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18. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Molière, à ce qu’il paraît, n’était pas alors de l’avis d’Alceste, qui prétend que le temps ne fait rien à l’affaire. […] Rien n’est plus amusant que la scène où les quatre docteurs, réunis pour une consultation, s’entretiennent de leurs mules et parlent de, leurs affaires particulières. […] La condition d’existence de Molière n’était qu’au prix de son silence sur les affaires de l’état. […] Elles sont très bonnes comme équilibres de gouvernement ; c’est un tempérament excellent ; mais la comédie ne .peut s’occuper des affaires publiques, que lorsque les affaires publiques se mêlent intimement aux mœurs. […] Les femmes avaient alors une grande influence sur les affaires du gouvernement, comme dans tout état qui repose sur l’arbitraire, et non sur des règles invariables, sur la hiérarchie des droits.

19. (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26

Pardonnez-moi, répondit le Comte, qui devinoit leur intention, j’ai oublié d’épouser votre sœur, & j’y retourne avec vous pour finir cette affaire. […] Mademoiselle Moliere, remariée pour lors à Guerin d’Etriché, fit quelques poursuites, mais des amis communs accommoderent l’affaire. […] Ce contretemps acheva de tout gâter : le Roi les renvoya brusquement l’un & l’autre, en disant à la Moliere que l’affaire dont elle lui parloit, dépendoit du Ministere de M. l’Archevêque. […] Colbert ; & que ces railleries outrées pourroient lui faire des affaires auprès de ce Ministre, & du Roi même.

20. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

A mes affaires. […] C’est de la tête aux pieds un homme tout mystere, Qui vous jette, en passant, un coup d’œil égaré, Et, sans aucune affaire, est toujours affairé. […] C’est que jamais, morbleu, les hommes n’ont raison ; Que le chagrin contre eux est toujours de saison, Et que je vois qu’ils sont, sur toutes les affaires, Loueurs impertinents, ou censeurs téméraires. […] Moi, pourvu que je puisse être au petit couché, Je n’ai point d’autre affaire où je sois attaché. […] Enfin, quand un personnage se trouve tout à-coup dans un embarras imprévu, & qu’il ne peut se tirer d’affaires qu’en fuyant, il n’est nullement nécessaire qu’il nous apprenne la cause de sa fuite.

21. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Molière, destiné aux affaires du gouvernement, eût été aussi grand politique qu’il a été grand poète. […] Qui en choque un se les attire tous sur les bras… « […] C’est sous cet abri favorable que je veux mettre en sûreté mes affaires. […] C’était bien assez d’avoir affaire à tous les gens d’église, sans se brouiller avec tous les gens de robe. […] Certes, c’est bien affaire à Molière de parler de la dévotion avec laquelle il a si peu de commerce, et qu’il n’a jamais connue ni par pratique ni par théorie ! […] Ainsi, d’après une antique tradition, les grands dîners qui ont aujourd’hui une si haute influence dans les affaires de l’état, seraient des dîners de tartuffes.

22. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Mais il n’en est pas moins vrai que tout va de travers chez elle, Qu’on y sait comment vont lune, étoile polaire18, Vénus, Saturne et Mars dont je n’ai point affaire, Et dans ce vain savoir, qu’on va chercher si loin, On ne sait comment va mon pot, dont j’ai besoin, qu’elle dédaigne son mari, et qu’enfin, par suite de son entêtement, sa fille Henriette a failli épouser un plat intrigant. […] Mais les filles peuvent naître coquettes, et même elles naissent toutes coquettes, dans un sens qu’il est à propos de déterminer, « Les filles, dit Fénelon20, naissent avec un désir violent de plaire ; les chemins qui conduisent les hommes à l’autorité et à la gloire leur étant fermés, elles tâchent de se dédommager par les agréments de l’esprit et du corps ; de là vient qu’elles aspirent tant à la beauté et à toutes les grâces extérieures, et qu’elles sont si passionnées pour les ajustements ; une coiffe, un bout de ruban, une boucle de cheveux plus haut ou plus bas, le choix d’une couleur, ce sont pour elles autant d’affaires importantes. […] Fénelon, dans les Instructions qu’il a composées sur l’administration des sacrements, n’a pas oublié le mariage, et voici quelques-unes des recommandations qu’il adresse au jeune époux : « Communiquez à votre femme vos affaires avec confiance, puisque les vôtres deviennent les siennes dans cette intime société. […] Elle se tire aussi ingénieusement d’affaire avec Vadius, que toute la famille embrasse pour l’amour du grec et qui s’avance pour embrasser aussi Henriette au même titre : Excusez-moi, Monsieur, je ne sais pas le grec. […] « La vie, a dit M. de Tocqueville, la vie n’est ni un plaisir ni un supplice, c’est une affaire grave dont nous sommes chargés, et qu’il faut terminer à notre honneur. » Dieu, en nous imposant des devoirs, y attache certains plaisirs qui en rendent l’accomplissement plus facile ; et le bonheur qu’il nous accorde en échange n’est destiné qu’à nous en faire souhaiter un plus complet.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Vers & de la Prose dans les Comédies. » pp. 103-117

De la louange, de l’estime, de la bienveillance en paroles, & de l’amitié, tant qu’il vous plaira ; mais de l’argent, point d’affaires. […] Sotte condition que celle d’un esclave, de ne vivre jamais pour soi, & d’être toujours tout entier aux passions d’un maître, de n’être réglé que par ses humeurs, & de se voir réduit à faire ses propres affaires de tous les soucis qu’il peut prendre ! […] Sotte condition que celle d’un esclave,  De ne vivre jamais pour soi,  Et d’être toujours tout entier   Aux passions d’un maître,  D’être réglé par ses humeurs,  Et de se voir réduit à faire   Ses propres affaires  De tous les soucis qu’il peut prendre.

24. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

« Le sénat et la campagne, les affaires civiles et les actions militaires avaient leur saison. […] Ils seraient ridicules dans un pays où tous les esprits seraient tendus aux affaires publiques, soit par la nature de la constitution, soit par une révolution flagrante, ou récente, ou imminente. Mais dans une monarchie ancienne dont rien ne menaçait l’existence, où les affaires publiques étaient gouvernées par un pouvoir héréditaire, où une grande fortune donnait de longs loisirs, où des études suivies étaient le plus sûr moyen d’éviter les ennuis du désœuvrement, où la culture de l’esprit pouvait seule assurer des jouissances à l’âge mûr et à la vieillesse, les études de la marquise de Rambouillet étaient éminemment raisonnables.

25. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

Les mémoires de mademoiselle de Montpensier nous apprennent que jusqu’à la mort de la reine-mère, arrivée le 20 janvier 1666, « le roi avait gardé quelques mesures de secret sur son amour pour madame de La Vallière, pour ne point donner de chagrin à la reine-mère ; mais que quand il fut hors de cette appréhension, cette affaire devint publique » ; et Mademoiselle ajoute que dans ce temps-là… madame de Montespan, qui était une des dames de la reine, « commença à aller chez madame de La Vallière, qui était ravie de la voir chez elle pour amuser le roi. » C’est cet amusement du roi qui commença l’intrigue dont Bussy-Rabutin raconte si bien l’origine. […] Cette affaire fit un grand bruit dans le monde, parce que l’outrage était extraordinaire à supporter pour une femme qui jusque-là avait eu bonne réputation. Monsieur de Montausier était à Rambouillet, il n’apprit pas cette affaire. » Le duc de Saint-Simon a aussi parlé des avanies du marquis de Montespan ; mais, né seulement en 1673, il n’en a parlé que plus de vingt années après, et sur des traditions fort suspectes ; l’on verra même qu’il en a adopté de fabuleuses ; il n’aimait pas M. de Montausier, et n’était pas fâché de trouver la duchesse de Montausier digne de reproches auxquels son mari n’aurait pas été étranger.

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Tu sais quelle amitié de tout temps fit paroître L’époux de ta maîtresse au pere de mon maître ; Qu’ils étoient grands amis, n’étant encore qu’enfants, Et qu’il y peut avoir déja près de huit ans Que ton maître, embarqué sur mer pour ses affaires, Fut pris, & chez les Turcs vendu par des corsaires. […] Après avoir fait part au spectateur de l’histoire secrete des principaux personnages d’un drame, & l’avoir intéressé à leur sort par cette confidence, il est juste de lui apprendre nettement, & le plutôt qu’on peut, l’état actuel de leurs affaires, & de le préparer adroitement sur ce qui peut leur arriver d’heureux ou de malheureux ; mais de façon que flottant entre la crainte & l’espérance, il s’intéresse doublement aux événements. […] Mais, ma foi, le métier est trop maltraité aujourd’hui ; & j’ai renoncé à toutes choses, depuis certain chagrin d’une affaire qui m’arriva. […] Vos affaires ne pouvoient être mises en de meilleures mains, & c’est le héros de notre siecle pour les exploits dont il s’agit : un homme qui, vingt fois en sa vie, pour servir ses amis, a généreusement affronté les galeres ; qui, au péril de ses bras & de ses épaules, sait mettre noblement à fin les aventures les plus difficiles ; & qui, tel que vous le voyez, est exilé de son pays, pour je ne sais combien d’actions honorables qu’il a généreusement entreprises. […] Cela vaut fait, ou je suis fort trompé ; le voilà hors d’affaires.

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. Des Caracteres de tous les siecles, & de ceux du moment. » pp. 331-336

C’est sous un tel abri qu’assurant mes affaires, Je veux de mes censeurs duper les plus séveres. […] S’il faut que d’intérêt quelque affaire se passe, Fût-ce veuve, orphelin : point d’accord, point de grace ; Et, pour peu qu’on me choque, ardent à me venger, Jamais rien au pardon ne pourra m’obliger.

28. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. De la Catastrophe ou du Dénouement. » pp. 503-516

Les Auteurs qui ont traité de l’art de la comédie, ont presque tous fait de grands raisonnements pour expliquer ce que signifie le mot de catastrophe ; pour moi, je dirai tout uniment, d’après Scaliger 66, que la catastrophe, dans la comédie, est une révolution aussi heureuse que prompte dans les affaires des personnages. […] Il y a quelques Auteurs à qui l’on ne peut certainement pas faire ce reproche ; mais ils n’évitent ce défaut qu’en tombant dans un autre plus grand, puisqu’après avoir décidé le destin des principaux personnages, ils emploient souvent des pages entieres pour arranger les affaires des acteurs les plus subalternes. […] Parcequ’il a des affaires de plus grande conséquence pour lui, & qui le touchent de plus près.

29. (1910) Rousseau contre Molière

occupez-vous de cette affaire avant de songer à la mienne. […] Le « magistrat » l’a rendu à ses affaires immédiatement avec excuses et éloges. […] C’est une affaire beaucoup plus grave que pour l’Avare. […] Entre autres très graves affaires qu’elle s’était attirées, il y avait celle-ci. […] Une sorte de coquetterie est permise aux filles à marier ; s’amuser est leur grande affaire.

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. De l’Art de prévenir les Critiques. » pp. 309-313

On se tue à vous faire un aveu des plus doux, Cependant ce n’est pas encore assez pour vous ; Et l’on ne peut aller jusqu’à vous satisfaire, Qu’aux dernieres faveurs on ne pousse l’affaire. […] Cela est vrai ; mais Moliere, dans le même cas, se tire plus adroitement d’affaire que ses successeurs.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150

Le mari d’Ismene s’est embarqué pour ses affaires ; il est pris par les Turcs. […] Sortons : c’est mon affaire. […] Il prie son esclave de réparer le mal qu’il a fait, & d’avoir soin de ses affaires.

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283

Nous voilà de tous points d’accord sur cette affaire. […] Non, mon frere : Moi, qui reste à Paris, je ferai cette affaire. […] Peut-être, à mon profit, dans une affaire obscure, Un Juge bien payé verra plus clair que moi.

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

Mes petits soins d’abord ont eu tant de succès, Que je me suis chez elle ouvert un libre accès ; Et, sans trop me vanter, ni lui faire une injure, Mes affaires y sont en fort bonne posture. […]   Ceux qui, de galante humeur,   N’ont affaire qu’à Madame,   N’accommodent point Monsieur. […] Le Ciel l’en punit ; il arriva une affaire pour laquelle il fallut nécessairement qu’il prît la poste le jour même, & qu’il allât à la Cour. […] Ceux qui ont des affaires à la Cour ne peuvent savoir en combien de temps elles seront terminées. […] Enfin elle reçut une lettre de son mari, qui lui apprit qu’il la revenoit trouver, & que ses affaires à la Cour étoient faites.

34. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Tous sont d’accord en somme pour le grandir sans mesure, en faire un personnage héroïque et fabuleux, l’honneur même, rendant ses oracles ; on se ferait une mauvaise affaire à prendre contre lui le parti d’Oronte, de Philinte ; à plus forte raison de Célimène ; ceux même qui, dans la vie réelle, n’y seraient jamais pour lui et se feraient un plaisir de l’éviter chez les autres se croient obligés d’épouser d’autant plus sa cause au théâtre et de l’admirer bruyamment. […] S’il est inférieur à Shakespeare en expression poétique, — ce n’était pas son affaire ; — • il lui est égal en fécondité, comme créateur, et supérieur en vérité. […] Nous avons affaire à l’observateur le plus profond qu’il ait existé jamais et en même temps, par une chance inouïe, au plus intarissable, au plus verveux, au plus fort des auteurs comiques : cela ne nous arrête pas, et ce que nous voulons trouver dans son œuvre, c’est la clef de sa chambre à coucher, l’écho de son alcôve, et de ses sanglots surtout. […] Sa grande affaire, il nous le disait tout à l’heure, c’était de peindre les défauts des hommes ; et il les prenait où il les trouvait, chez les marquis ou chez les bourgeois, dans le salon de Célimène, ou sous la hutte du fagotier, ne se doutant pas le moins du ; monde qu’il remplit une mission sociale et qu’il écrivit une préface pour le Philinte de Fabre d’Eglantine et pour la Révolution française. […] L’espérance, belle affaire !

35. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Il a affaire à un fâcheux, à un homme oisif, qui se retirera à la fin : il l’espere, & il prend patience. […] Il vous quitte & continue sa route : voilà l’affaire importante dont il avoit à vous parler. […] Quelle affaire a-t-il à démêler avec Philolache ? […] Regnard ne s’est tiré d’affaire qu’au moyen de certains traits plaisants, & par les jeux comiques de cette piece ». […] Toi, qui m’as si long-temps parlé de tes affaires, Va vîte, cours, dis-leur qu’ils soient prêts au besoin.

36. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Pieces intriguées par plusieurs Personnages. » pp. 169-175

Il est bientôt remplacé par Scapin, qui envoie chercher un Rôtisseur, ordonne un repas magnifique au nom du maître de la maison ; & lorsque Pantalon arrive avec sa compagnie, il lui dit qu’Arlequin & sa femme, obligés d’aller en ville pour une affaire de la derniere conséquence, l’ont chargé de faire les honneurs pour eux. […] On conçoit aisément, par l’extrait de cette piece, combien deux intrigants, imaginant & agissant tous deux avec la même vigueur, & à-peu-près le même zele, se portant tour à tour plusieurs coup redoublés, & faisant pour ainsi dire assaut de fourberie ; on conçoit, dis-je, combien de pareils champions pourroient amener de situations plaisantes, variées, & même attachantes, s’ils travailloient pour une affaire plus intéressante qu’un dîner & une montre.

37. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Je l’ai abordée par le côté où j’avais affaire, par le côté qui regarde la France et surtout qui regarde Molière. […] Remis de leur émotion, selon la coutume des gens de théâtre qui tirent profit de toute chose, ils pensèrent faire une bonne affaire s’ils engageaient dans leur compagnie ce contadino qu’ils avaient trouvé si facétieux et si spirituel ; ils lui firent des propositions et il les accepta.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

quelle affaire vous y amene si souvent ? […] ou quelle affaire avons-nous ensemble ? […] Permettez-moi de vous demander ce qui vous amene à Ephese ; &, si je ne suis pas trop curieux, y avez-vous quelque affaire ?

39. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Hors de la scène, Brécourt, à ce qu’il paraît, se fit souvent de mauvaises affaires, et ne s’en tira pas aussi bien que d’une scène assez longue qu’il joua en 1678, à la chasse du roi, avec un sanglier qui l’atteignit à la botte, et le tint quelque temps en échec. […] C’était un excellent acteur et un très honnête homme ; il avait du sens, de l’esprit, de la conduite ; sous tous les rapports il fut utile à sa société, dont il géra les affaires avec une grande exactitude et une probité scrupuleuse. […] Il écrivit une Lettre sur les affaires du théâtre, dans laquelle il l’accusait, non seulement d’avoir outragé toute la noblesse du royaume, mais même d’avoir offensé la majesté souveraine, que cette noblesse environne et soutient ; accusation non moins absurde que perfide, fondée sur le plus grossier des paralogismes, celui qui, concluant du particulier au général et de l’individu à l’espèce, veut voir la satire injuste de toute une classe d’hommes respectables et respectés, dans la juste critique d’un petit nombre d’hommes ridicules qui en font partie. […] Pardonnez-moi, messieurs, leur répondit-il, j’ai oublié d’épouser votre sœur, et je retourne avec vous pour finir cette affaire. […] Ce qui n’est pas une bouffonnerie plus ou moins agréable, mais un chef-d’œuvre de vérité comique, c’est la première scène de la pièce, celle où Sganarelle demande à Géronimo son avis sur un mariage auquel il s’est résolu d’avance ; lui fait jurer d’en dire franchement sa pensée, tandis que lui-même il a déjà juré de conclure l’affaire ; et, quand ce sage ami finit par approuver en riant une sottise qu’il ne voit pas moyen d’empêcher, le remercie bien sérieusement de son excellent conseil, et lui promet de le suivre avec docilité.

40. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

Il s’en va, riant encore, réfléchissant qu’après tout Jupiter n’est pas si coupable, et emportant pour toute leçon la maxime que Sur telles affaires toujours Le meilleur est de ne rien dire596. […] Ne cherchons tous les jours qu’à nous plaire, Soyons-y l’un et l’autre empressés ; Du plaisir faisons notre affaire ; Des chagrins songeons à nous défaire : Il vient un temps où l’on en prend assez631. […] Lorsque pour rire on s’assemble, Les plus sages, ce me semble, Sont ceux qui sont les plus fous : Ne songeons qu’à nous réjouir : La grande affaire est le plaisir639 ! […] Il est, dans les affaires Des amoureux mystères, Certains petits moments Qui changent les plus fières Et font d’heureux amants640.

41. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Ils se détournent ou chopent contre l’obstacle signalé, c’est leur affaire. […] Mais ici je m’arrête, pénétrer plus loin n’est pas l’affaire du critique. […] C’est une affaire et une grosse affaire de monter Les Femmes savantes, Le Misanthrope, L’Avare et tant d’autres comédies du maître. […] qu’un homme eût mieux fait l’affaire. […] Mais c’est affaire à elle.

42. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99

C’est une peine que d’avoir affaire à des Intendants : il n’est rien tel que de s’adresser aux Maîtres. […] Je ferai votre affaire. […] Croyez-moi, je suis votre serviteur ; & si jamais j’ai quelque affaire, je ne veux point d’autre second.

43. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

L’avocat n’a pas à créer; il prend les faits dans son dossier; il les explique non pas, avec son imagination, mais avec sa raison et son expérience des affaires ; et quant au public, ignore-t-on que les portes de l’audience ne sont pas ouvertes pour que des esprits oisifs ou blasés viennent chercher le plaisir dans le scandale, l’intérêt dans l’aspect d’un malheureux ? […] Dès lors, rappelez des fautes commises, imaginez-en si vous voulez de nouvelles ; celui-ci se charge de plus d’affaires qu’il n’en peut étudier ; cet autre exige des honoraires ruineux; en voici un qui plaide indifféremment toutes causes‌ 8.

44. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Voici ses paroles : « Je n’ai jamais eu tant d’envie de vous voir que dans cette affaire-ci. […] Mais il me semble que j’en ai un peu moins présentement… Je me fais des retraites plus ou moins sévères, selon l’état où seront mes affaires ; j’avais dans la tête trois affaires dont il y a déjà deux de faites : ce sont des avis que j’ai demandés et obtenus, et sur lesquels le roi me donnera quelque somme : je ne sais pas encore ce que ce sera.

45. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Et celui-ci voyait en cette affaire beaucoup moins les édifiantes « bonnes œuvres »qu’une « correspondance» organisée « dans tout le Royaume, » et bien suspecte. […] Tous ces gens-là se servent du nom de Dieu pour faire leurs affaires et tromper le monde. […] Les quelque dix années qui suivent l’affaire de L’Ermitage de Caen sont, peut-être, dans la deuxième moitié du xviie siècle, l’époque de la plus forte poussée réactive de la libre pensée contre le courant religieux général. […] Je rappellerai ici, seulement pour mémoire, que, de l’aveu de Voyer d’Argenson, « la dernière persécution qui,» en 1665, « donna le coup de la mort à la Compagnie, fut excitée par un curé de Paris qui crut s’acquérir un grand mérite auprès du premier ministre, de l’avertir de quelque assemblée secrète qui se faisait sur sa paroisse. » Le rôle joué par le Jansénisme dans la destruction de la Compagnie du Saint-Sacrement fut probablement plus important encore que l’hostilité du clergé constitué, à une date où Port-Royal, soutenu par la faveur publique, allait imposer au pouvoir royal, et au Pape lui-même, la « paix de l Église. » Ce rôle, l’affaire de L’Ermitage suffirait à nous le révéler. […] Pris dans cet engrenage, les plus vertueux n’ont pas le « calme » indispensable à la conversion, « le dégagement d’esprit nécessaire pour réfléchir sur eux-mêmes et pour s’appliquer comme il faut à l’importante affaire de l’éternité. » De là, la théorie ascétique de la prêchée, — chantée, on peut presque le dire, — en une longue dissertation lyrique par M.

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. De la Gradation. » pp. 342-351

Valere quitte Paris pour aller recueillir sa succession, termine ses affaires, est prêt à revenir dans la capitale, quand son valet Crispin, & Lisette, suivante de la veuve, qui sont amoureux l’un de l’autre, forment le dessein d’unir leurs maîtres. […] Ce qu’il contient paroît n’être dû qu’au hasard : Il semble ne traiter que d’intérêts, d’affaires.

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311

La contestation est ici superflue, Et de tout point chez moi l’affaire est résolue50. […] Il exhorte les femmes à venir puiser des consolations dans son Hermitage quand leurs affaires domestiques les mettront dans le cas d’en avoir besoin.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. M. DE SAINT-FOIX. » pp. 288-296

Je lui parlai d’une affaire de famille que j’avois en effet avec la brune, & que je voulois accommoder : je racontat cela avec tant d’ingénuité, qu’on me crut, ou qu’on jugea du moins qu’on ne pouvoit point se dispenser de feindre de me croire. Voilà une affaire bien replâtrée en apparence : malgré tout cela, la brune, qui avoit démêlé certains regards qu’on avoit jettés sur moi, chercha à s’éclaircir.

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

Conduis bien nos affaires. […] Les pieces que vous protégez avec tant de fureur, parcequ’elles sont plus faciles à jouer, ne sont qu’une affaire de mode qui ne peut durer long-temps : on a bientôt épuisé les situations romanesques, les reconnoissances, les oh, les ah, & tous les cris prétendus pathétiques : on a bientôt peint les hommes comme ils devroient être ; il faudra tôt ou tard revenir à votre pere nourricier, au genre que vous dédaignez, que vous ne jouez plus bien, & dans lequel vous serez bientôt détestables. […] La grande négligence que vous avez pour vos affaires a été cause que le clerc de votre Rapporteur ne m’a point averti, & vous avez perdu absolument votre procès que vous deviez gagner.... » Chrisale.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Pour récompenser Célio, il lui fait une donation de tous ses biens, & va ensuite vaquer à ses affaires. […] Il s’y rencontra dans ce temps-là un gentilhomme de Madrid, qui y étoit venu pour ses affaires particulieres. […] Le pauvre homme étoit comme enchanté, & de ce qu’il avoit vu, & de ce qu’on lui avoit fait, & si plein de confusion, qu’on ne le vit point paroître dans les rues tant que ses affaires le retinrent à Séville. […] Vous bien remettre ensemble & vous tirer d’affaire.

51. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Comment faire rire de Vigier faisant l’important, si l’on n’a pas vu qu’il n’est mêlé dans aucune affaire importante ? […] Voici l’état de l’affaire dont vous avez bien voulu m’entretenir ; La place d’employé qu’avait M. […] Vous voyez déjà que la diplomatie pénètre partout, même dans les affaires les plus minimes de notre établissement. […] Beyle et des vôtres ne m’ont pas permis jusqu’ici de vous entretenir de cette affaire comme je désirais pouvoir le faire. […] qu’une femme demoiselle est une étrange affaire !

52. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [3, p. 35] »

Pardonnez-moi, répondit le comte, qui devinait leur intention, j’ai oublié d’épouser votre sœur, et j’y retourne avec vous pour finir cette affaire.

53. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [85, p. 129-130] »

Comme cet ancien Gille ressemble à beaucoup de Gilles modernes, nous allons citer le portrait qu’en fait l’auteur du Misanthrope : C’est de la tête aux pieds, un homme tout mystère, Qui vous jette en passant un coup d’œil égaré, Et sans aucune affaire est toujours affairé.

54. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. Du Genre mixte. » pp. 241-252

Le stratagême de Mascarille avançoit les affaires, l’étourderie de Lélie les remet au même point, les gâte même, en rendant Trufaldin plus méfiant. […] Il vous en montrera en moins d’une heure autant qu’il en faut pour vous tirer d’affaire . . . .

55. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Quoi qu’il fût très agréable en conversation lorsque les gens lui plaisaient, il ne parlait guère en compagnie, à moins qu’il ne se trouvât avec des personnes pour qui il eût une estime particulière : cela faisait dire à ceux qui ne le connaissaient pas qu’il était rêveur et mélancolique ; mais s’il parlait peu, il parlait juste, et d’ailleurs il observait les manières et les mœurs de tout le monde ; il trouvait moyen ensuite d’en faire des applications admirables dans ses Comédies, où l’on peut dire qu’il a joué tout le monde, puisqu’il s’y est joué le premier en plusieurs endroits sur des affaires de sa famille, et qui regardaient ce qui se passait dans son domestique. […] Ce qui était cause de cette inégalité dans ses ouvrages, dont quelques-uns semblent négligés en comparaison des autres, c’est qu’il était obligé d’assujettir son génie à des sujets qu’on lui prescrivait, et de travailler avec une très grande précipitation, soit par les Ordres du Roi, soit par la nécessité des affaires de la Troupe, sans que son travail le détournât de l’extrême application, et des études particulières qu’il faisait sur tous les grands rôles qu’il se donnait dans ses Pièces.

56. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [9, p. 41] »

L’homme en question se trouva si honoré de ce compliment, que, toutes affaires cessantes, il donna parole pour le lendemain ; et il courut tout Paris pour tirer vanité de la lecture de cette pièce.

57. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [34, p. 62-63 ] »

Colbert ; et que ces railleries outrées pourraient lui faire des affaires auprès de ce ministre, et du roi même.

58. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397

Je fais chercher par-tout, pour ce dessein, de l’argent à emprunter ; &, si vos affaires, ma sœur, sont semblables aux miennes, & qu’il faille que notre pere s’oppose à nos desirs, nous le quitterons là tous deux, & nous nous affranchirons de cette tyrannie où nous tient, depuis si long-temps, son avarice insupportable. […] Quant au Tartufe, c’est une autre affaire.

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Adieu, Comtesse : n’en soyons pas moins bons amis ; & du moins ayez la bonté de m’aider à me tirer d’affaire avec Hortense. […] Sangsue, n’est-ce pas dire trop cruement que les Conseillers Garde-notes sucent le sang des personnes qui ont affaire à eux ? […] Nombre d’Ecrivains se tirent d’affaire en appellant tout simplement leurs personnages M. le Comte, M. le Duc, Madame la Marquise, Madame la Baronne ; il n’appartient pas à tout le monde, comme je l’ai dit dans cet article, de ne mettre sur la scene que des hommes & des femmes titrées. […] Philippe Néricault Destouches, né à Tours en 1680, fut chargé long-temps des affaires du Roi en Angleterre, où il épousa secrètement une Demoiselle Angloise d’une naissance distinguée.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. Des Pieces d’intrigue en général. » pp. 123-124

Vous, que la nature a doué d’un génie souple, adroit, capable de se replier en cent façons différentes, d’un esprit assez preste pour bouleverser les affaires les mieux établies en apparence, & pour les renouer quand elles paroissent désespérées, dédaignez les clabauderies des ennemis de ce genre.

61. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [50, p. 83-85] »

Le roi la renvoya en lui disant que cette affaire dépendait du ministère de l’archevêque, et que c’était à lui qu’il fallait s’adresser.

62. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Ces deux sortes d’affaires s’associaient alors. […] Il connaissait, d’ailleurs, ceux à qui il allait avoir affaire. […] On n’a jamais bien su qui avait mené l’affaire, mais soyez certain que c’est l’abbé Roquette. […] L’abbé Roquette se chargea de cette nouvelle affaire. […] Sorel, au livre II du Francion, a conté une affaire de ce genre.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288

J’avoue que tu es un grand homme, & voilà l’affaire en bon train : mais l’argent d’autre part nous presse pour notre subsistance ; & nous avons de tous côtés des gens qui aboient après nous. […] Apprenez, pour avoir votre esprit affermi, Qu’une femme qu’on garde est gagnée à demi, Et que les noirs chagrins des maris ou des peres Ont toujours du galant avancé les affaires.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70

  Moliere a très bien fait de ne pas déguiser Lélie en pélerin, & de nous sauver les détails de l’affaire d’honneur qui l’a fait travestir. […] Mais je suis trop avant pour reculer arriere : C’est affaire en tous cas à rendre la rapiere.

65. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. » pp. 201-217

c’est une autre affaire. […] Pardonnez-moi, répondit le Comte, j’ai oublié d’épouser votre sœur, & j’y retourne avec vous pour finir cette affaire.

66. (1821) Sur le mariage de Molière et sur Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène pp. 131-151

Son père, parent (oncle maternel à la mode de Bretagne) du connétable de Luines, avec lequel il était fort lié, avait partagé la faveur de Louis XIII, qui lui accorda son estime, et, lui confiant ses affaires les plus importantes, le nomma son ambassadeur extraordinaire à la cour d’Espagne, à celle de Savoie, etc. […] Quant au père et au beau-frère de Molière, qui signèrent aussi l’acte de célébration, ils ont pu ignorer des faits qui leur étaient presqu’étrangers, et qu’ils tenaient aisément pour vrais, lorsque celui qu’ils regardaient avec raison comme le plus intéressé dans cette affaire, les tenait pour tels.

67. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Pantalon dissimula la cause de l’intérêt qu’il prenait à l’affaire, et, tout furieux, s’en retourna à son logis dans le dessein d’infliger un châtiment exemplaire à sa coupable moitié. […] Arlequin fait observer que son maître a bien la mine de vouloir esquiver l’affaire.

68. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [43, p. 73-77] »

Ma foi, Molière, je vous suis obligé ; car cette affaire-là m’embarrassait, elle avait sa difficulté.

69. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Il est vrai que nous avons joüé la Comedie ensemble, dit Moliere, & c’est un fort honnête homme ; je suis fâché que ses petites affaires soient en si mauvais état. […] doucement, répondit Moliere ; ce n’est point ici une affaire à entreprendre mal-à-propos : c’est la derniere action de nôtre vie, il n’en faut pas manquer le merite. […] Mais rien ne le desoloit plus, que d’avoir affaire à de pareilles gens, & c’étoit cela qui bien souvent le dégoûtoit de Chapelle ; cependant leur ancienne amitié prenoit toûjours le dessus. […] Ma foi, Moliere, dit-il encore, je vous suis obligé, car cette affaire-là m’embarrassoit ; elle avoit sa difficulté. […] Voici ses propres termes, « il eut une affaire avec Moliere qui entendoit assez l’art de se vanger de ceux qui l’offensoient.

70. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Allez à présent, & que d’aujourd’hui on ne me rompe plus la tête d’aucune affaire. […] Monsieur votre oncle, dont je suis connu, sait si je dis la vérité : & puisque l’on me force de parler ; sachez, Madame, que Monsieur, à qui je vois que l’on donne la qualité de Comte, est à peine gentilhomme, & très mal dans ses affaires. […] N’avons-nous pas d’un autre côté bien des Nobles réels, qui, pour raccommoder leurs affaires, n’aspirent pas à une Marquise, & se bornent à tromper une simple roturiere ?

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Voilà une piece de drap qui feroit bien mon affaire. […] Ce ne sont pas mes affaires : je ne dois rien. […] Vous faites pourtant plus d’affaires vous seul, que tous les négociants de ce lieu.

72. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Forcer la cassette d’Orgon et fasciner Elmire, la belle affaire ! […] Il n’y était venu cependant que pour suivre certaines affaires du chapitre auquel il appartenait. […] On le voit auprès de tous les grands, et jamais dans aucune affaire. […] La représentation de Tartuffe devint véritablement une affaire d’État. […] Nous supposons volontiers la bonne foi ; quantité de gens d’esprit qui font des affaires en savent quelque chose.

73. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Des aparté. » pp. 446-462

Il a déja appris l’affaire, & elle lui tient si fort en tête, que tout seul il en parle haut. […] Theuropide, Marchand d’Athenes, revient d’Egypte, où il a été pour des affaires de son commerce.

74. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489

La méprise de Bernadille, qui ne reconnoît pas sa femme, & qui croit avoir affaire à un juge très sévere, produit des choses charmantes ; mais elle est très mal amenée, puisqu’il n’est pas vraisemblable qu’un homme, à moins d’être aveugle, ne reconnoisse pas une femme avec laquelle il a eu les liaisons les plus intimes, sur-tout lorsqu’un long espace de temps ne s’est pas écoulé, & lorsque la femme ne met pour tout déguisement qu’un habit d’homme. […] Ce n’est pas là l’affaire.

75. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

A quel homme ai-je affaire ? […] Nos affaires sont en mauvais état.

76. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Pendant qu’il en est encore temps, & que cette affaire n’a pas entiérement éclaté, croyez-moi, rendez à Madame de Lon... toute la justice qui lui est due. […] — J’en suis fâché, Monsieur, interrompit le Marquis ; c’est une affaire décidée ; rien ne peut m’ébranler.

77. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

je vous prie, Euclion, faites-moi le plaisir de m’écouter un peu tranquillement : j’ai à vous entretenir d’une affaire qui concerne également vos intérêts & les miens. […] Soit : puisque l’affaire est sérieuse, je ne suis pas assez mauvais pere pour empêcher la fortune de ma fille : je vous la promets donc. […] Sa défiance le fait agir contre ses intérêts ; & puis, l’occasion s’est-elle évanouie, mon homme alors, ayant réfléchi plus sérieusement, en vient au repentir : il voudroit bien renouer l’affaire, mais il n’est plus temps. […] De la louange, de l’estime, de la bienveillance en paroles, & de l’amitié, tant qu’il vous plaira ; mais de l’argent, point d’affaires.

78. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [74, p. 108-114] »

En vérité, lui répondit Molière, il faut que vous soyez bien ivre pour parler de la sorte, et vous avez mauvaise grâce de plaisanter sur une affaire aussi sérieuse que celle-ci, où il est question de l’honneur et de l’établissement de monsieur.

79. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Molière, nous l’avons vu dans sa guerre de 1’École des femmes, était en stratégie un partisan de Condé ; il poussait hardiment ; il eut brusqué son affaire pour l’enlever. […] C’était lui que Molière montrait « par l’exemple d’une affaire domestique, passant à s’ingérer dans les affaires les plus secrètes et les plus familières des familles » et mettant en usage les adresses d’Escobar pour capter la fortune de son hôte et caresser dévotement sa femme. […] Loyal, je suppose, affilié comme lui, et par état au courant des affaires et des honnêtes maisons du voisinage. […] Certes, il y a un côté ridicule dans le dévot prêchant une doctrine d’abstinence alors que lui ne se refuse rien ; mais Molière ne s’est pas borné à mettre en scène cette éternelle antithèse, un des mystères joyeuxde l’Église ; il a montré aussi comment le même homme, restant homme après tout, peut confondre, à son insu peut-être, les intérêts de son Dieu et les siens propres ; il a indiqué quels ravages peut faire dans une conscience cette conviction qu’on est le fondé d’affaires du ciel, revêtu de ses pouvoirs et, par suite, doué de privilèges particuliers ; il a signalé la soif de domination, l’orgueil immense de l’homme qui se croit sacré.

80. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [29, p. 54-59] »

doucement, répondit Moliere : ce n’est point ici une affaire à entreprendre mal-à-propos ; c’est la dernière action de la vie, il n’en faut pas manquer le mérite.

81. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [76, p. 115-117] »

Despréaux, qui avait quelques affaires ; lui répondit qu’il n’était pas en humeur de s’aller réjouir.

82. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

. ―  Il est vrai que nous avons joué la Comédie ensemble, dit Molière, et c’est un fort honnête homme ; je suis fâché que ses petites affaires soient en si mauvais état. […] doucement, répondit Molière ; ce n’est point ici une affaire à entreprendre mal à propos : c’est la dernière action de notre vie, il n’en faut pas manquer le mérite. […] Mais rien ne le désolait plus, que d’avoir affaire à de pareilles gens, et c’était cela qui bien souvent le dégoûtait de Chapelle ; cependant leur ancienne amitié prenait toujours le dessus. […] Ma foi, Molière, dit-il encore, je vous suis obligé, car cette affaire-là m’embarrassait ; elle avait sa difficulté. […] Le Philosophe touché de cette leçon, qui était en sa place, se mit sur les sentiments ; Molière n’en fut pas fâché : Car plus homme de Cour que Bernier, et plus occupé de ses affaires que de celles du grand Mogol, la relation ne lui faisait pas beaucoup de plaisir.

83. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Comme la prude a de l’esprit, et qu’elle n’a choisi ce caractère que pour mieux faire ses affaires, elle tâche par toutes sortes de voies d’attirer le Misanthrope, qu’elle aime : elle le loue, elle parle contre la coquette, lui veut persuader qu’on le trompe, et le mène chez elle pour lui en donner des preuves ; ce qui donne sujet à une partie des choses qui se passent au quatrième acte. […] « Les coquettes médisantes, par l’exemple de Célimène, voyant qu’elles peuvent s’attirer des affaires qui les feront mépriser, doivent apprendre à ne pas déchirer sous main leurs meilleurs amis. […] L’on rit, dit Horace*, et le poète est tiré d’affaire. […] L’homme en question se trouva si fort honoré de ce compliment que, toutes affaires cédantes, il donna parole pour le lendemain, et il courut tout Paris pour tirer vanité de la lecture de cette pièce. […] Mais le roi la renvoya, en lui disant que cette affaire dépendait du ministère de M. l’archevêque, et que c’était à lui qu’il fallait s’adresser.

84. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVI. De l’opposition des Caracteres. » pp. 398-416

Doucement, nous pouvons ajuster cette affaire. […] laissez-moi faire : Je m’en vais, en deux mots, accommoder l’affaire.

85. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

il y avait alors des bohèmes, inventeurs d’affaires chimériques et emprunteurs de pièces blanches, comme cet Ormin ! […] Quant à Psyché, son affaire est plus nette.

86. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Il lui propose de faire une bonne affaire en achetant la courtisane, qu’il reviendra, avec bénéfice, à Fracassa, et d’éloigner de la sorte celle qui est un danger pour son fils. […]   Enregistré au contrôle général de l’argenterie par moi, intendant et contrôleur général de ladite argenterie, et des menus plaisirs et affaires de la chambre de Sa Majesté, les jour et an de l’autre part.

87. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Dans Moliere, Jupiter prend congé d’Alcmene à-peu-près comme dans Plaute, avec la différence que dans la piece latine il recommande à Alcmene d’avoir bien soin des affaires de la maison, & de sa santé pendant sa grossesse, ce qui cadre assez bien avec le personnage de mari qu’il joue. Dans la piece françoise, Jupiter, loin de songer aux affaires du ménage, s’étudie à faire oublier l’époux, en lui débitant des fleurettes que nous avons déja citées ailleurs, & qui, n’en déplaise aux amateurs des jolis madrigaux, rendent la scene de Moliere inférieure à celle de Plaute, sur-tout si elles sont débitées par un acteur qui, loin de passer légérement sur la délicatesse outrée de Jupiter, veuille au contraire en faire sentir toutes les petites finesses. […]   Sur telles affaires toujours   Le meilleur est de ne rien dire.

88. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412

A présent que je n’ai pour moi que mon âge & ma figure, vous me traitez comme un enfant ; mais quand vous aurez entendu dire : Il s’est trouvé à telle affaire, son Régiment a donné dans telle occasion, il s’est distingué, il a pris un poste, il a couru mille dangers : c’est alors que votre petit cœur palpitera de crainte, de plaisir, peut-être d’amour ; que sait-on ? […] Songez, s’il y avoit une affaire, & que je n’y fusse point, je serois perdu : votre petit cousin ne seroit plus digne de vous. […]  Ce seroit une bonne affaire ;  Car moins de gens, moins d’ennemis.

89. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

On y sait comme vont lune, étoile polaire, Vénus, saturne & mars, dont je n’ai point affaire ; Et dans ce vain savoir, qu’on va chercher si loin, On ne sait comme va mon pot dont j’ai besoin.

90. (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80

Cette Pièce lui fit des affaires, parce qu’on en faisait des applications à des Personnes de grande considération, et aussi parce qu’on prétendit que la vertu et le vice en cette matière se prenant aisément l’un pour l’autre, le ridicule tombait presque également sur tous les deux, et donnait lieu de se moquer des Personnes de Piété et de leurs remontrances.

91. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

Toutefois, ce dérangement de mœurs ne le détournait pas de ses affaires.

92. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Avec ce tact qui était une de ses qualités royales, Louis XIV fit respecter à la fois sa dignité, celle de l’archevêque, Harlay de Chanvalon, fort méprisable comme homme, mais, en somme, son archevêque de Paris, et la justice due à Molière : il congédia la veuve en disant que l’affaire ne dépendait pas de lui et il manda au prélat « qu’il fît en sorte d’éviter l’éclat et le scandale. » Le soir des funérailles, la foule s’amassait devant la maison mortuaire, non sans doute, comme on le dit habituellement, pour insulter le cercueil : les Parisiens n’ont jamais été de grands rigoristes. […] Outre le soin de ses affaires, ses intérêts dans l’exploitation du théâtre, sa situation jalousée dans la troupe, elle avait eu de très graves ennuis. Ç’avait été d’abord son affaire avec un président au parlement de Grenoble, M. de Lescot. […] Une information judiciaire suivit naturellement, et un arrêt du parlement de Paris, en date du 17 octobre 1675, condamna le président à faire amende honorable devant témoins à Mlle Molière, et les femmes Ledoux et La Tourelle à être « fustigées, nues, de verges, au-devant de la principale porte du Châtelet et devant la maison de Mlle Molière ; ce fait, bannies pour trois ans de Paris. » On est frappé de l’étrange ressemblance que présente cette affaire avec celle du Collier, qui, en 1785, compromit le nom de Marie-Antoinette. […] On trouvera sans doute que les ennuis suscités à la malheureuse femme par ces deux affaires suffisaient, avec le soin de son théâtre et l’exercice de sa profession, pour l’absorber tout entière et lui enlever tout désir de suivre des intrigues galantes.

93. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

« Il est vrai que nous avons joué la comédie ensemble, dit Molière, et c’est un fort honnête homme ; je suis fâché que ses petites affaires soient en si mauvais état. […] doucement, répondit Molière ; ce n’est point ici une affaire à entreprendre mal à propos : c’est la dernière action de notre vie, il n’en faut pas manquer le mérite. […] Ma foi, Molière, dit-il encore, je vous suis obligé, car cette affaire-là m’embarrassait ; elle avait sa difficulté. […] L’auteur de la Lettre critique sur la vie de Molière dit que ce valet, qui ne savait pas chausser son maître, devint habile mécanicien, et qu’il fit fortune dans les affaires. […] Mademoiselle Molière, remariée pour lors à Guérin d’Étriché, fit quelques poursuites ; mais des amis communs accommodèrent l’affaire.

94. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

Et toujours le soin des fêtes se mêle à celui des affaires, et ces fêles sont toujours des spectacles qui mettent la royauté en évidence et en honneur.

95. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

J’avoue que je suis dépaysé, j’ignore celui à qui j’ai affaire. […] En Allemagne, en Dannemarc, en Suède, en Pologne, le commerce d’amitié, de politesse, de galanterie, d’affaires même, s’entretient en notre langue. […] J’aurais suffisamment satisfait par cette Réponse à la Critique que l’on a faite de mon Livre, si je n’avais affaire à un Censeur difficile, du moins il me paraît tel : Il m’a attaqué en détail ; je vais lui répondre de même.

96. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Au bout de quelque temps, Achmet eut affaire à Constantinople ; il y mena ses deux esclaves, dont il rendit la captivité très rigoureuse jusqu’à ce que la famille de Regnard lui fit toucher une somme de douze mille livres, qui servit à payer sa rançon, celle de son valet de chambre et de la Provençale. […] Trois convives connus, sans amour, sans affaires, Discrets, qui n’iront point révéler nos mystères, Seront par moi choisis pour orner ce festin. […] Mais il y a loin d’un testament supposé, qui n’est pas, après tout, une chose très rare, à la manière dont le Crispin de Regnard fait le sien, en songeant d’abord à ses affaires, et ensuite à celles de son maître.

97. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

À chaque nouvelle ville, nouveaux rôles à apprendre : comédies, tragédies, tout y passait ; un public à haranguer, des acteurs à instruire, une troupe à conduire, que d’affaires ! […] Louis XIV, instruit de ces désordres, s’emporta, voulut punir; Molière lui conseillant d’user plutôt de douceur, se chargea d’accommoder lui-même l’affaire. […] Absorbé dans une contemplation continuelle, étudiant et méditant sans cesse, accablé d’affaires, acteur, auteur, directeur, valet de chambre du roi, cent personnes à conduire et les trois quarts du temps malade, il fallait bien que tout chez lui fût arrangé, régulier. […] Ma foi, Molière, dit-il encore, je vous suis obligé, car cette affaire-là m’embarrassait; elle avait sa difficulté. […] Quelle affaire pour un avare !

98. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. Des Pieces à caractere. » pp. 253-258

Don Juan partage ses soins entre Dona Luisa & Dona Léonor ; il feint d’être amoureux de la premiere qui est très riche, parcequ’il veut arranger ses affaires en l’épousant ; il est réellement épris de l’autre dont il n’a vu que le portrait.

99. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Fanchon se charge de fournir l’intrigue, disant que c’est l’affaire d’une femme. […] Oronte est un négligent qui ne songe point à ses affaires, & est entêté jusqu’à la folie de tableaux, de bronzes, de médailles, & qui, pour comble de perfection, est vivement frappé d’un coup de pierre philosophale.

100. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421

Si c’étoit un époux tel qu’eût été Damon, Passe ; mais c’en est un qui n’en eut que le nom ; Un jeune écervelé qui laisse sa compagne, Et, pour libertiner, va battre la campagne ; Que je ne connois point, car ma sœur, Dieu merci, Ne consultoit personne en tout, comme en ceci ; Un homme qui n’agit que par ses émissaires, Et n’ose se montrer que par ses gens d’affaires ; Qui, lorsqu’on le croit mort, revient, après douze ans, Pour se démarier. […] Un Auteur qui ne se sent pas la force de semer du comique dans une reconnoissance, ou qui ne le peut pas, vu la gravité des personnages qui doivent se reconnoître, fera beaucoup mieux, à l’imitation des Anciens, de faire leur reconnoissance derriere le théâtre, & de nous envoyer dire ensuite, par un personnage plaisant, que l’affaire est faite.

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