissa jusqu’à quatorze ans dans sa boutique, & se contenta de lui faire apprendre à lire & à écrire pour les besoins de sa profession. […] Voici un trait que j’ai appris de feu Bellocq, Valet-de-Chambre du Roi, homme de beaucoup d’esprit & qui faisoit de très-jolis Vers. […] Despréaux dans ses Remarques sur sa Satire deuxiéme adressée à Moliere, dit qu’il avoit traduit dans sa jeunesse Lucrece en Vers françoisa ; c’est ce que Grimarest nous apprend aussi, & qu’il auroit achevé cet ouvrage, sans un malheur qui lui arriva Un de ses domestiques, à qui il avoit ordonné de mettre sa perruque sous le papier, prit un cahier de sa traduction pour faire des papillotes : Moliere qui étoit facile à s’indigner, fut si piqué de la destinée de ce cahier, que dans sa colere il jetta sur le champ le reste au feu. […] Voilà ce que j’ai appris, il y a environ vingt ans, d’un ancien Chapelain de saint Joseph, qui me dit avoir assisté à l’enterrement de Moliere, & qu’il n’étoit pas inhumé sous cette tombe ; mais dans un endroit plus éloigné, attenant la maison du Chapelain.

33. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Le Registre de celui-ci nous l’apprend. […] C’est lui qui vous aurait tout appris. […] Ce que l’abbé de Marolles nous apprend de cet ouvrage. — 1665. […] Il lui demanda comment il avait appris la déclamation. […] La pièce elle-même, ainsi que nous l’apprend Molière dans son Avertissement, fut conçue, faite, apprise et représentée en quinze jours.

34. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Ce fut à Rouen, sa ville natale, qu’un secrétaire de Catherine de Médicis (nommé Chalons) l’engagea à apprendre l’espagnol et à étudier le théâtre écrit en cette langue. […] Rien ne m’a appris si Descartes était alors de la société de la marquise.

35. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Jourdain l’apprendra. […] L’amoureux lui veut faire admirer ce fond d’âme, admirable en effet, que révèle chaque mot du billet ; Arnolphe n’y entend qu’une chose : c’est qu’il avait bien raison de ne pas vouloir qu’Agnès apprît à écrire ; voilà à quoi lui sert cet art funeste ! […] mais avec quel art il la module, cette chanson que Musset ne lui a pas apprise, puisqu’il l’a trouvée déjà dans Molière, cette chanson éternelle de l’adolescence amoureuse ! […] Je n’hésiterais pas, si j’étais mère, à révéler la maternité à ma fille ; à lui apprendre qu’en aimant, c’est à la maternité qu’on s’engage ; et que, selon qu’elle a ou non l’aveu du monde, elle sanctifie ou déshonore. […] Les livres pour apprendre à penser : le, monde pour apprendre à vivre.

36. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Valerio qui a tout vu de loin, plaint Arlequin, forme la résolution de prendre son âne et d’aller à la ville ; de cette façon il ne sera pas connu, il pourra apprendre des nouvelles d’Aurelia, et rendre service au malheureux qu’on a pris pour lui. […] ) Valerio, toujours déguisé en paysan, voudrait apprendre d’Arlequin ce qui s’est passé depuis qu’on l’a arrêté. […] Arlequin lui apprend qu’il l’a vendue dix louis ; il lui en rend six et en retient quatre, deux pour payer le dîner qu’il a commandé lui-même, deux pour le souper qu’ils vont manger. […] Il apprend que son élève a certain rendez-vous pour le soir même, à minuit : il se rend au lieu indiqué, et trouve une échelle appuyée au balcon de la demoiselle.

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184

Il reçoit une lettre par laquelle il apprend que son pere se meurt. […] Don Garcie entend ses cris par la fente de la cloison, franchit les murs du jardin, arrive dans le temps que Don André s’est échappé des bras de Léonor, & que Don Juan ayant appris la mort de son pere, revient une bougie à la main. […] Grumelin, propiétaire d’une maison de campagne louée à Dorante, apprend que celui-ci a fait couper le bois qui faisoit son principal ornement ; il vient s’en plaindre. […] Ces paysans Bretons sont les plus mal appris... […] Apprend-on rien de bon jamais de ces gens-là ?

38. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Nous allons voir ce qu’il devint, et, en apprenant le sort du mot, nous apprendrons celui des personnes qu’il désigne. […] Voilà ce que nous apprennent les écrits du temps sur les précieuses en général : je ne dois pas oublier les quartiers de Paris qu’elles habitaient. Le Dictionnaire de Somaise nous l’apprend et il est d’accord avec l’abbé d’Aubignac. […] Ce sont les mémoires de Mademoiselle qui nous apprennent ce chargement49. […] Le 6 de ce mois on y apprit la prise de Montmedi.

39. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

Les œuvres de Balzac me l’ont appris. […] La politesse passa du sénat aux ordres inférieurs, voire au plus bas étage du menu peuple ; et si en leur cause, on doit croire leur témoignage, ils ont effacé ensuite toutes les grâces et toutes ces vertus de la Grèce, et ont laissé son atticisme bien loin derrière leur urbanité. » Ici Balzac nous apprend que de son temps ce mot d’urbanité n’était pas encore reçu en France : il pense que quand l’usage l’aura mûri, et aura corrigé l’amertume de la nouveauté, nous nous y accoutumerons , comme à d’autres que nous avons empruntés de la même langue. […] Les citoyens romains apportaient de grands avantages dans le monde ; devaient beaucoup à leurs mères et ci leur naissance, savaient quantité de choses que personne ne leur avait apprises .

40. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

Les mémoires de mademoiselle de Montpensier nous apprennent que jusqu’à la mort de la reine-mère, arrivée le 20 janvier 1666, « le roi avait gardé quelques mesures de secret sur son amour pour madame de La Vallière, pour ne point donner de chagrin à la reine-mère ; mais que quand il fut hors de cette appréhension, cette affaire devint publique » ; et Mademoiselle ajoute que dans ce temps-là… madame de Montespan, qui était une des dames de la reine, « commença à aller chez madame de La Vallière, qui était ravie de la voir chez elle pour amuser le roi. » C’est cet amusement du roi qui commença l’intrigue dont Bussy-Rabutin raconte si bien l’origine. Les mémoires de mademoiselle de Montpensier nous apprennent plus loin que, dans le commencement de la campagne de Flandre, au mois de mai 1667, le roi étant en marche pour l’armée, accompagné de la reine, de mesdames de Montespan et de La Vallière, dames de la reine, et d’elle, Mademoiselle, on s’arrêta trois jours dans une ville dont le nom est resté en blanc, et que là s’établit la liaison intime du roi et de madame de Montespan, Mademoiselle explique très distinctement la disposition qui fut faite pour assurer la communication secrète de l’appartement du roi à la chambre de madame de Montespan, et la manœuvre de l’un et de l’autre pour se trouver ensemble le plus longtemps qu’il était possible. […] Monsieur de Montausier était à Rambouillet, il n’apprit pas cette affaire. » Le duc de Saint-Simon a aussi parlé des avanies du marquis de Montespan ; mais, né seulement en 1673, il n’en a parlé que plus de vingt années après, et sur des traditions fort suspectes ; l’on verra même qu’il en a adopté de fabuleuses ; il n’aimait pas M. de Montausier, et n’était pas fâché de trouver la duchesse de Montausier digne de reproches auxquels son mari n’aurait pas été étranger.

41. (1759) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1759) [graphies originales] « article » pp. 604-605

Le jeune Moliere apprit un peu à lire & à écrire, & du reste il ne connut jusqu’à quatorze ans que la boutique de son pere, & l’état qu’il exerçoit. […] Cette liaison lui donna lieu dès-lors de connoître le célébre philosophe Gassendi qui lui apprit la philosophie ; de même qu’à ses deux compagnons, & sous lequel il continua de s’instruire lorsqu’il fut sorti du collége.

42. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Elvire est d’autant plus inexorable, qu’elle vient d’apprendre la mort de Dona Ignès, & qu’elle en est au désespoir. […] A cet éclat vous voulez me forcer ; Mais je vous apprendrai que c’est trop m’offenser. […] Il va, dit-il, la porter au Roi pour lui apprendre qu’il est entré un homme dans l’appartement de Delmire. […] Arlequin arrête le Prince, lui dit qu’il a des choses de la derniere conséquence à lui apprendre. […] Arlequin lui apprend, après beaucoup de lazzis, qu’il a trouvé une manchette d’homme chez Delmire, & une lettre.

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Il lui apprend ensuite que la coupable est Isabelle. […] Le pere de Don Juan a reçu des lettres qui lui apprennent l’affront fait par son fils à la Duchesse Isabelle. […] Catalinon apprend à son maître qu’Isabelle est dans le pays ; mais il n’est occupé que d’Aminta. […] De toutes celles qu’il a composées, celle-ci peut, sans contredit, nous donner les meilleures leçons sur l’art de l’imitation : ses défauts nous serviront mieux que les beautés des autres : ils nous apprendront, lorsque nous voudrons nous emparer d’un sujet étranger, à méditer sur les traits les plus frappants de l’ouvrage, à voir de quelle nature ils sont, si on ne les affoiblira pas en les transplantant, même s’ils ne déplairont pas hors de leur pays natal. […] Son ami lui annonce le bonheur de sa fille, lui apprend que le Roi veut la marier avec le Duc Octave son neveu.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Desronais la voit, & l’aime ; la jeune Demoiselle est sensible à son tour, & le lui apprend en refusant de nommer un enfant avec lui, parcequ’elle entend dire que les mariages entre compere & commere ne sont pas heureux. […] Il apprend qu’un jeune homme, nommé Dupont, benêt s’il en fut jamais dans la bonne ville de Paris, recherche sa fille. […] Desronais l’exhorte, si cela n’est pas, à faire valoir ses droits : elle déclare qu’elle n’en a point : elle apprend à son amant qu’elle est née avant le mariage de sa mere & de son pere, qui ne subit le joug de l’hymen que pour lui faire un sort. […] Sa sagesse ne peut lui apprendre à distinguer le nord d’avec le midi. […] Il vous faut apprendre à dire à propos oui & non, à courir à propos, à vous arrêter de même, à porter & à rapporter, à faire mille singeries au moindre commandement : il faut se faire passer maître dans les arts pervers de flatterie, d’insinuation, de dissimulation, & savoir donner habilement, là... vous m’entendez, si vous avez quelque espérance de réussir.

45. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Madame de Montespan dansa très bien… Fontanges mal. » Le 6 avril, cette belle est nommée duchesse, avec 20 000 écus de pension… Malheureusement, dans le cours de ce mois, madame de Sévigné nous apprend que « cette favorite a besoin d’être traitée d’une perte de sang opiniâtre et très désobligeante. » On a quelques espérances de guérison ; mais on lit dans une lettre de madame de Sévigné, du 14 juillet suivant : « Vous aurez ri de cette personne blessée dans le service ; elle l’est au point qu’on la croit invalide. […] Madame de Sévigné nous apprend, dans une lettre du 5 juin, que « le roi la console de cette disgrâce. […] Les Mémoires du duc de Saint-Simon138 nous apprennent que les jésuites firent entrer dans l’aine de Louis XIV les premières semences de haine contre les protestants. […] Madame nous apprend dans ses lettres originales que « le roi, malgré ses intrigues, couchait régulièrement toutes les nuits avec la reine. […] Elle devait être féconde en jouissances nouvelles cette amitié vive qui, par une conversation animée, sans chicane et sans contrainte, multipliait sans cesse et variait à l’infini ses épanchements vers l’objet aimé, les lui offrait toujours avec intérêt et toujours à propos, provoquait les siens, lui communiquait une vie nouvelle, une existence inconnue, créait en lui un autre homme, avec des facultés jusque-là ignorées de lui-même, l’introduisait dans ce pays nouveau dont parle madame de Sévigné, où avec d’autres yeux il voyait d’autres choses et d’autres hommes, l’introduisait dans son propre cœur où il n’était jamais descendu, l’apprenait à s’étudier et à se connaître, lui donnait une conscience pénétrée du besoin de sa propre estime, une conscience qui lui rendit bon témoignage de lui et de son amie.

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Monologues. » pp. 261-273

Si la gaieté de l’Auteur, si les choses agréables que l’acteur dit ou fait, ne tiennent pas au fond de la piece, ne nous apprennent pas des choses ou ne nous préparent pas à d’autres, la gaieté, les madrigaux, le jeu de théâtre, tout devient mauvais puisqu’il n’est pas à sa place. […] Mais d’ailleurs, que nous apprend-il ? […] Valere, dans le Dépit amoureux, s’est marié secrètement Mascarille, son valet, craint que l’affaire n’éclate, & qu’on ne le punisse d’avoir gardé le secret : il nous apprend par un monologue, qu’il a tout révélé.

47. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

On doit aux recherches de M. de Monmerqué les lettres qui ont précédé ; et celles-ci nous apprennent qu’une multitude d’autres sont perdues. […] Ils nous apprennent que « dans le palais de Mademoiselle, ou faisait accueil au mérite, et que tout ce qu’il y avait de beaux esprits, y trouvaient leur place comme chez Mécénas. » Les mémoires de la princesse et son petit roman allégorique de la princesse de Paphlagonie renferment les portraits d’une multitude de personnes célèbres par leur esprit. […] Chaulieu nous apprend, par son épitaphe, que « On vit chez elle incessamment Des plus honnêtes gens l’élite. » Voici ce qu’il dit de sa personne : « Dans ses mœurs quelle politesse !

48. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

qui t’avait appris cet art, homme divin? […] Molière, qui avait un talent trop vrai pour réussir dans un genre faux, apprit depuis à ses détracteurs, quand il fit le Misanthrope, le Tartufe et les Femmes savantes, que les comédies de caractère et de mœurs étaient le vrai genre sérieux; mais il ne leur apprit pas à y réussir comme lui. […] On assure que l’Amour médecin, qui a trois actes, fut fait et appris en cinq jours. […] Il prétend que c’est nous apprendre à mépriser la malédiction paternelle; mais voyons les choses telles qu’elles sont. […] Vaugelas n’apprend point à bien faire un potage.

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

Dalila lui oppose son devoir, sa religion, lui apprend qu’elle doit épouser Achab, Général des Philistins. […] Bazile, Roi de Pologne, apprend à Ulric son confident, que cette tour renferme Sigismond son fils unique, qu’il y fait garder depuis son enfance, pour prévenir les malheurs que le destin a prédits, si jamais ce jeune Prince, d’un naturel farouche, regnoit sur ses peuples. […] Depuis leur départ ces deux tyrans ayant été tués à la prise de Jaca, Don Raymond, qu’ils y tenoient prisonnier depuis six ans, apprend à ces peuples que Don Sanche, leur Prince, étoit vivant, & part aussi-tôt pour le chercher à Bubierça, où il apprend que le pêcheur, qui le croyoit son fils, l’avoit perdu depuis huit ans, & l’étoit allé chercher en Castille, sur quelques nouvelles qu’il en avoit eues par un soldat qui avoit servi sous lui contre les Maures.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Le jaloux éloigne toute espece de confident : elle imagine de se servir de lui-même pour apprendre à son rival ce qu’elle pense. […] Ce fut un grand plaisir pour elle d’apprendre qu’elle étoit si bien entendue, que ses affaires étoient en bon train de réussir, & qu’il ne lui falloit plus que l’absence de son mari. […] Vous serez étonné d’apprendre, qu’ayant su le départ de mon mari pour Genes, il est entré cette nuit dans notre jardin, est monté sur un arbre, & de là à la fenêtre de ma chambre. […] Et la nouvelle mariée apprendra aussi ces belles chansons ?

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

Je suis bien aise d’apprendre cela : mais ce n’est pas là l’affaire dont il est question maintenant. […] j’apprends de jolies choses, & j’ai un serviteur fort fidele, vraiment ! […] Je saurai me souvenir en temps & lieu de tout ce que je viens d’apprendre. […] Tu viens, Sylvestre, d’apprendre au port que mon pere revient ? […] Vous avez appris ce qui est arrivé à Antiphon ?

52. (1739) Vie de Molière

Le grand Condé exigeait de lui qu’il le vînt voir souvent, et disait qu’il trouvait toujours à apprendre dans sa conversation. […] Il faut que ceux qui apprennent notre langue dans les écrits des auteurs célèbres, y discernent ces petites fautes, et qu’ils ne les prennent pas pour des autorités. […] Molière joua le rôle de Don Garcie, et ce fut par cette pièce qu’il apprit qu’il n’avait point de talent pour le sérieux, comme acteur. […] Il avait déjà quelques scènes détachées toutes prêtes, il y en ajouta de nouvelles, et en composa cette comédie, qui fut, comme il le dit dans la préface, faite, apprise et représentée en moins de quinze jours. […] Et ce n’était qu’à la dernière scène qu’on apprenait son véritable nom de Tartuffe, sous lequel ses impostures étaient supposées être connues du roi.

53. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283

Ceux qui transplantent quelque art que ce soit d’un pays étranger dans leur patrie, en suivent d’abord la pratique de trop près, & ils font la méprise d’imiter chez eux les mêmes originaux que cet art est en habitude d’imiter dans les lieux où ils l’ont appris : mais l’expérience apprend bientôt à changer l’objet de l’imitation ; aussi les Poëtes Romains ne furent pas long-temps à connoître que leurs comédies plairoient davantage s’ils en mettoient la scene dans Rome, & s’ils y jouoient le peuple même qui devoit en juger. […] D’un autre côté, l’on apprend au Comte que Dorante, dont sa sœur est éprise, aime en secret sa niece, & qu’il en est aimé.

54. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70

Camille le voit, se désespere, veut se tuer : son frere retient son bras, lui demande la cause de son désespoir, l’apprend avec chagrin ; il lui jure que si Arlequin vivoit encore il ne s’opposeroit plus à leur hymen. […] Célio veut apprendre des nouvelles touchant Eléonora, de l’ami qui s’intéresse à lui, & qui sollicite sa grace. […] Vous apprendrez, maroufle, à rire à nos dépens, Et sans aucun respect faire cocus les gens.

55. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

C’est aux banquets de ces législateurs chantants qu’il étudia le code de la gaieté ; c’est à leur joyeuse école qu’il apprit à soumettre la folie même aux préceptes de la raison. […] Elle apprend à connaître, à juger les peuples ; elle est pour les moralistes ce que les médailles sont pour les antiquaires. […] La religion était en honneur, car les fripons se couvraient de son masque pour usurper l’estime publique ; Tartuffe nous l’apprend.

56. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

La comédienne le lui apprit courtoisement. […] Se retournant vers Vittoria, elle lui dit que si son honneur ne lui défendait pas de se commettre avec une actrice, elle lui apprendrait à vivre, et elle rentre chez elle. […] On amène Silvia qui apprend que son amant lui rend sa tendresse.

57. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Pour savoir celles-ci à la cour, il aurait fallu les apprendre, et à la cour on apprend le moins qu’on peut.

58. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

Madame de Montespan avait remarqué que madame de Soubise mettait des pendants d’oreille d’émeraude les jours que M. de Soubise allait à Paris ; elle fit suivre le roi un de ces jours-là, et il se trouva que c’était effectivement le signal d’un rendez-vous L’intrigue du roi avec madame de Soubise inquiéta madame de Montespan : une lettre de madame de Sévigné nous apprend le 7 août que madame de Montespan redoublait de soins pour sa parure, qui y dit-elle, est extrême comme sa beauté et sa gaîté, ajoute-t-elle, est extrême comme sa parure. […] Monsieur y devait aller, peut-être même avec madame de Montespan. » Dans sa lettre du 2 septembre, après le retour de Maintenon, madame de Sévigné écrivait : « La faveur de madame de Maintenon est extrême. » Le 4, on apprend que « Quanto (madame de Montespan) n’a point été un jour à la comédie, ni joué deux jours ».

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Cintia lui apprend que Diana a été vaincue par ses dédains, qu’elle le lui a avoué. […] Il les lui apprend lui-même. […] Lélio ne comprend rien à cette demande ; mais Scapin l’en instruit, & Lélio lui dit, après l’avoir frappé en présence de Violette : « Je t’apprendrai, maraud, à introduire chez moi une suivante de Flaminia, pour apporter une lettre de sa part ». […] Il lui fait de tendres reproches sur son insensibilité passée, & lui apprend que c’est lui qui a fait naître dans son cœur le changement qu’elle a ressenti depuis peu : il ordonne en même temps à sa suite de célébrer sa victoire, & il se forme une lutte entre les Amours & les Chasseurs, qui est imitée par les instruments entre les violons & les cors : les Amours enchaînent les Chasseurs avec des guirlandes, & tous ensemble forment un ballet au son des cors réunis avec les violons.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. » pp. 251-273

Elle est belle : mais apprenez qu’elle est de celles qui durent autant que la vie. […] L’Apothicaire leur apprend la nouvelle du Kan de Tartarie. […] Lélio, toujours amoureux de Rosaura, se place devant la porte de Pantalon, pour apprendre des nouvelles de la malade. […] Béatrice apprend à Pantalon que le Docteur Onesti ne veut plus visiter sa fille.

61. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

On aperçoit là tout de suite l’ingénieux stratagème qu’Isabelle met plusieurs fois en usage pour apprendre à Valère qu’elle a remarqué son amour, qu’elle y est sensible, et qu’elle attend de lui qu’il la tirera des mains de son odieux tuteur. […] C’est pour cette fête, donnée, sous de si tristes auspices, le 17 août 1661, que Molière avait composé la comédie des Fâcheux, conçue, faite, apprise, et représentée en quinze jours 3. […] Quoi qu’il en soit, la scène du chasseur fut faite et apprise en moins de vingt-quatre heures, et le Roi eut le plaisir de la voir dans son cadre à la seconde représentation, qui fut donné à Fontainebleau huit jours après la première. […] On a vu, dans la Notice sur Le Cocu imaginaire, qu’un particulier, nommé Neufvillenaine, fit imprimer cette pièce qu’il avait apprise par cœur aux représentations, et la dédia à Molière lui-même, en essayant de lui prouver qu’il ne lui avait causé aucun préjudice. […] Le fait est ainsi raconté par l’auteur du Bolœana, qui prétend avoir appris de la bouche même de Boileau les anecdotes dont se compose son recueil, et, en particulier, celle dont il s’agit ici.

62. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Il lui apprend que l’Ecolier & le Docteur sont chez Diana : ils projettent tous d’aller les surprendre. […] Il apprend que son Eleve a certain rendez-vous pour le soir même à minuit : il se rend au lieu indiqué, trouve une échelle appuyée au balcon de la jeune Demoiselle, & frémit d’horreur en songeant à la foiblesse des hommes, qui se laissent conduire dans un précipice par leurs passions effrénées. […] Il faisoit répéter les mêmes choses aux enfants qu’il trouvoit dans les rues, & les assembloit quelquefois pour leur faire chanter des hymnes, des chansons de dévotion, & pour leur apprendre leur catéchisme. […] Je vous apprends, moi, lui dit froidement Blanche, que je n’irai plus à l’église qu’avec mon pere, en présence de qui vous n’oseriez m’avoir dit la moindre chose ; que vous passeriez cent fois le jour devant la porte du logis, que je ne vous remarquerai pas une ; & loin d’avoir la foiblesse de vous retenir, puisque, vous sorti d’ici, vous promettez de n’y rentrer de votre vie, je voudrois que vous en fussiez déja dehors. […] Dans ce qui m’échappe il y a je ne sais quoi de passionné, qui montre assez que je vous aime encore, quoique vous ne le méritiez pas : mais la cruelle froideur que vous venez de me faire voir, me dit clairement que je ne suis pas aimé, quoique je méritasse de l’être ; & si, après m’en avoir tant de fois assuré, ma surprise semble ridicule, apprenez que vous ne me l’aviez jamais dit sans être en colere ; & que, pour dire que l’on n’aime pas, la colere ne persuade pas si bien que l’indifférence.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. Des Pieces intriguées par un déguisement. » pp. 216-222

Celio, qui a tout vu de loin, plaint Arlequin, forme la résolution de prendre son âne & d’aller à la ville ; de cette façon, il ne sera pas connu, il pourra apprendre des nouvelles de Rosaura, & rendre service au malheureux qu’on a pris pour lui. […] Celio, toujours déguisé en paysan, voudroit apprendre d’Arlequin ce qui s’est passé depuis qu’on l’a arrêté.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. » pp. 378-385

Le meilleur, à mon avis, est de nous familiariser avec les pieces de Moliere, de les analyser, de les méditer ; nous y apprendrons l’art si difficile de mettre en œuvre tous les caracteres, d’apprécier au juste ce que chacun d’eux peut produire, de l’isoler ou de l’associer à un, deux, trois, ou plusieurs autres personnages en conséquence de leur valeur précise, afin que tous puissent produire l’effet dont ils sont capables, sans se nuire mutuellement. […] Monsieur Bobinet, faites-lui un peu dire quelque petite galanterie de ce que vous lui apprenez.

65. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

Lélio apprend que Flaminia est fille de Cassandre, alors il se félicite de la méprise de Cassandre, & prend un appartement chez lui, où il joue moins le rôle de frere de Flaminia, que celui de son amant. […] Ayant appris que ma sœur jumelle étoit ici, je suis venue tout exprès pour la chercher. . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Palissot me paroît aimer à donner au public des scenes singulieres, je me fais un plaisir de lui apprendre que l’époque de sa comédie eût été encore plus piquante qu’il ne croit, si on l’eût jouée.

66. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Que nous apprend Ariste dans cette longue tirade ? […] Valere apprend que Marianne doit s’unir à Tartufe : il vole pour s’informer si la nouvelle est vraie : Marianne lui répond que son pere lui a nettement déclaré ses volontés sur ce mariage. […] Licandre apprend à Lisette qu’elle est d’une illustre famille, qu’elle peut prétendre à la main de Valere.

67. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Les Belles-Lettres avaient orné l’esprit du jeune Poquelin ; les préceptes du Philosophe lui apprirent à raisonner. […] Le Roi qui vit Molière le même jour ; apprit la chose avec indignation, et le marqua au Duc d’une manière assez vive. […] Voici ce que la Tradition nous apprend à cet égard. […] Les Belles-Lettres avaient orné l’esprit du jeune Poquelin ; les préceptes du Philosophe lui apprirent à raisonner. […] Lors de son séjour en Italie (1506-1509), il fréquenta Manuce et apprit le grec, qu’il enseigna ensuite à Cambridge.

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99

Je vous apprendrai, mon petit Monsieur, de quel bois je me chauffe. […] Il apprend qu’un homme de son voisinage est riche & bête, il s’empresse de faire connoissance avec lui, s’empare de son esprit par quelques bonnes œuvres affectées, l’engage à déshériter sa femme, sa fille, & se fait donner tout son bien : cependant comme il craint que le testament ne soit pas valable, il tâche d’épouser la veuve. […] « On sera surpris d’apprendre que M. 

69. (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26

C’est ce que j’apprends de l’Abbé d’Aubignac, dans sa quatrieme Dissertation concernant le Poëme Epique. […] C’en fut assez dit : cette Scene fut faite & apprise en moins de vingt-quatre heures, & le Roi eut le plaisir de la voir en sa place, à la représentation suivante. […] Don Juan dans une Scene avec un pauvre qui lui demandoit l’aumône, ayant appris de lui qu’il passoit sa vie à prier Dieu & qu’il n’avoit pas souvent de quoi manger, ajoutoit : Tu passes ta vie à prier Dieu, il te laisse mourir de faim, prend cet argent, je te le donne pour l’amour de l’humanité.

70. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

L’acteur qui joue à l’impromptu, joue plus vivement et plus naturellement que celui qui joue un rôle appris. On sent mieux, et, par conséquent, on dit mieux ce que l’on produit que ce que l’on emprunte des autres par le secours de la mémoire… Le geste et l’inflexion de voix se marient toujours avec le propos au théâtre, tandis que, dans la comédie apprise, le mot que répète l’acteur est rarement celui qu’il trouverait s’il était livré à lui-même. » L’effet produit par la commedia dell’arte était donc plus grand que celui produit par la comédie soutenue, et cela précisément à cause de la spontanéité de l’expression. […] Aussitôt qu’il apprit la fâcheuse aventure survenue à ses comédiens, le roi négocia pour obtenir leur délivrance, et il l’obtint moyennant une forte rançon.

71. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Elle passa neuf années avec lui, dans une liaison qu’elle ne regardait pas comme un mariage ; depuis la mort de Scarron, elle écrivit à son frère : « Je n’ai jamais été mariée : dans mon union avec Scarron le cœur entrait pour peu de chose, et le corps, en vérité, pour rien77. »Et Scarron, avant de l’épouser, disait à ses amis : Je lui apprendrai bien des sottises, mais je ne lui en ferai point. […] Le secret de la prodigieuse fortune à laquelle s’éleva madame de Maintenon n’a pas été pénétré par tous ceux qui se sont ingérés de nous l’apprendre ; ce secret n’a pas été, comme tant d’écrivains l’ont supposé, une excessive ambition de richesses, de vains honneurs, de grandeur et de pouvoir, aidée par une dévotion hypocrite, par une intrigue savante et quelques charmes, dont une coquetterie raffinée augmenta l’influence. […] Je crois, au contraire, et la suite apprendra qui d’Auger ou de moi a raison, que madame de Scarron a plu très sensible me ni au roi dans sa première visite ; que le compliment qu’il lui adressa non seulement fut sincère, mais même inspiré par une secrète inclination pour elle, et fut une première amorce, jetée par des espérances confuses de possession plus ou moins prochaine, à un cœur qu’il jugeait disposé à lui céder.

72. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

On sera bien aise d’apprendre ce que devint après la mort de Moliere la troupe de Comédiens dont il avoit été le Chef (I) : cela peut fort servir à faire connoître le mérite de cet Acteur. […] Cette Dispute a fait naître de part & d’autre plusieurs Ouvrages, où l’on peut apprendre de très-bonnes choses. […] Pour vous répondre donc sur la connoissance parfaite que vous dites que j’ai du cœur de l’homme, par les portraits que j’en expose tous les jours au public, je demeurerai d’accord que je me suis étudié autant que j’ai pu à connoître leur foible ; mais si ma science m’a appris qu’on pouvoit fuir le peril, mon experience ne m’a que trop fait voir, qu’il étoit impossible de l’éviter, j’en juge tous les jours par moi-même ». […] (I) On sera bien aise d’apprendre ce que devint après la mort de Moliere la troupe de Comédiens dont il avoit été le Chef.

73. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

C’est grâce à elle, surtout, qu’un médecin, sachant que votre fille ne parle, plus, après une foule de belles démonstrations en français et en latin, sur le foie qui est à gauche, et le cœur qui est à droite, finira par vous apprendre « que votre fille est muette (12). » Je ne me trompe pas! […] Robert, par exemple, tient à s’ingérer dans les affaires d’autrui : « Apprenez, lui répond-il, que Cicéron dit qu’entre l’arbre et le doigt, il ne faut pas mettre l’écorce (18). » S’agit-il de mettre son chapeau sur sa tâte : — Hippocrate dit… que nous nous couvrions tous deux. […] On lui a appris à ne jurer ni par l’école, ni par Aristote ; il refuse maintenant de jurer par Gassendi. […] Il devait nous apprendre que « Gassendi n’a jamais été matérialiste ni épicurien que pour ceux qui ne l’ont pas la sérieusement » (p. 17). — Heureusement, ce reproche de légèreté atteignait tant de critiques que le plaisir de nous trouver en si nombreuse et si bonne compagnie aurait pu suffire à lui seul pour nous consoler de notre mésaventure. […] Nourrisson nous avait appris que Gassendi professait pou Épicure une admiration poussée jusqu’à l’engouement (Tableaux des progrès de l’esprit humain, Gassendi) — M.

74. (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567

Heureusement Thomas Corneille nous apprend lui-même ingénument dans un avis de quelques lignes, placé en tête de Don Juan, ce qui l’a plus particulièrement engagé à mettre en vers la comédie de M. […] Remarquons, en passant, que, par suite de l’ancienne habitude de jouer la pièce en vers, les acteurs ont eu à surmonter, en cette circonstance, une difficulté qui se présente bien rarement ; ils n’ont pas eu seulement, comme toujours, des rôles à composer et à apprendre : ils ont eu, ce qui est peut-être plus difficile, des habitudes à perdre et des rôles à oublier. […] C’est ce que nous apprend de Villiers, un des acteurs de l’hôtel de Bourgogne, qui fit jouer en 1659 la première imitation de la pièce italienne.

75. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

L’histoire nous apprend que le roi, qui était parti dans les premiers jours du mois de mai pour l’armée des Pays-Bas, prit Dinan le 29 et ne revint à Versailles que le 18 ou le 20 juillet. […] « Je suis étonnée de ce qu’on m’apprend de madame de Maintenon. […] Une lettre subséquente nous apprendra que la vérité qui était comme à Pomponne le 24 juillet, s’est répandue à Paris dans le mois suivant.

76. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

Je le crois grand poète, parce que j’apprends qu’on récitait ses vers après sa mort, et qu’on l’avait laissé mourir de faim pendant sa vie. […] qui t’avait appris cet art, divin Molière?

77. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de Molière, on apprend aussi les maximes les plus ordinaires du libertinage, contre les veritables sentiments de la religion, quoi qu’en veuillent dire les ennemis de la bigoterie, et nous pouvons assurer que son Tartuffe est une des moins dangereuses pour nous mener à l’irréligion, dont les semences sont répandues d’une manière si fine et si cachée dans la plupart de ses autres pièces, qu’on peut assurer qu’il est infiniment plus difficile de s’en défendre que de celle où il joue pêle et mêle bigots et dévots le masque levé.

78. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

Dans ce temps-là Périphane, pere de Stratippocle, apprend qu’Acropélistide, sa fille naturelle, & qu’il n’a jamais vue, est prisonniere. […] La nourrice apprend à Géronte que la belle Hyacinthe est sa fille, & le bracelet prouve que Zerbinette doit le jour au seigneur Argante.

79. (1911) L’Étourdi de Molière et Le Parasite de Tristan L’Hermite (De Jodelle à Molière) pp. 292-302

Apprends-moi ton dessein. […] le pourrait-on apprendre ?

80. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

Hégion n’a pas plutôt appris l’esclavage de Philopoleme en Elide, qu’il projette d’acheter quelque esclave Elien, qu’il puisse échanger avec son fils. […] Philocrate, Philopomene, & Stalagme, cet esclave fugitif qui avoit vendu son petit maître, arrivent : on apprend que Tindare doit le jour à Hégion. […] j’apprends ici de terribles mysteres.

81. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Mais pour des comédiens français, la nature les fait en dormant : elle les forme de la même pâte que les perroquets, qui ne disent que ce qu’on leur apprend par cœur : au lieu qu’un Italien tire tout de son propre fonds, n’emprunte l’esprit de personne pour parler ; semblables à ces rossignols éloquents, qui varient leurs ramages suivant leurs différents caprices. […] Ces messieurs ayant appris que vous vouliez marier mademoiselle votre fille, donner une charge considérable à monsieur votre fils, et acheter deux grandes maisons dans la Place Royale… PERSILLET. […] Ces messieurs, comme je vous disais, ayant appris que vous vouliez pourvoir à toutes ces petites choses-là, viennent vous offrir un million ou douze cent mille livres, sachant bien que leur argent ne peut être plus sûrement placé.

82. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Comme on m’a tout appris, je vous l’ai rapporté, Je n’ai rien oublié, je n’ai rien ajouté ; Que désirez-vous plus ? […] Tu viens, Silvestre, d’apprendre au port que mon père revient ? […] C’est Loret qui nous apprend cette anecdote, ainsi qu’une fête singulière qu’il donna en 1652. […] Celui-ci ne s’en vengea que par de nouvelles railleries ; mais Molière acheva de le perdre de réputation en l’immolant sur le théâtre à la risée publique, dans la comédie des Femmes savantes, sous le nom de Tricotin, qu’il changea depuis en celui de Trissotin. » Un passage du Menagiana 1 nous apprend jusqu’à quel point Molière chercha à ridiculiser Cotin. […] Bayle va nous apprendre l’effet que la comédie des Femmes savantes produisit sur Cotin et sur les personnes qui avaient applaudi à ses ouvrages.

83. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

L’auteur nous apprend lui-même que sa comédie de l’Ecole des Femmes faisait l’entretien de toutes les maisons de Paris et que chacun voulait dire son mot sur cette pièce. […] Nous avons entre les mains cette prétendue pièce, dont la scène se passe au Palais, lieu où se vendaient les comédies et les livres, comme une satire de Boileau nous l’apprend. […] Cette pièce était commandée : faite, apprise et représentée en cinq jours, elle n’en est pas moins d’un comique admirable. […] Louis XIV, qui ne dédaignait pas de faire asseoir le poète à sa table, afin d’apprendre à vivre à ses officiers, ne crut pas déroger non plus en devenant son collaborateur. […] Harpin, il apprenait à vivre aux comtesses infatuées de leur rang.

84. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Aussi apprend-t-on à l’ouverture du cinquième qu’il est perdu, et le Misanthrope agit selon que j’ai dit au premier. […] « Les coquettes médisantes, par l’exemple de Célimène, voyant qu’elles peuvent s’attirer des affaires qui les feront mépriser, doivent apprendre à ne pas déchirer sous main leurs meilleurs amis. […] « Les belles-lettres avoient orné l’esprit du jeune Pocquelin, les préceptes du philosophe lui apprirent à raisonner ; c’est dans ses leçons qu’il puisa ces principes de justesse qui lui ont servi de guides dans la plupart de ses ouvrages. […] Sur la fin de l’acte le paysan est interrompu par une bergère qui lui vient apprendre le désespoir des deux bergers ; mais comme il est agité d’autres inquiétudes, il la quitte en colère, et Cloris entre, qui vient faire une plainte sur la mort de son amant. […] Ce passage nous apprend en même temps les noms de quelques acteurs qui s’engagèrent avec Molière lorsqu’il partit pour Lyon.

85. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [38, p. 68-69] »

C’en fut assez ; la scène du fâcheux chasseur fut faite et apprise en moins de vingt-quatre heures ; et, comme Molière n’entendait rien au jargon de la chasse, il pria le comte de Soyecourt lui-même de lui indiquer les termes dont il devait se servir.

86. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

François Fabié, paraît-il, avait bien fait à cette occasion quelque chose comme une comédie ou un drame, MM. les sociétaires et pensionnaires n’ont pas eu le loisir d’apprendre ce petit ouvrage. […] non : il n’a pas eu le loisir de les apprendre ; il va les lire ; et, de fait, les ayant à peine lus une première fois, il les lit assez mal. […] Où donc apprendront-ils avec plus d’agrément à discerner et à rendre les nuances du sentiment et du style ?

87. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Les belles lettres avoient orné l’esprit du jeune Pocquelin ; les préceptes du philosophe lui apprirent à raisonner. […] Quoique les intermédes ne soient pas naturellement liés au sujet, ce mélange plut par sa nouveauté ; on eut peut-être de l’indulgence pour un ouvrage conçû, fait, appris, & représenté en quinze jours. […] L’auteur, qui, par de solides réfléxions, & par sa propre expérience, avoit appris à distinguer ce qui convenoit aux différens théatres pour lesquels il travailloit, ne crut pas devoir hazarder cette comédie sur le théatre de Paris. […] Dom Juan dans une scéne avec un pauvre qui lui demandoit l’aumône, ayant appris de lui qu’il passoit sa vie à prier Dieu, & qu’il n’avoit pas souvent de quoi manger, ajoutoit.. […] Il fut proposé, fait, appris, & représenté en cinq jours.

88. (1801) Moliérana « Préface »

On sera étonné d’apprendre des particularités inconnues jusqu’à présent sur cet homme célèbre.

89. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [47, p. 80] »

Le grand Condé* exigeait de lui qu’il le vînt voir souvent, et disait qu’il trouvait toujours à apprendre dans sa conversation.

90. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [78, p. 118-119] »

« Et ton nom paraîtra dans la race future, Aux plus vils imposteurs une cruelle injure. »266 Voici ce que la tradition nous apprend à cet égard.

91. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre V » pp. 48-49

Les périodes suivantes nous apprendront ce que vaut ce bienfait, ici je me borne à insister sur cette vérité, que nous le devons au mélange et à la parité des sexes dans la société dont l’hôtel de Rambouillet donna le premier exemple.

92. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Que l’on lise dans Pascal le célèbre morceau qui commence par ces lignes : « Qu’ils apprennent au moins quelle est la religion qu’ils combattent avant que de la combattre. » Peut-on croire que Pascal eût écrit ces pages si vives et saisissantes s il n’eût rencontré autour de lui et connu de près des sceptiques en religion ; s’il ne les eût crus redoutables, s’il n’en eût été lui-même effrayé ? […]Apprenez de moi qui suis votre valet que le ciel punit tôt ou tard les impies, qu’une méchante vie amène une méchante mort et que… — Don Juan. […] Molière n’a donc pas appris l’athéisme à l’école de Gassendi. […] Il sera rappelé au monde par le devoir ; il y rapportera non pas moins de délicatesse et d’honneur, mais moins de susceptibilité ; il apprendra à se faire respecter et écouter sans blesser personne ; il tiendra à distance les fats sans cervelle, les faiseurs de petits vers, les prudes et les coquettes ; il rencontrera quelque Éliante d’une âme forte et sérieuse, capable de le comprendre et de l’aimer. Il apprendra à dire la vérité sans colère, à défendre la justice sans ostentation, à être vrai sans jouer un rôle.

93. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [90, p. 134] »

[90, p. 134] L’auteur fécond et célèbre des Singularités de la nature 284, nous a appris une allusion très heureuse au trait plaisant du Pédant joué, que diable allait-il faire dans cette galère ?

94. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

Parle, dit le Sultan, & ne me cache rien :  Mot pour mot je veux tout apprendre. […] Mercure se rend aux raisons de la Vérité, & lui promet d’aller apprendre aux Mortels qu’elle a banni sa rigueur, & qu’ils trouveront dans la douceur de ses conseils des moyens infaillibles pour devenir heureux.

95. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. Des Comédies Allégoriques. » pp. 75-90

L’Ame désolée de ne pas voir Jesus, en demande des nouvelles aux filles de Sion, qui lui apprennent les tourments qu’il endure pour elle, qu’il a été conduit chez Pilate, qu’on le flagelle, &c. . . . . […] Apprenez à connoître Un Bourguemestre ici : sachez qu’il est le maître ; Qu’il a le plein pouvoir, & que l’étant, tous deux Vous ne sauriez avoir trop de respect pour eux ; Qu’ils vous renverseroient de leur vent, de leur souffle.

96. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [40, p. 69-70 ] »

Le roi qui vit Molière le même jour, apprit la chose avec indignation, et la marqua au duc d’une manière assez vive.

97. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Le Marquis, homme unique pour apprendre à un enfant de famille l’art de se ruiner, & la jeune Cidalise, aident Clitandre à manger son bien. […] Albert, qu’on ne nous peint pas comme un homme échappé des petites-maisons, peut-il se persuader que Crispin, un malheureux réduit au métier de valet, guérisse les folies les plus enracinées avec trois mots que lui apprit jadis un Juif ? […] Le vieux Menechme apprend cette triste nouvelle, pleure son fils, son petit-fils, & fait prendre le nom de Menechme à Sosicle. […] Un enfant de sept ans perdu outre mer, transplanté ensuite dans un pays plus lointain, ne sauroit donner de ses nouvelles à sa famille, & l’on peut facilement le croire mort chez lui, sur-tout lorsqu’on apprend qu’il s’est égaré dans une ville qui lui est tout-à-fait inconnue, & que son pere a fait inutilement les plus grandes recherches pour le trouver. […] On trouve dans cette malle des lettres, par lesquelles le Chevalier apprend que son frere hérite de soixante mille écus qu’un oncle lui laisse, & qu’il vient à Paris pour toucher cette somme déposée chez un honnête Notaire, nommé Robertin : là-dessus il forme le projet de s’emparer de cet argent, & réussit.

98. (1802) Études sur Molière pp. -355

aussi l’Amour médecin fut-il proposé, fait, appris, et représenté en cinq jours. […] Mais que nous apprennent les modernes, après beaucoup d’efforts ? […] Jupiter, au bruit du tonnerre, apprend à son rival qu’il l’a remplacé pendant qu’il se battait, lui promet un bonheur infini, et remonte vers l’Olympe. […] Apprenez que vos sifflets ou vos applaudissements ne tireront bientôt plus à conséquence, si vous persistez à juger, je ne dis point par tradition, mais par contagion. […] L’exposition. — Bonne, puisque le héros nous apprend, dans un court monologue, et ses chagrins et leur cause.

99. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Caracteres propres aux personnes d’un certain rang seulement. » pp. 312-327

L’expérience ne nous l’a que trop appris ; car lorsqu’il fait tant que de travailler, ce qui lui arrive assez rarement, son ouvrage sent si fort la politique, que nous sommes obligés de le refondre. […] Il puisera dans le grand monde un goût fin, beaucoup de délicatesse, une façon aisée d’exprimer ses idées ; mais comme tous ceux qui le composent ont à-peu-près reçu la même éducation, que cette éducation leur apprend à paroître tout ce qu’ils ne sont pas, ils ne lui laisseront entrevoir que des nuances.

100. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. » pp. 201-217

Même lazzi, même bavardage dans la scene italienne ; avec la différence que lorsqu’Arlequin se déguise en Docteur pour la jouer, il ne manque pas, en faisant l’énumération des sciences, de demander à son interlocuteur s’il veut apprendre l’orthographe. […] Cette piece fit beaucoup de plaisir ; on en imprima le canevas, & l’on en fit des extraits pour la commodité des Dames, qui voulurent toutes apprendre l’italien.

101. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Ingrate génération, à qui mademoiselle Mars a enseigné à parler et à se taire, à s’habiller, à saluer, à vivre, enfin ; que disons-nous, les moindres choses de la vie ordinaire, cette aimable femme les a apprises à cette génération ; elle leur a appris à entrer dans un salon, à tenir un éventail, à prendre un fauteuil, et les moindres détails de la vie élégante !

102. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

On en apprend le motif dans une lettre qu’elle adressa à la comtesse de Saint-Géran ; lettre malheureusement sans date dans toutes les éditions des lettres de Maintenon. […] Une lettre écrite de Versailles, à Gobelin, sans date, lui annonce un nouveau don du roi. « J’avais, dit-elle, une grande impatience de vous apprendre que le roi m’a encore donné 100 000 fr. ; ainsi, en voilà 200 000 que j’ai à votre service. » Je prie de remarquer ce mot à votre service : il veut dire : pour vous aider à me trouver une terre à acheter, ce qui montre que Gobelin était un véritable agent de madame Scarron103.

103. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Nous avons vu chez eux, dès le premier acte, les héros se peindre par des actions aux yeux du spectateur : dans celui-ci, Moncade nous apprend qu’il est jaloux ; mais tout s’y passe en récit, à l’exception des soufflets & des coups de pied que Pasquin reçoit. […] Parle-moi d’autre chose : apprends... […] Parle-moi d’autre chose : apprends... […] On apporte à Moncade une lettre, par laquelle il apprend qu’on enleve sa sœur ; il veut courir après le ravisseur.

104. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

« Il apprit que les gens de qualité ne voulaient rire qu’à leurs dépens ; qu’ils voulaient que l’on fît voir leurs défauts en public ; qu’ils étaient les plus dociles du monde, et qu’ils auraient été bons du temps où l’on faisait pénitence à la porte des temples, puisque loin de se fâcher de ce que l’on publiait leurs sottises, ils s’en glorifiaient : et de fait, après que l’on eut joué les Précieuses, où ils étaient bien représentés et bien raillés, ils donnèrent eux-mêmes, avec beaucoup d’empressement, à l’auteur dont je vous entretiens, des mémoires de tout ce qui se passait dans le monde et des portraits de leurs propres défauts, et de ceux de leurs meilleurs amis, croyant qu’il y avait de la gloire pour eux que l’on reconnût leurs impertinences dans ses ouvrages, et que l’on dît même qu’il avait voulu parler d’eux : car vous saurez qu’il y a de certains défauts de qualité dont ils font gloire, et qu’ils seraient bien fâchés que l’on crût qu’ils ne les eussent pas. […] Dites, dites plutôt, qu’il n’y a que vous seules ; et pour vous le persuader, apprenez que je suis La Force, dit Gilles le Niais, en mon nom de théâtre ; que je vous ai rendu trois ou quatre visites pour connaître votre humeur… Nous nous sommes enquis, mon camarade et moi, de la réputation des auteurs, et de leurs pièces nouvelles. […] Les comédiens espagnols ont été entretenus depuis par la reine (Marie-Thérèse) jusqu’au printemps dernier (1672) et j’apprends qu’ils ont repassé les Pyrénées. » Loret marque le début de cette troupe espagnole vers le 20 juillet. […] Épicarie lui remet une lettre, par laquelle il apprend que tout ce qui vient d’arriver a été concerté pour se moquer de lui.

105. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Comment surtout ne pas faire étalage devant eux des belles expressions et des belles manières qu’on avait apprises en un grand mois passé dans quelque hôtel garni du Marais ou du faubourg Saint-Germain ? […] Le public n’apprit qu’il n’existait plus, qu’en apprenant qu’on venait de le remplacer à l’Académie Française. […] Ayant imprimé deux actes, moins deux scènes, tels qu’ils sont dans l’édition de 1682, leur aurait-il été si difficile de se procurer le véritable texte du reste, ne fut-ce qu’à l’aide de ces mémoires heureuses comme celle du sieur de Neufvillenaine, qui apprit par cœur Le Cocu imaginaire, et le fit imprimer ? […] Comme il avait fallu que La Thorillière apprît le rôle d’Argan, les représentations du Malade imaginaire ne purent être reprises que le vendredi 3 mars, et elles furent arrêtées à la treizième inclusivement par la clôture de la Semaine-Sainte. […] Les annales du théâtre nous apprennent que Dancourt y fit paraître une Belle-Mère, qui était sans doute une marâtre.

106. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Il nous apprend tant de choses, qu’il y aurait ingratitude à ne pas tâcher de lui rendre un peu la pareille. […] La Béjard l’apprend et revient vite. […] Un cavalier qui revient d’Espagne m’en apprit dernièrement la véritable raison. […] Ne se pourrait-il pas qu’il eût connu ce Boissinière, et, qu’avide d’apprendre, il se fût fait quelque temps son élève ? […] C’est ce que je n’ai pu apprendre.

107. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Il eut l’avantage de voir de près son Maître combattre des erreurs accréditées dans l’Europe, et il apprit de bonne heure ce qu’un esprit sage ne sait jamais trop tôt, qu’un seul homme peut quelquefois avoir raison contre tous les Peuples et contre tous les Siècles. […] Cet usage n’apprendra-t-il point aux Poètes quel emploi ils peuvent faire de leurs talents ; et à l’autorité, quel usage elle peut faire du génie ? […] On la lui refuse longtemps ; on déclare sa cendre indigne de se mêler à la cendre des Harpagons et des Tartuffes dont il a vengé son Pays ; et il faut qu’un Corps illustre attende cent années pour apprendre à l’Europe que nous ne sommes pas tous des barbares.

108.

Que voudrait, sans cela, dire ce vers qui nous apprend que, pendant les troubles de la Fronde, il montra du courage pour servir son prince ? […] Le scandale qu’elle avait soulevé lui rappelait celui de Tartuffe en 1667, et l’enthousiasme indiscret qu’il avait eu le tort d’imprimer trop tôt en cette occasion, lui avait appris à se taire. […] Nous apprenons que la troupe du théâtre hollandais a joué la pièce le 18 avril à La Haye et le 20 à Amsterdam. […] Que de choses ignorées un recueil d’affiches aurait pu nous apprendre ! […] Il ne put, nous apprend Tallemant, convenir du prix avec Corneille, et l’on put croire que la représentation n’aurait pas lieu.

109. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Cette dispute a fait naître de part & d’autre plusieurs Ouvrages, où l’on peut apprendre de très-bonnes choses. […] Pour vous répondre donc sur la connoissance parfaite que vous dites que j’ai du cœur de l’homme, par les portraits que j’en expose tous les jours au public, je demeurerai d’accord que je me suis étudié autant que j’ai pu à connoître leur foible ; mais si ma science m’a appris qu’on pouvoit fuir le peril, mon experience ne m’a que trop fait voir, qu’il étoit impossible de l’éviter, j’en juge tous les jours par moi-même.

110. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

Qu’il apprenne un métier qui, par de surs secrets. […] En arrivant, j’apprends une grande nouvelle.

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