N’ai-je pas décliné tant que je l’ai pu l’honneur de vous écouter ? […] Il ne s’agit donc pas ici, quoi qu’on dise, d’une vertu surhumaine, exagérée et impraticable : il s’agit précisément de la vertu mondaine et profane, la vertu de l’honneur. […] Tous les excès d’Alceste ne sont que les excès de l’honneur, rien de plus, et cependant le monde ne peut le supporter. Pour lui, « l’honneur n’est qu’une comédie », et il le tourne en comédie. […] Ainsi la pièce moderne explique et éclaircit la pièce ancienne : de part et d’autre, c’est bien la vertu et l’honneur aux prises avec le monde, vrai ou faux, peu importe.
C’est trop encombrer les premières années de notre poète, que d’en faire un des témoins de ce drame sanglant ; c’est faire un peu trop d’honneur au prince de Conti, que de le montrer, sitôt, protégeant Molière, son condisciple. […] La tradition veut aussi que Molière et sa troupe, en courant le monde, aient traversé Vienne, et l’auteur de Lucrèce, François Ponsard, né à Vienne, en Dauphiné, n’a pas manqué d’écrire en l’honneur de ce voyage une aimable comédie. […] En ce moment se montre, obscure encore et déjà charmante, une des filles d’honneur de Madame, mademoiselle de La Vallière. […] Il ne connaît d’autre Dieu que son épée, et d’autre honneur que son courage. […] On a dit que Molière aimait à consulter sa servante Laforest, et qu’il lui lisait ses ouvrages, honneur qu’il fit une seule fois à mademoiselle de Lenclos.
Son honneur est atteint. […] Ici, le Médecin de son honneur est très embarrassé. […] C’était risquer beaucoup contre un homme qui avait eu l’honneur de faire rire le roi au dépens des marquis et des ducs. […] Le Médecin de son honneur. […] Damas-Hinard sur Le Médecin de son honneur.
Pour vous, mon ami, faites-vous Gouverneur, ou Baron, ou Président, si vous voulez, & habillez-vous à la grandeur, si la fantaisie vous en prend ; mais notre fille & moi n’en ferons pas un pas davantage, ou je n’aurai pas de voix en chapitre : une femme d’honneur a la jambe rompue, & ne sauroit sortir de la maison, & les honnêtes filles ne se divertissent qu’à travailler. […] Elle me touche assez pour m’en charger moi-même ; &, sans autre détour, je vous dirai que l’honneur d’être votre gendre est une faveur glorieuse que je vous prie de m’accorder. […] Je suis né de parents, sans doute, qui ont tenu des charges honorables ; je me suis acquis dans les armes l’honneur de six ans de service, & je me trouve assez de bien pour tenir dans le monde un rang assez passable ; mais, avec tout cela, je ne veux point me donner un nom où d’autres en ma place croiroient pouvoir prétendre, & je vous dirai franchement que je ne suis point gentilhomme. […] J’ai du bien assez pour ma fille ; je n’ai besoin que d’honneur, & je la veux faire Marquise.
C’est son panthéon qu’elle élève : elle a trouvé dans ses grands hommes la garde d’honneur qui doit veiller éternellement aux portes de son palais. […] "Les places publiques de Paris, étant exclusivement consacrées aux monuments érigés en l’honneur des « souverains8. » Ce fut sa réponse, et cette réponse est une date : on était alors en dix-huit cent vingt-neuf. […] Et quelle joie de reconnaître dans le pays tout entier cette intelligence du bon goût, cette sympathique admiration qu’elle avait eu l’honneur d’exprimer la première. […] Visconti avec celui que j’ai l’honneur de vous soumettre ? […] »Le cœur se serre en lisant ces exécrables paroles, et pour l’honneur de l’humanité, on voudrait les effacer des œuvres du grand homme qui eut le malheur de les écrire.
Une de ces convenances que la multitude révère, et que le sage respecte, l’avait privé pendant sa vie des honneurs littéraires, et ne lui avait laissé que les applaudissements de l’Europe. […] Tant qu’il vécut, on vit dans sa personne un exemple frappant de la bizarrerie de nos usages : on vit un Citoyen vertueux, réformateur de sa Patrie, désavoué par sa Patrie, et privé des droits de Citoyen ; l’honneur véritable séparé de tous les honneurs de convention ; le génie dans l’avilissement, et l’infamie associée à la gloire : mélange inexplicable, à qui ne connaîtrait point nos contradictions, à qui ne saurait point que le Théâtre respecté chez les Grecs, avili chez les Romains, ressuscité dans les États du Souverain Pontifea, redevable de la première Tragédie à un Archevêqueb, de la première Comédie à un Cardinalc, protégé en France par deux Cardinauxd, y fut à la fois anathématisé dans les Chaires, autorisé par un Privilège du Roi, et proscrit dans les Tribunaux. […] Le Théâtre Espagnol lui offrit quelquefois une intrigue pleine de vivacité et d’esprit ; et s’il y condamna le mélange du sacré et du profane, de la grandeur et de la bouffonnerie, les fous, les Astrologues, les scènes de nuit, les méprises, les travestissements, l’oubli des vraisemblances, au moins vit-il que la plupart des intrigues roulaient sur le point d’honneur et sur la jalousie, vrai caractère de la Nation. […] Plût à Dieu que la comédie du Tartuffe eût eu le même honneur ! […] Forcés de renoncer à cette espérance, ses ennemis voulurent lui ôter l’honneur de ses plus belles Scènes, en les attribuant à son ami Chapelle : artifice d’autant plus dangereux, que l’amitié même, en combattant ces bruits, craint quelquefois d’en triompher trop complètement.
240 Mais il importe d’insister sur l’immoralité d’un spectacle où l’intérêt, le charme, la passion sont sans cesse inspirés par des hommes indignes, chez qui l’auteur fait survivre des qualités d’esprit et de cœur inconciliables avec la bassesse de leurs actions, en sorte qu’on leur pardonne leur vice en faveur de leur grâce, de leur sensibilité, de ce reste d’honneur qui leur a été artistement laissé ; elle gai spectacle de leurs succès finit par insinuer doucement au spectateur séduit, que le vice, après tout, n’est pas si noir qu’on le fait. […] N’est-il pas blessant de voir une honnête fille confier à ces directeurs là son honneur et son amour255 ? […] Tant d’honneur fait qu’on a de la tolérance pour leurs basses intrigues, et qu’on ne voit pas qu’ils s’y déshonorent. Peut-on aimer comme Je Dorante du Bourgeois gentilhomme, et voler en même temps l’or, les bagues même que l’on offre à sa maîtresse ; la laisser entretenir par un vieux fou qu’on flatte, et faire argent de l’honneur de celle qu’on veut s’attacher par un lien sacré 267 ? […] En lui, Molière a entrepris de produire le type idéal, quoique humain, de l’homme accompli, Homme d’honneur, d’esprit, de cœur et de conduite 278, à qui ne manque ni la rigide honnêteté d’Alceste ni la grâce de don Juan ; qui unit au raffinement d’esprit et à la politesse qu’offrait la cour de Louis XIV, la solidité du bon sens, la douceur de la charité et l’énergie du devoir279 ; qui devient, en vieillissant, le bon, raisonnable et aimable Cléante du Tartuffe 280.
Le duc de Saint-Simon, dans sa juste animadversion pour l’injure que fit aux pairs, aux princes, à la nation entière, à son droit public, à ses mœurs, l’élévation du duc du Maine, fruit d’un double adultère, mais devenu digne d’une haute destinée par les soins de madame de Maintenon ; le duc de Saint-Simon, dis-je, comparant la naissance du duc du Maine avec les honneurs démesurés dont cet enfant fut comblé, se laissa aller au plus cruel et au plus injuste mépris pour madame de Maintenon, à qui le jeune prince devait le mérite précoce et distingué qui avait favorisé son élévation. « Que penser, dit-il, d’une créole publique, veuve à l’aumône de ce poète cul-de-jatte (Scarron), et de ce premier de tous les fruits d’un double adultère, rendu à la condition des autres hommes, qui abusent de ce grand roi au point qu’on le voit, et qui ne peuvent se satisfaire d’un groupe de biens, d’honneurs, de grandeurs, si monstrueux et si attaquant de front l’honnêteté publique, toutes les lois et la religion, s’ils attentent encore à la couronne même ? […] C’est à ce prix qu’était la considération pour elle, cette considération qui, dans le monde, devait lui tenir lieu de la fortune si nécessaire pour en concilier un peu aux gens sans mérite, cette considération qui sans doute ne met pas absolument au-dessus du besoin, mais du moins aide puissamment à en sortir, en fait toujours sortir sans déshonneur, parce qu’elle intéresse l’honneur même d’un grand nombre de nobles amis à préserver de tout avilissement l’objet de leur affection et de leur estime. Le secret de la prodigieuse fortune à laquelle s’éleva madame de Maintenon n’a pas été pénétré par tous ceux qui se sont ingérés de nous l’apprendre ; ce secret n’a pas été, comme tant d’écrivains l’ont supposé, une excessive ambition de richesses, de vains honneurs, de grandeur et de pouvoir, aidée par une dévotion hypocrite, par une intrigue savante et quelques charmes, dont une coquetterie raffinée augmenta l’influence. On fait trop d’honneur à un but si commun et à des moyens si vulgaires, en leur attribuant cette prodigieuse élévation : c’est aussi méconnaître le pouvoir d’un excellent esprit, d’une âme parfaite, jointe aux charmes de la figure.
Chapelle, son ami de confiance, étoit bien plus aimable que lui ; voilà pourquoi l’envie lui faisoit souvent l’honneur de lui attribuer les Pieces de Moliere. […] Cet homme unique mourut presque subitement : on eût dit qu’il vouloit enlever aux Médecins l’honneur & le plaisir de le tuer.
Les mémoires de Bussy-Rabutin présentent l’étrange tableau du roi faisant à la fois la désolation de la reine par les honneurs publics décernés à madame de La Vallière, et celle de madame de La Vallière par la faveur secrète accordée à madame de Montespan. […] L’appartement de madame de Montespan faisait partie de celui de la duchesse, qui, comme dame d’honneur, était chef des autres dames. […] Il semble assez simple d’imaginer que cette femme mal mise, qui ressemblait à un fantôme, qui attendait madame de Montausier dans un passage obscur , pour lui faire des reproches sanglants sur madame de Montespan,n’était autre que Montespan lui-même, pressé du besoin de se venger, par un nouvel outrage sur la dame d’honneur, qu’il avait accusée hautement chez elle-même de son malheur. […] La duchesse de Richelieu fut nommée dame d’honneur à la place de madame de Montausier, peu de temps après sa mort.
L’amour et l’honneur, les plus personnelles des passions, à peine touchées par l’art antique, font dans notre monde chrétien l’intérêt fondamental de la plupart des tragédies. […] Dans cette jeune fille, la douce voix de l’amour couvre celle de l’honneur personnel. […] Créon, le nouveau roi, ordonne que les derniers honneurs soient rendus à Étéocle, mort en combattant pour la patrie. […] L’Allemagne a l’honneur de posséder le plus fameux des humoristes ; mais les nations voisines ont le bon goût de ne pas trop nous envier Jean-Paul. […] C’est ainsi qu’Aristophane avait détruit ce qui est faux en Morale, en Religion, en Politique, en Philosophie, en Littérature, au plus grand honneur de l’indestructible Vérité.
Le respect que Louis XIV avait de lui-même s’étendait ordinairement jusqu’à ceux qui avaient l’honneur de l’approcher et de le servir. […] s’écria le Roi ; ce sera bien de l’honneur pour eux. […] Le Roi soutint le farceur qui le faisait rire contre le ministre qui le faisait vaincre ; et le chancelier, plus docile aux désirs de son maître que jaloux de la gloire du corps qu’il présidait, repoussa les remontrances de ceux qui n’étaient pas sensibles à l’honneur d’avoir Lulli pour confrère, en termes plus mortifiants que n’avait fait le monarque lui-même. […] Le couple charmant de Psyché et de l’Amour a respiré de nouveau sous les pinceaux du chef de notre école actuelle, d’un de ses plus dignes élèves devenu à son tour un grand maître, et d’un plus jeune peintre qui marche avec honneur sur leurs traces4. […] Voilà bien de l’esprit employé pour faire vainement insulte à Racine, sans faire plus d’honneur à Corneille.
Le Roi, toujours jaloux de l’honneur de son palais, lui reproche de l’avoir profané avec Octave. […] Elle se félicite de conserver son honneur & d’être insensible aux soupirs de ses amants. […] Tu n’as qu’à venir ce soir à onze heures, tu trouveras ma porte ouverte : ton espérance ne sera pas trompée ; &, en récompense de ton amour, tu jouiras le premier de mon honneur. […] Dona Anna crie toujours, & demande si quelqu’un n’aura pas la bonté de tuer le meurtrier de son honneur. […] Don Juan s’applaudit d’avoir alarmé Patricio, & rit de la sottise des paysans, qui sont délicats sur leur honneur, & semblent toujours le tenir à deux mains.
Alceste a raison, quand il veut qu’on soit sincère, et qu’en homme d’honneur On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur ; quand il déclare que L’ami du genre humain n’est pas du tout son fait, et quand il condamne sans pitié Ce commerce honteux de semblants d’amitié, ces protestations que le monde prodigue au premier faquin, en prostituant cette chose sacrée, l’amitié135. […] Il se regarde comme trop au-dessus des autres pour pouvoir être homme d’honneur parmi eux152 : cet amour-propre, hélas ! […] C’est un honneur à Boileau et à Molière190 d’avoir voulu, d’avoir su rendre ce service à la France : service bien oublié aujourd’hui, et auquel pourtant elle doit une gloire plus solide que celle des victoires et même de l’industrie, la gloire de l’esprit français 191. […] Ce n’est pas l’usage des drames ni des romans de donner beaucoup de place au devoir : sous ce rapport, Molière a le mérite et l’honneur d’être plus moral et plus vrai. […] « La jurisprudence, la médecine et les autres sciences apportent des honneurs et des richesses à ceux qui les cultivent… Et ni l’honneur ni le gain qu’elles promettent n’étaient suffisants à me convier à les apprendre. » Descartes, Discours sur la Méthode, 1re partie.
Pourquoi, aux jeunes gens gracieux et pleins d’honneur, a-t-il partout opposé des pères imbéciles, intéressés et quinteux ? […] C’est un mensonge moral, de prétendre que des fils puissent être pleins d’honneur et de raison, des filles pleines de délicatesse, de pudeur et de grâce, sans que pères ni mères leur aient rien donné de ces qualités, ni par éducation, ni par héritage. […] Molière semble pourtant l’avoir aimée : il a travaillé plus et mieux que d’autres à qui l’on en fait honneur, à la grande rénovation de la fin du siècle dernier. […] Aussi, nous n’avons part à la gloire de nos ancêtres qu’autant que nous nous efforçons de leur ressembler ; et cet éclat de leurs actions qu’ils répandent sur nous nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu’ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leur vertu, si nous voulons être estimés leurs véritables descendants. […] » On trouve dans Molière la louange du prince sans cesse rapportée à ses travaux, non à sa personne ; l’affirmation de ses devoirs envers tous, de ses obligations à voir par ses yeux, à punir, à récompenser, à veiller au bien et à l’honneur du pays747.
Il y a peu de personnes de son temps, qui pour se faire honneur d’avoir figuré avec lui, n’inventent des aventures qu’ils prétendent avoir eues ensemble. […] Le jeune homme en fut si vivement piqué qu’il se retira de chez Molière : il crut son honneur intéressé d’avoir été battu par une femme. […] Saisissons le moment qui nous fasse le plus d’honneur, et qui réponde à notre conduite. […] Ce vieux domestique avait l’honneur d’être toujours dans le carrosse de son Maître. […] Ainsi, Monsieur, quittez un dessein si contraire à votre honneur et à votre repos.
Enfin, après l’avoir mitonnée pendant treize ans, la jugeant à la fois assez grande et assez sotte, il l’a reprise chez lui pour la préparer directement à l’honneur qu’il lui destine. […] Vous connaissez L’Honneur et l’Argent de M. […] Son acariâtre belle-mère ne la ménage pas ; cependant elle lui répond poliment, lui fait honneur, la reconduit. […] C’est un grand honneur pour elle quand elle se dérobe à cette profanation et résiste à cette épreuve, comme Elmire, sans éclat, mais avec fermeté ; c’est la consécration de sa vertu. […] J’en reporte tout l’honneur à Molière dont le nom vous a attirés ici ; j’étais sûr de trouver un écho dans vos cœurs en parlant de ce grand homme.
Le jeune homme en fut si vivement piqué qu’il se retira de chez Moliere : il crut son honneur interessé d’avoir été battu par une femme. […] Saisissons le moment qui nous fasse le plus d’honneur, & qui réponde à nôtre conduite. […] Ce vieux domestique avoit l’honneur d’être toûjours dans le carrosse de son Maître. […] Parbleu, s’écria Chapelle, voilà un jugement qui vous fera honneur dans le monde. […] Ainsi, Monsieur, quittez un dessein si contraire à vôtre honneur & à vôtre repos.
La religion était en honneur, car les fripons se couvraient de son masque pour usurper l’estime publique ; Tartuffe nous l’apprend. […] Sans doute de grands malheurs ont nécessité de grands sacrifices, car la fortune publique est livrée à des parvenus grossiers ; des laquais enrichis foulent aux pieds toutes les lois de l’honneur ; l’honnêteté, la pudeur sont bravées ; la vertu n’est plus qu’un vain mot !!! […] Quelle époque de corruption que celle où un homme d’honneur se croit perdu s’il laisse éclater son amour pour l’épouse qu’il a promis d’aimer ! […] On trouvera mon système plus spécieux que solide ; on pourra l’attribuer à mon enthousiasme pour un art auquel je dois l’honneur de siéger parmi vous ; mais je rappellerai l’hypothèse dans laquelle je me suis placé ; et je répondrai d’ailleurs que l’histoire de certains peuples de l’antiquité repose sur des traditions bien plus incertaines et sur des conjectures bien moins vraisemblables.
Madame de Montespan croyant avoir moins à craindre les infidélités du roi en composant le service de la reine de dames d’honneur au lieu de filles d’honneur, avait pressé le renvoi de celles-ci et la nomination des dames. Le 1er de l’an, madame de Sévigné écrit à sa fille : « On a fait cinq dames : mesdames de Soubise, de Chevreuse, la princesse d’Harcourt, madame d’Albret, madame de Rochefort, et madame de Richelieu, dame d’honneur. » Madame de Montespan ne considérait pas qu’en donnant au roi un enfant chaque année, elle l’avait habitué aux dames, et avait autant à craindre de leur concurrence que de celle des filles d’honneur.
Aucun de ces deux motifs ne leur fait honneur. […] Ce lui seroit trop d’honneur que d’être joué devant une auguste assemblée ; il ne demanderoit pas mieux, & il m’attaque de gaieté de cœur, pour se faire connoître de quelque façon que ce soit. […] de Voltaire a très grande raison : mais de tout temps & dans tous les pays, les Auteurs ont sacrifié l’honneur de leur art à quelque vengeance particuliere. […] A cela le Chef lui répond avec mépris, qu’il est un misérable, qu’il seroit aussi mauvais acteur que détestable Auteur, qu’il refuse sa personne comme ses ouvrages, & qu’il se trompe s’il pense que des comédiens, gens d’honneur, recevront un vagabond parmi eux. […] Cléandre, son amant, se présente à Boniface, & à Thomas son valet, habillé en Turc, & dit que les Turcs ne l’ont rendu que trop propre à garder l’honneur d’une femme.
Monsieur Lysidas, appelez les choses par leur nom et, sur ce terrain, je ne vous redoute guère. » Molière n’a pas obéi aux préceptes d’Aristote et d’Horace par aveugle respect de la tradition, mais il s’est trouvé en fait amené à les suivre parce que ces règles, « dont vous embarrassez les ignorants, ne sont que quelques observations aisées que le bon sens a faites sur ce qui peut ôter Je plaisir que l’on prend à ces sortes de poèmes » ; Molière ne condamne donc pas les règles, mais ne veut point qu’on les entoure de mystère et de vénération ; et là, comme en toute autre matière, il ne se paye point de mots… La nature et l’honneur féminin Les idées de Molière sur l’honneur féminin, la liberté qu’il sied de laisser aux jeunes filles et aux épouses durent sembler de son temps étrangement hardies. […] On sait par quels moyens M. de la Souche, pour se garder des accidents auxquels tous les maris sont exposés, s’est efforcé de rendre sotte autant qu’il se pourrait la malheureuse qu’il destinait, dès l’enfance, à l’honneur de sa couche. […] La femme a des devoirs à remplir dont le premier est de rester honnête, mais le meilleur moyen de fortifier en elle les sentiments de l’honneur est tout d’abord de la laisser librement choisir un époux et plus tard de lui accorder une certaine indépendance, par suite une responsabilité morale : Leur sexe aime à jouir d’un peu de liberté ; On le retient fort mal par tant d’austérité ; Et les soins défiants, les verrous et les grilles Ne font pas la vertu des femmes et des filles : C’est l’honneur qui les doit tenir dans le devoir. Or, aux yeux de Molière, l’honneur est un sentiment naturel, comme l’amour. […] Harpagon, aux yeux duquel les deux mots « sans dot » en matière de mariage tiennent lieu « de beauté, de jeunesse, de naissance, d’honneur, de sagesse et de probité », se verra méprisé par un fils insolent qui bravera sa malédiction.
Ce vieux domestique avait l’honneur d’être toujours dans le carrosse de son maître. […] Parbleu, s’écria Chapelle*, voilà un jugement qui vous fera honneur dans le monde : tenez, Molière, vous n’avez jamais donné une marque d’esprit si brillante.
La piquante Lisette de l’École des maris est le bon sens incarné, quand elle répond, avec un délicieux mélange de finesse et de naïveté, au Sganarelle qui croit s’assurer une femme parfaite en tenant sa pupille bien enfermée : Notre honneur est, monsieur, bien sujet à faiblesse, S’il faut qu’il ait besoin qu’on le garde sans cesse325 ! […] Qui nous gêne se met en un péril extrême, Et toujours notre honneur veut se garder lui-même. […] C’est l’honneur qui les doit tenir dans le devoir, Non la sévérité que nous leur faisons voir. […] Cette considération que l’honneur doit être gardé pour lui-même, pour la dignité et la joie intime qu’il procure, et non par crainte d’un châtiment, est un des plus beaux préceptes moraux qui se puissent proclamer. […] Telle est la vraie vertu, inflexible quand il s’agit de l’honneur, indulgente tant qu’il ne court point de risques.
Votre honneur avec moi….. […] Dandin s’attendant à des honneurs qu’il ne reçoit point. […] Moi, aimer une jeune et belle personne qui a l’honneur d’être la fille de M. le baron de Sotenville ! […] Dandin, qui ignore l’honneur, trouve, ce qu’on lui fait faire, bien plus absurde que nous. […] Faisons bien les honneurs au moins de notre esprit.
Puis-je rester avec honneur dans une compagnie où vous avez eu la bonté de me placer vous-même ? […] puisque tu n’es pas mon pere, il me suffit aujourd’hui que tu veuilles ôter l’honneur à ma mere, je ne te connois plus que pour un tigre altéré de mon sang ; &, puisque tu en as soif, viens donc percer ce cœur que tu dis qui ne t’appartient pas. […] Je vous demande pardon de mes emportements : lavez dans mon sang la faute que je viens de commettre ; je n’en murmurerai point, pourvu que vous rendiez à ma mere l’honneur de vos bonnes graces. […] Votre honneur vous engage A laver dans mon sang un si sensible outrage.
Elle ne mariera pas Henriette avec Trissotin, Parcequ’il a l’honneur de rimer à latin. Elle ne dira pas à son mari d’un ton despotique : Ce Monsieur Trissotin, dont on nous fait un crime, Et qui n’a pas l’honneur d’être dans votre estime, Est celui que je prends pour l’époux qu’il lui faut ; Et je sais mieux que vous juger de ce qu’il vaut. […] Oui, rien n’est plus certain, leur ai-je répondu quelquefois en plaisantant ; il est vrai qu’ils laissent manquer leurs femmes & leurs enfants du nécessaire ; qu’ils prêtent à usure ; qu’ils sacrifient devoir, tendresse, honneur à l’argent, comme Harpagon : mais en revanche ils ne portent pas une calotte ; ils n’ont ni fraise, ni aiguillettes, ni petite moustache, & la différence est grande : oh !
Cela ne vous fera pas trop d’honneur. […] Dans la comédie des Graces, l’Amour, attaché à un arbre par les Nymphes qu’il veut surprendre, est en butte à leurs railleries, & il les prie en vain de lui laisser un bras libre, comme le héros de l’histoire : il les menace comme lui de s’endormir, & leur dit que cela ne leur fera pas honneur. Tout cela paroît bien ressemblant, cependant M. de Saint-Foix dit dans sa Préface : « Je finis vîte, en ajoutant que la fable ou l’invention du sujet étant, sans contredit, la partie du théâtre la plus difficile, elle est aussi celle qui peut faire le plus d’honneur.
Ainsi, monsieur, quittez un dessein si contraire à votre honneur et à votre repos. […] En vérité, lui répondit Molière, il faut que vous soyez bien ivre pour parler de la sorte, et vous avez mauvaise grâce de plaisanter sur une affaire aussi sérieuse que celle-ci, où il est question de l’honneur et de l’établissement de monsieur.
Et je vous demande la permission de prouver ce que j’avance, ou, plus modestement, de m’expliquer, et de vous exposer le rôle comme je l’entends, — - comme je le jouerais, — ou comme j’aurais essayé de le jouer, si cet honneur m’avait été accordé par impossible. […] Si j’accueillais de cette manière les poètes qui me font l’honneur de me consulter sur leurs ouvrages, je me considérerais comme un grand malotru. […] Moi, j’avoue ; et, je le répète, si j’avais eu l’honneur de jouer ce rôle, je me serais appliqué avant toute chose à en faire ressortir les côtés extravagants et comiques et je ne me serais senti pour cela la conscience gênée d’aucun remords, — au contraire. […] Il a sur l’honneur des idées cornéliennes. […] Quel est, je vous prie, le devoir d’honneur, l’obligation morale qui force à trouver un sonnet mauvais ?
Un sentiment amer les avertit qu’ils ne font pas en eux-mêmes à l’espèce humaine tout l’honneur quelle peut recevoir. […] épouvanté de la pensée qu’un autre histrion eût l’honneur de faire rire le « roi qui faisait trembler tout le monde ? […] l’ambition les domine et elles ont fait une sorte de vœu de conquérir les biens et les honneurs de la terre ! […] Orgon tout seul avec MmePernelle, aussi folle que lui, demeure pour soutenir l’honneur du nom chrétien. […] Elle a eu l’honneur d’être réfutée par les deux plus grands orateurs sacrés du grand siècle.
Le Public justifia bien la prédiction de l’Auteur de l’Art Poétique ; & depuis long-temps les François citent le Misanthrope comme l’honneur de leur Scene Comique. […] Cela vous fera plus d’honneur dans le public, qui regardera vos Acteurs comme vos gagistes ; vos Acteurs d’ailleurs qui ne sont pas des plus souples avec vous, sentiront mieux votre supériorité. […] Il y a un honneur pour moi à ne point quitter. Plaisant point d’honneur, disoit en soi-même le Satyrique, qui consiste à se noircir tous les jours le visage pour se faire une moustache de Sganarelle, & à dévouer son dos à toutes les bastonnades de la Comédie : Quoi !
Les égards que je dois à toute ma famille, L’intérêt que je prends à l’honneur de ma fille, M’oblige à vous donner un éclaircissement Quand j’ai mille raisons d’en user autrement. […] Le destin, malgré votre courroux, Vous force à consentir à des liens si doux ; Et l’intérêt d’un fils, son honneur & sa flamme, Vous doit, sans balancer, déterminer, Madame. […] Quand je te fais l’honneur de te parler (j’enrage) Tu devrois bien au moins me tourner le visage. […] Il disoit qu’on lui faisoit beaucoup d’honneur de le mettre en commerce avec des personnes qui s’attiroient l’estime & le respect de tout le monde. […] Si nous rencontrons sur notre chemin quelque frelon du Parnasse, qui veuille s’attacher à nous pour partager l’honneur de nos succès, & nous laisser la honte de nos chûtes, chassons-le bien loin de nous.
Chapelle soutenait sa table avec honneur. […] Saisissons le moment qui nous fasse le plus d’honneur, et qui réponde à notre conduite. […] Ce vieux domestique avait l’honneur d’être toujours dans le carrosse de son maître. […] s’écria Chapelle, voilà un jugement qui vous fera honneur dans le monde. […] « Ce médecin se nommait Lafosse : c’était un homme d’honneur, et incapable d’inventer cette histoire.
Sur quel fond de mérite et de vertu sublime Appuyez-vous en lui l’honneur de votre estime ? […] À l’époque où parut Bertrand et Raton, le drame était en grand honneur. […] Molière, lui, sut se garantir du jargon précieux, en si grand honneur à l’hôtel Rambouillet, sorte d’euphuisme aussi, répandu déjà dans le grand monde et parmi les beaux esprits de ce temps. […] Il peint dans Alceste un homme d’honneur, de probité, et qui, sous ce rapport, a droit à nos respects malgré les défauts de son humeur et les travers de son esprit. […] Il ne se couvre d’aucun masque pour faire des dupes ; il ne tient nullement à l’opinion qu’on peut avoir de son honneur ou de sa sagesse.
Honneur au Seigneur Apollon. […] Ma mere, dans son temps, passoit pour assez belle, Et naturellement n’étoit pas fort cruelle : Feu votre pere alors, ce Prince genéreux, Sur la galanterie étoit fort dangereux ; Et je sais qu’Elpénor, qu’on appelloit mon pere, A cause qu’il étoit le mari de ma mere, Comptoit pour grand honneur aux pasteurs d’aujourd’hui, Que le Prince autrefois étoit venu chez lui, Et que, durant ce temps, il avoit l’avantage De se voir saluer de tous ceux du village. […] Oublions pour un moment que le Joueur ait été représenté trente ans après le Misanthrope, & jugeons des deux héros par leur ton ; nous croirons le cadet bien plus voisin de la barbarie que son aîné ; ou, si nous nous souvenons de la date des deux pieces, tout l’honneur que nous puissions faire à Regnard, est d’imaginer qu’il a voulu parodier son prédécesseur. […] Je n’ai pas cet honneur. […] C’est trop d’honneur que vous lui faites, Monsieur.
Un valet de cette fille, qui s’intéresse à son honneur, imagine d’envoyer successivement plusieurs personnages pour arrêter le vieillard, & lui faire manquer l’heure du rendez-vous. […] Lors se tournant vers moi, M’accolle à tour de bras, & tout pétillant d’aise, Doux comme une espousée, à la joue il me baise : Puis me flattant l’espaule, il me fit librement L’honneur que d’approuver mon petit jugement. […] Depuis aux bons Sergents j’ai porté révérence, Comme à des gens d’honneur par qui le Ciel voulut Que je receusse un jour le bien de mon salut. […] Chez Regnier, des créanciers & des gens de Justice enlevent l’importun & le conduisent en prison ; le Poëte en est si content qu’il jure d’avoir désormais la plus grande vénération pour les Sergents, & de les regarder comme des hommes d’honneur & de probité.
En un mot, il aime l’argent plus que réputation, qu’honneur & que vertu : & la vue d’un demandeur lui donne des convulsions ; c’est le frapper par son endroit mortel ; c’est lui percer le cœur ; c’est lui arracher les entrailles. […] On reconnoîtroit ceux qui seroient réellement entraînés par le génie de la comédie, & non par la démangeaison de faire des vers, & qui n’imaginent de les fondre dans une espece de comédie, que pour leur procurer l’honneur d’être débités devant une assemblée plus nombreuse. […] Quelques titres honteux qu’en tous lieux on lui donne, Son misérable honneur ne voit pour lui personne : Nommez-le fourbe, infame, & scélérat maudit, Tout le monde en convient, & nul n’y contredit.
Je m’en vais travailler, moi, pour vous contenter, A vous faire, en raisons claires & positives, Le mémoire succinct de nos dettes passives, Et que j’aurai l’honneur de vous montrer dans peu. […] Et que j’aurai l’honneur de vous montrer dans peu. […] De l’honneur, que tu fuis, elle suit trop les loix, Et tu prends faussement & son nom & sa voix.
Et ce que j’ai dit bien des fois, elle lui fait connaître un pays tout nouveau, je veux dire le commerce de l’amitié et de la conversation sans chicane et sans contrainte ; il en paraît charmé. » Certes, elle devait être d’un grand charme cette amitié qui, dans madame de Maintenon, était de l’amour retenu par la raison, la justice, l’honneur, la bienséance ; cette amitié, où les sens entraient pour quelque chose, mais soumis à de plus hautes et plus puissantes sympathies, celles de l’âme et de l’intelligence, à de plus nobles besoins, ceux de la considération et du respect de soi-même ; cette amitié passionnée que l’honneur forçait à résister au plus doux penchant, qui ne souffrait pas moins de sa résistance que l’ami à qui elle était opposée ; cette tendresse qui avait autant besoin d’être consolée de ses refus que celui qui les essuyait et dont la souffrance parvenait à obtenir des encouragements de l’amant voluptueux et contrarié. […] Dans cette période de splendeur pour le royaume, les arts y furent rois en honneur et les plaisirs enivraient la cour. […] La société polie ne pourra pas plus empêcher tout ce désordre et cette hypocrisie, qu’elle n’a pu empêcher la licence effrontée : mais elle subsistera, se continuera, se propagera pour la satisfaction des bons esprits, des cœurs honnêtes, et l’honneur de la nation. […] En se défendant par l’intérêt de l’honneur, auquel le roi pouvait opposer la promesse du secret, elle l’aurait rebuté ; en se défendant par la religion, par un devoir et par un intérêt commun ; en se défendant par un devoir qu’elle représentait comme pénible à son cœur, et comme assez contraire à son inclination pour laisser au roi l’espérance d’en obtenir l’oubli dans un moment propice, elle parvenait à la solution habile de cette grande difficulté de renvoyer le roi toujours affligé, jamais désespéré ; en prolongeant son désir, elle en faisait une passion vive et profonde.
. — La duchesse de Richelieu nommée dame d’honneur. […] Enfin, madame de Richelieu succéda à madame de Montausier, dans la place de dame d’honneur de la reine, et madame de Richelieu était aussi de l’école de l’hôtel de Rambouillet.
Enfin, Genève même a tenu à honneur de célébrer notre Molière : M. […] Ce fut la troupe de Molière, la troupe du Roi proprement dite, qui fit son service, et il n’y a pas à croire que l’Hôtel de Bourgogne ait partagé cet honneur. […] Mais les ennemis et les adversaires de Molière n’ont pas seuls l’honneur d’être nommés dans ses œuvres. […] C’est ainsi, vraisemblablement, qu’elle avait dû y représenter originairement Le Cid, et qu’elle avait eu l’honneur de le ramener à Paris. […] Il se fait un honneur d’être le bienvenu chez lui et se pique de savoir ce qui s’y passe ; mais, à part lui, il a ses visées ailleurs pour sa pièce.
Ceux que le Ciel choisit pour de pareils exploits Doivent s’enorgueillir de l’honneur de son choix ; Et j’avouerai, Seigneur, que ma reconnoissance Se partage entre vous & la toute-puissance. […] Indigne des honneurs que tu m’as présentés, Que je partage ici tes immenses bontés ! […] Elvire, eût cru faire une lâcheté & offenser sa Reine, s’il eût réjetté l’honneur qu’il recevoit de son pays par cette nomination. […] Soit que j’aime Carlos, soit que par simple estime Je rende à ses vertus un honneur légitime, Vous devez respecter, quels que soient mes desseins, Ou le choix de mon cœur, ou l’œuvre de mes mains.
Monsieur, peut-on vous demander qui est-ce qui me procure de votre part l’honneur d’une attention si particuliere ? […] Boissi est très louable d’avoir fait les honneurs de son pays. […] Ils ont une ame magnanime, De l’honneur, des vertus, & je sais de leurs traits...
Ce sera l’honneur de la critique d’avoir protégé et défendu, obstinément, cette illustre artiste ; tant sur la fin de sa vie elle avait peine à se défendre contre les impatients qui se fatiguent d’entendre dire : — « Aristide est juste », — ou bien : « Mademoiselle Mars est la plus grande artiste de son temps ! […] Dans ce beau drame de la coquetterie aux prises avec l’honneur d’un galant homme, Célimène est seule, sans autre défense que son esprit, sans autre protection que sa beauté. […] honneur à mademoiselle Mars !
Lesbino s’efforce de le détourner de cette passion qui ne lui peut faire honneur ; il lui demande s’il n’a jamais éprouvé d’autre amour. […] Se retournant vers Vittoria, elle lui dit que si son honneur ne lui défendait pas de se commettre avec une actrice, elle lui apprendrait à vivre, et elle rentre chez elle. […] Des honneurs publics furent rendus à l’il- lustre comédienne.
Cet acte, qui faisait honneur à la Compagnie, lui attira pourtant plus d’une épigramme. […] L’idée de faire de la nouvelle fontaine un monument en l’honneur de Molière fut émise par M. […] La tragédie était alors en plus grand honneur que la comédie. […] Lafosse, était un homme d’esprit, d’honneur, et incapable d’inventer cette histoire. […] C’est l’honneur qui les doit tenir dans le devoir.
Louis XIV, il est vrai, vit mourir Pascal un an après son avènement, et Corneille écrire sous son règne Agésilas et Attila ; mais c’est là un avantage qu’il ne faut pas exagérer : il serait assez étrange de lui faire honneur du génie de ces deux grands hommes, parce qu’il a eu la gloire de les enterrer. […] Nés de son temps, formés sous ses yeux, on pourrait, avec quelque vraisemblance, lui en faire honneur. […] Quels que soient ces inconvéniens attachés aux faveurs du public, il faut convenir au moins qu’ils lui font honneur. […] En outre, si Louis XIV a daigné offrir une aile de poulet à Molière, nous le voyons aussi faire à Scaramouche l’honneur de lui verser deux fois à boire de sa royale main, et cette anecdote semble plus authentique que la précédente. […] Ce qui fait peu d’honneur au moins à son goût, c’est que, tandis qu’il donnait sept mille livres à la troupe de Molière, il donnait à la troupe de Scaramouche quinze mille livres de pension.
Godeau, de l’Académie française, évêque de Vence, ayant adressé à Voiture un défi de vers galants en honneur de cette belle personne, Voiture lui adressa ce rondeau fanfaron : Comme un galant et brave chevalier, Vous m’appelez en combat singulier D’amour, de vers et de prose polie ; Mais à si peu mon cœur ne s’humilie, Je ne vous tiens que pour un écolier ; Et fussiez-vous brave et docte guerrier, En cas d’amour, n’aspirez au laurier. […] Cet ouvrage fit dans l’art dramatique une révolution dont Molière a eu l’honneur, parce que ce fut son talent qui la signala avec éclat. « Avant Mélite, dit Corneille dans sa préface, on n’avait jamais vu que la comédie fit rire sans personnages ridicules, tels que les valets bouffons, les parasites, les capitans, les docteurs, etc.
L’Amour conseille aux spectateurs d’imiter cet exemple, & leur adresse ces paroles : Faites de votre honneur comme elle fait du sien, Qui toujours est entier : mais qu’on n’en sache rien : Et par elle apprenez que les plus fines dames, De pareilles douceurs entretiennent leurs ames Dedans leurs cabinets, & que bien sottes sont Les filles aujourd’hui qui comme elles ne font. […] Souvenez-vous que l’honneur est une étoffe fine ; si l’on y répand de l’huile ou du vin, la tache s’étend au plus vîte.
Que vos romans se bornent aux honneurs de la presse, on les lira, on les jugera, on leur prodiguera des éloges s’ils en méritent ; peut-être même les Phriné, les Prudes, les Beautés sensibles vous récompenseront-elles plus particuliérement. […] Quel honneur peut vous faire un ami si frivole, Sans aucune conduite, & dont l’audace folle Insulte sans relâche, & livre des combats A l’auguste Bon-sens, qu’elle ne comprend pas ?
Enfin l’accent même de la critique, à chaque époque où elle se doit renouveler, se renouvelle au juger et au toucher de ces belles œuvres, qui sont restées l’honneur et le respect de l’esprit humain. […] Attribuer cette ruine à l’Essai sur les mœurs, à La Pucelle, à l’Encyclopédie, ce serait leur faire trop d’honneur. […] L’affliction de plusieurs hommes d’honneur fut sincère et profonde. […] » Pour celui qui a l’honneur de tenir la plume du critique, il y aura toujours beaucoup à glaner dans l’étude et dans la contemplation de l’œuvre des maîtres. […] Il faut encore un certain mérite pour qu’un homme d’une certaine valeur vous fasse l’honneur de vous examiner, de la couronne d’or aux talons rouges, de l’éventail au brodequin.
Outre ces introducteurs, un individu, revêtu du titre d’alcoviste, était le chevalier servant de la dame : il l’aidait à faire les honneurs de sa maison et à diriger la, conversation ; rôle sans conséquence, parce que, selon Saint-Évremond, une précieuse faisait consister son principal mérite il aimer tendrement son amant sans jouissance, et à jouir solidement de son mari avec aversion ». […] La jeune noblesse se fit particulièrement un point d’honneur de porter ses premières armes en Piémont sous le lieutenant général du royaume, Brissac, grand et illustre capitaine, qui affectait dans son gouvernement Fa magnificence d’un souverain. […] « C’était, à tout prendre, comme l’a dit Boileau, une fille qui avait beaucoup de mérite, et passait pour avoir encore plus d’honneur et de probité que d’esprit. » Un certain mérite est toujours nécessaire à qui veut être à la tête d’un parti ; et, après tout, le ridicule de la préciosité n’était pas ignoble. Dans un siècle frivole, de bel esprit, de mauvaises mœurs, sous un gouvernement absolu, la satire, la comédie satirique, devaient être en grand honneur ; les bonnes qualités ne rachetaient pas le ridicule ; après le besoin de parler était venu le besoin de rire. […] Le cas qu’il faisait de Chapelain ne l’avait pas empêché de le sacrifier à la risée générale : Qu’on vante en lui la foi, l’honneur, la probité, Qu’on prise sa candeur et sa civilité.
Dans ce voyage, au milieu d’un monde de courtisans, il avait l’honneur d’aider, quelquefois, à préparer le lit de Sa Majesté. […] L’honneur, ô Mascarille ! […] Mais entre le roi et la foule, que de Messieurs, que de dames, que de graves auteurs, que d’importants seigneurs blessés, piqués, outragés, que d’honneurs à venger ! […] Molière, qui l’avait élevée dans la liberté, avait cru que l’honneur suffirait pour la retenir. […] s’écria Chapelle, voilà un jugement qui vous fera honneur dans le monde.
Ainsi, monsieur, quittez un dessein si contraire à votre honneur et à votre repos. […] Cette production, quoique indigne d’un semblable honneur, fut opposée par quelques hommes de lettres à celle de La Fontaine. […] Molière, forcé de garder la chambre, remit à Chapelle le soin de faire les honneurs de la maison. […] Saisissons le moment qui nous fasse le plus d’honneur, et qui réponde le mieux à notre conduite. […] Enfin il arriva toujours tremblant chez M. de Montausier, qui l’embrassa à plusieurs reprises, le loua, le remercia, et lui dit qu’“il avait pensé à lui en faisant Le Misanthrope, qui était le caractère du plus parfaitement honnête homme qui pût être, et qu’il lui avait fait trop d’honneur, et un honneur qu’il n’oublierait jamais”.
Il joue autant bien qu’il se peut Ce Marquis de nouvelle fonte, Dont par hasard, à ce qu’on conte, L’original est à Paris : En colere autant que surpris De s’y voir dépeint de la sorte, Il jure, il tempête & s’emporte, Et veut faire ajourner l’Auteur En réparation d’honneur, Tant pour lui que pour sa famille, Laquelle en Pourceaugnacs fourmille. […] Il n’y a pas un Pourceaugnac à Limoges que je ne connoisse, depuis le plus grand jusqu’au plus petit : je ne fréquentois qu’eux dans le temps que j’y étois, & j’avois l’honneur de vous voir presque tous les jours.
Ainsi, le dieu de la bonne chère aura l’honneur d’avoir présidé à l’invention de la comédie, afin d’être en règle avec Bacchus, son compagnon, qui présidait au chant du bouc, c’est-à-dire à l’invention de la tragédie. « Il ressemblait, ce dieu Cornus, à Mercure et à Vénus ; on l’eût pris pour un beau jeune homme sous les habits d’une jeune femme. […] Ces dangers même et ces excommunications fréquentes se tournent en louange pour ceux qui mettent la poésie avant toutes choses, et qui placent l’art suprême, au suprême honneur ! […] Enfin, comme toutes les personnes qui avaient l’honneur d’appartenir à Sa Majesté, Molière devait nécessairement être invulnérable ; or, Louis XIV avait été scandalisé des attaques de Boursault contre son poète ; il avait donc ordonné positivement à Molière de répondre, et Molière ne se fit guère prier ; il était naturellement guerroyeur ; il supportait difficilement la piqûre des insectes : — Le mépris des sots, disait-il, est une pilule qu’on peut avaler, mais non pas sans faire la grimace. […] Ces grands hommes, l’honneur de l’esprit humain, reconnaissaient très volontiers les devoirs de la critique ; ils étaient, avant tout, de véritables hommes de lettres, et ils prouvaient, par leur exemple, que cette qualité d’homme de lettres est la plus grande et la plus honorable dont se puisse décorer un galant homme. […] Cette fois les comédiens se représentaient eux-mêmes ; Molière leur avait conservé leurs noms, leurs habits, leurs visages ; ils étaient jeunes et beaux alors ; ils marchaient à la suite de ce grand homme, l’honneur du théâtre.
Il signale chez ce valet fripon une particularité de leur caractère : je veux parler de l’honneur qu’ils s’attribuent de leurs méfaits. […] L’honneur, ô Mascarille ! […] Molière, que l’on trouve toujours d’accord avec les vérités psychologiques, a nettement précisé que l’honneur dont se décorent la jalousie et l’égoïsme en amour est un faux honneur. […] Tout est renfermé là-dedans ; et sans dot tient lieu de beauté, de jeunesse, de naissance, d’honneur, de sagesse et de probité. […] Le cœur de l’avare, qui est resté insensible à tous les sentiments généreux, aux affections de famille, à l’honneur, à la reconnaissance pour les services que Dorine lui rend, a été accessible à l’amour.
Tenez, mon cœur s’émeut à toutes ces tendresses ; Cela ragaillardit tout à fait mes vieux jours, Et je me ressouviens de mes jeunes amours437, qui n’a devant les yeux cet amour pur et naturel, plein de joie et d’honneur, que Phèdre dépeint avec tant de vérité dans son désespoir de n’en pouvoir jouir : Hélas ! […] Oui, la source de l’amour est belle, pure, sublime : mais l’amoureux est homme ; et, pour aimer, il n’en est pas moins aux prises avec toutes sortes de misères : il est jeune, il est jaloux, il est fou, il est sans courage et sans conduite, il est susceptible et déraisonnable, il manque de dignité, même d’honneur. […] Dans F Etourdi, le Dépit amoureux, l’Amour médecin, les deux Écoles, le Médecin malgré lui, l’Avare, les Fourberies de Scapin, M. de Pourceaugnac, on voit sans cesse les amants tomber des sentiments les plus beaux dans les ruses les moins dignes, et employer des chemins honteux pour atteindre un but honorable qu’ils n’ont pas la constance de chercher par la seule route de l’honneur. […] Il sera pur463 : jamais un amant, qui aime de l’amour peint par Molière, ne songera à faire sa maîtresse de son amante, ou plutôt ce mot de maîtresse deviendra chaste dans sa bouche et dans sa pensée ; il sera toujours ému de respect devant celle en qui il vénère sa propre dignité et son honneur même.
Ces petits-maîtres fanfarons se vantent aussi de savoir pousser galamment une affaire d’honneur. […] C’est donc à notre conscience et à notre prudence qu’il dénonce le malfaiteur ; et son œuvre a la vertu d’une garantie préventive contre des embûches qui menacent notre sécurité, notre honneur même. […] L’honneur et la raison. […] S’il eût été amoureux de quelque dame qui eût eu quelque léger défaut, ou en sa beauté, ou en son esprit, ou en son honneur, toute la violence de la passion n’eut pu l’obliger à trahir ses sentiments. […] Les maréchaux formaient un tribunal d’honneur auquel était réservée la connaissance des affaires entre gentilshommes ou officiers.
. — Ce xixe siècle, aujourd’hui si fier de sa fortune, de sa naissance et de ses victoires, il vivra parce qu’il a été fécondé, agrandi, fortifié par quelques grands écrivains, l’honneur de la prose et de la poésie, et ces écrivains déjà dans l’ombre, ils seront tout étonnés de se voir au réveil, devenus les égaux (pour le moins) de la gloire même la plus haute et la moins contestée ! […] Autrefois, le fleuriste s’attachait aux tulipes, aujourd’hui le camélia ne compte plus ses martyrs ; — Avant-hier les dahlias avaient tous les honneurs de la culture, avant demain les roses sont remises en honneur, c’est le tour des violettes ce matin. […] C’est une grande perte, et bien cruelle, et qui doit affliger tous les sincères amis de ce grand art de la comédie, qui a été si longtemps en si grand honneur parmi nous. […] Donc honneur à l’artiste habile qui peut cesser d’être jeune, impunément ! Honneur à la durée en toutes choses ; elle est venue en aide à bien des rois tout-puissants ; elle a manifesté plus d’un grand écrivain qui serait mort oublié, s’il n’avait pas combattu, durant quarante ans, sur la même brèche.
D’ailleurs ne peut-il pas avoir maltraité sa femme, & vouloir se disculper aux dépens de son honneur ? […] Cet honnête homme, qui devroit baiser la terre où je marche, & se faire honneur d’une alliance comme la nôtre, me traite de la maniere du monde la plus indigne. […] C’est là qu’il a pris le caractere de M. de Sotenville, qui reproche sans cesse à son gendre l’honneur qu’il lui a fait en lui donnant sa fille ; & celui de Mad. de Sotenville, qui ne croit pas qu’une femme née d’elle puisse manquer à son devoir.
Hé bien, puisque vous prenez les choses du bon côté, d’honneur, vous aurez de l’argent, quand je devrois vous payer moi-même sur mes menus plaisirs. […] Vous serez content, je vous en assure : mais, je vous prie, que j’aie l’honneur de vous dire un mot en particulier. […] Le dernier doit être en sentinelle, tandis que l’autre fera ses efforts pour souffler l’honneur des deux filles.
Il te met dans la foule ainsi qu’un misérable : Il croit que c’est assez d’un coup pour t’accabler, Et ne t’a jamais fait l’honneur de redoubler. […] Non, d’honneur, il me plaît. […] Non, d’honneur, il me plaît.
Qui est ce cruel qui tout-à-coup m’a ravi mes biens, mon honneur et ma vie ? […] Si ce récit est vrai, il fait honneur à Ménage*. […] Rodomont dit à sa Maîtresse qu’il a enfermé dans ce sac un voleur, qui en voulait à ses biens et à son honneur. […] Il y va de mon honneur de ne point quitter. Plaisant honneur, disait en soi-même le Satirique, à se noircir tous les jours le visage pour se faire une moustache de Sganarelle, et à dévouer son dos à toutes les bastonnades de la Comédie » !
Telle était alors la force du principe d’autorité, que moi-même je me croyais engagé d’honneur à soutenir contre M. […] Elle se moque d’eux, les tance et les remercie. « Vous me faites, leur dit-elle tout bas, bien de l’honneur. […] Encore une fois, vous me faites beaucoup d’honneur. […] Alors, s’ils rouvrent Molière, peut-être seront-ils frappés de sa beauté ; mais ils ne croiront pas devoir cette révélation à Uranie, et ils continueront de disputer fort et ferme avec elle, pour couvrir leur retraite et soutenir l’honneur de la logique. […] Uranie ne tardera pas à reconnaître, pour la justification du genre humain, qu’un souffle de moralité inspire ce poème qui ruine la morale, et que cet athée faisant honneur aux plus nobles sentiments de la nature humaine, atteste sa divine origine.
Louis XIII le nomma soldat dans sa garde d’honneur. […] ACTE CINQUIÈME Scapin se fait un point d’honneur de triompher des sottises de son maître.
Si Molière avait pu ne pas s’en apercevoir, Les Plaideurs de Racine étaient bien propres à l’y faire penser3; mais ce silence était volontaire, et nous croyons qu’il est possible de l’expliquer à l’honneur de la profession d’avocat. […] Le culte de l’honneur, le respect de la justice, voilà ses seules règles, et ce sont là choses qu’il n’est pas aisé de railler.
Si Agnès prenait ce parti, elle ne serait pas plus loin de la vérité que le personnage qui l’a élevée dans l’ignorance, et qui la réservé à l’honneur de sa couche. […] La vertu qui se défend ainsi, qui attise la passion, en se réservant l’honneur d’une facile victoire, est bien près de ressembler au vice. […] n’a-t-il pas le droit de lui dire : Si vous n’aviez pas appelé le danger, votre honneur n’eût jamais été menacé ? […] Si l’Opéra, au lieu de jouer toute l’année quatre ou cinq pièces, voulait reprendre l’ancien répertoire et remettre en honneur l’Armide et l’Orphée de Gluck par exemple, il ne laisserait pas aux chanteurs le soin de deviner les intentions du compositeur ; il appellerait pour diriger les répétitions un maître de chant initié à tous les secrets du style musical.
Il est vrai qu’il en donne d’assez bonnes raisons ; mais je crois qu’elles sont plutôt de la façon de l’Auteur, que de celle de Molière, qui alors ne connaissait point assez la Cour pour parler aussi sensément qu’il le fait à ses amis ; et l’honneur et l’agrément d’une telle place devaient au contraire l’éblouir, et il devait tout quitter pour la prendre, et tout employer pour s’en rendre digne. […] C’est connaître bien légèrement le Théâtre d’aujourd’hui, que de porter un jugement aussi faux que celui de l’Auteur ; mais aux dépens de son honneur, il a voulu faire plaisir à Baron. […] Mais, Monsieur, comme je ne veux point m’attirer les traits d’un Auteur en colère, je vous prie que cette Lettre soit de vous à moi ; car s’il en a connaissance, il ne se tiendra jamais de me commettre dans le public pour son honneur, et je serais très fâché que lui ou moi nous eussions tort publiquement.
Quelque flatteur que soit l’honneur que je poursuis, Est-ce un équivalent à l’angoisse où je suis ? […] Tout est renfermé là-dedans ; & sans dot tient lieu de beauté, de jeunesse, de naissance, d’honneur, de sagesse & de probité. […] Il demande ce qu’a dit la belle ; on lui persuade qu’elle s’est récriée sur ses agréments : il la remercie de l’honneur qu’elle lui fait, & des bons sentiments qu’elle a pour lui.
Je dis création, sans prétendre en aucune manière nier les droits de l’Espagne à l’invention de la légende, non plus que ceux de Tirso de Molina à l’honneur de l’avoir le premier réalisée dans un drame. […] Et qu’on ne dise pas que j’attribue indument à Molière tout le bruit qui s’est fait autour de don Juan, lorsque, pour être juste, je devrais en reporter l’honneur à Tirso de Molina ! […] En se montrant aussi éloquent interprète de l’honneur du gentilhomme que de la conscience blessée du pauvre, il serait bien certain de doubler nos plaisirs et son triomphe.
Les recettes étaient insuffisantes ; le « garçon nommé Molière », c’est ainsi qu’en parlait alors Tallemant des Réaux, fut, au mois d’août 1645, emprisonné au Châtelet, faute de pouvoir faire honneur aux obligations qu’il avait contractées au nom de la troupe. […] Dans la cinquième entrée, « onze docteurs reçoivent un docteur en ânerie, qui, pour mériter cet honneur, soutient des thèses dédiées à Scaramouche ». […] Jean Doucet et son frère ont les honneurs de la neuvième entrée.
M. et madame la maréchale d’Albret nous ont reçus avec tous les honneurs et toute l’amitié que M. le duc et moi pouvions espérer. […] Quanto joue en robe de chambre avec la dame du château (avec la reine) qui se trouve trop heureuse d’être reçue, et qui souvent est chassée par un coup d’œil qu’on fait à la femme de chambre »(à la darne d’honneur, madame de Richelieu). […] La dame d’honneur même n’a plus les mêmes empressements, et cela fait faire des réflexions morales et chrétiennes à ma petite amie (probablement madame de Vins, belle-sœur de M. de Pomponne). » Les amies de madame de Maintenon, persuadées de sa faveur, croyaient trop facilement qu’elle on était enivrée ; elle était au contraire très occupée de ce qu’elle voyait de triste dans sa situation.
On ne peut pas dire que L’Étourdi soit la première pièce qui ait annoncé en France les merveilles de la bonne comédie : Le Menteur, qui le précéda de dix années, revendique cet honneur. […] Tous deux lui ont également fourni le sujet d’une comédie ; mais il a fait au premier un honneur dont l’autre apparemment ne lui a pas semblé digne, celui d’emprunter son dialogue dans plusieurs scènes et de n’en être que l’heureux imitateur.
On a fait honneur de cette somptuosité très déplacée au dessein de détourner le soupçon d’une nouvelle campagne. […] Dans la continuelle fluctuation d’idées et de sentiments à laquelle madame de Maintenon était condamnée depuis deux années ou environ, il n’est pas étonnant qu’elle ait donné lieu plusieurs fois au renouvellement des plaintes que madame de Coulanges faisait au mois de septembre 1675 pour la première fois, sur le changement de son amie à son égard, et à l’application de l’ancien adage, que les honneurs changent les mœurs 124.
C’est qu’au milieu de ses vices, Dom Juan a conservé le point d’honneur et le courage. […] Le bourgeois, chez Molière, n’a qu’une seule vertu, et elle n’est pas héroïque : la prudence ; il n’a aucune espèce de point d’honneur. […] L’orgueil du sang n’est pas tout à fait éteint, le pédantisme non plus, mais beaucoup plus cependant que le premier ; l’honneur en revient à Molière. […] Disons-le à l’honneur des grands seigneurs d’autrefois ; nous n’aurions eu sans doute à leur place ni autant de patience à supporter les censures, ni autant de facilité à en reconnaître la justesse. […] Elle obtint le prix d’honneur ; elle était signée J.
Toxile a trop d’honneur & de conscience pour exposer son ami aux plus affreux châtiments : il va trouver un Parasite, l’engage, moyennant un bon repas qu’il lui promet, à lui confier sa fille, pour la conduire chez le M... en qualité d’esclave Persane. […] Une nourrice & un bracelet lui enlevent cet honneur.
Défendez mon honneur. […] Défendez mon honneur.
Au roi Charles X revient l’honneur d’avoir fait représenter Hernani. […] Quand il avait quinze ans, l’art dramatique était en grand honneur dans notre bon pays de France. […] je ne vous fais pas cet honneur. […] — C’est comme j’ai l’honneur de vous le dire ! […] Tant il y va de la vie et de l’honneur, pour toute cette honnête famille !
Si ce fait est vrai, il fait également honneur au prince et au comédien.
Le privilege qu’ils ont de n’être pas sujets aux fluxions de poitrine, comme le dit leur Polichinel, leur mérite-t-il cet honneur ? […] Oui, votre honneur m’est cher, & je ne puis souffrir Qu’aux brocards de chacun vous alliez vous offrir. […] Le jugement que ces trois Auteurs portent sur le comique larmoyant, ne doit pas être suspect, puisque les deux premiers n’ont jamais prétendu aux honneurs de la scene, & que le dernier a fait plusieurs comédies larmoyantes.
Quelles sont sur le devoir, sur l’honneur, même sur l’ordre social, les idées de cet esprit hardi ? […] C’est par l’éloquence du bon sens seulement qu’on peut avoir prise sur eux ; et il faut croire que Molière voulait avoir cette éloquence-là, s’il choisissait pour premier juge cette servante, immortalisée, sans qu’elle s’en doutât, par l’honneur que lui faisait son maître en la prenant comme pierre de touche de ses œuvres32. […] On retrouve les mêmes idées dans le Discours au Roi imprimé en tête des Fâcheux : « Ceux qui sont nés en un rang élevé peuvent se proposer l’honneur de servir Votre Majesté dans les grands emplois ; mais pour moi, toute la gloire où je puis aspirer, c’est de la réjouir.
Voilà, mon cher enfant, les préceptes solides que mon honneur et ma conscience me suggèrent et que tu dois suivre, si tu aimes tant soit peu la fortune. […] Du commencement, je croyais cet homme-là un fripon ; mais, ma foi, il faut lui remettre l’honneur sur la tête, et demeurer d’accord qu’il a de grandes lumières… Ah ! […] Dans les commencements, on avait un peu de peine à s’y accoutumer ; mais présentement tout le monde s’en fait honneur.