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20. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

Elle compta, outre le jeune directeur et sa femme, plusieurs des anciens Gelosi, entre autres : Giovanni-Paolo Fabri, connu sous le nom de Flaminio, et Nicolo Barbieri, originaire de Vercelli, qui avait déjà commencé à se faire connaître sous celui de Beltrame da Milano. […] Elle devait être bien jeune au commencement du siècle, si Riccoboni, né vers 1674, put encore la connaître. […] Ils assistèrent par conséquent aux États-Généraux de 1614, au mariage du jeune Louis XIII avec Anne d’Autriche (1615), à la chute et à la mort de Concini (1617). […] Lelio, c’est bien Giovanni-Battista Andreini : Florinde, c’est sa femme Virginia, qui mourut vers 1634 ; Lydia, c’est une jeune actrice que le directeur des Fedeli, devenu veuf, épousa en 1635.

21. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Les jeunes époux s’établirent, en se mariant, dans l’hôtel du marquis de Pisani, père de la marquise, mort depuis une année. […] Il était fort naturel à la jeune marquise de s’intéresser à la reine malheureuse dont elle était l’alliée ; mais il lui était pénible d’avoir à disputer sa confiance aux Concini, qui l’avaient captée par l’espionnage et la délation, et n’étaient occupés qu’à irriter une jalousie trop bien fondée. Il était d’ailleurs naturel à une jeune femme élevée dans une famille de mœurs pures et décentes, de partager le dégoût général pour les amours du roi, qui n’avaient plus l’excuse de la jeunesse. […] C’était sous l’influence de l’heureux besoin dont les esprits étaient alors pressés, que s’ouvrait l’hôtel de Rambouillet aux gens de la cour ennemis des scandales, aux gens du monde poli de la capitale, aux gens de lettres de profession, aux esprits cultivés de toutes les classes ; c’était par cet intérêt que les femmes les plus distinguées y étaient amenées et reçues avec des hommes d’élite, par une des plus belles, des plus jeunes, des plus riches et des plus respectables femmes de la cour. Je n’ai pu découvrir quelles femmes entrèrent les premières dans la société de la jeune marquise : on apprend seulement de Segrais, que les princesses la voyaient, quoiqu’elle ne fût pas duchesse.

22. (1801) Moliérana « Vie de Molière »

Le jeune Pocquelin fit des progrès étonnants, et s’attira en même temps l’estime et l’amitié de son maître. […] Il encourageait souvent par des présents considérables, de jeunes acteurs, sans fortune, dans lesquels il remarquait du talent. Il engagea le jeune Racine, qui sortait de Port-Royal, à travailler pour le théâtre. Dès l’âge de 19 ans, il lui fit composer la tragédie de Théagène et Cariché, et quoique cette pièce fût trop faible pour être jouée, il fit présent au jeune acteur de cent louis, et lui donna le plan des frères ennemis. […] La disproportion d’âge, et les dangers auxquels une comédienne jeune et belle est exposée, rendirent ce mariage malheureux, et Molière tout philosophe qu’il était d’ailleurs, essuya dans son domestique les dégoûts, les amertumes et quelquefois les ridicules qu’il avait si souvent joués sur le théâtre.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Ariste, jeune Procureur, se fait une loi de suivre une route toute opposée à celle de ses confreres ; il veut être honnête homme en dépit de la robe. […] Parcequ’il est vieux, qu’Agnès est jeune ; & que le mot d’amour, toujours ridicule dans la bouche d’un vieillard, l’est encore davantage quand il s’adresse à une jeune personne : témoin cette tirade qui fait rire aux éclats quand Arnolphe la débite à Agnès, & qui, sans en changer un seul mot, deviendroit attendrissante entre deux jeunes amants. […] Une jeune personne sort du couvent. […] Faites-la plus jeune, loin de pouvoir enhardir la timidité d’un amant, elle doit elle-même être plus timide que lui ; ou du moins, victime des bienséances, elle est obligée à le paroître. […] Mais aucune ne souffrira qu’un jeune fat, qu’elle n’a jamais vu, l’embrasse de but en blanc, & lui fasse danser la courante.

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Il vient de voir une jeune personne fiancée à un paysan qu’elle aime beaucoup : il est jaloux de leur bonheur ; il veut le troubler en enlevant la petite paysanne. […] La jeune innocente se rend : ils se cachent dans un bosquet de roseaux. […] La jeune innocente reste seule, se peint toute l’horreur de sa situation, & se jette dans la mer, en la priant de bien cacher sa honte. […] Il emmene ces jeunes personnes, dans le dessein de les violer. […] De quelle taille est cette jeune veuve ?

25. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Ainsi, le dieu de la bonne chère aura l’honneur d’avoir présidé à l’invention de la comédie, afin d’être en règle avec Bacchus, son compagnon, qui présidait au chant du bouc, c’est-à-dire à l’invention de la tragédie. « Il ressemblait, ce dieu Cornus, à Mercure et à Vénus ; on l’eût pris pour un beau jeune homme sous les habits d’une jeune femme. […] Pour le passer, ce Rubicon formidable, la jeune débutante supplie mademoiselle Mars, qui est sur l’autre côté de la rive, de lui tendre sa main puissante ; mademoiselle Mars a pitié de l’enfant, elle ne veut pas qu’elle soit noyée dans ce trajet difficile, et l’enfant passe. Aussitôt le parterre est charmé de ce jeune esprit et de ce charmant visage. […] Certes, voilà ce qui ne vous serait pas arrivé il y a dix ans, quand vous étiez quelque peu un poète, quand votre âme honnête et jeune s’ouvrait facilement aux nobles impressions du beau et du bon. […] Cette fois les comédiens se représentaient eux-mêmes ; Molière leur avait conservé leurs noms, leurs habits, leurs visages ; ils étaient jeunes et beaux alors ; ils marchaient à la suite de ce grand homme, l’honneur du théâtre.

26. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Tous ses jeunes amoureux ont une physionomie d’honnête homme, tandis que souvent ceux de ses successeurs sont des fats ou des chevaliers d’industrie. […] Voyez-le donnant au jeune Baron des leçons de son art, et lui révélant peut-être les secrets qui en firent depuis un des plus grands comédiens dont s’honore la scène française. […] Ce poète encore bien jeune se présenta devant l’auteur du Misanthrope, une tragédie à la main ; l’ouvrage n’était pas susceptible d’être joué ; mais Molière pressentit toute la portée de ce génie naissant : il donna au jeune écrivain une forte somme d’argent, et en même temps il lui fit cadeau du sujet de La Thébaïde, dont il distribua lui-même les actes et divisa les scènes. […] Molière, âgé de plus de quarante ans, avait eu l’imprudence d’épouser une très jeune personne, la fille de cette même madame Béjart à laquelle il avait associé sa fortune durant ses tournées de province. […] La jeune Bourguignon accepta ses offres, et quitta Filandre, sans lui donner la moindre marque de reconnaissance.

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Griffon, vieux usurier, veut se marier avec une jeune personne nommée Léonor. […] Démocrite, retiré dans une solitude, y devient amoureux de Criseis sa jeune éleve. Agelas, Roi d’Athenes, s’égare dans une partie de chasse, devient épris de la jeune Criseis & la conduit à la Cour avec Démocrite. […] Clitandre, jeune libertin, profite de l’absence de Géronte son pere pour se ruiner. […] Des hommes parvenus à un âge avancé, pensent se faire aimer d’une jeune beauté en la tenant dans une continuelle contrainte, en lui faisant un crime des moindres libertés.

28. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Adraste, Gentilhomme François, tente mille efforts pour parler à la belle Isidore, jeune Grecque, esclave du jaloux Don Pedre, Gentilhomme Sicilien. […] Zaïde, jeune esclave d’Adraste, se couvre d’un grand voile, entre brusquement chez Don Pedre, en le conjurant de la dérober aux transports jaloux de son époux qui la poursuit pour la poignarder. […] Célio, marié secrètement à Rosaura, fille du Docteur, est caché avec son valet Arlequin dans un cabinet que la jeune épouse a fait pratiquer dans l’épaisseur de la muraille.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150

Il est ensuite question de brouiller les deux jeunes amants, sans quoi Accante, espérant de s’unir à la fille, ne voudroit certainement pas épouser la mere. […] Laurette augmente sa rage en lui disant que sa jeune maîtresse aime le Marquis à l’excès. […] Laurette profite de l’occasion pour prouver à sa jeune maîtresse qu’Accante la méprise à l’excès, puisqu’il fait si peu de cas de sa lettre. […] contre deux amants jeunes, aimables, de bonne foi, pour qui tous les vœux des spectateurs se réunissent. […] Damis revenant de Bourdeaux, où il a été voir sa sœur, devient amoureux de Julie, jeune veuve qui voyage avec lui.

30. (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80

Ce bon Père lui envoya ensuite le Maître chez qui il l’avait mis en pension pendant les premières années de ses Études, espérant que par l’autorité que ce Maître avait eue sur lui pendant ces temps-là, il pourrait le ramener à son devoir ; mais bien loin que le Maître lui persuadât de quitter la Profession de Comédien, le jeune Molière lui persuada d’embrasser la même Profession, et d’être le Docteur de leur Comédie, lui ayant représente que le peu de Latin qu’il savait le rendrait capable d’en bien faire le Personnage, et que la vie qu’ils mèneraient, serait bien plus agréable que celle d’un Homme qui tient des Pensionnaires. Sa Troupe étant formée il alla jouer à Rouen, et de là à Lyon, où ayant plu au Prince de Conti, qui jeune alors et non encore dans les sentiments de Piété qui l’ont porté à écrire si solidement et si chrétiennement contre la Comédie, les prit pour ses Comédiens et leur donna des Appointements. […] Molière avait remarqué que les Français avoient deux défauts bien considérables ; l’un, que presque tous les jeunes Gens avoient du dégoût pour la Profession de leurs Pères, et que ceux qui n’étaient que Bourgeois voulaient vivre en Gentilshommes et ne rien faire ; ce qui ne manque point de les ruiner en peu de temps ; et l’autre, que les femmes avaient une violente inclination à devenir, ou du moins à paraître Savantes, ce qui ne s’accorde point avec l’esprit du ménage, si nécessaire pour conserver le bien dans les familles.

31. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Alors, aidé de Luynes, qui avait dressé pour lui des pies-grièches à prendre des moineaux et qui était devenu son favori, le jeune roi secoue l’autorité de sa mère. […] L’histoire n’a pas expliqué comment Louis XIII, prince si doux, si timide, si jeune encore, a pu se laisser emporter à des partis aussi violents contre sa mère. […] La vie intime de Louis XIII avec la jeune reine n’était d’ailleurs pas sans nuages. […] Les historiens ont attribué l’indifférence de Louis XIII pour sa jeune et belle reine aux soins que Marie de Médicis et le cardinal de Richelieu, alors en bonne intelligence, prenaient de concert pour l’empêcher de prendre en elle une confiance dont ils étaient jaloux.

32. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

Benserade, esprit galant, y concourt avec Molière, l’un en poète du roi de France, autre en poète du roi jeune et galant. […] La Fontaine fut reçu dans sa société, Ce fut le genre de conversation à laquelle elle se plaisait qui inspira au jeune poète ces contes auxquels on reproche une liberté plus que gaie. […] Molière, le plus âgé des quatre amis, le seul à portée de connaître les secrètes dispositions du roi ; La Fontaine, le plus répandu parmi les dames du grand monde, donnaient à leurs jeunes amis, l’un l’exemple de plaire au roi, l’autre celui de plaire aux femmes qui plaisaient au roi : ce qui ramenait toujours à plaire au roi.

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. Des Pieces intriguées par les Maîtres. » pp. 151-168

Il est essentiel de prouver la vérité de ce que j’avance ; & je demande : Y a-t-il dans le grand monde de jeunes Demoiselles qui trompent leurs tuteurs, qui imaginent mille stratagêmes pour secouer leur tyrannie ? […] Une vieille femme se croit encore jeune, a l’ambition de plaire à tout le monde, & s’en flatte aisément. Une jeune niece, qui loge chez elle, l’embarrasse beaucoup, parcequ’elle craint de se voir enlever quelques hommages. […] Barthe : cette piece en est digne à tous égards, puisque l’Auteur est, de nos jeunes Comiques, celui qui fait voir un talent plus décidé ; puisque son ouvrage est resté au théâtre, qu’il a eu le plus grand succès & qu’il le mérite ; puisqu’on y voit des scenes que les maîtres de l’art ne désavoueroient pas ; puisqu’enfin l’Auteur vise à la gloire de faire regner dans ses pieces le ton de la bonne compagnie. […] Je demande présentement si parmi le monde comme il faut, & dans la bonne compagnie, il est reçu qu’une femme écrive de sa propre main un billet doux à un fat qu’elle méprise ; s’il est décent qu’elle engage une jeune personne honnête, franche, naïve, à faire la même sottise ; & qu’elles laissent ensuite toutes deux leurs lettres entre les mains d’un homme qu’elles poussent à bout, d’un homme qui doit dans peu, dit-on, faire imprimer ses lettres, d’un homme enfin qu’elles savent très capable de les déshonorer pour prix de leurs railleries outrées.

34. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

Donnant un libre cours à leur docte travers Ils riment par milliers, et chacun deux, en vers, Croit de déraisonner avoir le privilège : Un jeune imberbe, à peine au sortir du collège, Accouche d’un poème, et s’excuse, en disant Que l’homme de génie est poète en naissant ; On voit de bonne foi leur innocente muse S’accorder à l’envi l’encens qu’on leur refuse ; De son public toujours chacun est satisfait, Et de gloire, lui-même, il se donne un brevet. […] Protégeons les essais de nos jeunes auteurs ; De leur siècle, à leur tour, généreux bienfaiteurs, Ils pourront l’éclairer : leur âme noble et fière De la philosophie a reçu la lumière. […] insensible au branle de ta roue, Le mérite naissant, loin du monde caché, Fier d’être utile un jour, à l’étude attaché, Mûrit dans le travail et sa jeune éloquence, Et son besoin de gloire, et son indépendance : Protégé par lui seul il se doit ses progrès, Et sans remords, au moins, jouit de ses succès. […] Habile comme vous, d’un pinceau vigoureux Duval en moraliste a tracé sous nos yeux L’intérieur effrayant du Tyran domestique ; Et lorsqu’il s’essayait sur un ton plus comique, De Henry, jeune et fou, nous peignit les travers. […] Pourquoi voyons-nous la plupart de nos jeunes auteursabandonner les autels de Thalie pour les tréteaux des boulevards ?

35. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

Tenez, mon cœur s’émeut à toutes ces tendresses ; Cela ragaillardit tout à fait mes vieux jours, Et je me ressouviens de mes jeunes amours437, qui n’a devant les yeux cet amour pur et naturel, plein de joie et d’honneur, que Phèdre dépeint avec tant de vérité dans son désespoir de n’en pouvoir jouir : Hélas ! […] Don Garde et done Elvire, don Alphonse et done Ignés du Prince Jaloux, montrent, dans une dignité princière, les mêmes sentiments vrais et naturels qui animent Isabelle et Valère dans l’École des Maris, et qui, dans l’École des Femmes, produisent le délicieux épanouissement de la jeune âme d’Agnès 443. […] Oui, la source de l’amour est belle, pure, sublime : mais l’amoureux est homme ; et, pour aimer, il n’en est pas moins aux prises avec toutes sortes de misères : il est jeune, il est jaloux, il est fou, il est sans courage et sans conduite, il est susceptible et déraisonnable, il manque de dignité, même d’honneur. […] Quel contraste entre la passion jeune et noble des Horaces, des Clitandres, et les risibles et honteux soupirs des amoureux hors d’âge488 ! […]   Quand on repense à la fausseté et à l’indécence des amours applaudis sur tant de théâtres, à la corruption insinuée chaque jour au peuple par tant de romans pleins de passions hors nature, à la gloire acquise par tant d’auteurs au moyen des théories d’amour les plus brutales et des peintures d’amour les plus lubriques, on reconnaît que Molière a rendu service à la morale en présentant sans cesse le spectacle, conforme à la nature et à la raison, d’amours jeunes, joyeux et honnêtes.

36. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Que de ballets pour célébrer la jeune reine ! […] » À quoi la jeune demoiselle d’honneur : — « Je vais me mettre au lit », répond-elle. […] Quoi qu’il en soit, madame de La Vallière pleure encore, quand tout à coup entre un jeune militaire qu’elle a dû épouser autrefois. […] Il serrait, et de très près, une jeune mariée, et crac ! […] Le poète était trop jeune pour la circonstance !

37. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

— Toute jeune ; c’est du fruit bien vert pour lui ; d’où les méchants bruits qui courent. […] si jeune encor, vous jouez de ces tours ! […] J’entends les vrais : ses rôles de jeunes premiers, dans lesquels il sera toujours lui-même. […] Molière l’a ainsi voulu, Molière toujours miséricordieux pour les jeunes, parce qu’il est pour la nature, et que la nature comme la chanson, veut des époux assortis. […] Il y aurait des chances pour lui, aux heures de réflexion où la jeune femme, négligée, se souvient et compare, et peut-être saurait-il lui faire goûter la science de l’homme au fait, avec ses ressources infinies, de préférence à l’inspiration du jeune amant, fougueuse, mais inégale et vite lassée.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

A dix-huit ans on pourroit l’entourer de vieilles, qui, sous prétexte de former son éducation, chercheroient à l’ébaucher, & de jeunes personnes timides qu’il séduiroit par ses espiégleries, sa fraîcheur, sa bonne grace à cheval, & son habit d’uniforme. […] Un homme à bonne fortune de quarante ans, à l’aide de deux ou trois années qu’il se dérobe, d’une parure très soignée à laquelle il s’efforce de donner un air négligé, d’un étalage outré de grands sentiments, d’une délicatesse affectée, & d’un air fort discret, brille ordinairement chez les femmes qui ont été très souvent les victimes des jeunes étourdis, qui craignent de paroître trop âgées auprès d’eux, ou qui veulent feindre de donner dans la réforme. On rendroit le héros plaisant en lui faisant faire des efforts pour rappeller ses anciennes graces auprès d’une jeune personne qui en riroit, & ne l’avertiroit que trop bien, par son indifférence, de se ménager une retraite honorable. […] On pourroit l’entourer de quelques meres rusées qui lui conseilleroient de se faire des héritiers avec une jeune personne honnête & sans bien, pour qu’elle lui eût obligation de sa fortune, & qui lui vanteroient en même temps les sentiments, l’air réservé & la sagesse de leurs filles.

39. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Elle a de l’intérêt par elle-même ; il n’est pas indifférent à la morale, de voir comment cette femme, née dans une prison, d’un père protestant, qui se ruina au jeu et mourut à la Martinique, où elle fut laissée en gage à un créancier par sa mère obligée de venir chercher du pain en France ; renvoyée à sa mère, à quatorze ans, par ce créancier qui trouvait trop onéreux de la nourrir ; devient à quarante-cinq ans l’amie, la confidente d’un roi galant, parvient à le détacher de ses maîtresses, ne voulant prendre la place d’aucune, et à quarante-huit ans devient la femme de ce roi, plus jeune qu’elle de trois ans. […] Le duc de Saint-Simon, dans sa juste animadversion pour l’injure que fit aux pairs, aux princes, à la nation entière, à son droit public, à ses mœurs, l’élévation du duc du Maine, fruit d’un double adultère, mais devenu digne d’une haute destinée par les soins de madame de Maintenon ; le duc de Saint-Simon, dis-je, comparant la naissance du duc du Maine avec les honneurs démesurés dont cet enfant fut comblé, se laissa aller au plus cruel et au plus injuste mépris pour madame de Maintenon, à qui le jeune prince devait le mérite précoce et distingué qui avait favorisé son élévation. […] Ce nom, ce serment, les souvenirs de persécution religieuse attachés à ces circonstances avaient tait sur l’âme du jeune Agrippa une de ces impressions qui dans les familles se transmettent de général ton en génération, forment dans l’esprit des enfants qui se succèdent une idée fixe autour de laquelle les premières notions et les premiers sentiments de morale se rangent et s’impriment en caractères ineffaçables75. […] Là on traita ce jeune esprit avec ménagement. […] Telle était madame Scarron quand elle reçut du jeune roi la réponse galante dont il me semble qu’il serait raisonnable de suspecter le désintéressement plutôt que la sincérité, et dont on peut croire qu’elle fut émue, et peut-être un moment enivrée.

40. (1802) Études sur Molière pp. -355

Il prend cependant la résolution d’épouser une jeune innocente appelée Laure, qu’il a fait élever dans un couvent. […] Félicitons Molière d’avoir substitué, à l’héroïne hébétée et rebutante de Scarron, une jeune personne intéressante par sa simplicité même. […] ce jeune poète est Racine. […] Ninum », répondit le jeune marquis. […] Bientôt un amateur, séduit par la modestie de l’affiche, se présente et demande à remplir les rôles de jeunes premiers ; en le mesurant des yeux, en l’entendant parler, nous ne pouvons lui déguiser notre surprise, et nous lui demandons si les jeunes premières pourront se passionner pour lui, avec quelque ombre de vraisemblance.

41. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [17, p. 47-48] »

Enfin, il lui envoya le maître chez qui il l’avait mis en pension pendant les premières années de ses études, espérant que par l’autorité que son maître avait eue sur lui pendant ce temps là, il pourrait le ramener à son devoir ; mais bien loin que ce bonhomme lui persuadât de quitter sa profession, le jeune Molière lui persuada de l’embrasser lui-même, et d’être le docteur de la comédie ; lui ayant représenté que le peu de latin qu’il savait le rendrait capable d’en bien faire le personnage, et que la vie qu’ils mèneraient serait bien plus agréable que celle d’un homme qui tient des pensionnaires. […] Ce bon Père lui envoya ensuite le Maître chez qui il l’avait mis en pension pendant les premières années de ses Études, espérant que par l’autorité que ce Maître avait eue sur lui pendant ces temps-là, il pourrait le ramener à son devoir ; mais bien loin que le Maître lui persuadât de quitter la profession de Comédien, le jeune Molière lui persuada d’embrasser le même Profession, et d’être le Docteur de leur Comédie, lui ayant représenté que le peu de Latin qu’il savait le rendrait capable d’en bien faire le Personnage, et que la vie qu’ils mèneraient, serait bien plus agréable que celle d’un Homme qui tient des Pensionnaires.

42. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

À l’époque où les Italiens offraient au public ces attrayants spectacles, une jeune troupe d’enfants de famille, la plupart Parisiens de naissance, s’étant associés pour jouer la comédie sous le titre de l’Illustre Théâtre, donnèrent, d’abord au Jeu de paume des Métayers, proche la tour de Nesle, puis au Jeu de paume de la Croix-Noire, sur le quai des Ormes, au port Saint-Paul, des représentations beaucoup moins fastueuses. […] La jeune troupe, obligée de lutter contre la mise en scène splendide du Petit-Bourbon, et contre les grandes pièces de l’hôtel de Bourgogne, Rodogune de Pierre Corneille, Jodelet ou le Maître-Valet de Scarron, La Sœur de Rotrou, ne faisait pas fortune. […] Scaramouche reçut toujours le plus favorable accueil du jeune roi et de son ministre. […] Baptiste fit exécuter, le 16 janvier 1657, un ballet auquel le jeune roi prit part, ballet italien-français intitulé Amor malato, l’Amour malade. […] Et, au dénouement de la Fronde, la veille du jour (21 octobre 1652) où le jeune roi va rentrer dans sa capitale, la duchesse d’Orléans, si l’on en croit Retz, a recours aux mêmes souvenirs du théâtre italien pour caractériser la ridicule attitude du duc d’Orléans.

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Le maître dit à Colombine qu’il adore Diana ; le valet parle pour son compte à la soubrette : elle les rebute tous les deux, en leur disant qu’elle est éprise du Docteur, & que Diana aime un jeune écolier. […] Silvio trouve enfin Béatrice, fille de Pantalon, & lui fait une déclaration, qu’elle reçoit fort mal parcequ’elle aime aussi le jeune écolier. […] Don Gilles est chargé de l’éducation d’un jeune homme de famille, qui suit une intrigue amoureuse avec une jeune personne du voisinage. […] Il monte en effet, trouve la jeune personne endormie. […] Il feint enfin de croire que la charité seule le guide vers la jeune personne, & veut pousser ses charitables soins très loin, quand son Eleve arrive.

44. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Les rôles de femmes étaient remplis par de jeunes garçons costumés en conséquence. […] Continuons notre revue des jeunes artistes de l’Illustre Théâtre. […] La jeune troupe prit bravement son parti. […] Le jeune auteur impatient porta sa pièce à Molière, qui la joua le 20 juin 1664. […] Louis XIV et sa jeune épouse, Marie-Thérèse, étaient arrivés à Vincennes.

45. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Ne vaut-il pas bien mieux qu’un jeune cavalier Dans mon art au plus tôt se fasse initier ? […] Le jeune Charles, ruiné par une de ces faillites, vient en annoncer la nouvelle à son protecteur. […] Éric, c’est le nom du jeune plébéien, provoque son rival en duel. […] C’est à tous ces titres, nous le répétons, que Molière doit être la constante étude des jeunes auteurs. […] Elles sont adressées à un jeune élève que des circonstances auraient pour quelque temps éloigné de son maître.

46. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

D’autres, tels que Fénelon et Rousseau, estiment que la pièce blesse la monde, en ce qu’elle semble autoriser toutes les ruses d’une jeune femme pour se soustraire aux honnêtes désirs d’un vieillard. […] La question est de savoir si un vieillard pourra réussir à s’assurer la tendresse et la fidélité d’une jeune tille qu’il épousera ; Molière réduit le problème à cette simple expression : sera-t-il cocu ou non ? […] Mais ce qui paraît aujourd’hui le plus étonnant dans la pièce, c’est la scène vi du 2e acte, où Arnolphe, informé des visites que le jeune amant a faites à Agnès pendant son absence, veut savoir les particularités de leurs entretiens.

47. (1821) Sur le mariage de Molière et sur Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène pp. 131-151

Le père, encore bien jeune, puisqu’il devait avoir alors vingt-trois ans, se remaria peu de temps après avec Madelène l’Hermite de Souliers, en Limousin, de laquelle il n’eut pas d’enfants. […] Le jeune Modène suivit cet exemple, et s’attacha à la fille d’un simple bourgeois de Paris, appelée Madelène Bejard, connue depuis par son goût pour le plaisir. […] Il fut remplacé par le jeune duc de Guise (Henri II de Lorraine), digne d’être chef du parti par son esprit et son courage11 ; Modène s’attacha à lui, et, comme il avait six ans de plus, Guise profita quelquefois de son expérience. […] N’est-il pas plus vraisemblable qu’en altérant son existence civile, elle s’est supposée plus jeune qu’elle n’était réellement, et qu’en supprimant son extrait baptistaire elle était la maîtresse de le faire ?

48. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Car, outre qu’il inspire à Agnès une tendresse profonde pour un jeune muguet, il attise chez Arnolphe le feu d’une passion violente pour ce jeune tendron. […] Le jeune fils, dont Tartuffe traverse les desseins et convoite la fortune, est profondément irrité contre lui ; il s’emporte en des colères de jeune coq, et ne parle que de lui couper les deux oreilles. […] Aussi, Molière l’a-t-il mariée, jeune encore, à un veuf déjà père de deux grands enfants. […] Scapin vient de donner à ses deux jeunes maîtres l’argent qu’il a flibusté pour eux à leurs pères. […] Il faut tout d’abord mettre à part Mme Crosnier, qui n’est pas précisément de la jeune troupe, mais elle a fait l’office de capitaine ; elle a, en tortillant sa barbiche, mené les jeunes recrues au feu.

49. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

L’Aurore chante, en ouvrant le jour qui verra se dénouer les amours de la Princesse d’Elide 620 : Quand l’amour à vos yeux offre un choix agréable, Jeunes beautés, laissez-vous enflammer ; Moquez-vous d’affecter cet orgueil indomptable Dont on vous dit qu’il est beau de s’armer : Dans l’âge où l’on est aimable, Rien n’est si beau que d’aimer. […] Cette Aurore voit bientôt paraître un jeune prince, avec un précepteur qui lui donne ces leçons : Moi, vous blâmer, seigneur, des tendres mouvements Où je vois qu’aujourd’hui penchent vos sentiments ! Le chagrin des vieux jours ne peut aigrir mon âme Contre les doux transports de l’amoureuse flamme ; Et, bien que mon sort touche à ses derniers soleils, Je dirai, que l’amour sied bien à vos pareils ; Que ce tribut qu’on rend aux traits d’un beau visage De la beauté d’une âme est un clair témoignage, Et qu’il est malaisé que, sans être amoureux, Un jeune prince soit et grand et généreux... […] Et, puisque les langueurs d’une plaie invincible Nous montrent que votre âme à ses traits est sensible, Je triomphe, et mon cœur, d’allégresse rempli, Vous regarde à présent comme un prince accompli622. » Or cette tirade était dite à Louis XIV, jeune et triomphant, dans ces fameuses fêtes appelées les Plaisirs de l’Ile enchantée, qu’il donnait, sous le couvert de la reine mère, et en présence de la jeune reine délaissée, à Mlle de La Vallière, en sorte que sa mère et sa femme servaient de prétexte aux hommages royaux rendus publiquement à sa maîtresse623. […] La charmante Daphné et la trop aimable Eroxène 626 suivent ces sages maximes, et viennent s’offrir 627 au jeune Myrtil, qui chante à son moineau :          Innocente petite bête,          Qui contre ce qui vous arrête          Vous débattez tant à mes yeux, De votre liberté ne plaignez point la perte :          Votre destin est glorieux ;          Je vous ai pris pour Mélicerte.

50. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Après la mort de Mazarin les factions tombèrent de lassitude et de mépris ; tous les regards se tournèrent sur un jeune prince qui paraissait avec éclat sur la scène du monde ; mais les mœurs ne changent pas aussi promptement que les institutions. […] S’ils ne dominent pas la vieillesse des monarques, ils soufflent le feu de l’ambition dans le cœur des jeunes princes impatients du sceptre ; ou si un jeune roi s’affranchit de leur tutelle, ils lui opposent un frère dont ils font partout retentir les louanges, et qu’ils affectent de signaler à la piété des fidèles et à l’amour des peuples ; enfin, pour fonder leur empire, leur politique implacable et jalouse jette la division dans la famille des rois comme dans la famille des plus obscurs citoyens. […] Il est épris d’une jeune villageoise dont le mari est très jaloux, et il parvient à devenir le confesseur de la belle. C’est au tribunal de la pénitence que l’abbé fait éclater sa passion criminelle ; la jeune femme stupéfaite lui dit : « Ô mon père ! […] Un aventurier espagnol nommé Montufar est lié avec deux filles suspectes, l’une jeune et l’autre vieille : après avoir joué successivement tous les rôles pour abuser de la crédulité publique, ils arrivent à Séville, où ils prennent le masque de la dévotion, dans l’espérance de faire de nouvelles dupes.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Et, par sottes raisons, votre jeune cervelle Voudroit régler ici la raison paternelle ! […] Moliere, de qui je cite tous les défauts en faveur des jeunes Auteurs que ses scenes inimitables pourroient décourager, le grand Moliere a fait cette faute, & je le prouve par le rôle de Nérine dans Pourceaugnac. […] Je suis confus des louanges dont vous m’honorez ; & je pourrois vous en donner avec plus de justice sur les merveilles de votre vie, & principalement sur la gloire que vous acquîtes, lorsqu’avec tant d’honnêteté vous pipâtes au jeu, pour douze mille écus, ce jeune Seigneur étranger que l’on mena chez vous ; lorsque vous fîtes galamment ce faux contrat qui ruina toute une famille ; lorsqu’avec tant de grandeur d’ame, vous fûtes nier le dépôt qu’on vous avoit confié ; & que, si généreusement, on vous vît prêter votre témoignage à faire pendre ces deux personnes qui ne l’avoient pas mérité. […] J’ai oui dire que son jeune maître s’est marié, & je ne doute nullement que cet argent ne soit pour faire un présent à la nouvelle mariée. […] Une fille fort jeune & sa femme laissées, A quelque temps de là se trouvant trépassées, Il en eut la nouvelle, &, dans ce grand ennui, Voulant dans quelque ville emmener avec lui, Outre ses biens, l’espoir qui restoit de sa race, Un sien fils, écolier, qui se nommoit Horace : Il écrit à Bologne, où, pour mieux être instruit, Un certain maître Albert jeune l’avoit conduit.

52. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

C’est en effet une aristocratie que la société où le pouvoir passe d’une main à l’autre, comme la beauté passe d’un visage vieilli à un plus jeune, et comme l’éclat du bel esprit d’hier passe au bel esprit du jour. […] La jeune noblesse se fit particulièrement un point d’honneur de porter ses premières armes en Piémont sous le lieutenant général du royaume, Brissac, grand et illustre capitaine, qui affectait dans son gouvernement Fa magnificence d’un souverain. […] Jeunes François qui alloient là combattre Vouloient aux mots italiens s’esbattre ; Puis quand quelqu’un en France retournoit Tous ces beaux mots à ses amis disoit. […] L’arrivée de la jeune reine en 1660, la réforme de la reine-mère, obligèrent la cour à plus de décence et de réserve ; mais le fond des mœurs était le même. […] L’habitude du travail en famille, la réunion de la mère de famille et de ses filles autour d’une taille de travail est le seul moyen d’enseigner les usages du monde où les jeunes personnes sont destinées à vivre, le seul moyen de donner à leur esprit le développement convenable, à leur langage la facilité et la mesure appropriées à leur condition.

53. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Je suppose pour un moment que l’amour soit un monstre comme le prétendent les amants dans un moment de dépit, les vieillards dans leur humeur chagrine ; il n’est pas pas naturel qu’une jeune beauté préfere le monstre des forêts à celui qui est civilisé, dont la griffe n’est rien moins que mortelle, & qu’elle peut enchaîner si facilement. […] Trivelin, son valet, profite de cette circonstance, & s’avise d’un stratagême propre à éprouver les véritables sentiments de Flaminia pour son maître : il feint qu’autrefois charmé d’une jeune personne qu’il a vue à Ferrare, & fatigué des rigueurs continuelles de Flaminia, Lélio va partir pour reprendre ses anciennes chaînes Cet artifice produit son effet. […] Le chagrin des vieux jours ne peut aigrir mon ame Contre les doux transports de l’amoureuse flamme : Et bien que mon sort touche à ses derniers soleils, Je dirai que l’amour sied bien à vos pareils ; Que ce tribut qu’on rend aux traits d’un beau visage, De la beauté d’une ame est un vrai témoignage ; Et qu’il est mal-aisé que, sans être amoureux, Un jeune Prince soit & grand & généreux. […] Linco y exhorte en effet Silvio a partager la tendresse qu’une Nymphe belle, jeune, charmante, ressent pour lui. […] Le gentil Théramene dit au jeune Hippolyte qu’il ne seroit point né sans l’amour d’Anthiope pour Thésée.

54. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. De la Gradation. » pp. 342-351

Comment pourroit-on s’intéresser pour l’amour subalterne & grossier d’un valet & d’une servante, qui ne fait pas marcher l’action, lorsqu’on vient d’être affecté par la tendresse délicate de deux jeunes amants bien nés, qu’on desire de voir heureux ? […] Un vieillard meurt dans une ville de Bretagne ; il laisse Valere héritier ; & Lucile, jeune veuve, légataire. […] D’un autre côté Lisette assure à la jeune veuve que Valere est épris de ses charmes, & le lui prouve par un des traits le plus ingénieux qu’il y ait dans tous les théâtres.

55. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120

Jeune, belle, capable d’inspirer une passion folle, elle s’est enfermée dans sa famille, et, sans quitter le monde, elle a su renoncer aux triomphes mondains. […] On trouve tout simple qu’une jeune et jolie femme tienne un salon ouvert où se groupe une cour d’adorateurs à la mode. […] Ce rôle sans paix ni trêve de (honteux mensonge et de basse jalousie, si cruellement dépeint par l’imprudente et jeune coquette, sera un jour, hélas ! […] Enfin, il est impossible d’approuver, même en les acceptant comme typés de satire, des personnes comme la jeune Dorimène du Mariage forcé 413, la Femme de Sganarelle dans le Cocu imaginaire 414, la Martine et la Jacqueline du Médecin malgré lui 415, la Cléanthis d’Amphitryon 416, l’Angélique du Mari confondu 417, qui avait paru déjà dans la Jalousie du Barbouillé 418.

56. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412

Il y a dans le Scrupule, autre Conte du même Auteur, un jeune militaire, nommé Lindor, qui ressemble beaucoup à celui de la comédie. […] Un jeune Page est pressé d’aimer. […] Vous n’y tiendriez pas. — Allez, jeune fou, faites votre devoir en galant homme, & ne m’affligez point par des présages qui me font trembler. — Voyez-vous si je n’ai pas dit vrai ? […] Eraste, jeune Auteur, est secrètement amoureux de Lucinde. […] Comme quoi Frontin paroît à la Cour, rend de grands services à un jeune Seigneur, & le met dans le monde au moyen des bonnes connoissances qu’il lui donne.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

Le jaloux prend là-dessus des mesures qu’il croit infaillibles ; mais la jeune & simple Agnès, instruite par l’amour seul, les rend toutes inutiles. […] Mais peut-être il n’est point que vous n’ayez bien vu Ce jeune astre d’amour de tant d’attraits pourvu ; C’est Agnès qu’on l’appelle. […] Il prend cependant la résolution d’épouser une jeune innocente qu’il a fait élever dans un couvent. […] Les propos qu’elle a tenus à la jeune Agnès deviennent plaisants dans une bouche innocente ; ils seroient révoltants dans celle de la vieille sorciere. […] Pour plus grande sureté, il fait armer de pied en cap sa jeune épouse, & lui ordonne de rester ainsi pendant son absence.

58. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Molière était jeune encore, mais il avait surmené la vie ; à force de jouer toutes les figures, il avait fané la sienne sous les grimaces. […] Il avait été jeune avec elle, il lui semblait doux dans son désespoir de ressaisir le rêve du passé pour oublier le présent. […] Comme il est jeune pour aimer et comme il faucherait avec la Du Parc le regain de l’amour si elle ne le condamnait à se nourrir d’idéal ! […] Plus jeune, il se fût retourné ailleurs, mais son cœur trop attendri le retint comme un point d’admiration devant cette beauté rebelle. […] La Grange, jeune, bien lait, brillant comédien, l’épousa sans lui demander davantage, sans se croire généreux ou seulement se trouver modeste.

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. » pp. 420-425

Le jeune Calaïs, plus beau que les amours,  Plaît seul à mon ame ravie. […]  Quoiqu’un Seigneur jeune, aimable,  Me parle aujourd’hui d’amour, Colin m’eût semblé préférable  A tout l’éclat de la Cour.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Le Marquis, homme unique pour apprendre à un enfant de famille l’art de se ruiner, & la jeune Cidalise, aident Clitandre à manger son bien. […] Qui appelles-tu ton jeune maître ? […] Notre jeune maître me dit que le mort lui avoit parlé de cette maniere-ci. […] A ce que je vois, Philolache va sur les traces de son pere : tout jeune qu’il est, il entre déja dans le commerce. […] Menechme, marchand Sicilien, eut un fils nommé Moschus, qu’il maria fort jeune, & de qui naquirent deux jumeaux tout-à-fait ressemblants.

61. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXII. Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés. » pp. 337-349

Léandre, jeune homme de vingt ans, est sur le point de se marier avec Lucinde ; mais il frémit en songeant qu’il va s’unir à une personne aussi jeune que lui : il devient épris d’Eliante, jeune veuve, tante de sa prétendue : il commence par engager Lucinde à ne pas précipiter leur union ; il se charge d’obtenir de la tante un délai de trois mois, il le lui demande. […] Moi, prenant plaisir à continuer d’autres détails, sans répondre à vos questions sur l’héritier, & vous, les y faisant tomber à tous propos : l’héritier est-il jeune ou vieux ?

62. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Mais il n’avait pas cru y manquer en permettant à Molière d’égayer plus d’une fois le public aux dépens de ces jeunes marquis éventés, dont Turlupin était le modèle, et Mascarille, des Précieuses, une copie à peine exagérée. […] D’après ce principe, auquel Molière n’a jamais manqué (j’excepte quelques raisonneurs, personnages sans action, et bornés à des discours moraux), madame Jourdain, toute sensée qu’elle est, a pour tant certaines prétentions qui le sont assez peu : mère d’une grande fille à marier, elle se fâche de ce qu’on lui parle de son jeune âge comme d’une chose passée, et elle demande avec aigreur, si c’est que la tête lui grouille déjà . […] De toutes les reprises qui suivirent, la plus brillante fut celle de 1703, dont vingt-neuf représentations attestèrent le succès, et où deux acteurs jeunes et charmants, Baron fils et mademoiselle Desmares, trouvèrent doux, à l’abri de leurs rôles, de se déclarer, de se témoigner, en face du public, l’amour dont ils étaient enflammés l’un pour l’autre. […] Le couple charmant de Psyché et de l’Amour a respiré de nouveau sous les pinceaux du chef de notre école actuelle, d’un de ses plus dignes élèves devenu à son tour un grand maître, et d’un plus jeune peintre qui marche avec honneur sur leurs traces4. […] Ces événements étaient fréquents chez les peuples de l’antiquité, où la guerre, la piraterie et l’exposition des enfants séparaient de leur famille nombre de jeunes garçons et de jeunes filles, qui la plupart étaient vendus à l’encan, et passaient de main en main comme objet de commerce.

63. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Les deux jeunes amants, Isabelle et Acante, sont un peu brouillés par de faux rapports de valets que la Mère coquette a gagnés. […] Dorante (c’est le nom du mari) s’oppose à cette union par des vues d’intérêt, et Célie, sous le prétexte de recevoir chez elle les jeunes gens qui courtisent cette jeune personne, est l’objet de mille cajoleries concertées qui désespèrent Dorante dont elle connaît le faible, et lui arrachent enfin son consentement au mariage. […] Elvire a bien plutôt la dignité romaine que la vivacité provençale : elle en impose d’un coup d’œil à Mustapha, le chef des pirates, qui a pour elle tout le respect que des corsaires africains ont toujours pour de jeunes captives. […] Un trait d’habileté dans l’auteur, c’est d’avoir donné au Ménechme officier, non seulement une jeune maîtresse qu’il aime, mais une liaison d’intérêt avec une vieille folle dont il est aimé. La douleur de la jeune personne ne pouvait pas être risible, et on l’aurait vue avec peine humiliée et chagrinée par les duretés et les brusqueries du campagnard; aussi Regnard ne la laisse-t-il dans l’erreur que pendant une seule scène, et se hâte-t-il de l’en tirer.

64. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

Jeune et d’une génération qui n’a pas connu personnellement Vinet, M. […] En présence de doctrines pareilles, la tâche du jeune professeur est de combattre les préjugés de la science aussi bien que ceux de l’ignorance, de faire aimer de ses élèves les chefs-d’œuvre de la littérature française et de leur en inspirer l’intelligence avec le goût. […] Il lui importait assez peu d’écrire d’une manière conforme aux préceptes d’autrui ; l’essentiel était pour lui d’écrire d’une manière conforme à sa pensée. » Cependant l’admiration du jeune critique ne lui fait pas méconnaître les côtés faibles de l’œuvre de Molière. […] Sa pensée, jeune, franche et résolue, s’attaque hardiment aux difficultés du chemin. […] Mais nous avons cru mieux employer l’espace dont nous disposions, en mettant le jeune professeur lui-même en scène, en le laissant se faire connaître par des citations et en le présentant de cette manière au public français comme un homme de cœur, un penseur original et un écrivain d’un beau talent.

65. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Elle était seulement blessée de la négligence du roi et de ses attentions pour cette jeune et belle personne, qu’elle appelait une belle idiote, et elle avait recours à son secret ordinaire pour rappeler sur elle l’attention, c’était de s’éloigner. […] Quand Louis s’en retournait, en 1672, désespéré, mais non rebuté, les désirs des sens étaient repoussés, le besoin, l’espérance de plaire commençaient à se faire sentir ; le prince, jeune et ardent, était désespéré ; le prince, aimable et charmé, n’était pas rebuté, ou ne se rebutait pas. […] Qu’on l’accuse de s’être faite dévote et d’avoir fait manœuvrer des prêtres pour se faire épouser, elle qui avait acquis le cœur du roi et obtenu sa renonciation aux maîtresses, durant la vie de la reine plus jeune qu’elle ! […] Le lecteur aimerait à trouver ici de nouvelles notions sur la figure et la taille de cette femme de quarante-cinq ans, dont la résistance affligeait le roi le plus galant du monde, et plus jeune qu’elle de trois ans. […] Mais ayant pris depuis deux ans beaucoup d’embonpoint, sans rien perdre de la noblesse de sa taille, elle était plus belle qu’on ne l’avait jamais vue à la cour ; sa figure étonnait par son éclat et sa majesté ; elle n’avait jamais mis de rouge, et le teint d’aucune jeune personne n’effaçait la pureté du sien. » Madame de Genlis se plaît à décrire ailleurs les charmes physiques de madame de Maintenon ; mais elle la place dans une situation romantique : elle venait de se dépouiller de sa mante et de son écharpe pour en revêtir une personne qui manquait d’habits.

66. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. M. DORAT. » pp. 463-467

Mes pleurs, ma beauté, mon âge, ce spectacle attendrissant d’une jeune Reine qui leur tendoit les bras, firent tomber les poignards de leurs mains. […] On charge Arlequin de conduire une jeune Princesse dans la forêt voisine, & de l’y poignarder.

67. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Madame de Scudéry était beaucoup plus jeune et a un tout autre esprit que Madeleine, sa belle-sœur. […] Entre 1630 et 1635, viennent Rotrou, Scarron, Benserade, Saint-Évremond, Charleval, Ménage, plus jeunes de quelques années que les précédents.

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Du Choix d’un Sujet. » pp. 25-38

Mais comme, dans ce siecle charmant, tout est soumis au tribunal des Dames, qu’elles font sur-tout le sort des ouvrages de génie, & qu’il importe beaucoup à la république des lettres que le plus grand nombre ait des idées vraies, justes & dignes de ce goût fin, délicat & naturel que le beau sexe a reçu en partage, je me contenterai de faire remarquer aux Dames qui seront en ceci d’un avis contraire au mien, qu’il faut bien moins d’adresse pour présider à la parure d’une femme jeune & jolie, qu’à celle d’une vieille : & elles se récrieront, sur-tout si elles sont parées des fleurs de la beauté & de la jeunesse ; il a raison : Madame une telle, par exemple, est un sujet ingrat, que l’art de trois Marthons des mieux stylées ne sauroit embellir ; elle est toujours d’une laideur amere : si ! […] si sur vous je puis avoir crédit, Si vous êtes sensible aux prieres d’un frere, Quittez un tel dessein, & n’ôtez point Valere Aux vœux d’un jeune objet dont l’intérêt m’est cher, Et qui, sur ma parole, a droit de vous toucher. […] Je me flatte d’avoir suffisamment prouvé, par le Dépit Amoureux, que si le pere du Tartufe n’a pu faire qu’une mauvaise piece d’un mauvais sujet, les jeunes Auteurs ne doivent pas avoir la vaine présomption de se croire plus adroits.

69. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

 Une corme brillante & fraîche D’une jeune fillette avoit charmé les yeux ; Mais ce fruit, qui sembloit un fruit délicieux,  Au goût parut dur & revêche. […]  Te voilà jeune, fraîche, belle ;  Ton amant est tendre & fidele :  Et loin d’avoir cette douceur Qu’annonce de tes traits la grace naturelle,  Tu n’as qu’amertume & qu’aigreur. […] Livre très utile pour mes jeunes Confreres qui entrent dans le monde, &c.

70. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVII. Du titre des Pieces à caractere. » pp. 417-432

De sa jeune pupille il prétend faire un sage,  Qui, renonçant au mariage,  Dans sa retraite de hibou, Perde, à philosopher, le plus beau de son âge, Et prenne, au lieu d’amour, de l’ennui tout son soul. […] Eraste est enchanté des leçons du jeune maître ; il est bien certain que Sophie profitera entre ses mains : il proteste qu’il seroit impossible de trouver dans un jeune François toutes les connoissances que le faux Anglois réunit.

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Un jeune étourdi vient fendre la presse sur le théâtre en cherchant Valere. […] La sœur est une jeune personne qui roule, comme M. son frere, aux environs de cinquante ans, & qui ne s’apperçoit pas qu’elle vieillit, parceque son visage n’a jamais été jeune. […] Il fut esclave de Terentius Lucanus, Sénateur Romain, qui le fit élever avec beaucoup de soin, & l’affranchit fort jeune.

72. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Dans Strapparole, un jeune étudiant, favorisé par une femme qu’il ne sait pas être celle de son maître, va chaque fois conter sa bonne fortune au mari, qui, chaque fois, prend ses mesures pour rompre le commerce des deux amants, ne peut jamais parvenir à les surprendre ensemble, et est toujours la dupe de quelque nouveau stratagème. […] Celui-ci, habile, expérimenté, fertile en ressources, voit sans cesse échouer ou plutôt tourner contre lui-même les moyens qu’il imagine pour faire cesser les accointances d’une jeune innocente et d’un jeune éventé 4, dont l’une ne lui cache rien par simplicité, et dont l’autre lui confie tout par étourderie, mais que la fortune, d’intelligence avec l’amour, semble protéger, en dépit de leur indiscrétion, contre tous les desseins d’un ennemi vigilant et bien averti : cette suite de confidences forme donc véritablement une suite de situations dramatiques, dont l’effet serait à peine égalé par tout ce que les jeux et les coups de théâtre peuvent avoir de plus vif et de plus frappant. […] Cet âge était précisément celui qu’avait Molière lui-même à cette époque ; et ce qui ajoute à la singularité de ce rapport qui n’est sûrement pas fortuit, c’est qu’amoureux et jaloux presque autant qu’Arnolphe, il venait d’épouser la Béjart, qui était presque aussi jeune qu’Agnès, mais, à la vérité, n’était pas aussi ingénue. […] En effet, dans les deux ouvrages, c’est un homme qui, tenant dans sa dépendance une jeune fille dont il veut faire sa femme, prend, pour se faire aimer d’elle, des moyens qui ne servent qu’à l’en faire haïr, et voit tous ses efforts pour la soustraire aux entreprises d’un jeune rival, n’aboutir qu’à la faire passer plus promptement en sa possession. […] [Béjart le jeune] BÉJART le jeune joua la comédie de très bonne heure, et fut camarade de Molière dans la province.

73. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Jeune ou vieux, riche ou pauvre, il fut toujours aimable, toujours joyeux. […] En voulez-vous encore des témoins irrécusables : voyez ces jeunes débauchés qui semblent se parer du mépris public ; voyez ce marquis de Moncade, qui oublie sa dignité pour réparer sa fortune. […] Nanine paraît sur la scène, et ce n’est plus un jeune seigneur perdu de mœurs, c’est un sage qui se mésallie.

74. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

« Le drame s’ouvre par un entretien que le roi veut bien accorder au valet de Don Juan : Sa Majesté paraît choquée du libertinage de ce jeune seigneur. […] Furieux, le jardinier alla se plaindre au maître, lequel, aimant avec une tendresse aveugle son jeune cochon, dit : “Il faut lui pardonner pour cette fois, il n’a pas encore assez d’expérience ; d’ailleurs, il est si gentil !” […] Son chapeau l’embarrasse, il le met sur la tête de Don Juan, qui le jette au loin, et qui lui fait beaucoup de questions sur la jeune veuve dont il est fort tenté.

75. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

On a dit que l’aspect d’une horloge avait révélé à Vaucanson, dans son jeune âge, qu’il était né pour la mécanique. […] Gassendi, frappé de l’intelligence vive et pénétrante du jeune Poquelin, l’admit aux leçons particulières qu’il donnait à ses deux élèves. […] Une princesse, cousine du jeune roi, devenue générale d’armée, eut pour maréchales de camp des dames de son palais. […] Il faisait accepter d’assez fortes sommes d’argent aux jeunes auteurs que la nature avait mieux traités que la fortune : Racine en est un exemple. […] Picard, Duval, Étienne, Roger, de La Ville, Casimir de La Vigne, Casimir Bonjour, et de plus jeunes auteurs qui promettent de suivre dignement leurs traces.

76.

Paris était rempli de jeunes gentilshommes accompagnés de quelque garçon de leur terroir destiné à montrer -que l’on avait des vassaux en province. […] Et puis cela donnait bon air au jeune marquis ou vicomte de bâtonner Scapin ou Gros-René dans la rue ; mais quelles jolies revanches Scapin et Gros-René savaient prendre, surtout lorsque Scapin faisait le loup-garou, pour faire rompre le col à son jeune maître Léandre ! […] — « la déhanchée fait la jeune princesse », par conséquent Antigone. […] Molière profita de l’impatience de son jeune ami. […] En voici une preuve bien frappante : l’actrice qui est chargée d’un rôle d’homme n’hésite pas, fût-elle jeune, à orner (?)

77. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Aussi, son théâtre est-il toujours jeune, toujours vrai. […] C’est, par exemple, Lazare arrivant avec son faucon sur le poing et son page qui mène ses chiens après lui; Nabuchodonosor commandant à Holopherne de marcher avec son maréchal et le grand-maître de l’artillerie ; la Magdeleine à sa toilette, se mirant dans une glace de Venise, tandis qu’un jeune seigneur de la cour d’Hérode lui chante quelque ballade nouvelle. […] Le livret ne manquait pas d’indiquer ces changements de personnes dans le même rôle, « Ci fine la jeune Sara, Ci fine le petit Samuel, Fin du petit Salomon, cy fine Jésus enfant, cy commence la grande Marie. »On remontait même jusqu’à la naissance des personnages. […] Je ne voudrais pas, Messieurs, me jeter dans des considérations historiques, qui ne sont pas de mon domaine, et où vous avez d’ailleurs pour guider, bien plus compétent et bien plus sûr, le jeune et très distingué professeur4 qui m’a précédé dans cette chaire; toutefois il importait de marquer le point précis où liait et commence à se développer chez nous le spectacle dramatique. […] Testament, le petit Isaac, revenant de jouer avec les jeunes garçons du voisinage « à la fossette et à pique-rome, » apprend de son père que Dieu commande qu’il soit sacrifié : l’enfant se soumet, non sans regret de la vie, aux ordres du Seigneur : Mais veuillez moi les yeux cacher Afin que le glaive ne voie, Quand de moi vaudrez approcher : Peut-être que je fouiroie.

78. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

On assure pourtant que l’Odéon est une école d’application de l’art dramatique : avec celle de Racine, quelle meilleure discipline pour de jeunes acteurs que celle de Marivaux ? […] A transcrire cette liste, je me souviens de la rencontre que je fis, il y a quelques années, d’un jeune auteur. […] Amaury, un jeune premier qui atteint déjà la seconde jeunesse.je ne vois guère à citer que M. […] Perrin, de ne pas exercer assez leur jeune troupe.

79. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Histoire du clavecin de l’organiste Raisin ; Molière se charge du jeune Baron qui l’accompagnait. […] Aîné de dix enfants, le jeune Poquelin fut dès son bas âge destiné au métier des siens. […] Quant à l’étude du droit, il est à peu près constant que le jeune Poquelin s’y est livré. […] Le jeune poète se mit à l’ouvrage. […] Mademoiselle Molière frappant ce jeune acteur, et celui-ci la fuyant !

80. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Son crime, qui ne part que d’un esprit encore jeune, ne demandant pas qu’elle en fasse une si grande. […] On sait que le bruit des heureuses dispositions du jeune Baron, âgé alors d’environ onze ans, avait déterminé Molière à demander au roi un ordre pour faire passer cet enfant de la troupe de la Raisin dans la sienne. […] Coridon, jeune berger, M.  […] « [*]Le jeune Pocquelin fit au collège les progrès qu’on devait attendre de son empressement à y entrer. […] Le compliment de ce jeune comédien qui avait profité de son habillement pour parler à ces mutins calma leur fureur ; Molière leur parla aussi très vivement de l’ordre du roi, de sorte que réfléchissant sur la faute qu’ils venaient de faire, ils se retirèrent.

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Pieces intriguées par plusieurs Personnages. » pp. 169-175

Le beau jeune Seigneur ! […] Le beau jeune Seigneur !

82. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. M. BARTHE. » pp. 413-419

La lettre finissoit ainsi : « Conservez-vous pour Lucile. » Un jeune Acteur, nommé Desforges, & présentement en province, a long-temps lu dans les sociétés de Paris une piece47 bien ressemblante aux Fausses Infidélités. […] oui, me répondit-il bien vîte, en cessant de se deshabiller ; quand j’étois jeune, j’en avois toujours dans ma chambre cinq à six ; je les élevois, je leur jettois des pelotes, je me couchois sur le parquet pour jouer avec eux, & je leur disois : A toi, à moi.

83. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

Le roi était tout-puissant sur la nation par sa gloire, par le noble usage qu’il faisait de sa gloire même : Molière était tout-puissant près du roi par le plaisir qu’il donnait à la cour, par la louange, par le concert de louanges que Racine et Boileau, ses jeunes amis, guidés par ses conseils et son exemple, prodiguaient à l’envi au monarque. […] Racine était courtisan quand Titus, se séparant de Bérénice, retraçait à Louis XIV le courage qu’il avait montré, l’empire qu’il avait eu sur lui-même, en éloignant Marie Mancini, dont il était fort amoureux et qu’il avait en la fantaisie l’épouser ; mais par cet acte de courtisan, il remplissait habilement un devoir de citoyen, et concourait avec Bossuet à dégager le jeune prince des chaînes de madame de Montespan, et à l’armer de sa propre vertu contre une passion désordonnée.

84. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Des aparté. » pp. 446-462

Une vieille tante ne veut pas consentir que sa niece se marie, & veut elle-même épouser Oronte, amant de la jeune personne, ou Léandre ami d’Oronte. […] Dans une ville étoit une jeune actrice assez jolie. […] Tous les deux, quoique jeunes, étoient réduits à dire, ah !

85. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

Démiphon, jeune marchand de Lemnos, vient à Sicyone pour les affaires de son commerce. […] Il s’enivre, trouve par hasard dans la rue, pendant la nuit, une jeune Sicyonienne nommée Phanostrate, la viole, part pour son pays, s’y marie, & devient pere d’une fille. La jeune Phanostrate n’a pas été violée impunément ; elle devient enceinte, accouche d’une fille, met dans son secret un esclave nommé Lampadisque, qui va exposer l’enfant nouveau né avec des joujous dans un panier.

86. (1739) Vie de Molière

Le jeune Poquelin fit au collège les progrès qu’on devait attendre de son empressement à y entrer. […] L’Huillier, homme de fortune, prenait un soin singulier de l’éducation du jeune Chapelle, son fils naturel ; et pour lui donner de l’émulation, il faisait étudier avec lui le jeune Bernier, dont les parents étaient mal à leur aise. […] Il encourageait souvent par des présents considérables de jeunes auteurs qui marquaient du talent : c’est peut-être à Molière que la France doit Racine. Il engagea le jeune Racine, qui sortait de Port-Royal, à travailler pour le théâtre dès l’âge de dix-neuf ans. Il lui fit composer la tragédie de Théagène et de Chariclée ; et quoique cette pièce fût trop faible pour être jouée, il fit présent au jeune auteur de cent louis, et lui donna le plan des Frères ennemis.

87. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

J’ai long-temps recherché la raison de cette inconséquence, & je l’ai enfin trouvée dans le cœur de mes jeunes confreres. […] A ce mot de province, les femmes me toiserent, pour examiner, à mon air, si je l’avois quittée depuis long-temps ; on me pria de raconter mon histoire, afin de voir, disoit-on, si elle prêtoit réellement au comique, & je le fis à-peu-près en ces termes : « Une demoiselle, jeune, riche, belle, & coquette sur-tout, comme on le verra dans la suite, écoutoit assez favorablement les vœux de plusieurs soupirants ; Damon, Clitandre & Sainval l’aimoient publiquement. […] Ils étoient jeunes, François, indiscrets par conséquent : Damon avoua qu’il venoit d’un rendez-vous amoureux : Clitandre lui rendit confidence pour confidence ; &, de confidence en confidence, ils passerent à l’éloge de leur maîtresse.

88. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

Notre jeune maître Antiphon ne fit rien de mal les premiers jours. […] Notre jeune amoureux n’avoit donc d’autre consolation que de repaître ses yeux, de suivre sa maîtresse, & de l’accompagner quand elle alloit chez ses maîtres de musique, & de la ramener chez elle. […] Quelque temps après, Léandre fit rencontre d’une jeune Egyptienne, dont il devint amoureux. . . . . . . . . . . . . . . .

89. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

Je présente aux jeunes Auteurs le plus excellent modele qui ait existé, Moliere. […] Jugez combien il perd dans le fond de mon ame, Par la comparaison que je fais de sa flamme Avec le feu constant, tendre & respectueux D’un amant jeune & sage, aimable & vertueux ! […] Est-ce ainsi que s’expriment deux amants jeunes, passionnés, que l’amour réunit après une longue absence, & qui ont tout à craindre ?

90. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82

Ce qui ajoute à l’immoralité du spectacle, c’est le caractère méprisable donné aux vieillards235, qui fait excuser d’autant plus volontiers les joyeuses manœuvres des deux jeunes escrocs. […] Les jeunes amours qu’il sert sont si gracieuses ! […] C’est encore lui que joue Brécourt dons l’Impromptu de Versailles (sc.I, III) > et lui que fait Ergaste dans les Fâcheux : on le retrouve, plus jeune, dans le Cléonte du Bourgeois gentilhomme (act.

91. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Le jeune Pocquelin ne put tenir contre l’envie qu’il avoit de declarer ses sentimens à son pere : il lui avoua franchement qu’il ne pouvoit s’accommoder de sa profession ; mais qu’il lui feroit un plaisir sensible de le faire étudier. […] Le jeune Pocquelin étoit né avec de si heureuses dispositions pour les études, qu’en cinq années de tems il fit non seulement ses Humanitez, mais encore sa Philosophie. […] Quand le jeune Pocquelin eut achevé ses études, il fut obligé, à cause de l’âge avancé & du peu de santé de son pere, d’exercer sa Charge de Tapissier Valet-de-Chambre pendant quelque tems, & même il fit le voyage de Narbonne à la suite de Louis XIII.

92. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Il eut pour condisciples et amis Chapelle, Bernier, Hesnault, le jeune prince de Conti, qui fut son premier protecteur, et Cyrano de Bergerac. […] Mais, quoique jeune, il était déjà moins attentif aux choses du dehors, souvent trompeuses, qu’à celles qui se pouvaient passer au fond des cœurs. […] Toutes les jeunes âmes étaient emportées par le succès du Cid. […] » Il donna au jeune Racine, dont il joua les essais sur son théâtre, autant que Louis XIV et Colbert. […] Il fallait m’y faire aller pendant que j’étais jeune.

93. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Les belles lettres avoient orné l’esprit du jeune Pocquelin ; les préceptes du philosophe lui apprirent à raisonner. […] La confidence réitérée que fait Horace au jaloux Arnolphe, toujours la duppe, malgré ses précautions, « D’une jeune innocente, & d’un jeune éventé, le caractére inimitable d’Agnès, le jeu des personnages subalternes, tous formés pour elle, le passage promt & naturel de surprise en surprise, sont autant de coups de maître. […] On sçait que le bruit des heureuses dispositions du jeune Baron, alors âgé d’environ onze ans, avoit déterminé Moliere à demander au Roi un ordre pour faire passer cet enfant, de la troupe de la Raisin,70 dans la sienne. […] Il avoit du Croisy en vûë, lorsqu’il composa le rôle de Tartuffe ; comme, dans la suite, profitant de la taille & des graces de Baron encore jeune, il lui destina le rôle de l’Amour dans Psiché. […] La Raisin, veuve d’un organiste de Troyes, avoit formé une troupe de jeunes enfans, sous le nom de troupe Dauphine ; elle pria Moliere, en 1664, de lui prêter son théatre pour trois représentations : Moliere, informé du succès qu’avoit eu le jeune Baron les deux premiers jours, résolut, quoique malade, de se faire porter au palais royal à la troisiéme représentation, & obtint le lendemain un ordre du Roi, pour faire entrer Baron dans sa troupe.

94. (1692) Œuvres diverses [extraits] pp. 14-260

Ne faites point parler vos Acteurs au hasard, Un Vieillard en jeune Homme, un jeune Homme en Vieillard Étudiez la Cour, et connaissez la Ville, L’une et l’autre est toujours en modèles fertile.

95. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Dave, alarmé par les menaces de Simon, délibere s’il servira son jeune patron, ou s’il l’abandonnera : il annonce que l’Andrienne, femme ou maîtresse de Pamphile, est prête d’accoucher, qu’on veut élever l’enfant ; il sort pour avertir Pamphile de ce qui se passe. […] Dave cherche par-tout son jeune patron pour le rassurer sur le mariage qu’il redoute : il le trouve enfin, il est charmé de le voir avec Charinus. […] Dave assure que son jeune maître n’y pensera plus au bout de deux ou trois jours. […] Que se forge une jeune cervelle. […] Dave, désespéré d’avoir fait le malheur de son jeune patron, ne sait où donner de la tête : il voudroit se noyer, encore craindroit-il qu’un démon ne le retînt en l’air pour conserver sa vie.

96. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Ainsi vient de s’élever sur le pont du petit village de Mausé2, le buste de René Caillié, ce jeune paysan qui, sans autre lumière que son génie, sans autre appui que son héroïque volonté, après des fatigues inouïes, résolut la grande question géographique du siècle, par la découverte de Tembouctou3. […] Alors à quatorze ans il vient demander place Sur les bancs du collège ; il étonne, il dépasse Tous ses jeunes rivaux. […] Deux siècles ont passé ; ses œuvres immortelles Semblent, après ce temps, plus jeunes et plus belles ; Dans l’art qu’il a créé toujours original, Chez aucun peuple encor il n’a trouvé d’égal ; Par ses rivaux vaincus sa gloire est confirmée : Chacun de leurs efforts accroît sa renommée ; Tout a changé, les lois, les usages, le goût ; Il peignit la nature et survécut à tout ! […] Un témoin raconte que le matin même du jour où Molière expira presque sous les yeux du public, madame Molière et le jeune Baron firent tous leurs efforts, en voyant son état de faiblesse pour l’empêcher de monter sur la scène, mais tout fut inutile : un homme, leur dit-il, souffre beaucoup avant de mourir. […] Armande Béjart, jeune sœur d’Armande Béjart et actrice comme elle de la troupe de Molière.

97. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Le voyage de madame de Maintenon se faisait à petites journées, et se prolongeait encore par des séjours dans tous les lieux où le jeune prince se plaisait ; et aussi dans le Poitou, pays natal des d’Aubigné, ou elle prenait plaisir à visiter sa famille. […] Madame de Maintenon n’est revenue de Barèges, avec le jeune prince, que dans le mois de novembre. […] Elle est d’une femme souffrante qui, bien qu’exempte de jalousie, ne peut supporter l’aspect d’une liaison désordonnée et si opposée à tous les avantages qu’elle espérait de sa raison, de sa vertu, et de ses soins pour le jeune prince dont elle était chargée.

98. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

Messer Ipocrito, qui entend la charité à sa façon, sert les amours d’Annetta, une des filles de Liseo, et du jeune Zephiro. […] Poussée par cet amour qui enflamme le courage des lions, et non par celui qui habite d’ordinaire au cœur des jeunes vierges… Enfin, par charité, j’ai dû en prendre compassion.

99. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Les Belles-Lettres avaient orné l’esprit du jeune Poquelin ; les préceptes du Philosophe lui apprirent à raisonner. […] Ninum 32, répondit le jeune Marquis. […] Les Belles-Lettres avaient orné l’esprit du jeune Poquelin ; les préceptes du Philosophe lui apprirent à raisonner. […] Les progrès qu’il lui fit faire la décidèrent à le placer auprès du jeune roi, de 1652 à 1660. […] Spécialisé dans les rôles de jeune premier, il est surtout connu comme auteur du célèbre « registre », [...].

100. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Cette jeune fille était plus jeune que lui de vingt-deux ans. […] De plus, c’était pour Molière aller contre son inspiration habituelle, contre sa pensée ordinaire qui est qu’à jeune femme il faut jeune mari, qui est toujours, sauf ici, pour les mariages jeunes. […] Jamais l’imagination bouffonne n’avait été plus jeune, plus verte ni plus jaillissante. […] Il a été un peu féministe ; il a soutenu les droits de la jeune fille et de la jeune femme. […] Il semble que sa mère est morte jeune ; elle a été élevée par Harpagon qui ne peut songer qu’à son argent.

101. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [27, p. 53] »

[27179, p. 53] On voit aujourd’hui des auteurs qui, parce qu’ils sont jeunes, voudraient nous faire croire que Molière a vieilli.

102. (1900) Molière pp. -283

Le public suivait avec un vif plaisir et un réel intérêt ces jeunes savants dont la parole était si sûre, si élégante et parfois si indépendante. […] Il y avait, quand nous étions jeune, à la Sorbonne, un professeur de beaucoup d’esprit, M.  […] Ainsi, la comédie, sans cesse renouvelée, s’est maintenue jusqu’à nous, jeune et souriante. […] ASPASIE Et vous, Alcibiade, un jeune écervelé. […] C’est-à-dire les jeunes femmes et les jeunes filles de son théâtre.

103. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [2, p. 34-35] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 326-327 On prétend que le Prince de Conti* voulut prendre le jeune Molière pour son secrétaire, et qu’heureusement pour la gloire du théâtre français, Molière eut le courage de préférer son talent à un poste honorable.

104. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

Bazile, Roi de Pologne, apprend à Ulric son confident, que cette tour renferme Sigismond son fils unique, qu’il y fait garder depuis son enfance, pour prévenir les malheurs que le destin a prédits, si jamais ce jeune Prince, d’un naturel farouche, regnoit sur ses peuples. […] Cependant le jeune Prince Don Sanche, qui se croyoit fils d’un pêcheur, dès qu’il eut atteint seize ans, se dérobe de ses parents, & se jette dans les armées du Roi de Castille, qui avoit de grandes guerres contre les Maures ; & de peur d’être connu pour ce qu’il pensoit être, il quitta le nom de Sanche qu’on lui avoit donné, & prit celui de Carlos. […] Isabelle, sa sœur & son héritiere, & de la jeune Princesse d’Aragon D.

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