Enfin, pour compléter sa victoire, il écrivit, en tête de sa pièce, une Préface qui est le chef-d’œuvre de la polémique. […] Comment le contemplateur pouvait-il appuyer sa large tête sur le sein de cette jeunesse enamourée autre part ? […] À le voir, ainsi plié en deux, la tête enveloppée d’un bonnet et affaissé dans ses coussins, ne diriez-vous pas d’un malade véritable ? […] La tête qui a conçu cette lutte de l’égoïste et de l’homme dévoué, n’était pas une tête vulgaire. […] Notre débutant était un jeune homme à tête ronde ; il était fort intelligent et ne disait pas mal les vers de Molière !
Ne changez pas ; & souvenez-vous de répondre parole pour parole, & de lui bien tenir tête, afin que dans son emportement il n’aille pas vous renverser d’abord par les choses dures & fâcheuses qu’il vous dira. […] Allons, la mine résolue, la tête haute, le regard assuré. […] Croyez-moi, cela a été examiné par de bonnes têtes ; &, sur ma parole, vous avez à suer, si vous vous attaquez à cet homme-là ; c’est l’éloquence en personne. […] Beaucoup trop : tout ce qui lui venoit dans la tête. […] Il est clair que la vengeance du Parasite, l’embarras de Chrémès, & le courroux de sa femme y figurent bien mieux, que Scapin avec sa tête enveloppée, en demandant pardon des malheureux coups de bâton qu’il a donnés.
Le plus ancien que je connoisse est l’Auteur d’une Vie assez courte qui a été long-temps à la tête des Editions de Moliere. […] Nôtre jeunesse est harcellée par de maudits parens, qui veulent que nous nous mettions un fatras de fariboles dans la tête. […] Demain sur les huit à neuf heures du matin, bien à jeun & devant tout le monde, nous irons nous jetter la tête devant dans la riviere. […] & se frappoit la tête comme un possedé : Champmêlé crut qu’il tomboit de quelque mal, & il étoit fort embarrassé. […] Chapelle s’échauffe, & criant du haut de la tête pour convertir son Juge, il ébranla son équité par la force de son raisonnement.
Cela ne le trouble point, et il porte bravement sa pièce, faisant tête tour à tour aux loges, aux galeries et au théâtre. […] Il cherche dans sa tête, si absorbé, qu’il ne voit ni n’entend le notaire, et qu’il s’en suit une longue scène de coq-à-l’âne, dont le public se réjouit, et qui met le sceau au succès. […] La pauvre enfant a grand peur tout d’abord ; mais elle sent son droit, cela la rend forte, et elle tient bravement tête. […] Je l’ai entendu, moi, dans un cours,en chaire, c’est-à-dire sans costume, sans geste,avec la tête seulement : mais cela suffisait et vous : aviez Arnolphe tout entier sous les yeux, et Arnolphe comique, étourdissamment comique. […] Et ce catéchisme sera l’unique entretien d’Agnès ; elle y devra régler sa vie ; sans doute elle trouvera en tête le Calendrier des vieillards…..
On lui doit, en effet, un certain nombre de développemens dans le genre de celui-ci : « Presque toutes les têtes de l’histoire ancienne ou moderne ont une analogie plus ou moins lointaine avec quelque race animale ; Molière ne ressemble à aucun type de la création inférieure. […] Sur ce corps sans harmonie une très grosse tête, avec un visage rond, des pommettes saillantes, des yeux petits et très écartés l’un de l’autre, un nez large à la racine et des narines dilatées, une grande bouche et des lèvres épaisses, un menton fortement accusé, le teint brun, la moustache et les cheveux presque noirs. […] La tête est droite, la figure énergique, les yeux pleins de flamme : aussi peut-on conjecturer que cette toile a été peinte lorsqu’il était encore dans sa pleine vigueur, entre 1660 et 1665. […] Le médecin Jean Bernier, d’ailleurs fort en colère contre lui, ne peut s’empêcher de dire : « Il étoit encore meilleur acteur que bon auteur ; il avoit, comme on dit, son visage dans ses mains. » De Visé est encore plus explicite : « Il étoit tout comédien, depuis les pieds jusqu’à la tête ; il sembloit qu’il eût plusieurs voix ; tout parloit en lui, et d’un pas, d’un sourire, d’un clin d’œil et d’un remuement de tête, il faisoit concevoir plus de choses que le plus grand parleur n’auroit pu dire en une heure. » A ces qualités supérieures il joignait des talens qui, de nos jours, feraient la fortune de plusieurs acteurs. […] Aussi voulait-il laisser le plus possible ses œuvres à leur destination, qui était de paraître aux chandelles, et avait-il pour le livre une répugnance marquée : on sait avec quelle force il l’exprime en tête des Précieuses ridicules et de l’Amour médecin.
Bremenfeld se releve, essuie la sueur de son visage & jette sa perruque par terre, pour pouvoir mieux méditer avec la tête nue. […] Un Résident d’une Puissance étrangere demande à parler au Bourg-mestre ; celui-ci qui a la tête cassée, qui ne sait plus où il en est, lui fait refuser la porte. […] Le Boug-mestre maudit sa charge, les livres où il a puisé sa manie ; & ne sachant plus où donner de la tête, il va se pendre, quand Antoine vient lui annoncer qu’on n’a feint de l’élire Bourg-mestre que pour se moquer de lui : il en est enchanté, & reconnoît sa folie.
Cette forme alla plus vîte que moi, elle m’attrapa : poufeté, me voilà avec une tumeur à la tête. […] Le plaisant de cette scene est d’entendre Arlequin prendre alternativement le ton du Cordonnier & le sien dans la dispute dont il rend compte ; de le voir peindre la forme qui l’atteint, s’envelopper la tête d’un linge, & feindre des douleurs graduées : mais du moment qu’il est question de la matiere, il ne peut que devenir fastidieux. […] (Sganarelle, de dépit de ne point parler, ramasse des pierres pour lui en casser la tête.)
L’ignorance et l’erreur à ses naissantes pièces, En habit de marquis, en robe de comtesses, Venaient pour diffamer son ouvrage nouveau, Et secouaient la tête à l’endroit le plus beau. […] L’impression de ce volume était achevée, lorsque nous avons recouvré un exemplaire de la première édition de la tragédie de Timocrate, à la tête de laquelle se trouve un Avis au lecteur qui aurait dû entrer dans l’édition des Œuvres des MM. […] À la tête de cette pièce (qui n’a jamais été représentée) est un avertissement extrêmement satirique contre Molière, qui cependant n’y est pas nommé. […] Cependant, malgré l’envie des troupes, des auteurs et des personnes inquiètes, Le Cocu imaginaire passa avec applaudissement dans le public. » Un particulier nommé Neufvillenaine, qui, en cinq ou six représentations, avait retenu toute cette comédie, la fit imprimer, et la dédia à Molièrea ; les arguments qu’il a mis à la tête de chaque scène sont extrêmement curieux, parce qu’il y explique tous les jeux de théâtre, et surtout ceux de Sganarelle, qui était représenté par Molière. […] [Note marginale] Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière, à la tête des Œuvres de cet auteur, édition in-12, Paris, 1739.
Par cette mesure, il honore Jupiter, protecteur de la cité ; mais il amasse sur sa tête la colère des Dieux infernaux, sombres vengeurs des liens du sang. Antigone, sœur du mort, ose, au mépris du décret royal, couvrir de poussière le cadavre de Polynice et faire des libations sur sa tête chérie. […] Apollon soutient en même temps le droit sacré du prince, qui est l’auguste tête de la société politique. […] À la tête d’une poignée d’« hommes tels que lui », c’est-à-dire de huit brigands, le voilà parti pour réaliser son rêve. […] Au bout d’une dizaine d’années, les nuits sont froides, les cheveux tombent, on s’enrhume, et il faut en définitive s’enfoncer sur la tête un bonnet moins galant que chaud.
Je l’ai mis dans ma tête. […] Je l’ai mis dans ma tête.
Moi, je crois fermement que Cratinus a dit ce qu’il a cru de meilleur ; mais le proverbe est vrai : autant de têtes, autant d’avis : chacun a ses sentiments & ses manieres. […] Je sais qu’à moins d’une couronne sur la tête, je ne saurois seconder votre mérite. […] L’Apothicaire croit qu’on lui parle de la fille du Grand Mogol, dont il a la tête pleine. […] Pantalon, seul, dit que le Docteur Onesti est trop jeune, qu’il n’a que le mariage en tête.
Quelle imagination prompte et féconde, quelle tête riche en aperçus et en intentions comiques, que celle d’où pouvait sortir, en si peu de temps et à commandement (ici l’expression est rigoureusement juste), une comédie, même la plus courte et la moins chargée d’incidents ! […] Cependant il aime tendrement sa fille ; il perd la tête de douleur en apprenant qu’elle est malade : mais il s’aime encore plus lui-même ; il trouve ridicule de se priver d’une partie de ses biens et des soins d’une enfant chérie, en faveur d’un étranger ; et rien ne lui semble plus tyrannique que cette coutume où l’on veut assujettir les pères . […] Elle fut imprimée en tête de la première édition du Misanthrope, 1667, et les éditeurs de 1682 l’ont conservée. […] Comment croire que le libraire de Molière ait pris sur lui de mettre en tête de sa comédie un écrit d’une main étrangère, sans lui demander son consentement ? […] De quelque manière que se soit opéré ce changement, il écrivit sur Le Misanthrope une lettre toute admirative, que Molière ne dédaigna pas de placer en tête de sa comédie ; et c’est un honneur dont je n’ai pas voulu qu’elle fût privée dans cette édition.
Un fusil vient à frapper ses yeux, Il le met sur l’épaule, & fait le merveilleux, Enfonce fiérement son chapeau sur la tête, Va de droite & de gauche, avance un pas, arrête, Nous ajuste, fait feu, s’amuse de nos cris, Et vole dans nos bras pour calmer nos esprits. […] L’impudent va leur tourner la tête. […] Il faut d’abord se frotter le front, se ronger les ongles, regarder le ciel, fixer les yeux en terre, frapper du pied, battre la muraille de sa tête, marcher à grands pas, s’arrêter tout court, s’asseoir tantôt sur une chaise, tantôt sur une autre. […] Voilà de quoi faire tourner la tête à toutes nos femmes. […] Je ne sais si la tête en tournera à Philis : mais elle m’en tourne à moi.
Cependant, s’ils s’étoient avisés de mettre le titre de Comédie à la tête de leurs ouvrages, de les distribuer en scenes, & de les exposer sur le théâtre, le crédit des Auteurs & l’amour de la nouveauté auroient pu les y soutenir quelque temps ; mais ils en seroient bientôt tombés pour être ensevelis dans l’oubli ; ou pour ne devoir leur célébrité qu’à leur ridicule. Je le crois, s’écrieront les gens de bonne foi, & ils l’auroient bien mérité pour prix d’une extravagance qui ne sauroit entrer dans la tête d’un homme.
Cependant on lit en tête d’Il Postumio, comédie publiée par Flaminio Scala à Lyon en 1601, un sonnet della signora Diana Ponti, detta Lavinia, comica Desiosa 21. […] La première danse en élevant un tambourin au-dessus de sa tête ; la seconde, faisant claquer des castagnettes entre ses doigts, saute avec un égal entrain.
Voilà ce que j’ai tiré de sa Vie imprimée à la tête de ses Oeuvres. […] ] J’en pourrois marquer cent exemples ; mais je me bornerai à deux, que je tire d’une piece que l’on a mise à la tête de ses Oeuvres dans quelques éditions. […] Vie de Moliere à la tête de ses Oeuvres : je me sers de l’édition de Brusselles 1694.
Le mari voulut passer le premier ; mais parce que le trou n’était pas assez ouvert, il ne passa que la tête et les épaules ; jamais le reste ne put suivre. […] Notre jeunesse est harcelée par de maudits parents, qui veulent que nous nous mettions un fatras de fariboles dans la tête. […] Demain sur les huit à neuf heures du matin, bien à jeun et devant tout le monde nous irons nous jeter la tête devant dans la rivière. […] Il le dit lui-même dans sa Préface à la tête de cette pièce : mais il se trompe, et il devait savoir par sa propre expérience que le public n’est pas docile. […] et se frappait la tête comme un possédé : Champmêlé crut qu’il tombait de quelque mal, et il était fort embarrassé.
On trouvera à la tête de chaque pièce le nom des acteurs qui ont créé les rôles. […] et se frappait la tête comme un possédé. […] A la tête de l’édition des œuvres de Molière, publiée en 1682. […] (Voyez la Préface de Palaprat à la tête de ses Œuvres, page 30.) […] C’est avec justice qu’il le méritait ; il était tout comédien depuis les pieds jusqu’à la tête.
Il y avait toute une société éperdue qui appelait vainement les lois à son aide ; il y avait tous les délires des sens, de la tête et du cœur. […] de sa tête penchée en riant, et relevée inflexible. […] Oui, dit-elle en relevant fièrement la tête, oui, je suis la pauvreté, et je m’en fais gloire ! […] Un ballet, en effet, n’est pas une comédie que l’on peut lire à tête reposée, étudier dans le livre même, et méditer à ses heures. […] Il meurt sans avoir courbé la tête ou fléchi le genou !
J’admire Jupiter ; & je ne comprends pas Tous les déguisements qui lui viennent en tête. […] Est-il homme à la Cour Qui de la tête aux pieds porte meilleure mine, Une jambe mieux faite, une taille plus fine ? […] Les yeux à fleur de tête, & les dents assez belles, Jamais en ton chemin trouvas-tu des cruelles ? […] Savez-vous bien, Monsieur le rieur, que je ne ris pas, moi ; & que, si vous m’échauffez la tête, je vous ferai rire d’une autre sorte ?
On servit : tête à tête, ensemble nous soupâmes ; Et, le soupé fini, nous nous fûmes coucher. […] « Mille projets de vengeance passerent dans un instant par la tête des amants offensés.
Arlequin arrive la tête pleine d’un conte qu’un barbier lui a fait ; &, tandis que son maître lui parle de sa passion, il ne rêve qu’aux particularités du conte. […] Cidalise cherche une préface pour mettre à la tête de son ouvrage, essaie plusieurs tournures, brusque son Secrétaire à mesure qu’elle est mécontente d’elle-même, & s’arrête à cette idée : Jeune homme, prends & lis. […] Théophraste & Dortidius viennent de me communiquer un projet excellent qui achevera de lui tourner la tête, & pour lequel tu nous seras nécessaire.
La combinaison de ces incidents, l’intrigue, en un mot, est tout entière dans la tête de quelque valet, d’un Mascarille, que je retrouve dans trois de ces pièces, héritier des Scapins et des Arlequins de l’Italie, fourbe, gourmand, lâche, insolent, ayant mille tours en son bissac, à qui Molière, qui jouait ce rôle, a prêté tant d’esprit, qu’il a fait d’une imitation un original. […] Fort heureusement sa tête est remplie de tous les tours de ses devanciers d’Italie, sans compter ceux que Molière lui a appris. […] Elle n’existe que dans la tête de certains commentateurs, qui ne souffrent pas de comédie sans intrigue. Le Misanthrope échappe à l’analyse ; on ne peut pas plus l’expliquer par les procédés du théâtre, qu’on n’explique par les procédés de la peinture certaines têtes de Raphaël, qui, selon les termes de l’école, sont faites de rien. […] Aussi rien de romanesque dans ces fortes et charmantes peintures des sentiments de l’amour ; rien qui soit fait de tête, ni sur le modèle de la galanterie à la mode ; pas un trait qui n’aille à tous les temps et à tout le monde.
Allez à présent, & que d’aujourd’hui on ne me rompe plus la tête d’aucune affaire. […] Mais, mais, parlez donc plus bas : on ne rompt pas ainsi la tête à des gens de qualité pour ces bagatelles. […] On pourroit peindre ces têtes folles qui, jouissant dans leur province d’une fortune & d’un rang distingués, viennent se ruiner dans la capitale, pour se confondre parmi les Grands, & y mener leur train pendant quelques années. […] On croit que cette piece est de Palaprat ; mais c’est à tort : l’Auteur l’avoue lui-même dans un Discours qu’il a placé à la tête de la piece.
Le peintre le plus novice sait que toutes les parties d’un tableau doivent être liées l’une à l’autre ; le sculpteur le plus borné n’ignore point où il faut placer la tête d’une statue, & jamais architecte ne s’est avisé d’asseoir les colonnes d’un édifice sur son toit. […] Celui qui, au lieu de placer le dénouement à la fin d’un drame, ou n’en fait point, ou le met au milieu de la piece, fait voir une statue sans tête, ou une tête très mal placée.
Moncade lorgne cette derniere, ou plutôt ses biens considérables, étale ses airs de grandeur auprès de la mere & de la fille, leur tourne la tête. […] Mathieu, frere de Madame Abraham, homme de très bon sens & fort riche, entend parler du mariage extravagant que sa sœur va faire, accourt, lave la tête à Madame Abraham, à Benjamine, promet à Damis de le protéger, & se propose de relancer comme il faut M. le Marquis. […] Dorénavant je serai obligé de vous faire une trentaine de blancs signés, que vous remplirez de vos comptes, afin de n’avoir plus la tête rompue de ces balivernes.
Un jour de février, cinq jeunes hommes, élevés à la maison dite de l’Ermitage, « desseichés par les jeûnes et les veilles, » après avoir communié à Saint-Ouen » s’étaient ensuite « répandus en la ville, tête nue et le pourpoint déboutonné, »proclamant que les curés de Caen, sauf deux, étaient fauteurs du Jansénisme, et ameutant contre eux la populace. […] Les prêtres, soutane retroussée, les femmes, cheveux épars, ils allaient « ramassant sur le chemin des immondices dont ils se gâtaient le visage, et les plus zélés s’en repurent; » ils jetaient dans l’eau leur argent, bagues, linge, jupes de rechange, et se roulaient dans les bourbiers; — un prêtre, à la tête du cortège, deux pierres à la main, dont il faisait feu continuellement, hurlait comme une bacchante : « Nous sommes les fous de Jésus-Christ. » « Ils criaient aussi que quiconque voulait se sauver, » devait, avec eux, « fuir en Amérique, porter au Canada le trésor de la foi, perdue en France par la faction des Jansénistes. » Les mêmes scènes se passèrent à Séez. […] Olier, les Renty, les Liancourt, les d’Albon, les Saint-Mesmes, les Brancas, les Fénelon, « cela ne sentait guère, — comme on disait alors, — son gentilhomme. »En présence de ces nouveaux scrupules, le prince de Condé hochait la tête. […] Dans un temps où l’incrédulité, relevant la tête, se prévalait de sympathies si hautes, il est bien probable qu’après que le scandale de 1600 eut dévoilé l’importance et le mystère du Saint-Sacrement, les rancunes et les appréhensions, provoquées à la ville et à la Cour par les agissemens indiscrets de la pieuse coterie, s’exprimèrent avec vivacité. […] Rapin, « on eut grand soin d’écarter de la Compagnie » les dévots « qu’on soupçonnait » de jansénisme : les jours de vote, « quand on faisait des officiers, il s’élevait à la tête de chaque rang des gens zélés qui criaient à ceux qui allaient voler : Point de Jansénistes !
De là ces titres vagues qui n’annoncent rien, ou qui promettent ce que la piece ne tient pas ; de là ces longs titres qui ne finissent point, & qui font voir aux connoisseurs la nécessité où l’Auteur s’est trouvé d’annoncer une double intrigue ou un double caractere ; de là encore ces titres fastueux qui charment tout le monde, échauffent toutes les têtes avant la représentation, & font dire ensuite au spectateur malin : La montagne en travail enfante une souris. […] Scapin les présente fort galamment à sa maîtresse, qui les lui jette à la tête, &c.
Dans le fait, le 4 de mars, dans le moment que l’Europe le croyait le plus occupé des plaisirs du carnaval, il se trouve à la tête des armées de Flandre, commandées par les maréchaux d’Humières et de Luxembourg. […] Dès le 14 septembre 1676, madame de Sévigné écrivait à sa fille : « On prétend qu’elle n’est plus ce qu’elle était, et qu’il ne faut plus compter sur aucune bonne tête, puisque celle-là n’a pu soutenir le tourbillon de ce bon pays.
Il ouvre la scene à la tête de sa troupe. […] La coeffure en arriere, & que l’on fait exprès Pour laisser de l’oreille entrevoir les attraits, Sentant la jeune folle & la tête éventée, Est ce que par le monde on appelle effrontée.
Immuable au centre des révolutions que le bon ou le mauvais goût a produites et a déchaînées au pied de toutes les idoles, il a résisté au silence désastreux que Voltaire fit planer pendant un demi-siècle sur la tête de Corneille; il n’a éprouvé aucun des outrages que Racine a subis au moment d’une transformation récente et dont sa joue est encore chaude; il a presque soutenu à lui seul, de son pied de bronze, tout l’édifice du XVIIe siècle, fortement ébranlé. […] Ce qu’on ne me fera pas croire, car je le sais déjà, c’est que nous sommes un peuple jaloux, envieux, routinier; nous nous cabrons contre toute supériorité ; jusqu’au jour où la supériorité nous ayant mis la griffe au cou et sur la tête, nous acceptions la supériorité victorieuse et nous nous en fassions une arme.
Une petite famille de douteurs (ceux qui trouvent que le doute est un mol oreiller pour une tête bien faite sont rares, surtout en littérature), une petite famille de douteurs tourmente l’école dogmatique. — Nous vous mettons au défi, lui disent-ils, de prouver une seule de vos théories. […] Si vous dites, pour citer une théorie qui jouit aujourd’hui d’une faveur incroyable, non seulement parmi les pauvres sols tout éplorés qu’Alfred de Musset traîne à ses talons, mais auprès des esprits les plus graves de notre époque, si vous dites que le vrai poète doit être une espèce de don Juan fatal, victime prédestinée de cet insatiable besoin d’aimer qu’on appelle le génie, et semblable au pélican qui donne à ses petits son propre cœur en pâture, s’il vous plaît de répéter cette déclamation, nous vous laisserons faire, et, quand vous aurez fini, nous vous rappellerons simplement l’admirable possession de soi d’un Cervantes et surtout d’un Shakespeare, qui dans la force de l’âge et du talent, cesse tout à coup d’écrire et se met à cultiver son jardin, comme Candide, après avoir eu la tête traversée par un effroyable torrent d’idées et d’images, dont quelques flots auraient suffi pour faire perdre l’équilibre à la plus ferme de nos cervelles.
[10, p. 41] Dans une préface que les Anglais ont mise à la tête d’une traduction de Molière, ils comparent les ouvrages de ce grand comique à un gibet.
La première est, en fin de compte, une femme de tête, de cœur et de ressources. […] Pour peu que l’on s’oppose à ce que veut sa tête, On en a pour huit jours d’effroyable tempête ; Elle me fait trembler dès qu’elle prend son ton, Je ne sais où me mettre, et c’est un vrai dragon. […] Croit-on que je me flatte, et qu’enfin dans ma tête, Je ne juge pas bien que je sois une bête ?
C’est un pere Comme on n’en trouve guere, Un pere qui sait son devoir : S’il entend, il saura se taire ; Il baissera la tête afin de ne rien voir. Pantalon est enchanté de l’opéra ; il rit aux éclats & baisse en effet la tête sur son clavessin pour accompagner sa fille. […] Messieurs, ma pauvre tête n’en peut plus ; & vous venez de me la rendre comme une pomme cuite. […] Ce qui peut avoir donné lieu à cette opinion, est une scene jouée à la Foire, dans laquelle on reçoit un Comédien, en lui mettant sur la tête un bonnet orné de deux oreilles, qui lui donne le pouvoir de chanter, de danser, & d’ennuyer impunément la Ville & le Fauxbourg ; mais elle est au contraire faite d’après celle de Moliere, & la copie est très inférieure à l’original.
et se frappait la tête comme possédé.
La tête est faible, je lis des romans et je pense beaucoup à nos amis, signes de faiblesse. […] (Angélique fait signe de la tête à Clitandre.) […] En tête, le portrait de Mr. […] En tête, le portrait de Mr. […] -f-PP- 74 En tête, le portrait de Mr.
Comme cet ancien Gille ressemble à beaucoup de Gilles modernes, nous allons citer le portrait qu’en fait l’auteur du Misanthrope : C’est de la tête aux pieds, un homme tout mystère, Qui vous jette en passant un coup d’œil égaré, Et sans aucune affaire est toujours affairé.
[44214, p. 77] Le docteur Malouin215, médecin de la reine, était, comme a dit Molière, tout médecin de la tête aux pieds.
C’est celui pour lequel ce poète a fait le troisième Placet qui se voit à la tête de son Tartuffe.
Hector, en lisant Séneque, épele en effet, & met chaque mot en pieces, comme un enfant qui lit pour la premiere fois : surcroît d’invraisemblance qui fait bien rire le parterre des Dimanches, mais qui fait, avec juste raison, secouer la tête aux connoisseurs. […] Isabelle dit qu’elle va donc ordonner à sa sœur de se retirer, & elle sort elle-même avec un voile sur la tête ; de sorte que Sganarelle, la prenant pour Léonore, la voit aller avec plaisir vers la maison du galant.
Celui-ci leur apprend que Charles de Lorraine s’est sauvé de prison, qu’il viendra bientôt, à la tête de ses amis, délivrer le royaume des tyrans qui l’oppriment, & fera renaître l’abondance dans les campagnes. […] Tancin lui dit un jour, en lui mettant la main sur la poitrine : Ce n’est pas un cœur que vous avez-là, c’est de la cervelle, comme dans la tête.
On lui a persuadé dès son enfance, et depuis il n’en a pas douté, qu’un fils ne peut jamais s’acquitter de tout ce qu’il doit à une mère, voire à une mauvaise mère qui est devenue sa marâtre, et qu’un citoyen est toujours obligé à sa patrie, voire à son ingrate patrie et qui l’a traité en ennemi. » Plus loin, il montre le consul romain à la tête de l’armée. […] Un signe de sa tête tient tout le monde en devoir.
Pèdre baisse la tête, et moi je la secoue.
Il avait, depuis longtemps, des lettres de noblesse ; mais, ayant entendu dire que, s’il avait voulu être secrétaire du Roi, la compagnie se serait opposée à ce qu’il le fût, il se mit en tête de le devenir, pour mortifier leur vanité, beaucoup plus que pour flatter la sienne. […] Celle-ci ne dédaignait pas la première, et, souvent, elle recherchait son alliance, afin d’y trouver la fortune ; mais une plus grande délicatesse de sentiments, une plus grande étendue de lumières, une plus grande politesse de mœurs et de langage, la plaçait à la tête de toutes les classes dont se composait la roture, et la mettait presque de niveau avec la noblesse. […] D’après ce principe, auquel Molière n’a jamais manqué (j’excepte quelques raisonneurs, personnages sans action, et bornés à des discours moraux), madame Jourdain, toute sensée qu’elle est, a pour tant certaines prétentions qui le sont assez peu : mère d’une grande fille à marier, elle se fâche de ce qu’on lui parle de son jeune âge comme d’une chose passée, et elle demande avec aigreur, si c’est que la tête lui grouille déjà . […] Son théâtre demande une pièce : ces éléments étrangers se reproduisent à son souvenir, se rassemblent dans sa tête ; il les dispose, il les unit par le lien d’une même action, et, sur ce tout, formé de parties empruntées, il répand avec profusion les brillantes saillies nées de sa propre verve.
le Docteur accorde le pas à la matière, Arlequin soutient le contraire, et le prouve en racontant qu’un cordonnier lui ayant cassé la tête d’un coup de forme, la matière ne vint que longtemps après. […] peut-il entrer dans la tête d’un acteur versé dans son art, que la situation d’Alceste lui permette de plaisanter ? […] L’autre Alcmène avait la simplicité de n’entendre finesse à rien, et bien pénétrée de l’esprit de son rôle, elle disait tout naturellement, comme une honnête femme qui parle à son mari, Tête à tête ensemble nous soupâmes, Et le soupé fini, nous fûmes nous coucher ; aussi ne fut-elle point applaudie. […] L’Avare, la tête pleine du larcin qu’on lui a fait, croit que Lyconide est le voleur de son trésor, et qu’il le prie de lui en faire un dom ; d’un autre côté, Lyconide pense que l’affront fait à Phédrie est la cause du désespoir de son père. […] Jugez présentement s’il réunit ces deux qualités avec les Armande qui, trop démonstratives, font mille grimaces et secouent longtemps la tête pour nous faire voir qu’elles estiment le secours de la philosophie, bien moins que le ce dont il s’agit.
Je cherche dans ma tête, & je m’arrête à une scene du Misanthrope. […] C’est de la tête aux pieds un homme tout mystere, Qui vous jette, en passant, un coup d’œil égaré, Et, sans aucune affaire, est toujours affairé. […] Depuis que dans la tête il s’est mis d’être habile, Rien ne touche son goût, tant il est difficile : Il veut voir des défauts à tout ce qu’on écrit, Et pense que louer n’est pas d’un bel esprit ; Que c’est être savant que trouver à redire ; Qu’il n’appartient qu’aux sots d’admirer & de rire, Et qu’en n’approuvant rien des ouvrages du temps, Il se met au-dessus de tous les autres gens : Aux conversations même il trouve à reprendre ; Ce sont propos trop bas pour y daigner descendre, Et les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit.
Lorsque, vingt après la mort de Molière, parut en tête du Théâtre de Boursault la Lettre du P. Caffaro805, où se lisait, au profit dudit Boursault, une justification des représentations théâtrales en général, et de la comédie française en particulier « si épurée qu’il n’y a rien que l’oreille la plus chaste ne pût entendre : tous les jours, à la cour, les évêques, les cardinaux et les nonces du pape ne font point de difficulté d’y assister... ; et elle se joue avec le privilège d’un prince qui gouverne ses sujets avec tant de sagesse et de piété, qui n’a pas dédaigné d’y assister lui-même, et qui n’aurait pas voulu autoriser par sa présence un crime dont il serait plus coupable que les autres ; » et cela en faveur des plates et misérables comédies de Boursault, dont plusieurs ne roulent que sur des équivoques honteuses, dégoûtantes806 ; — Bossuet, en lisant une telle lettre en tête de telles œuvres, sentit ranimée toute son indignation, devenue cette fois, il faut en convenir, légitime807. […] Voilà le style de Boursault ; et les situations, l’effronterie des filles, leur façon de se jeter à la tête des hommes, tout est digne du style.
L’ignorance et l’erreur à ses naissantes pièces, En habits de marquis, en robes de comtesses, Venaient pour diffamer son chef-d’œuvre nouveau ; Et secouaient la tête à l’endroit le plus beau.
Le contester, ce serait vouloir enfoncer un gros mur à coups de tête. […] Un murmure de joie court dans tout l’auditoire ; on voit se redresser toutes les têtes. […] Pourquoi sort-elle de sa chambre, reconduisant Jupiter, avec une couronne de fleurs sur la tête ? […] Elle a tenu tête à Orgon, qui est infatué de son Tartuffe. […] Mais point du tout : c’est une imagination fantasque qui lui passe par la tête.
C’est en parlant des satires de Boileau contre eux, que Montausier mécontent avait prononcé ce jugement mis en vers par Boileau lui-même : Tout n’en irait que mieux, Quand de ces médisants l’engeance tout entière Irait, la tête en bas, rimer dans la rivière. […] Je connais des princes du sang38, des princes étrangers39, de grands seigneurs façon de prince, de grands capitaines40, des gentilshommes, des ministres d’état41, des magistrats et des philosophes qui fileraient pour vous, si vous les laissiez faire. » Quelles devaient être les lettres de madame de Sévigné au surintendant Fouquet, lorsqu’en 1654, il se mit en tête de la séduire !
Molière s’étant incliné, il lui prit la tête en lui disant : Tarte à la crème, Molière, tarte à la crème !
Il lui est arrivé plusieurs fois de se trouver tête pour tête à la rencontre d’un Prince, & sur son passage, se reconnoître à peine, & n’avoir que le loisir de se coller à un mur pour lui faire place. […] Vous le prendriez souvent pour tout ce qu’il n’est pas ; pour un stupide, car il n’écoute point & il parle encore moins ; pour un fou, car outre qu’il parle tout seul, il est sujet à de certaines grimaces, & à des mouvements de tête involontaires ; pour un homme fier & incivil, car vous le saluez, & il passe sans vous regarder, ou il vous regarde sans vous rendre le salut ; pour un inconsidéré, car il parle d’une banqueroute au milieu d’une famille où il y a cette tache ; d’exécution & d’échafaud devant un homme dont le pere y a monté ; de roture devant les roturiers qui sont riches, & qui se donnent pour nobles. […] Hé bien, tournez la tête, & regardez, s’il vous plaît, de votre côté : puisque vous ne pouvez appercevoir la corneille, éprouvez un peu si, en vous tournant, vous ne découvrirez point les deux vautours. […] Boileau vivoit dans un temps où l’on regardoit encore une dédicace comme un hommage flatteur : le plaisir de voir son nom à la tête d’une Epître, l’auroit-il aveuglé sur les défauts de l’ouvrage ?
ces pauvres grands artistes sont si peu sûrs d’eux-mêmes), que ses amis ne le voudraient pas, moi à leur tête. […] Avouez ensuite que c’est là véritablement insulter les fleurs du bon Dieu que de les jeter sans respect, et sans pitié, sur les planches huileuses d’un théâtre ; enfin, ajoutez, pour tout dire, que la plupart du temps ces couronnes maladroites tombent sur la tête mal peignée de quelque brave claqueur.
Dans une boutade il avait dit qu’il faudrait jeter dans la rivière les faiseurs de satires : paroles que Boileau a parodiées dans ces vers que j’ai déjà cités : Et tout n’irait que mieux Si de ces médisants l’engeance tout entière Allait la tête en bas rimer dans la rivière.
Non, je soutiens que cela conclut mal ; Ces raisons sont raisons d’extravagantes têtes. […] mon oncle, parbleu, je vous trouve à propos Pour vous laver la tête, & vous dire en deux mots.... […] Leur tronc inébranlable, & leur pompeuse tête Résiste, en se touchant, aux coups de la tempête.
Pourquoi faut-il que cette grande figure du poète moraliste soit la statue dont la tête d’or semble toucher le ciel, tandis que ses pieds d’argile s’enfoncent dans la boue585 ? […] L’un d’eux, s’avançant à la tête, chanta fièrement ces paroles : » Arrêtez, c’est trop entreprendre : Un autre dieu, dont nous suivons les lois, S’oppose à cet honneur qu’à l’Amour osent rendre Vos musettes et vos voix. […] Ne sois point si femme de bien, Et me romps un peu moins la tête...
Or Nérin avoit donné à Jeanneton un beau & riche diamant, où sa tête & son nom étoient gravés à l’entour de l’enchassure. […] Vous savez mieux que moi, quels que soient nos efforts, Que l’argent est la clef de tous les grands ressorts, Et que ce doux métal qui frappe tant de têtes, En amour comme en guerre avance les conquêtes. […] Il lui couvrit la tête d’un petit morion doré, couvert de plumes, lui ceignit une épée, & lui ayant mis une lance à la main, lui dit « que la vie des femmes mariées qui vouloient être estimées vertueuses, étoit de veiller leurs maris pendant leur sommeil, armées de toutes pieces comme elle étoit ». […] Celle qu’un lien honnête Fait entrer au lit d’autrui, Doit se mettre dans la tête, Malgré le train d’aujourd’hui, Que l’homme qui la prend, ne la prend que pour lui.
L’aimable lauréat nous a appelé à cette œuvre, péristyle modeste, qu’elle veut bien placer à la tête de son ouvrage, et que les lecteurs avides de beaux vers ne sauraient traverser trop rapidement. […] Longtemps ce grand dessein a mûri dans sa tête ; Rien n’échappe au penseur, tout émeut le poète ; Pour les combattre un jour son âme a médité Les fatales erreurs de la société : Il voit le faux Dévot, enseignant l’imposture, Au nom de Dieu prêcher une morale impure ; Le Philosophe, an lieu d’éclairer le savoir, En faire un puits obscur où l’on ne peut rien voir ; Courtisan ridicule et chargé de bassesse, Il voit le Gentilhomme avilir la noblesse. […] Visconti, à qui Paris doit déjà tant de monuments remarquables, et qui a été choisi pour ériger aux Invalides le tombeau de Napoléon, le monument de Molière se divise en deux parties distinctes : Le premier plan se compose d’un piédestal en marbre blanc, dont là base s’élève sur un socle entouré d’un bassin en pierre de Château-Landon, qui reçoit les eaux jaillissantes de trois têtes de lion. […] Une pauvre vieille femme surtout se lit remarquer : toute tremblante, elle déposa son obole en détournant la tête et en s’essuyant les yeux, car elle avait vu Caillié tout enfant et elle disait : celui-ci était le camarade de mon fils ; il était le dernier parmi nous, et voilà qu’aujourd’hui il est le premier.
Étienne, nous a permis de placer en tête du Tartuffe un morceau historique et littéraire au-dessus de tout éloge. […] Tel était chez Molière le goût de la comédie, qu’à la tête d’une troupe ambulante il se mit à parcourir les villes de province. […] Dans Le Bourgeois gentilhomme et dans Le Malade imaginaire, c’est la situation qui contraste avec la passion : Jourdain veut s’ériger en homme de cour, et c’est un très mince roturier, le fils d’un marchand de draps ; Argan, qui prétend être malade, jouit d’une santé robuste ; il est assez vigoureux pour jeter une douzaine d’oreillers à la tête de Toinette. […] La Raisin ne fut pas longtemps à savoir son malheur ; animée par Olivier, elle entra toute furieuse le lendemain matin dans la chambre de Molière, deux pistolets à la main, et lui dit que s’il ne lui rendait son acteur elle allait lui casser la tête. […] Croisy, gentilhomme du pays de Beauce, était à la tête d’une troupe de province, lorsqu’il se joignit à celle de Molière, qui, peu de temps après, vint à Paris, et y obtint son établissement.
Un écrivain d’alors assure, et cela est aisé à croire, que Molière était comédien des pieds jusqu’à la tête. […] Il est certain qu’on se retrempe à cette source de franchise et de loyauté, et qu’on en revient la tête plus haute et le cœur plus ferme. […] Certaines personnes timorées ont pensé que les railleries jetées sans cesse par la comédie à la tête des maris trompés, dégradait l’institution du mariage. […] Ce regard triste et doux, les lignes si pures du visage, cette tête un peu penchée, nous font bien reconnaître l’observateur et l’ami des hommes. […] Scaramouche, personnage bouffon de l’ancien Théâtre-Italien, était habillé de noir de la tête au pieds, il portait même un masque noir.
Mme Pernelle ne souffre pas qu’on lui tienne tête, si doucement qu’on le fasse. […] Armand continue à porter sa tête d’un air satisfait et à siffler tout doux par ci par là en retirant le coin de sa bouche. […] Quelques années plus tard, un autre fripier, moins lettré, fit barbouiller le buste qui devint une enseigne : « À la tête noire ». […] LA NOURRICE Seigneur, que la tête me fait mal ! Quelle tête j’ai !
Ces deux épigrammes se trouvent imprimées à la tête de l’édition que les Elzevier ont faite de la pièce ; M. […] « [*]Après la quatrième scène, Sganarelle restait seul, il se plaignait d’une pesanteur de tête insupportable, et se mettait dans un coin du théâtre pour dormir ; pendant son sommeil, il voyait en songe ce qui forme les deux premières entrées du ballet. » Première entrée : La Jalousie, les Chagrins, les Soupçons. […] Le samedi 10, Sa Majesté voulut courre les têtes. […] Il était donc en quelque sorte indispensable que la scène ne se passât point hors du théâtre ; et lorsqu’au commencement du quatrième acte, la princesse, le prince et le bouffon paraissent, le spectateur qui, en les voyant, soupçonne que c’est là la première fois qu’ils ont pu se parler tête à tête, est charmé d’entendre leur conversation, et il eût été très fâché qu’on n’eût fait que lui en rendre compte. […] De sorte que pour ne point rompre aussi le fil de la pièce par ces manières d’intermèdes, on s’avisa de les coudre au sujet du mieux que l’on put, et de ne faire qu’une seule chose du ballet et de la comédie ; mais comme le temps était fort précipité, et que tout cela ne fut pas réglé entièrement par une même tête, on trouvera peut-être quelques endroits du ballet qui n’entrent pas dans la comédie aussi naturellement que d’autres.
Voilà ce que j’ai tiré de sa Vie imprimée à la tête de ses Oeuvres. […] ] J’en pourrois marquer cent exemples ; mais je me bornerai à deux, que je tire d’une Piece que l’on a mise à la tête de ses Oeuvres dans quelques Editions. […] Vie de Moliere, à la tête de ses Oeuvres : je me sers de l’Edition de Brusselles 1694.
Est-ce que les jeunes gens ne sont pas toujours à court d’argent, surtout lorsqu’ils ont quelque aventure en tête ? […] Et quand nous nous mettons quelque chose à la tête, Que l’homme le plus fin ne soit pas une bête Toutes ces gardes-là sont visions de fous ; Le plus sûr est, ma foi, de se fier en nous : Qui nous gêne se met en un péril extrême. […] Encore ne faut-il pas perdre de vue ce mot école qui brille en tête de deux pièces et qui signifie bien quelque chose apparemment.
Il faut avouer qu’il se met d’étranges folies dans la tête des hommes, et que, pour avoir bien étudié, on est bien moins sage le plus souvent. […] Cela n’est-il pas merveilleux que me voilà ici et que j’aie quelque chose dans la tête qui pense cent choses différentes en un moment, et fait de mon corps tout ce qu’elle veut ? Je veux frapper des mains, hausser le bras, lever les yeux eu ciel, baisser la tête, remuer les pieds, aller à droit, à gauche, en avant, en arrière, tourner…748. » Le comique reprend encore le dessus ; mais Fénelon a-t-il mieux dit749 ?
Mais, a-t-elle répliqué, ne vous mettez pas eu tête qu’il aime une personne… Elle n’a pas fini, et c’est la première fois que je l’ai vue se modérer dans ses transports. […] « Je sais », dit celle-ci à madame de Saint-Géran, dans sa lettre du 18 novembre, « je sais qu’elle a dit au roi que je m’étais mis en tête de le gouverner, et je sais aussi qu’elle n’a pas eu lieu d’être contente de la réponse du roi. […] Ajoutons mademoiselle de Villette, cousine germaine de madame de Maintenon, âgée, en 1680, de 8 ans seulement ; madame d’Heudicourt, à qui Louis XIV avait tourné la tête par quelques hésitations entre elle et mademoiselle de La Vallière.
Oronte est obligé, malgré lui, de soutenir le mensonge qui le jette dans un grand embarras, sur-tout lorsque la vieille, écartant tout le monde, se trouve tête à tête avec lui.
Le Docteur qui passe, en reçoit une sur la tête. […] Le Docteur & Celio lui font la même menace ; l’un, pour le punir de lui avoir cassé la tête ; l’autre, de l’avoir volé.
En tête du volume, il y a une lettre de Francesco Andreini, comico Geloso detto il capitano Spavento, dans laquelle il fait l’éloge de son compagnon, « qui ne dérogea pas à la noblesse de sa naissance en s’adonnant au noble exercice de la comédie » ; il rappelle le succès que ces pièces ont eu pendant de longues années, et promet une seconde série non inférieure à la première ; mais il ne paraît pas que celle-ci ait jamais vu le jour. […] Flaminio Scala a soin d’indiquer en tête de chaque pièce les accessoires qui sont nécessaires pour la représenter.
« Vous voulez, disait-elle au roi avant le mariage, la marier à votre fils (car vous m’avez dit qu’il l’était), pour la lui enlever. »Après le mariage, elle disait :« Le roi a voulu abaisser le cœur au prince de Condé et lui élever la tête. » (Mémoires de Sully, t. […] Le président Hénault dit en parlant d’elle : « Princesse dont la fin fut digne de pitié, mais d’un esprit trop au-dessous de son ambition, et qui ne fut peut-être pas assez surprise et assez affligée de la mort funeste d’un de nos plus grands rois. » Ce mot pas assez surprise laisse à douter si elle fut à la tête du complot ou seulement instruite de celui du prince de Condé ; car le soupçon flotte entre les deux, relativement à cette qualité de chef : il est probable qu’ils s’accordèrent ; mais le prince de Condé, le plus offensé, le plus ardent, qui vit sans doute Ravaillac à Bruxelles, était probablement le chef.
Je vous donne ici une partie de ceux qu’elles corrigèrent : Teste, tête. […] (Épître de Cettophile à la tête des Dialogues.) […] « Elles penchent, dit-elle, la tête sur l’épaule, font des mines des yeux et de la bouche, ont une mine méprisante et une certaine affectation en tous leurs procèdes, qui est extrêmement déplaisante. »La princesse ajoute : « Il y en a peu qui dansent, parce qu’elles dansent mal. […] « C’était, à tout prendre, comme l’a dit Boileau, une fille qui avait beaucoup de mérite, et passait pour avoir encore plus d’honneur et de probité que d’esprit. » Un certain mérite est toujours nécessaire à qui veut être à la tête d’un parti ; et, après tout, le ridicule de la préciosité n’était pas ignoble.
Jean-Baptiste Poquelin était donc, au dire de cet auteur, tellement tourmenté du désir de monter sur la scène qu’il en perdait la tête et qu’on lui sauva la vie en lui en donnant le moyen. […] Il n’avait pas fait, comme on le dit d’ordinaire, un de ces coups de tête qui sont toujours suivis d’un prompt repentir. […] Il y a deux récits : l’un, en tête de la première partie, est fait par la Nuit ; l’autre, en tête de la seconde partie, est fait par le dieu du Sommeil. […] En vérité, grand homme, vous avez besoin de toute votre tête en conduisant les leurs, et je vous compare à Jupiter pendant la guerre de Troie. […] Molière s’étant incliné, il lui prit la tête et, en lui disant Tarte à la crème, Molière, tarte à la crème, il lui frotta le visage contre ses boutons qui, étant fort durs et fort tranchants, lui mirent le visage en sang.
. ― Eh bien donc, répliqua Chapelle*, mettez-vous dans la tête que malgré tout ce que Molière vous a dit, vous en aurez plus en six moins de théâtre qu’en six années de barreau.
J’imagine que c’est vers ce temps qu’il faut placer la petite anecdote du grand monarque déjeunant en tête à tête avec le grand comédien, et le relevant ainsi aux yeux de tous du mépris de ses nobles valets de chambre. […] Molière s’étant incliné, il lui prit la tête entre ses mains, et s’écriant : Tarte-à-la-Crème, Molière, Tarte-à-la-Crème ! […] Hubert laisse sa femme crier, se rue dons le trou ; mais sa tête seule et ses épaules purent passer, ce fut tout, le reste ne pouvait suivre. […] Il n’y avait plus dans sa tête aucune grande œuvre, rien que des scènes décousues, bizarres, sans apparence de liaison entre elles. […] « Il était, dit un contemporain, tout comédien depuis les pieds jusqu’à la tête.
Une autre auroit paru effroyable en l’état où elle étoit ; car elle n’avoit pour habillement qu’une méchante petite jupe, avec des brassieres de nuit, qui étoient de simple futaine ; & sa coeffure étoit une cornette jaune, retroussée au haut de sa tête, qui laissoit tomber en désordre ses cheveux sur ses épaules : & cependant, faite comme cela, elle brilloit de mille attraits ; & ce n’étoit qu’agréments & que charmes que toute sa personne. […] Il consulte dans sa tête, agite, renonce, balance, prend sa résolution : le voilà marié avec elle depuis trois jours.
Il les disposoit & les colloit les unes auprès des autres, selon que le sujet le demandoit ; il lui arrivoit même de changer l’expression des têtes qui ne convenoient pas à son idée, en supprimant les yeux, la bouche, le nez & les autres parties du visage, & y en substituant d’autres qui étoient propres à exprimer la passion qu’il vouloit peindre : tant il étoit sûr du jeu de ces parties pour l’effet qu’il en attendoit. […] Faut-il que j’aie la tête rompue d’une bagatelle ?
Sophie étoit seule ; elle avoit les coudes appuyés sur la table, & la tête penchée sur sa main : son ouvrage étoit tombé à ses pieds. […] Une autre auroit paru effroyable en l’état où elle étoit, car elle n’avoit pour habillement qu’une méchante petite jupe, avec des brassieres de nuit qui étoient de simple futaine, & sa coeffure étoit une cornette jaune retroussée au haut de sa tête, qui laissoit tomber en désordre ses cheveux sur ses épaules : & cependant, faite comme cela, elle brilloit de mille attraits ; ce n’étoit qu’agréments & que charmes que toute sa personne, &c. » Nous ne rapporterons pas la scene, parceque, dans le premier volume de cet Ouvrage, Chapitre XI du Dialogue, nous l’avons mise à côté de la deuxieme du premier acte du Phormion de Térence dont elle est imitée.
En l’an 1576, au moment où allaient s’ouvrir les États généraux de Blois, quatre ans après la Saint-Barthélemy, Henri III, qui appréhendait la réunion de cette grande assemblée, n’imagina rien de mieux, soit pour l’adoucir, soit pour la distraire, que de mander d’Italie la plus fameuse troupe d’acteurs de la commedia dell’arte qu’il y eût alors : les Gelosi (Jaloux de plaire), à la tête desquels venait de se mettre un homme distingué par sa naissance et par ses talents, Flaminio Scala, dit Flavio au théâtre. […] Ils prenaient quatre sols de salaire par tête de tous les Français, et il y avait tel concours, que les quatre meilleurs prédicateurs de Paris n’en avaient pas tous ensemble autant quand ils prêchaient. » Cet empressement du public se comprend aisément.
Somaise, écrivain obscur et bien fait pour l’être, fit une comédie des Véritables Précieuses, en tête de laquelle il mit une préface fort insultante pour Molière, et ensuite, comme pour le maltraiter plus sûrement encore, il traduisit en méchants vers ses Précieuses ridicules. […] Charmé du mérite de cette pièce, ainsi que du jeu de Molière dans le rôle de Sganarelle, il avait placé, en tête de chaque scène, des arguments destinés à faire valoir le talent du poète et celui du comédien. […] Ce sont les propres termes de l’avertissement mis en tête de la pièce par Molière.
Je voudrois bien savoir, sans parler du reste, à quoi servent tous ces rubans dont vous voilà lardé depuis les pieds jusqu’à la tête, & si une demi-douzaine d’aiguillettes ne suffisent pas pour attacher un haut-de-chausse ? […] Je voudrois bien savoir, sans parler du reste, à quoi sert toute cette broderie dont vous voilà couvert depuis les pieds jusqu’à la tête, & si un habit uni ne suffiroit pas ? […] Lorsqu’on a, comme moi, épousé une méchante femme, le meilleur parti qu’on puisse prendre, c’est de s’aller jetter dans la riviere la tête la premiere. […] Alexandre, ce Prince qu’on nomme un héros parcequ’il fut le plus destructeur des hommes, Alexandre, dis-je, avoit le cou un peu tendu en avant ; ses courtisans affectoient de porter la tête comme lui.
Abraham tient un fusil, vise son fils, va lui casser la tête, quand un Ange pisse dans le bassinet & empêche l’amorce de prendre. […] L’Archevêque de Paris, qui étoit à la tête du Bureau, ne répondit rien.
Le Glorieux entre sur la scene, d’un air fier, la tête haute ; c’est très bien : écoutons-le. […] (Le Comte entre en marchant à grands pas & la tête levée : ses six laquais se rangent au fond du théâtre, d’un air respectueux : Pasquin est un peu avancé.)
Phlipin annonce à son maître que le combat du Comte ne sera pas sanglant, puisqu’il est tête à tête avec Léonore derriere une Eglise.
Les plus hardis se jettent, tête baissée, dans le mariage ; grave imprudence qui livre au hasard l’acte le plus sérieux de la vie. […] Vous apprendrez à la connaître plus loin ; ou enfin Mme Jourdain, cette excellente Mme Jourdain, toujours à son poste et sous les armes, surveillant son ménage et son mari, assez spirituelle pour laver la tête au bourgeois qui veut se faire gentilhomme et au gentilhomme qui la persiffle. […] Malheur au mari à qui sa femme aurait le droit de dire, comme Agnès : Vous m’avez fait en tout instruire joliment12 Croit-on que je me flatte, et qu’enfin dans ma tête Je ne juge pas bien que je suis une bête ? […] Enfin, Henriette a de la tête, ce qui est loin d’être un défaut dans une femme.