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17. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Cette année commença par une révolution dans le service de la maison de la reine. […] être obligée de recevoir comme princes de la maison royale les fruits des infidélités du roi ! […] Il paraît résulter de ces lettres, que les enfants habitaient encore la maison de Paris ; que, cependant, l’aîné, âgé de quatre ans, qui amusait déjà ses parents, était fréquemment amené à Saint-Germain ou à Versailles, par madame Scarron ; qu’ainsi le roi avait habituellement occasion de la voir, et n’avait plus besoin, pour s’en donner le plaisir, d’aller en cachette à Paris, Madame Scarron avait donc une raison de moins de tenir sa maison de Paris fermée ; ce qui faisait qu’on la voyait un peu. […] C’est dans le même temps encore que madame de Montespan, d’accord avec madame de Richelieu, cherche à l’éloigner de la maison du roi en la mariant à un vieux duc, assez malhonnête homme et fort gueux 102. […] Elles firent suspendre la signature du contrat de vente jusqu’au 27 décembre ; mais en attendant madame Scarron s’était mise en possession de la maison et elle y faisait faire des réparations urgentes.

18. (1844) La fontaine Molière (La Revue indépendante) pp. 250-258

Il était situé juste en face de la maison où mourut Molière, et à proximité du Théâtre-Français. […] Les façades latérales du monument, qui regardent la rue Richelieu et la rue Traversière, et dont les lignes se raccordent avec celles de la façade principale, sont en tout semblables à des maisons ordinaires. […] Pourquoi dissimuler, sous les dehors d’une petite maison particulière, la construction du réservoir ? […] En résumé, c’est une maison en tout semblable aux maisons environnantes, sinon que sur sa troisième façade, qui se trouve à l’angle des deux rues, on a appliqué une décoration dédiée à Molière. […] D’ailleurs si, comme il en est question, la ville de Paris vient à acheter plus tard la maison qui est derrière l’édifice, si elle se décide à l’abattre pour dégager la fontaine, comme cela devrait être, il faudra donc faire disparaître les deux côtés du monument parce qu’alors ils ne se relieront plus à rien ; il y avait pourtant un moyen de parer à cette éventualité, et d’éviter l’irrégularité si déplaisante de ces lignes, de ces angles différents.

19. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

C’est ainsi que, de nos jours, quand le retour de l’ancienne maison de France imposa l’obligation de renier, de détester tout le passé, quand ce n’était pas assez de le mettre en oubli, qu’il fallait en avoir horreur, les romans de Walter Scott, où étaient peintes des mœurs inconnues, acquirent en France une vogue inouïe et contribuèrent au grand changement qui s’opéra alors dans les idées et dans la littérature. […] Le marquis d’Urfé, né à Marseille, était un homme de qualité, d’origine allemande, dont la famille habitait le Forez : il était allié de la maison de Savoie, et vivait à la cour de Turin où il était bien venu. […] Les dernières amours de Henri IV, à cinquante-six ans, sa malheureuse passion pour Charlotte de Montmorency, qu’il avait mariée au prince de Condé, les jalousies de Marie de Médicis, les intrigues de sa cour contre les maîtresses du roi, le souvenir d’une guerre qu’on avait vue prête à s’allumer contre la maison d’Autriche pour ravoir la princesse de Condé, que son mari avait conduite à Bruxelles, dans la vue de la soustraire aux poursuites du roi, tout cela avait inspiré à toutes les âmes délicates un profond dégoût pour cette scandaleuse dissolution, dont la cour et la capitale offraient le spectacle, et les avait disposées à favorablement accueillir la continuation de L’Astrée. […] C’est là ce que nous avons vu en France quand la maison de Bourbon est rentrée en France.

20. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Valerio, masqué, sort de la maison de Pantalon avec Aurelia ; il lui dit que son carrosse est tout prêt, sur la lisière du bois voisin, Ottavio les surprend, met l’épée à la main, s’écrie qu’il est blessé. […] Diamantine n’est pas trop de cet avis ; aussi son mari craint-il qu’elle ne rentre quand il sera sorti, et, pour être sûr de son fait, il l’oblige à laisser la double clef de la maison qu’elle a dans sa poche. […] Il s’empare d’une des clefs de la maison qui sont sur la table, met à la place celle de sa chambre, et sort pour un instant. […] Mais si nous trouvons un bon marchand, n’eût-il pour toutes armes qu’un couteau sans pointe, conduisez-le en prison sans miséricorde. » Dans une autre comédie, il y a une scène où il veut vendre sa maison. […] Arlequin, qui est le valet de la maison, lui donne un fauteuil ; après quoi, il va quérir plusieurs instruments de chirurgie.

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184

Elle entend frapper à la cloison qui sépare la maison de son amant & la sienne. […] Elle entend du bruit, se retire dans sa chambre, & cede la scene à Mogicon, qui, comme domestique de Don Juan, est resté dans la maison. […] Non, Monsieur, il étoit admirable ; il étouffoit les gens dans la maison. […] Bernard a besoin d’un jardinier, & qu’il veut faire peindre les plafonds de sa maison. […] Velà déja la troisieme fois qu’alle me fait déserter la maison.

22. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XII » pp. 100-108

Dans les intérêts du gouvernement étaient les femmes de la maison de la reine, et les sept nièces du cardinal, qu’il avait fait venir d’Italie en 1647 : cinq du nom de Mancini ; deux du nom de Martinozzi. […] L’esprit de révolte était héréditaire dans la maison de Condé. […] La maison de la comtesse de Soissons, devenue bientôt célèbre par ses intrigues galantes, réunit les autres nièces du cardinal et fut ouverte à tous les grands. […] La reine-mère trouvait bon que le jeune roi fréquentât la maison de la comtesse de Soissons, sachant bien que Marie Mancini, la plus jeune des trois sœurs, attirait son attention, mais persuadée qu’il n’aurait jamais la pensée d’épouser cette étrangère, et que sa société serait pour lui un amusement sans autre conséquence possible que le déshonneur d’une bourgeoise italienne.

23. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Il les raya et mit 2 000 écus. » Il est évident que ce certain homme c’était le roi, et que celle des amies de madame Scarron, chez qui se trouvait ce certain homme, c’était madame de Montespan ; et que les absences que le certain homme souffrait impatiemment, celaient celles de madame Scarron quand elle retournait dans la maison de Paris94. […] Madame de Coulanges et deux ou trois amies sont allées voir le dégel (madame Scarron) dans sa grande maison ; on ne voit rien de plus. […] Sous prétexte d’aller voir ses enfants dans la maison de Vaugirard, il allait souvent voir madame Scarron, qui alors le renvoyait désespéré et non rebuté ; comme depuis elle le renvoyait affligé et non désespéré. […] Saint-Simon remarque, à cette occasion, que ces enfants, qui, dit-il, furent tirés du profond non-étre des doubles adultérins, furent enrichis de tous les droits des légitimes dans la société, décorés du surnom de la maison régnante, et de noms de provinces que les princes du sang même ne portaient pas97.

24. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Dans sa satire, il décrit leurs usages, leurs mœurs, leur conversation ; il indique le quartier, les rues, les maisons qu’elles habitent, leur rang, leur qualité. […] Pour soutenir ce système, qui calomnie Molière et la maison Rambouillet tout ensemble, on a besoin de persuader que la pièce a été faite à Paris, pour Paris, et non en province, pour la province. […] La maison de Rambouillet ne pouvait être atteinte de ce ridicule-là. […] Il n’avait pas plus en vue la maison de Rambouillet que d’autres, mais il ne l’avait pas moins ; il ne l’attaquait pas nommément, mais il ne l’exceptait pas de ses attaques. […] Quelle précaution pouvait plus sûrement empêcher l’application de la pièce à la maison de Rambouillet, que la pièce elle-même, et avoir un autre effet que celui de la blesser ?

25. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Il n’est pas jusqu’à l’architecture des maisons qui n’y soit de fantaisie. […] Aussi quelle agitation dans cette maison, désormais divisée en deux camps ! […] Montrer les ravages de la manie du bel esprit dans une honnête maison, voilà la pensée de la pièce. […] Comme Tartufe, il trouble toute la maison ; mais s’il y fait des dupes, il n’y manque pas non plus d’ennemis. […] Arlequin dévaliseur de maisons.

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Sganarelle la voit entrer dans la maison du jeune homme ; mais Isabelle a si bien préparé l’esprit de son tuteur, qu’il la prend, dans l’obscurité, pour Léonor. […] En s’en allant il passa devant la maison de la Belle, qui s’étoit mise à sa fenêtre, & qui témoigna tant de joie & tant de passion en le voyant, qu’il demeura convaincu de la vérité de sa conjecture. […] Réprimande très vive du Docteur à Léandre, qui avoue avoir eu la témérité de regarder plusieurs femmes, prie humblement son Précepteur de lui montrer la maison de celle qui s’en est offensée, & vole vers Isabelle qui est à sa fenêtre. […] Non, la sagesse même N’en viendroit pas à bout, perdroit sens & raison A vouloir corriger une telle maison. […] une femme sans bien, une chanteuse chez lui, une maison de dépense & de bruit, un jeune homme perdu de luxe, un vieillard qui radote !

27. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120

Ce qui surtout est admirable en elle, c’est, à tant de vertu, de joindre tant d’indulgence, de rester si bonne et si calme au milieu des tempêtes d’une maison bouleversée par les entreprises d’un si audacieux hypocrite. […] Quelque embrouillées que soient les affaires de la maison, Elmire songe à tout, à son honneur à elle, au bien de son mari, à la réputation des siens, à la paix du ménage, à l’avenir et au bonheur des enfants. […] Elle a sauvé la maison, et n’est pour cela ni plus fière ni plus sévère envers le mari qui l’a ruinée. […] Et quand la maison, par l’erreur ou la faiblesse des chefs, s’en ira comme un navire sans pilote, ce sera elle, s’il le faut, qui prendra en main le gouvernail, et, par l’autorité du dévouement et du bon sens, sauvera la famille, comme fait Martine 379. […] De même, dans le Tartuffe, il est fâcheux de mettre tant de bon sens et de vertu dans une égrillarde comme Dorine : elle a trop de finesse, de délicatesse, d’autorité dans la maison, pour être en même temps une fille suivante un peu trop forte en gueule et capable de la gaillardise de toute la peau 412.

28. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Il trouve la porte ouverte ; il s’introduit dans la maison, & charge son valet Brighella de faire sentinelle. […] Célio accable Tiennette de reproches sans lui donner le temps de s’excuser, rentre dans la maison, & la laisse à la porte. […] Il a peine à croire ce que Tiennette lui dit : il frappe à la porte de sa maison. Célio paroît à la fenêtre, dit que la maison lui appartient, & que personne n’entrera. […] La Maison des Pimentels vaut bien celle des Stunigas.

29. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Cette maison s’appelait la maison ou le pavillon des Singes. […] En 1631, Jean Poquelin succéda à la charge de tapissier valet de chambre du roi, qui était déjà dans la maison. […] C’était une des plus grandes maisons d’éducation de Paris ; les Jésuites la dirigeaient ; il y avait trois cents maîtres, et quatre cents écoliers internes parmi lesquels les enfants des plus grandes maisons du royaume. […] De Surlis, en la maison de lad. veuve Béjart devant déclarée. […] Poquelin avait quitté, à ce que l’on voit, la maison paternelle.

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Je sais que, graces aux soins de nos décorateurs, on voit, dès que la toile se leve, si la scene est dans les rues d’une ville ou à la campagne, même dans l’appartement d’une maison bourgeoise ou noble, pauvre ou opulente. Mais les pieces sont plus souvent lues que représentées ; le lecteur ne voit pas la décoration : d’ailleurs il faut que l’Auteur m’apprenne positivement chez qui ou devant la maison de qui je suis. […] Il est vrai qu’aux représentations je vois Marinette sortir d’une maison ; je puis aisément supposer que Lucile y loge, que par conséquent la scene est dans la rue, devant la maison de Lucile : mais à la simple lecture, n’étant pas aidé par la décoration, je ne saurois deviner tout cela. […] Supposons deux amants qui aient été ensemble chez deux femmes logées dans la même maison ; s’ils ne se sont pas quittés, ils savent également tout ce qui s’est passé dans leur commune entrevue ; ils ont des raisons pour ne pas en raconter les particularités à un tiers. […] J’ai enfin remarqué qu’à la fin de la deuxieme scene du premier acte, Géta appelle à grands cris quelqu’un pour faire remettre son argent à Dorcion, servante de la maison.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Dupuis, est dans la maison : on va l’avertir. […] Dupuis est fâché de voir la paix loin de sa maison. […] Richard s’est vu contraint à fuir la maison paternelle. […] Fort bien : si c’est là Londres, qu’on me laisse ma chaumiere : ma maison n’est point une grande maison ; mais telle qu’elle est, elle m’appartient, & je puis en montrer le contrat. […] (Le Théâtre représente l’intérieur de la maison du Meûnier.)

32. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

En 1779, une maison de la rue de la Tonnellerie fut ornée du buste de Molière. Une inscription indiquait que Molière était né dans cette maison en 1620. […] Regnier, s’avisa de remarquer dans une lettre adressée à M. de Rambuteau, préfet de Paris, que la fontaine, dont on venait de décider l’érection, se trouvait placée à la proximité du théâtre français et précisément en face de la maison où Molière avait rendu le dernier soupir. […] Si la maison où mourut Molière ne s’était trouvée en face du carrefour où la Ville voulait reconstruire une fontaine, et si un acteur de la comédie française n’avait fait cette remarque, Molière serait encore aujourd’hui sans monument. […] Après la représentation, se trouvant fort mal, il rentra dans sa maison, rue de Richelieu (qui porte aujourd’hui le n. 34).

33.

Victorien Sardou, un voyage dans Paris à la recherche d’une maison habitée par Molière. […] C’est au quai Saint-Paul, dans une maison de la rue des Barrés qui, avant peu, doit disparaître. […] En quelle maison du coin de la rue des Jardins, chez un mercier, habita Molière ? […] Sardou nous montrait aux deux angles de la vieille rue, à gauche, une maison à trois étages, à droite, une maison à cinq étages portant cette enseigne : À la Croix d’Or ; l’une et l’autre étaient occupées d’ailleurs par un débit de vins. […] Il a l’esprit de la maison.

34. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Nous avons vu qu’en 1631, la peste régna à Paris ; que madame de Rambouillet y perdit son second fils, le vidame du Mans, âgé de 7 ans, et qu’elle et sa fille Julie, alors âgée de 24 ans, ne quittèrent le malade que quand la mort lui eut fermé les yeux, bien que tous les amis de la maison s’en fussent éloignés. […] La nomenclature que nous venons de parcourir, suffirait pour repousser les atteintes du ridicule que nos éditeurs modernes s’efforcent de jeter sur cette maison de Rambouillet. C’est le sort de toutes les maisons ouvertes par des personnages distingués, de recevoir parmi les gens de mérite, des esprits subalternes, mais obséquieux.

35. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Des aparté. » pp. 446-462

Il veut entrer chez lui : mais comme son fils y est en partie de débauche avec des musiciennes & des libertins, l’esclave Tranion persuade au pere de ne pas entrer dans sa maison : les esprits, lui dit-il, & les revenants s’en sont emparés, & lutinent tout le monde. Theuropide donne dans le panneau, lorsque nos libertins font grand tapage dans la maison, & obligent Tranion à dire dans un aparté ce qui suit : Je suis perdu ! […] La Baronne le trouve chez Madame Patin, & en est choquée ; elle veut savoir pourquoi le Chevalier est dans cette maison. […] ignorez-vous que la maison de Madame est le rendez-vous de tout ce qu’il y a d’illustre à Paris ? […] Elle avoit deux amants ; l’un lui fournissoit un bon carrosse, & se chargeoit du détail de sa maison ; l’autre l’instruisoit à marcher sur les planches, à y parler, à avancer, à reculer, à remuer le bras droit, le gauche, à prononcer douze syllabes sur douze tons, à peu près comme une bonne qui fait réciter à un enfant Maître corbeau sur un arbre perché.

36. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Ces messieurs ayant appris que vous vouliez marier mademoiselle votre fille, donner une charge considérable à monsieur votre fils, et acheter deux grandes maisons dans la Place Royale… PERSILLET. […] Mais dans le ménage il faut avoir de certaines complaisances ; et cent mille écus plus ou moins à une maison ne valent pas la peine de faire piailler une femme. […] Mettez que c’est pour marier ma fille, donner une charge à mon fils, acheter deux maisons dans la Place Royale, et le surplus pour l’acquisition du duché de Heurtebise. […] Les maris n’ont d’autre soin que de faire payer les revenus et réparer les maisons. […] Et puis, sur les quatre ou cinq heures après minuit, les femmes se viennent coucher dans un appartement séparé de celui du mari, en telle sorte qu’un pauvre diable d’homme est quelquefois six semaines sans rencontrer sa femme dans sa maison ; et vous le voyez courir les rues à pied, pendant que madame se sert du carrosse pour ses plaisirs.

37. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Entre les sociétés que j’ai citées comme formées de la composition de l’ancienne maison Rambouillet, je n’ai eu garde de citer ni l’hôtel de Nevers, ni l’hôtel de Bouillon, ni l’hôtel de Soissons, qui formèrent une coterie à part, incompatible avec les précieuses, encore plus avec la bonne compagnie, une coterie trop diffamée pour la cour même, et qui appartenait à la classe des sociétés dissolues de la capitale. […] Les souvenirs politiques, les habitudes morales, les relations sociales étaient tout opposées entre ces Mazarins et tout ce qui avait eu quelque rapport avec la maison de Rambouillet, dont il n’existait plus personne, lorsque les sociétés de Nevers et de ses parentes étaient florissantes. […] Le duc de Nevers avait accueilli dans sa maison la femme d’un officier du prince de Condé, qui, durant la Fronde, l’avait trahi pour se dévouer au cardinal. […] Racine ne peut donc avoir eu à se plaindre des intrigues de cette maison, Boileau son ami à l’en venger. […] Et cependant seize années après elle en avait encore des souvenirs déplaisants, en voyant jouer Esther (1689), à Saint-Cyr, par les jeunes élèves de cette maison.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. » pp. 397-410

Dandin, alarmé, sort pour voir si sa femme auroit eu réellement la malice de se tuer : il ne trouve personne, veut rentrer ; mais Angélique & Claudine, sa suivante, se sont glissées adroitement dans la maison, se mettent à la fenêtre, accablent le malheureux Dandin d’injures, le font passer pour un ivrogne, un coureur de nuit, un libertin, dans l’esprit de M. […] Son mari la laissa essouffler pendant quelque temps, & lui dit enfin : C’est temps perdu ; tu ne saurois entrer : retourne d’où tu viens : tu ne mettras jamais le pied dans ma maison, que je ne t’aie fait la honte que tu mérites, en présence de tes parents & de mes voisins. […] Le puits cependant pouvant se trouver très naturellement devant la maison d’un paysan, m’a toujours paru aussi commode pour faire aller la machine comique, & sur-tout beaucoup plus propre à l’illusion. […] La vertu est héréditaire dans notre maison, & il y a assurément ici du plus ou du moins. […] Ces petites gens venus du village, & faits comme des ramonneurs de cheminée, n’ont pas plutôt gagné trois sols, qu’ils veulent s’allier aux plus illustres maisons ; ils font ensuite faire des armes, & ne font que parler de leurs ancêtres, comme s’ils étoient d’une grande antiquité !

39. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Enfin, et c’était là le point le plus sensible, cet état de domesticité qu’elle accepterait dans la maison de madame de Montespan, la placerait au-dessous des regards du roi, de ces regards qu’elle avait trouvés si doux, et qu’elle se sentait autorisée à rappeler sur elle, par l’aveu secret de ce prince pour l’éducation de ses enfants naturels. […] Un directeur était un parasite, « jaloux d’obtenir le secret des familles, aimant à trouver les portes ouvertes dans les maisons des grands, à manger souvent à de bonnes tables, à se promener en carrosse dans une grande ville, et à faire de délicieuses retraites à la campagne, à voir plusieurs personnes de nom et de distinction s’intéresser à sa vie, à sa santé, et à ménager pour les autres et pour lui-même tous les intérêts humains…, couvrant tous les intérêts du soucieux et irrépréhensible prétexte du soin des âmes ». […] Le 11e entretien de madame de Maintenon nous apprend que pour cacher l’existence des premiers enfants qui lui furent confiés, on les plaça avec leur nourrice, chacun séparément, dans une petite maison hors de Paris ; elle n’allait les y voir qu’à la dérobée ; elle profitait de tous les moments dont elle pouvait disposer pour se montrer dans sa société, afin que la curiosité ne cherchât pas l’emploi du temps qu’elle aurait dérobé à ses amis. Elle nous apprend qu’elle travailla à meubler elle-même au moins une de ces petites maisons. « Je montais à l’échelle pour faire l’ouvrage des tapissiers, parce qu’il ne fallait pas qu’ils entrassent. […] J’allais souvent de l’une à l’autre, à pied, déguisée, portant sous mon bras du linge, de la viande, et je passais quelquefois les nuits chez un de ces enfants malades dans une petite maison hors de Paris.

40. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Elle était venue au monde dans la propre maison de M.  […] — Notre comédien rentre dans sa maison à la faveur d’un déguisement. […] il restera dans sa maison. […] Sa maison était ouverte, et sans condition, aux gloires condamnées ! […] Or, dans cette maison si pauvre, il n’y avait ni pain, ni feu.

41. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

avec Madeleine Béjart, les servantes maîtresses, les fortes en gueule qui ont aujourd’hui quitté la famille pour tenir maison chez elles ? […] Étant commandés pour aller aux États, ils me menèrent avec eux à Pézenas, où je ne saurais dire combien de grâces je reçus ensuite de toute la maison. […] Molière la prenait, l’abandonnait, la reprenait : elle avait toujours le même cœur ; il aurait pu l’appeler le chien de la maison. […] On voit que le pâtissier lui-même prenait un air de bonne maison. […] Rien n’était médiocre dans la maison de Molière, car il avait donné du cachet même à ceux qui n’avaient pas le moindre génie dramatique.

42. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Pieces intriguées par plusieurs Personnages. » pp. 169-175

Argentine n’est pas trop de cet avis, aussi son mari craint-il qu’elle ne rentre quand il sera sorti ; & pour être sûr de son fait, il l’oblige à laisser la double clef de la maison qu’elle a dans sa poche. […] Il s’empare d’une des clefs de la maison d’Arlequin qui sont sur la table, met à la place celle de sa chambre, & sort pour un instant. […] Il est bientôt remplacé par Scapin, qui envoie chercher un Rôtisseur, ordonne un repas magnifique au nom du maître de la maison ; & lorsque Pantalon arrive avec sa compagnie, il lui dit qu’Arlequin & sa femme, obligés d’aller en ville pour une affaire de la derniere conséquence, l’ont chargé de faire les honneurs pour eux.

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Du Choix d’un Sujet. » pp. 25-38

Faisons jaser les femmes-de-chambre, les Chirurgiens, les Médecins, les... toutes les personnes enfin qui, par état, sont à portée de connoître l’intérieur des maisons, & les secrets soigneusement cachés au reste des hommes. […] D’après cet oracle, le bel esprit de la société trace le plan, chacun y met quelque détail ; le précepteur de l’enfant de la maison transcrit ce qu’on appelle une piece, & s’admire : les auteurs la jouent ; vous jugez bien qu’ils la trouvent divine, c’est le mot, & digne de paroître sur le Théâtre François. […] Jean-Baptiste Pocquelin, si fameux sous le nom de Moliere, naquit à Paris en 1620, sous les piliers des halles, dans la troisieme maison en entrant par la rue S. […] Il passa quatorze années dans la maison paternelle, où il ne reçut qu’une éducation conforme à son état ; mais, dévoré du desir d’apprendre, il obtint la permission de faire ses études au College de Clermont, où il remplit cette carriere dans l’espace de cinq ans.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353

Madame Béverley la rassure sur ce dernier article, & regrette peu son ancienne fortune pourvu que le Ciel lui conserve son époux : rien ne lui manque dans sa maison quand elle y voit Béverley ; & son fils, obligé de valoir, en vaudra mieux. Jarvis, ancien domestique de la maison, paroît. […] La scene change & représente la maison de Stukéli : on l’y voit méditant d’engager Béverley à jouer les bijoux de sa femme, & projettant de la séduire en les lui rendant : on le voit encore complotant, avec un frippon nommé Bates, les moyens de voler Béverley au jeu. […] ((La scene est dans une place près de la maison de Béverley.) Béverley frémit en approchant de sa maison, & se peint les plaisirs qu’il y goûtoit jadis.

45. (1884) Tartuffe pp. 2-78

La maison est riche et bien montée. […] Orgon lui offre sa maison. […] Comment à présent vous le figurez-vous dans cette maison où le voilà si triomphalement impatronisé ? […] Enfin, dans cette maison où l’on est si bon, on est gai. […] Quelqu’un pourtant entre dans la maison.

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. » pp. 201-217

Sganarelle pousse le Docteur dans sa maison, & tire la porte pour l’empêcher de sortir. […] Pancrace, au-dedans de sa maison. […] Au lieu de mettre dans les notes de sa piece, Sganarelle est impatienté par le Philosophe, il ferme avec sa main la bouche du Philosophe, il pousse le Philosophe dans sa maison, &c. il a constamment écrit, Sganarelle, impatienté par le Docteur, ferme avec sa main la bouche du Docteur ; il pousse le Docteur dans sa maison, &c.

47. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Pedrolino dit au capitaine qu’il trouvera Vittoria au logis de Pantalon ; il l’introduit dans les salles basses de la maison où l’attend Silvia dépouillée de son costume masculin. […] Isabelle raconte comment elles ont fait dire au capitaine qu’il trouverait Vittoria dans les salles basses de leur maison, où Silvia, au lieu de la comédienne, l’attendait. […] Le capitaine sort de la maison en jurant qu’on l’a trahi. […] Isabelle et Flaminia engagent leurs maris à laisser la comédie et à veiller sur leur maison et sur la conduite de leurs femmes ; et ceux-ci répondent que c’est ce qu’ils feront désormais.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Nos Romanciers remplissent ordinairement un premier volume de la vie du pere & de la mere de leurs héros : les Dramatiques Chinois ont le même défaut ; ils mettent en action, dans un prologue, l’histoire du pere & de la mere de leur premier personnage : tel est celui qui précede Tchao-chi cou ell, ou le petit Orphelin de la Maison de Tchao, piece que M. de Voltaire a rendu fameuse en y puisant le sujet de son Orphelin de la Chine. […] Qui eût pensé que Tou-ngan-cou, poussé par la jalousie qui divise toujours les Mandarins d’armes & les Mandarins de lettres, tromperoit le Roi, & le porteroit à faire mourir toute notre maison, au nombre de trois cents personnes ? […] Parceque votre Maison est criminelle de lese-majesté, on a fait exécuter tous ceux qui la composoient ; il ne reste plus que vous. […] O Ciel, prenez pitié de nous : on a fait massacrer toute notre maison : ces infortunés sont demeurés sans sépulture. […] Le poëte avoue qu’il a déja reçu trente pistoles du même Dorante pour la même cause, & qu’il ne s’est introduit dans la maison que pour cela.

49. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Vous venez de voir cette entrée triomphante d’Horace ; voyons maintenant comment Arnolphe, lui, rentre dans sa maison. […] Aussi longtemps qu’Arnolphe a été pour elle comme un tuteur, le maître de la maison, elle s’est soumise à toutes ses volontés. […] Une femme qui a été jugée sévèrement, mais qui n’en avait pas moins de belles qualités, Mme de Maintenon, en souvenir de sa jeunesse, de ses années difficiles, des attaques qu’elle avait repoussées si dignement, en se réservant sans doute pour la dernière, s’apitoie sur le sort de quelques jeunes filles, nobles encore, mais sans fortune, et dont les parents sont morts au service de l’État ; elle fonde la maison de Saint-Cyr. […] On a déjà fait remarquer, je crois, que Les Femmes savantes et Tartuffe se ressemblaient par un point : la maison d’Orgon est dominée par un scélérat ; la maison de Philaminte est conquise par un sot. […] Est-ce que nous ne pouvons pas nous figurer des femmes instruites et agréables, cultivées et naturelles, qui gouvernent à la fois leur esprit et leur maison ; qui soient, en un mot, dans une situation privilégiée, de qualité supérieure ?

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489

Durval croit tenir des témoins convaincants de l’infidélité de sa femme ; il appelle à grands cris son beau-pere, son ami, toute la maison, leur distribue les lettres : il se trouve enfin qu’elles sont de lui, & qu’une de ses maîtresses les a renvoyées à sa femme. […] Comme il est extrêmement nécessaire qu’Arlequin ne fasse pas une méprise, on lui donne une lettre à chaque main, & on lui dit : celle qui est du côté de la maison de Rosaura est pour Rosaura ; celle qui est du côté de la maison de Leonora est pour le Leonora. […] Dans l’Etourderie, piece en un acte, en prose, de Fagan, Mondor a vu dans une maison la sœur & l’épouse de Cléonte.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Damis annonce qu’il en viendra à quelque éclat avec lui, parcequ’il ne peut souffrir qu’un cagot de critique usurpe un souverain pouvoir dans la maison. Dorine ajoute qu’on est scandalisé avec raison de voir un inconnu, un gueux, qui n’avoit pas de souliers lorsqu’il vint dans la maison, s’y impatroniser jusqu’au point d’y faire le maître. […] Orgon s’informe, en arrivant de la campagne, de ce qu’on fait dans sa maison. […] Lisimon veut entretenir Lisette, il offre de lui donner un carrosse, des habits, des bijoux brillants, une maison somptueuse, pour avoir le droit d’aller le soir souper chez elle ; Lisette refuse : il la presse si vivement qu’elle est obligée d’appeller au secours.

52. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Il l’enferme dans une maison écartée, sous la garde de deux domestiques qui ne sont guère propres à lui donner de l’esprit. […] Elle est riche, comme son train de maison l’indique. […] Mais Harpagon est veuf ; en effet, qu’aurait fait une femme dans une maison où les chevaux même sont condamnés à l’abstinence ? […] Les femmes peuvent se trouver dans des situations difficiles ; il est bon qu’elles sachent s’en tirer ; la fermeté vis-à-vis du monde leur est aussi nécessaire que la douceur à la maison. […] Elle veillera sur la maison, mettra l’ordre partout et saura commander ce qu’elle sait faire par elle-même.

53. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

C’est ce manteau qui fait que l’hypocrite corrompt mieux tout ce qui l’entoure, et peut ruiner une maison dans ses biens et dans ses âmes. […] En vain de saints moralistes, emportés par le zèle de la maison de Dieu, prétendront qu’il est mauvais de montrer un homme pieux en apparence, qui est un scélérat au fond80 : il est meilleur sans doute de montrer qu’il y a des scélérats qui affublent la robe d’innocence, des loups qui se cachent sous la peau des brebis pour entrer dans la bergerie. […] Voyez-vous cette maison honnête qu’il a désunie81, dont il a aveuglé l’aïeule82, ébloui le père83, fait maudire et chasser le fils84, désolé la fille85, insulté la mère par la déclaration de son lubrique amour86 ? […] Mais quel trait de génie, de nous le présenter amoureux de la maîtresse de son fils, volé par son fils, qu’il a forcé, par l’excès, de son vice, à ne plus voir, dans cette tête sacrée du père, qu’un indigne rival avec qui toute guerre est permise, un ennemi domestique contre qui toute la maison se ligue, depuis l’héritier du nom paternel jusqu’au dernier valet de cuisine ! […] C’est le tableau de l’avarice, non pas chez le pauvre qui enfouit furtivement quelques pièces d’or sous son foyer sans feu107, mais chez le riche bourgeois, dans sa grande maison, où il pourrait vivre avec aise et honneur, entouré d’une heureuse et aimante famille, dont il devient la honte et presque la perte108.

54. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Molière était né au coin de la rue des Vieilles-Étuves et de la rue Saint-Honoré, dans une maison aujourd’hui démolie et connue alors sous le nom de la Maison des Singes. […] Quant à la maison où le grand poète est mort, je crois, avec M.  […] Sa maison des Petits-Piliers était vendue ; il vivait, retiré chez son gendre. […] D’autres prétendent que c’est la maison qui porte aujourd’hui le nº 40. […] Cette maison, qui s’ouvre sur le passage Hulot, est habitée par un marchand de vins, M. 

55. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

La troupe (les) lui accorda, pour lui ou pour sa femme s’il se mariait. » Le contrat de mariage fut signé, le 23 janvier 1662, dans la maison de Marie Hervé, rue Saint-Thomas-du-Louvre. […] Au lieu de cela, un an à peine après son mariage, on le voit habiter la même maison que son ancienne maîtresse. […] En s’éloignant de cette maison de la place du Palais-Royal, où il avait longtemps vécu, avec les Béjart et Mlle de Brie, Molière voulait sans doute mettre son foyer à l’abri des causes de discorde qui l’avaient troublé. […] Heureux, il se crut guéri, et, ne voulant pas imposer à sa femme la triste société d’un valétudinaire, il se remit à la viande, rouvrit sa maison, reprit son existence d’autrefois. […] Mais elle s’attachait de plus en plus à son intérieur, où elle vivait très retirée, au fils qu’elle avait eu de Guérin, enfin à une riante maison des champs qu’elle possédait à Meudon et où elle passait tout le temps que lui laissait le théâtre.

56. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

Scapin s’y méprend dans l’obscurité, veut emmener la fausse esclave, qui le rosse, & lui promet de le régaler de cette façon toutes les fois qu’il approchera de la maison. […] Il demande à Scapin la maison du marchand ; Scapin lui dit hardiment qu’il parle à lui-même. […] Scapin suspend un écriteau d’hôtel garni sur la porte d’une maison dont il peut disposer : l’Etourdi vient tout gâter. […] Ce filou voyant qu’il n’avoit fait qu’une partie de ce qu’il desiroit, résolut de faire à Chartres la même fourbe à Philippe d’Estampes, & lui faire entendre que son frere Charles étoit mort à Paris, pour être reçu de même dans sa maison, & attraper quelque orfévrerie.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

D’Orval se représente avec horreur le trouble qu’il cause dans la maison qu’il habite. […] Clairville va au devant de Rosalie, se félicite de lui avoir donné de tendres alarmes par son combat, lui apprend que tout le monde sera bientôt content dans la maison, qu’il l’épousera, que d’Orval s’unira à Constance. […] Rosalie songe à l’union de d’Orval & de Constance, elle ne peut supporter cette idée, elle veut quitter la maison & empêcher son pere d’y entrer. […] Dans les Fourberies de Scapin, Octave n’est-il pas devenu épris « des charmes d’une jeune fille, belle, touchante, qu’il a vue dans l’état le plus affreux au fond d’une vilaine maison & dans une petite rue ?

58. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203

De toutes vos maisons, quelle est la principale ? […] On peut, avec raison, Se promettre de là quelque belle maison. […] Au fond de cette cour paroît cette maison Qu’Armide eût pu choisir pour l’heureuse prison Où fussent en repos son Renaud & ses armes, Sans qu’elle eût eu besoin du pouvoir de ses charmes. […] Je conçois que Desmarets, bien pensionné par le Cardinal, a voulu faire sa cour, en plaçant dans sa comédie la description d’une des maisons de campagne de son Protecteur ; mais je ne conçois pas que les spectateurs, qui tous n’étoient pas pensionnaires du Ministre, aient pu ne pas siffler des impertinences aussi maussadement pompeuses. […] On dira à cela que, dans une maison entichée de la manie des vers, tout le monde y doit prendre un ton poétique ; d’accord : mais chacun sur un ton conforme à son état & aux connoissances qu’il peut avoir naturellement.

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

La derniere est déguisée en garçon dès sa plus tendre enfance, pour conserver un bien considérable qui auroit dû passer, sans cela, dans la maison de Polidore. […] Le Docteur sort de sa maison avec sa fille Victoire, qui est fort mélancolique : le pere veut en savoir la cause ; la fille dit qu’elle est triste naturellement. […] D’un autre côté, Flaminio, alarmé par les menaces du faux Fédéric, est armé de pied en cap, ainsi qu’Arlequin, quand ils voient un domestique de la maison de Magnifico. […] Diane le reçoit, & dit un mot tout bas à Arlequin, qui va éveiller toute la maison. […] Je vous ordonne, pour votre pénitence, de m’aimer autant que je le mérite ; & puisque mon pere est sorti, ramenez-moi dans ma maison ; nous chercherons ensemble les moyens de nous unir bientôt.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Le voilà accablé d’une mortelle douleur, il ne peut souffrir l’effroyable idée de voir tout ce qu’il aime entre les bras d’un autre ; & son amour au désespoir lui fait trouver le moyen de s’introduire dans la maison de sa bergere pour apprendre ses sentiments, & savoir d’elle la destinée à laquelle il doit se résoudre. […] Il revient chez Pantalon à titre de musicien, pour donner leçon à la Demoiselle de la maison, en attendant le retour de son maître qui est parti en poste pour aller à la Chine faire répéter un opéra de sa composition. […] Il le fait entrer dans sa maison, & l’enferme. […] Fernand ne perd pas son objet de vue : il fait entrer le Médecin dans la maison pour embrasser son frere. […]   PHILIPIN, FERNAND, & CRISPIN dans la maison.

61. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Pendant ce temps-là le Docteur cede sa maison à Pantalon, qui fait porter tous ses effets dans son nouveau logement, entre autres choses une corbeille de mariage, dont son gendre futur a fait présent à Léonora sa fille. […] Il voit la corbeille, croit qu’elle renferme quelque chose de bon à manger ; il est très fâché de n’y trouver que des ajustements de femme : il les emporte cependant, parcequ’il entend quelqu’un ; c’est Pantalon qui visite sa nouvelle maison.

62. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

De son côté, Paris s’inquiétait sérieusement de cette œuvre qui avait rempli de sa gloire toutes les maisons royales. […] Cette belle Dorimène, impatiente d’échapper à la pauvreté et aux brutalités de la maison paternelle, ne s’inquiète même pas de regarder le mari qu’on lui donne ; pourvu qu’elle soit dame et maîtresse en la maison de ce manant, Dorimène est contente. […] — Ils ressemblent à cet Irlandais qui ne a voulait pas sortir de son lit, quoique le feu fût à la maison. — La maison brûle ! […] Orgon, Elle a bien voulu, par pitié, admettre dans sa maison, à sa table, ce vil M.  […] Elmire, c’est la providence visible de cette maison attaquée par Tartuffe.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

Ma fille est d’une race trop pleine de vertu pour se porter jamais à faire aucune chose dont l’honnêteté soit blessée ; &, de la maison de la Prudoterie, il y a plus de trois cents ans qu’on n’a point remarqué qu’il y ait eu une femme, Dieu merci, qui ait fait parler d’elle. […] dans la maison de Sotenville on n’a jamais vu de coquette ; & la bravoure n’y est pas plus héréditaire aux mâles, que la chasteté aux femelles. […] C’étoit autrefois la coutume dans toutes les grandes maisons d’Angleterre, d’y voir un fou apprivoisé, & ridiculement vêtu, afin que l’héritier de la famille eût occasion de le railler & de se divertir de ses bévues.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143

Les Facheux, Comédie en trois actes & en vers, comparée, pour le fond & les détails, avec un acte d’une comédie italienne intitulée le Case svaliggiate, ou gli Interompimenti di Pantalone ; les Maisons dévalisées, ou les Embarras de Pantalon ; avec deux Satyres, l’une d’Horace, l’autre de Regnier ; & avec un discours du Spectateur Anglois. […] Sire, Votre très humble, très obéissant, très fidele & très savant sujet & serviteur Caritidès, François de nation, Grec de profession, ayant considéré les grands & notables abus qui se commettent aux inscriptions des enseignes des maisons, boutiques, cabarets, jeux de boules & autres lieux de votre bonne ville de Paris, en ce que certains ignorants, compositeurs desdites inscriptions, renversent, par une barbare, pernicieuse & détestable orthographe, toute sorte de sens & de raison, sans aucun égard d’étymologie, analogie, énergie, ni allégorie quelconque, au grand scandale de la République des Lettres & de la Nation Françoise, qui se décrient & se déshonorent par lesdits abus & fautes grossieres envers les étrangers, & notamment envers les Allemands, curieux lecteurs & spectateurs desdites inscriptions... […] Il me semble qu’un rôtisseur ne devroit pas être logé à la Botte, ni un cordonnier au Cochon rôti : mais, faute du réglement que je sollicite, j’ai vu l’enseigne du Bouc à la maison d’un parfumeur, &c. . . . . . . . […] La piece tant & tant louée, Qui fut derniérement jouée, Avec ses agréments nouveaux, Dans la belle maison de Vaux, Divertit si bien notre Sire, Et fit la Cour tellement rire, Qu’avec les mêmes beaux apprêts, Et par commandement exprès, La troupe comique excellente, Qui cette piece représente, Est allée encor de plus beau La jouer à Fontainebleau...

65. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Le jour de ses obsèques (21 février), le peuple se rassembla en tumulte devant sa maison. […] La maison qu’occupait Molière à Auteuil, était à l’entrée du village, du côté de la rivière. […] Boileau n’acheta sa maison d’Auteuil qu’en 1685. […] Il demenrait alors dans une maison située rue de Richelieu, près de l’Académie des peintres, en face de la fontaine qui est au coin de la rue Traversière et de la rue de Richelieu : c’est, à ce qu’on croit, la maison qui porte aujourd’hui le numéro 34. […] Ils eurent plusieurs entrevues de suite dans cette honnête maison.

66. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Singulier homme, qui voyait la comédie en gai et laissait les Atrides dans la maison de la tragédie ! […] Dans la maison de milady, tout respirait la convenance, et pourtant il y avait une très vilaine chose, une femme de chambre française qui ne buvait de rien: ce n’est pas propre. […] Le tonnerre anglais gronda, la maison anglaise trembla, le perroquet se jeta sur la Française, la dame de compagnie la battit, la bonne vieille tante la mordit et milady la chassa!...    […] J’en ai tant vu de ces orphelins du divorcé, qui cherchent en vain un foyer où réchauffer leur cœur, — car. ils ne sont plus chez eux, ni dans la maison du père, ni dans la maison de la mère.

67. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Les prétentions de la maison de la rue de la Tonnellerie sont définitivement mises à néant ; elles n’ont plus, pour elles, que le buste menteur de la façade, qu’on supprimera bientôt, j’espère, si la maison elle-même n’est pas supprimée. […] Il ne voulut même pas habiter une autre demeure que la maison commune. […] « C’est lui, dit l’abbé Arnauld, qui le gouvernait et qui avait tout pouvoir sur sa maison. […] C’était un lourd poteau qui se dressait à l’angle des deux rues et montait de la base de la maison jusqu’à son faite. […] Rousseau, puisqu’il y eut scandale, comme Lenet l’affirme, l’abbé dut être renvoyé de la maison.

68. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVII » pp. 298-304

Elle devait même monter plus haut que madame de Montausier ; mais c’est une singularité de sa fortune que la première circonstance par où elle fut signalée, fut l’acquisition de la terre de Maintenon qui appartenait à la maison d’Angennes, dont le marquis de Rambouillet était le chef ; et que, quand le roi donna à madame Scarron, comme on le verra en suivant l’ordre des faits, le titre et le nom de marquise de Maintenon, ce titre et ce nom étaient portés par un des fils d’Angennes ; de sorte qu’elle succéda à un domaine, à un titre, à un nom de l’hôtel Rambouillet, en même temps qu’à la réputation d’esprit et de mœurs, et à la considération de la duchesse de Montausier, dernier rejeton de cette maison.

69. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. De l’Intérêt. » pp. 385-398

Elle arrive ; on fait croire au pere que c’est la maîtresse de son fils, qui veut s’introduire dans sa maison sous le titre de sa fille. […] Trouve-t-on que les larmes de Pantalon, que ses exclamations touchantes sur son malheur & celui de sa fille qu’il a immolée, se marient agréablement avec les ris qu’Arlequin excite lorsqu’il veut se cacher dans une cheminée, & que, le feu prenant dans la maison voisine, il reçoit sur la figure l’eau qu’on jette pour arrêter l’incendie ; lorsqu’il veut grimper dans la maison de Colombine par une fenêtre, & que le balcon lui tombe sur la tête ; lorsqu’après s’être fait un lit d’une botte de paille, des voleurs y mettent le feu ; & mille autres folies ?

70. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

Il mit sous les yeux la maison gouvernée par les précieuses et les savantes : il montra toutes les conséquences funestes de la conduite en apparence excusable d’une mère qui sort de son modeste et saint domaine pour se lancer dans la carrière du bel esprit et de la philosophie303. Il fit voir une vieille fille devenue folle au bruit étourdissant des madrigaux, du beau langage, des tourbillons et de l’amour platonique304 ; une belle et jeune fille pleine d’espérance, rendue sèche, orgueilleuse, incapable d’amour et de famille305 ; une gracieuse et spirituelle enfant près d’être immolée à l’engouement de sa mère pour un pédant aussi sot qu’intéressé306 ; une brave servante, humble providence de la maison, chassée comme une voleuse À cause qu’elle manque à parler Vaugelas307 ; enfin un père réduit dans sa maison au rôle d’ombre, condamné au silence par son amour de la paix, méprisé par ce trio de précieuses savantes, qu’indigne son peu d’esprit, et forcé enfin de protester contre la science et les lettres par cette immortelle boutade qui est dans la mémoire de tous308 : la guenille de Chrysale, rappelant sur la terre ces folles envolées vers les régions imaginaires du bel esprit, est un mot impérissable comme le pauvre homme de Tartuffe et la galère de Scapin 309. […] Il lui rappelle sans cesse que son premier devoir est sa maison, cet humble royaume du foyer auquel elle doit songer avant tout.

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

Tabarin promet à Rodomont de le faire entrer dans la maison de sa maîtresse ; & il lui persuade, pour que les voisins ne s’en apperçoivent pas, de se mettre dans un sac. […] Nous sommes d’une race trop ancienne pour laisser ainsi prostituer notre maison ». […] Une petite maison pour autant. […] Chrémès quitte sa maison & sa femme pour aller à Lemnos, où il a une seconde épouse & une fille. […] Secondement, il a mis en gage une maison pour autant ; il les exige encore.

72. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70

Il va chez Scapin qui le reconnoît, lui dit que son ami est à la campagne, que sa maîtresse est sur le point de se marier ; mais il lui promet en même temps de faire son possible pour rompre ce mariage : il le fait entrer dans sa maison. […] La femme de Sganarelle sort, voit Lélie prêt à tomber en foiblesse, craint pour lui les suites d’un évanouissement, & le prie d’entrer dans sa maison, en attendant que son mal soit passé. […] Je n’aime point que Moliere donne un étourdissement au pauvre Lélie pour l’introduire dans la maison de Sganarelle ; il avoit déja tiré parti de l’évanouissement de Célie, & une pamoison suffit dans une comédie.

73. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

L’ami de Quanto (le roi) en parlait comme de sa première ou seconde amie : il lui avait envoyé un illustre (Le Nôtre) pour rendre sa maison admirablement belle. […] Il l’embellit ; il donne ses ordres pour le jardin ; il en donne pour l’ameublement de la maison.

74. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. » pp. 251-273

Il dit tout bas au pere qu’il va flatter sa manie, en feignant de venir dans la maison pour l’épouser. […] (La scene représente la boutique d’un Apothicaire : le maître de la maison lit la gazette, un Médecin joue avec un Chirurgien.) […] (La scene représente une chambre de la maison de Pantalon.) […] L’Apothicaire accourt pour lui appliquer les vésicatoires, le Chirurgien pour la saigner : Lélio s’introduit aussi dans la maison pour offrir son flacon de sel d’Angleterre.

75. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Mercure, du haut de la maison, l’en empêche, lui dit des injures, lui jette des tuiles, lui défend de troubler la tranquillité d’Amphitrion qui goûte dans les bras d’Alcmene tous les plaisirs d’un raccommodement. […] Dans Moliere, Jupiter prend congé d’Alcmene à-peu-près comme dans Plaute, avec la différence que dans la piece latine il recommande à Alcmene d’avoir bien soin des affaires de la maison, & de sa santé pendant sa grossesse, ce qui cadre assez bien avec le personnage de mari qu’il joue. […] Moi, vous dis-je, moi, qui suis à la maison. […] Je vous dis que, croyant n’être qu’un seul Sosie,  Je me suis trouvé deux chez nous, Et que, de ces deux moi, piqués de jalousie, L’un est à la maison & l’autre est avec vous ; Que le moi que voici, chargé de lassitude, A trouvé l’autre moi, frais, gaillard & dispos,  Et n’ayant d’autre inquiétude  Que de battre & casser les os. […] Mais enfin, n’es-tu pas entré dans la maison ?

76. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Avant que la comédie des Fâcheux parût sur ce dernier théâtre, elle avait été représentée à Vaux, maison qui appartenait alors à M.  […] « Lucinde, Clitandre et Lisette, qui sont les principaux acteurs et les plus intéressés dans l’action, voyant Sganarelle, père de Lucinde, toujours environné de médecins et de charlatans, imaginent de faire déguiser Clitandre en médecin et de l’introduire dans la maison. […] Pendant qu’on est occupé à danser, les deux époux s’échappent et sortent de la maison ; Sganarelle s’en aperçoit et demande où est Lucinde, et apprend qu’elle est chez son mari, que tout ce qui vient de se passer est réel, et que sa fille est mariée dans toutes les formes. […] [Note marginale] Contrôleur des menus plaisirs de la Maison du roi. […] Outre que la maison par ce nom se connaît, La Souche, plus qu’Arnolphe à mes oreilles plaît.

77. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

On le porta chez lui dans sa maison rue de Richelieua, où sa toux augmenta considérablement et fut suivie d’un vomissement de sang qui le suffoqua. […] Jupiter, qui ne veut point que cette brouillerie révolte Alcmène contre son mari, revient une seconde fois sous la forme d’Amphitryon, pour se raccommoder avec elle ; il faut pendant ce temps-là que Mercure défende à Amphitryon, qui survient, l’entrée de sa maison. […] Plaute dit : il crie qu’il est perdu, qu’il est abîmé, si la fumée de son feu va hors de sa maison. […] Lélio et Arlequin, valets dans la même maison. […] On prétend que la maison où naquit Molière, est la troisième en entrant par la rue Saint-Honoré.

78. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. De l’Action, du Nœud, des Incidents. » pp. 165-171

Dans Crispin Médecin, comédie en trois actes en prose de Hauteroche, Lise & Grand Simon consultent Crispin qui est déguisé en médecin dans la maison de Mirobolan. […] Dans le Malade imaginaire, par exemple, on apporte un lavement : il ne tombe certainement pas des nues dans la maison d’un homme qui, de son propre aveu, en prend ordinairement vingt par mois.

79. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Mais pourquoi finir par là des pieces très bien faites, comme la Casa con dos puertas, la Maison à deux portes, de Calderon, & les trois Freres rivaux, de la Font ? La premiere finit ainsi : De la Casa con dos puertas aqui la comedia acaba, ici est achevée la comédie de la Maison à deux portes.

80. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Cette maison, qui s’appelait l’hôtel de Pisani, prit en 1600 le nom d’hôtel de Rambouillet. […] Il ne faut pas confondre avec l’hôtel de Rambouillet qui appartenait à la famille d’Angennes, la maison de campagne que fit bâtir le nommé Rambouillet, riche financier, père de Rambouillet de la Sablière, le mari de cette dame de la Sablière célébrée par La Fontaine, Perrault, Fontenelle, Bayle, dont la maison était fréquentée par les hommes les plus aimables de la cour, les Lauzun, les Rochefort, les La Fare, les de Foix, les Chaulieu. Cette maison isolée, qu’entourait un beau jardin, fut nommée longtemps la Folie Rambouillet.

81. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Il passa quatorze ans dans la maison paternelle, où l’on ne songea qu’à lui donner une éducation conforme à son état. […] On le porta chez lui dans sa maison, rue de Richelieu, où il fut suffoqué d’un vomissement de sang, le 17 février 1673. […] Ce discours fit tout l’effet que l’Orateur s’était promis ; et depuis ce temps-là, la Maison du Roi n’est point entrée gratis à la Comédie. […] Il passa quatorze ans dans la maison paternelle, où l’on ne songea qu’à lui donner une éducation conforme à son état. […] Il fait à Ferrare des études juridiques et humanistes tout en fréquentant les cercles cultivés gravitant autour de la maison d’Este.

82. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

L’auteur inconnu de cette diatribe met en scène Laurent, valet de Tartuffe, qui n’est nommé qu’une fois dans la pièce de Molière, mais qui n’y paraît point ; et dans un tête-à-tête avec Lise, suivante de la maison, il travestit grossièrement la fameuse scène où l’hypocrite ose avouer à Elmire sa criminelle passion. […] Ils s’entretenaient de Tartuffe, au portrait duquel ils donnaient le dernier coup de pinceau, et ils achevaient de prouver que les dévots, non contents de leurs pieuses grimaces, ne s’insinuaient dans les maisons que pour s’enquérir des affaires les plus secrètes, mettre la discorde entre le père et les enfants, et devenir peu à peu les tyrans des familles. […] On sait que dans ce pays le personnage obligé de toute grande maison est l’abbé, qui n’a des ministres de l’Évangile que le costume, et qui a tellement l’art de se rendre nécessaire qu’il est bientôt l’intendant du logis, le directeur de la femme et l’ami du maître de la maison. […] Tartuffe n’a pas d’ailleurs, comme le pâle hypocrite de La Bruyère, la force de maîtriser ses passions ; elles sont ardentes, impérieuses ; sa lubricité, son avarice, sont sans cesse excitées à l’aspect d’une maison riche et d’une femme séduisante. […] On croirait que, satisfait de rompre le mariage de Valère avec elle, il se réserve seulement de l’épouser plus tard, afin de dominer un jour la maison comme gendre après y avoir joui d’abord de tous les droits du maître.

83. (1871) Molière

Ajoutons tout l’aise et le relief d’un officier domestique de la maison de Sa Majesté. […] Voilà comme il rencontra Molière à Pézenas, où le prince avait une belle maison. […] Les réparations prirent beaucoup de temps, et pour vivre dans l’intervalle, les comédiens ordinaires de Monsieur donnèrent des représentations dans les belles maisons où ils étaient conviés. […] Un jour, tout ce monde heureux, charmant, épanoui, qui ne savait pas comment était fait le nuage, accepta l’invitation du surintendant Fouquet d’accompagner, dans sa maison de Vaux, Louis XIV… qui s’était invité lui-même ; et pensez donc à la fête, au voyage, au contentement de toute cette jeunesse ! En même temps, le surintendant, pour recevoir dignement le roi de France, appelait à son aide, en cette maison des féeries, les peintres, les poètes, les comédiens, les musiciens, tous les artistes du grand siècle à peine commencé.

84. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99

Monsieur, comme votre Intendant me renvoie toujours à vous, & que vous me renvoyez toujours à lui, pardonnez si, vous sachant ensemble, je viens vous importuner jusques dans cette maison. […] Du reste il n’est point vraisemblable qu’un homme s’expose à jouer un aussi sot personnage dans la maison de sa maîtresse : son rôle jure avec son rang, ses prétentions, le lieu de la scene, & par conséquent avec la nature. […]   Dans la piece de Champmeslé le rôle du Marquis n’est rien moins qu’honnête ; Mad. la Comtesse figureroit mieux dans une maison de force que sur la scene ; Catho & Manon sont en train de lui ressembler dans peu ; le Chevalier est aussi mal-adroit qu’effronté ; le pere est un imbécille ; les autres personnages sans caractere ne se montrent que pour disparoître, ou sont inutiles ; l’intrigue est traînante & mal combinée.

85. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

Almanzor se présente devant la maison de Zulime ; la porte s’ouvre : il la ferme bien vîte au nez du Barbier qui accourt pour entrer avec lui. […] Rosalie échappe, comme Henriette, à l’enthousiasme qui regne dans sa maison pour les choses spirituelles, & se rabaisse aux temporelles. […] On lisoit dans une maison particuliere les Philosophes : à ce mot d’être, un des Auditeurs partit d’un grand éclat de rire, & ne cessa de crier pendant long-temps : Ah !

86. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

C’est ce qu’il fait, et il installe Flavia dans la prétendue maison paternelle. […] Arlequin, pour le récompenser, lui donne sa nièce et lui cède, par acte notarié, sa maison ; Bernagasso lui donne des coups de bâton, et veut le mettre à la porte. […] Le Case svaligiate (les Maisons dévalisées).

87. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Lorsque tous les deux l’ont assuré que Virginia est venue ouvrir la porte à Fabio qui est entré et qui est resté trois heures avec elle et en est sorti après, conduit par elle-même, Flaminio leur dit qu’ils en ont menti tous les deux, qu’il a passé la nuit tout entière en conversation avec Virginia, qui est venue lui parlera la fenêtre grillée à côté de la grande porte de la maison ; qu’elle ne l’a pas quitté un moment, toujours déclamant contre Fabio qui la déshonore si indignement. […] Virginia dit à Pandolfo qu’il n’a qu’à l’appeler quand il sera temps, et elle rentre dans la maison. […] Il dit qu’il est charmé d’avoir cette fille dans sa maison, parce qu’étant élevée comme un garçon et sachant le commerce, elle lui rendra de grands services. […] Les deux valets font de grandes difficultés d’accompagner Fabio, dans la crainte de quelque embuscade de Pandolfo et de ceux de sa maison.

88. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

J’ai vu la maison du Seigneur, les livres de la Loi, les cérémonies du sacre des rois de Judée. […] Enfin les supérieurs de Bourdaloue le trouvèrent mûr et le firent monter en chaire à Paris, dans l’église de la maison ‘professe des Jésuites, rue Saint-Antoine. […] On ne peut imaginer Tartuffe, tel que le peint Molière, dans une autre maison que celle de l’inepte Orgon. […] L’auteur du Misanthrope reçut à son théâtre je ne sais quelle comédie du critique, et celui-ci devint l’ami de la maison. […] Martineau, son confesseur, et adressé aux diverses maisons de la Compagnie.

89. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. M. DE BEAUMARCHAIS. » pp. 442-462

Dans ce temps-là on vient dire à Don Lope que Jacinthe l’attend chez elle : il a tout à craindre dans la maison d’un homme qui se croit déshonoré par lui. […] Dans l’instant même le Commissaire frappe à sa porte, lui apprend qu’Arnest vient d’être tué, & que le meurtrier est dans sa maison : le Comte apprend à Don Pedre qu’il a donné la mort à son frere, qu’il n’a pas voulu le livrer à la justice, mais qu’ils doivent se battre pour venger le sang d’Arnest. […] Don Pedre reconnoît sa maison, voit que le Comte est l’amant de sa sœur.

90. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

  Que deviendrait Orgon et sa maison, si Elmire n’était que sa sœur, ou son amie, ou sa maîtresse, enfin toute autre que sa femme ? […] l’amour vrai dépeint au précédent chapitre ; si, considérant avec toute leur raison la gravité’ de ce qu’ils font, ils se donnaient l’un à l’autre avec une franchise et un abandon sans bornes, décidés à trouver tout l’un en l’autre533 ; si l’aveuglement de la jalousie mal fondée ne venait pas troubler la sincérité de leur affection534 ; si, une fois unis, ils continuaient, comme le recommande Ariste, à garder entre eux toutes les délicatesses et les, prévenances de l’amour535 ; si, comme dit Mlle Molière, le mariage ne changeait pas tant les gens 536 ; s’ils négligeaient moins leurs enfants, ces seconds liens des cœurs, qui viennent remplacer ceux de l’amour qui s’usent537 ; s’ils se consacraient résolument aux soins de la maison commune538 ; si l’homme, pénétré de sa dignité et de ses obligations, n’abdiquait pas comme Chrysale, et ne tournait ni à l’Orgon ni au M. […] « Il faut être retirée à la maison, donner ordre au souper, avoir soin du ménage, des enfants579 ; » « Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec.économie Doit être son étude et sa philosophie580. » XXVIII.

91. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Le roi était, comme on l’a vu, à l’armée de Flandre, madame de Montespan dans sa maison de Clagny, où Le Nôtre dépensait l’argent consolateur de l’amant magnifique ; madame de Maintenon était à Barèges avec le duc du Maine. […] Vous verrez de quelle manière se tournera cette amitié. » Le 28 juin, « Vous jugez très bien de Quantova (madame de Montespan) ; si elle peut ne point reprendre ses vieilles brisées, elle poussera sa grandeur au-delà des nues ; mais il faudrait qu’elle se mît en état d’être aimée toute l’année sans scrupule111 ; en attendant, sa maison est pleine de toute la cour ; les visites se font alternativement, et la considération est sans bornes. » Une autre lettre, du 3 juillet, porte : « Ah ! […] « Il est certain que l’ami (le roi) et Quanto (madame de Montespan) sont véritablement séparés ; mais la douleur de la demoiselle (madame de Montespan) est fréquente et même jusqu’aux larmes, de voir à quel point l’ami s’en passe bien, Il ne pleurait que sa liberté et ce lieu de sûreté contre la dame du château. » Il ne pleurait, pendant la séparation, que la liberté qu’il trouvait dans la maison de la maîtresse, et un lieu où il pouvait échappera l’ennui que lui causait la société de la reine.)

92. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Il était devenu « de notoriété publique»qu’il s’assemblait, dans cette ville, « une congrégation illicite de plusieurs personnes, privilégiées et non privilégiées, » qu’elle « décidait de la réputation des hommes et des femmes et envoyait dans les maisons des billets injurieux ou quelqu’un de ses membres pour troubler le repos des familles; » même qu’ « elle faisait enlever des femmes et des filles et les enfermait dans le couvent de Sainte-Magdelaine sans information, ni condamnation. » Par arrêt du 12 juillet 1658, le Parlement de Guyenne interdit à la supérieure du couvent de recevoir ces prisonnières, aux Jurats de prêter main-forte à ces arrestations arbitraires, « à toutes personnes, de quelle qualité et condition qu’elles fussent, de porter ni envoyer aucuns billets injurieux à la réputation... sous peine de punition corporelle; » enfin de « s’assembler sans permission du Roi ou de la Cour. » Ce fut à Blois, l’année suivante, que la Compagnie du Saint-Sacrement trembla. […] Un jour de février, cinq jeunes hommes, élevés à la maison dite de l’Ermitage, « desseichés par les jeûnes et les veilles, » après avoir communié à Saint-Ouen » s’étaient ensuite « répandus en la ville, tête nue et le pourpoint déboutonné, »proclamant que les curés de Caen, sauf deux, étaient fauteurs du Jansénisme, et ameutant contre eux la populace. […] La religion est un grand manteau qui met bien des fourbes à couvert. »Quelques semaines après (28 septembre), il annonce à son ami la découverte de la conspiration où se matérialisait ce danger dévot : « cette congrégation du Saint-Sacrement, » — il la nomme en toutes lettres, — « qui ne fait jamais ses réunions au même endroit, »qui a « des intelligences avec la même confrérie à Rome, »qui « a dessein d’introduire l’Inquisition en France10 »,et que l’on accuse, comme à Bordeaux, de « mettre le nez dans le gouvernement des maisons et d’avertir les maris des débauches do leurs femmes11. » En même temps, les « Supérieurs » d’État ou d’Eglise entendaient l’appel que le réquisitoire de Caen leur adressait. […] Et lorsqu’en 1696, d’Argenson engage l’archevêque de Paris à ressusciter la Compagnie du Saint-Sacrement, il indique, lui aussi, qu’elle trouverait « des sujets propres » à son dessein « dans les Congrégations des Jésuites tant de la maison professe que du noviciat, surtout parmi ceux qu’on appelle de L’Assemblée secrète, qui ont presque tous l’esprit qu’il faut avoir dans la Compagnie du Saint-Sacrement. » Toutefois cette admission, par la Compagnie du Saint-Sacrement, d’amis des Jésuites, n’allait pas jusqu’à s’inféoder à eux. En 1657, lorsque Du Plessis-Montbard conseille de recruter d’abord dans les congrégations de la Société de Jésus les membres de la succursale romaine, il recommande pourtant que ce soit « sans faire connaître le dessein. »Dans le groupe parisien du Saint-Sacrement, parmi les ouvriers de la première heure, il y en avait eu de fort opposés aux Jésuites, de fort attachés aux opinions jansénistes : tels, Hubert Charpentier, mort en 1650, fondateur de la maison des Prêtres du Mont-Valérien, ou le Père Eustache Gault.

93. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Ici il suffit de remarquer que le trouble et le désordre étaient dans la maison du roi comme dans l’État, et que la manière de vivre adoptée à l’hôtel de Rambouillet s’embellit et s’agrandit par son contraste avec ces désordres et ces petitesses. […] Henri IV commanda à Malherbe de se tenir près de sa personne ; il eut place à la table du grand-maître de la maison, 1 000 fr. d’appointements, un valet et un cheval à son service.

94. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Il contenterait encore son amour, en la faisait être, sur le théâtre, aux yeux du public, ce qu’il n’avait pu la faire dans sa maison. […] Les domestiques faisaient en quelque sorte partie de la famille ; on les voyait, de père en fils, dans les mêmes maisons, comme partie vivante du patrimoine. […] Tout devenait si bien acteur et théâtre autour de Molière, qu’il réussit à faire monter sur la scène toute sa maison. […] Cette bonne fille était un vrai bonheur dans la maison de Molière, il trouvait, grâce à elle, son loyer moins sombre... […] Ensemble et détails, tout était vrai : c’était sa vie, sa maison, son cœur, que Molière livrait ainsi en pâture au public.

95. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

On aurait pourtant mieux fait de ne pas traiter l’unité de lieu avec une rigueur si scrupuleuse, et de permettre aux personnages de passer d’une chambre dans une autre, ou même dans différentes maisons de la même ville. […] Les apprêts de la noce amènent des valets étrangers dans sa maison, il ne croit plus son trésor en sûreté et va le cacher hors de chez lui, ce qui fournit à l’esclave de l’amant de sa fille l’occasion de s’en emparer. […] Horace donc devrait aller le chercher dans sa maison, et non pas devant la porte d’Agnès, où il le rencontre toujours sans que cette circonstance lui fasse concevoir aucun soupçon. […] Le spectacle d’un incendie nocturne peut exciter notre admiration, par les magiques effets de lumière que produisent les flammes au milieu des ténèbres, mais quand la maison du voisin brûle, jam proximus ardet Ucalegon, on est peu disposé à jouir de ce spectacle pittoresque. […] Le premier acte se passe dans la maison de Colomb, le second à la cour d’Isabelle, et le troisième et dernier sur le vaisseau, à la vue du nouveau monde.

96. (1739) Vie de Molière

Jean-Baptiste Poquelin naquit à Paris en 1620 dans une maison qui subsiste encore sous les piliers des Halles. […] Molière, heureux par ses succès et par ses protecteurs, par ses amis et par sa fortune, ne le fut pas dans sa maison. […] Nicolas Fouquet, dernier surintendant des finances, engagea Molière à composer cette comédie pour la fameuse fête qu’il donna au roi et à la reine mère, dans sa maison de Vaux, aujourd’hui appelée Villars. […] Il crie qu’il est perdu, qu’il est abîmé, si la fumée de son feu va hors de sa maison. […] Molière voyant tant d’ennemis qui allaient attaquer sa personne encore plus que sa pièce, voulut laisser ces premières fureurs se calmer : il fut un an sans donner Le Tartuffe ; il le lisait seulement dans quelques maisons choisies, où la superstition ne dominait pas.

97. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Je n’ai, ni ne veux point d’armes à ma maison. […] Grande est sa légèreté, lorsqu’elle va chercher un refuge dans la maison même de son amant ; mais à qui la faute ? […] Il a emprunté au théâtre ancien la place publique; il jalonne de chaque côté les maisons des gens dont il a besoin : lui faut-il un commissaire ? […] L’auteur nous apprend lui-même que sa comédie de l’Ecole des Femmes faisait l’entretien de toutes les maisons de Paris et que chacun voulait dire son mot sur cette pièce. […] beaucoup de maisons ouvraient en quelque sorte des académies, où tout ce qu’il y avait d’extravagants, d’oisifs et de fripons se faisait bien venir.

98. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Ils avaient leur boutique sous les piliers des Halles, dans une maison qui leur appartenait en propre. […] Voilà de la rumeur dans la maison. […] Hubert voulait qu’on laissât toujours entrer la maison du roi, tant il appréhendait une seconde rumeur. […] Il signifiait proprement être de la famille, de la maison. Tous ceux qui faisaient partie de la maison d’un grand seigneur étaient réputés ses domestiques.

99. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [7, p. 38] »

Il logeait chez un médecin, dont la femme extrêmement avare, dit à madame de Molière qu’elle voulait augmenter le loyer de la portion de maison qu’elle occupait.

100. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII.*. M. PIRON. » pp. 277-287

Il avoit sa maison, ses domestiques ; il vivoit séparément de ses gendres ; ils les régaloit de temps en temps. […] Sa maison étoit entretenue avec la même magnificence ; ses domestiques le servoient également.

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