/ 271
25. (1871) Molière

Jean-Baptiste Poquelin (c’est le nom de son père ; sa mère avait nom Marie Cressé) est un enfant de Paris, du Paris plein de bruit, de tumulte et de chansons. […] II ne se doutait pas que ce nom d’emprunt deviendrait un titre de gloire. […] Heureux, dans la paix, et dans la guerre, et dans tous les beaux-arts, celui qui porte un nom facile à retenir, facile à prononcer ! […] Restait la salle du Petit-Bourbon, où jouaient, trois fois par semaine, ces mêmes Italiens à qui Molière empruntait, sans façon, un nom propre, une gaudriole, une gaieté. […] Le mot était vif, le nom était nouveau.

26. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Dans l’Ecole des femmes, il n’y a qu’une femme, et encore c’est une petite fille, Agnès, dont le nom est resté proverbe. […] Elle a changé, c’était son droit ; mais alors il faut un nom nouveau pour une forme qui se prétend nouvelle. […] Chacun de vous a déjà prononcé in petto ce nom deux fois illustre ; et, d’un autre côté, j’ai réfléchi : cela pourrait gêner la liberté de ma discussion. […] La plus vieille de nos formes dramatiques modernes est connue sous le nom de Mystère. […] Elle choisit un fait qu’elle trouva sans doute le plus joli de tous; elle l’épousa solennellement, et, depuis lors, elle lui est restée fidèle ; de sorte que, si nous avions encore l’habitude de donner des noms aux corporations, la corporation de nos auteurs à thèses devrait s’appeler, du nom de son mystère favori, les Frères de la Passion-Conjugale.

27. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [58, p. 95-96] »

Celui qui sut vaincre Numance238, (Scipion l’Africain)239   Qui mit Carthage sous sa loi,   Jadis sous le nom de Térence*   Sut-il mieux badiner que toi ? […] (Le Petit Robert des noms propres 2007). […] (Le Petit Robert des noms propres 2007).

28. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

On vit en 1635, entre les femmes qui se jetèrent dans cette société, mademoiselle de Bourbon-Condé, sœur du grand Condé et du prince de Conti, la même qui fut depuis l’héroïne de la Fronde sous le nom de duchesse de Longueville. […] On ne voit à l’hôtel de Rambouillet, dans cette période, qu’un seul nom qui soit dans la ligne de ce qu’on a pu appeler depuis les précieuses. […] Ce nom répond de la considération des maîtres qui l’habitaient, et émousse bien des épigrammes. […] Son nom a fait longtemps pâlir les courtisans serviles et tressaillir les citoyens.

29. (1739) Vie de Molière

On a remarqué que presque tous ceux qui se sont fait un nom dans les beaux-arts, les ont cultivés malgré leurs parents, et que la nature a toujours été en eux plus forte que l’éducation. […] Il prit le nom de Molière, et il ne fit en changeant de nom que suivre l’exemple des comédiens d’Italie, et de ceux de l’hôtel de Bourgogne. […] De même, Arlequin et Scaramouche n’étaient connus que sous ce nom de théâtre. […] C’est une satire cruelle et outrée, Boursault y est nommé par son nom. […] Et ce n’était qu’à la dernière scène qu’on apprenait son véritable nom de Tartuffe, sous lequel ses impostures étaient supposées être connues du roi.

30. (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26

Y fit tout à l’entour faire un fossé bourbeux, Et de Monsieur de l’Isle en prit le nom pompeux. Il a eu en vue Thomas Corneille qui, après avoir porté long-temps le nom de Corneille le jeune, se fit appeller dans la suite Corneille de l’Isle. […] Ces Médecins étoient Messieurs des Fougerais, Esprit, Guenaut & d’Aquin ; & comme Moliere vouloit déguiser leurs noms, il pria M. […] Il donna à M. de Fougerais le nom de Desfonandrès qui signifie tueur d’hommes. […] Macroton fut le nom qu’il donna à M.

31. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Il ne s’explique que comme un nom de théâtre ce nom de sieur de Belleville qui lui est donné dans le contrat de mariage d’Armande Béjart avec Molière. […] C’est la première fois que le nom de Molière apparaît. […] Madeleine Béjart (est-ce en son propre nom ? […] On trouve dans ses Poésies diverses plusieurs pièces à elle adressées sous le nom de Marquise (son vrai nom) ou d’Iris : sonnets, chansons, stances. […] Mais enfin elle est curieuse par les noms qu’elle rassemble.

32. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Les acteurs portaient le nom, l’habit, le visage même des personnages qu’ils représentaient. […] Sous des noms différents, quelquefois sous le même nom, le même personnage, ayant la même humeur et le même langage, participait à des intrigues différentes. […] Il était sans enfants ; mais il avait quatre neveux de son nom, à qui il voulait assurer sa succession. […] Il s’appelait lui-mêmeCharles d’Assoucy, Empereur du burlesque, premier du nom. […] Il effaça depuis les deux noms, et les remplaça par d’autres.

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Corneille, qui à son vrai nom ajoutoit celui de de l’Isle. […] Quel abus de quitter le vrai nom de ses peres, Pour en vouloir prendre un bâti sur des chimeres ! […] Thomas Corneille voulut venger l’affront fait à son nom. […] On méprise les Gens de Lettres qui se déchirent mutuellement par des satyres ; on applaudit à ceux qui, plus dignes de ce nom, ne sont occupés que du progrès de l’art, qui aiment jusqu’à leurs rivaux, & qui les encouragent. […] Dans la nouveauté des Femmes Savantes, le héros portoit le nom de Tricotin.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. Pieces intriguées par un événement ignoré de la plupart des Acteurs. » pp. 192-198

Si je n’appréhendois d’être trop curieux, Je vous demanderois son nom. […] Je vous demanderois son nom. […] Je suis son mari, quoiqu’un autre ait ce nom. […] Il gagne le Notaire, &, sous mon propre nom, Fait dresser le contrat ; &, par ce stratagême, Feignant d’être témoin, je signe pour moi-même.

35. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

. — Le roi donne, pour la première fois, à madame Scarron, le nom de madame de Maintenon. — Prédications du P.  […] « Il est très vrai », écrit-elle, le 6 février, à madame de Coulanges, « que le roi m’a nommée madame de Maintenon et que j’ai eu l’imbécillité d’en rougir, et tout aussi vrai que jamais de plus grandes complaisances pour lui que de porter le nom d’une terre qu’il m’a donnée. »Ce nom échappé au roi comme un mot dès longtemps usité, cette rougeur de celle qui le reçoit pour la première fois, cette expression d’étonnement et de reconnaissance, qu’aucun autre bienfait antérieur ne paraît avoir excité dans madame de Maintenon, montrent qu’elle sentit à l’instant tout ce que renfermait de bon pour elle cette substitution d’un nom nouveau à celui qu’elle portait. En effet, ce n’était pas une vaine et frivole distinction accordée à la vanité ; c’était un baptême nouveau qui, mettant en oubli un nom sous lequel elle pouvait se plaindre d’avoir souffert des humiliations, pour lui en donner un autre, annonçait le dessein de faire d’elle, ou plutôt que le roi voyait déjà en elle une autre personne sous cet autre nom et marquait l’époque d’une existence plus élevée. […]   L’année 1675 peut se résumer ainsi : Elle commence par la manifestation de la bienveillance royale, exprimée par le changement du nom de Scarron en celui de madame de Maintenon.

36. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

D’abord quelques changements eurent lieu dans le personnel de la troupe : Mario Antonio Romagnesi, fils de Marc Romagnesi et de Brigida Bianchi (Aurelia), débuta dans les seconds rôles d’amoureux sous le nom éclatant de Cintio del Sole. […] Le Livre sans nom, qui parut en 1695 et qui est attribué à Cotolendi, contient le passage suivant : « Si les comédiens italiens n’eussent jamais paru en France, peut-être que Molière ne serait pas devenu ce qu’il a été. […] Il paraît que ce nom rappela aux Italiens leur ancien type, si important sur le théâtre des Gelosi. […] Les deux filles de Dominique, Françoise et Catherine Biancolelli débutèrent en 1683, l’une comme première amoureuse sous le nom d’Isabelle, l’autre comme soubrette sous le nom de Colombine.

37. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Avant cette époque elle avait fait des romans, mais elle sciait bien gardée de les publier sous son nom. En 1641, elle fait paraître, sous le nom de Georges de Scudéry, son frère, Ibrahim ou L’Illustre Passa. En 1650 encore, elle publia, toujours sous le nom de son frère, Artamène ou Le Grand Cyrus, en 10 vol. Mais quand sa ruelle fut bien accréditée, elle publia sous son nom le roman de Clélie, en 1656, 1658, 1660. […] C’est certainement bien elle qu’il a voulu désigner par le nom propre de Madelon, et par le nom usurpé de Polixène ; mademoiselle de Scudéry se nommait Madeleine, et son nom du Parnasse était Sapho.

38. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Madame de Montespan elle-même, malgré le plaisir qu’elle avait trouvé autrefois dans ces conversations, les tourna après en ridicule pour divertir le roi63. » Il était fort naturel sans doute qu’à la cour, où tant d’intrigues étaient toujours en action, soit pour la galanterie ou pour la fortune, on regardât comme oisifs les gens qui faisaient les plaisir de la conversation, et que le roi et madame de Montespan, dans les ébats d’un double adultère, eussent besoin de donner un nom ridicule aux personnes spirituelles de mœurs régulières et décentes. […] Madame de Sévigné en était lame : elle était aussi fréquemment chez le duc de La Rochefoucauld et dans une étroite liaison avec madame de La Fayette, Le comte de Brancas réunissait aussi du monde aimable chez lui, malgré cette infirmité de distractions continuelles dont madame de Sévigné cite des exemples fort divertissants, et dont La Bruyère a rassemblé une étonnante collection sous le nom de Menalgue dans ses Caractères. Aux noms de La Rochefoucauld, du cardinal de Retz, de Francas et des femmes de leur société, je me hâte de dire que Molière et Despréaux, si follement accusés de diriger leurs traits satiriques contre elle, s’empressaient de lire leurs ouvrages. […] Mademoiselle a fait elle-même un autre portrait de la comtesse de Maure sous le nom de reine de Misnie, dans l’histoire allégorique de la Princesse de Paphlagonie. […] C’est sous ce nom que l’infidélité s’est déclarée ; c’est pour cette prostituée de bassette qu’il a quitté cette religieuse adoration.

39. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Baron, ou plutôt, à ce que l’on croit, le père La Rue sous son nom, transporta sur la scène française la meilleure pièce de Térence, l’Andrienne. […] On sait que Boileau l’avait attaqué dans ses premières satires, dont il a depuis retranché son nom. […] Comme il est le héros de son ouvrage, il commence par faire son portrait sous le nom de Zelmis; et, soit à titre de romancier, soit à titre de poète, soit par la réunion de ces deux qualités, il se dispense absolument de la modestie. […] Baba Hussan (c’est le nom du roi d’Alger) ne se fâche point du tout de la fuite de la belle captive; il finit même par lui rendre la liberté, comme il convient à un amant généreux. […] Il est bien étrange qu’on ait imaginé depuis de refaire cette pièce sous le nom du Vieux Garçon, et qu’un autre auteur, tout aussi confiant, ait cru faire un célibataire, en mettant sur la scène un homme de trente ans qui ne veut pas se marier.

40. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Il allait les déshonorer, ternir à tout jamais leur nom, leur beau nom de tapissiers, de juges, de consuls. Il leur laissa leur nom, prit son nom de Molière ; ils dirent et firent ensuite tout ce qu’ils voulurent. […] On leur substituait des noms de roman. […] Ne sont-ce pas vos noms de baptême ? […] L’enfant reçut le nom de Louis !

41.

Son nom paraît souvent dans les registres de l’état civil et dans les actes notariés concernant Molière et sa famille. […] Ce poteau cornier, pour lui donner son vrai nom, partait de la base du premier étage et montait jusqu’au toit. […] Il se servit, même dans ses chefs-d’œuvre les plus personnels, des noms popularisés par ses rivaux du Petit-Bourbon et du Palais-Royal ; Marinette, Horace, Valère, sont les noms caractéristiques de la soubrette et des amoureux de la troupe italienne. […] On ne connaît aucun peintre de ce nom ; mais il est facile cependant de rétablir son identité. […] Le domaine de ce nom est situé dans le canton de Verfeil (Haute-Garonne).

42. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

as-tu trouvé le nom ? […] Monsieur, je suis bien sot de m’amuser au nom. […] Menechme Sosicle est surpris de s’entendre appeller par son nom. […] Le nom de baptême, les qualités du légataire, ne sont-ils pas sur l’acte public ? […] Le Notaire s’informe de leurs noms, leur demande d’où ils sont : ils nomment un village voisin.

43. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

Mais qu’importe qu’on differe sur le nom, pourvû qu’on ait la même idée de la chose ? […] ) La comédie des anciens prit différens noms, relativement à différentes circonstances dont nous allons faire mention. […] Autrefois, & dans sa nouveauté, Georges Dandin & le Malade imaginaire étoient appellés de ce nom, parce qu’ils avoient des intermedes. […] On donne ce nom, en général, aux acteurs & actrices qui montent sur le théatre, & joüent des rôles tant dans le comique que dans le tragique, dans les spectacles où l’on déclame : car à l’opéra on ne leur donne que le nom d’acteurs ou d’actrices, danseurs, filles des chœurs, &c. […] Ce sénateur lui donna le nom de Térence, suivant la coutume qui voulut que l’affranchi portât le nom du maître dont il tenoit sa liberté.

44. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

« De quoi vous êtes-vous avisé sur vos vieux jours, d’accroître votre nom, et de vous faire nommer M. de Corneille ? […] Despréaux sur L’École des femmes, se trouvent à la fin des Œuvres de Molière, mais sans nom d’auteur. […] Outre que la maison par ce nom se connaît, La Souche, plus qu’Arnolphe à mes oreilles plaît. […] Quel abus de quitter le vrai nom de ses pères, Pour en vouloir prendre un bâti sur des chimères ? […] [Note marginale] On oublie dans cette liste des acteurs, le personnage d’Alcidas, et le nom de celui qui jouait ce rôle.

45. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Sa femme, sa sœur et sa fille furent des comédiennes : sa femme, sous le nom de Mlle Du Croisy ; sa sœur, sous le nom de Mlle de Bellerose, un vrai nom de théâtre primitif ; sa fille, sous le nom d’Angélique Du Croisy et sous le nom de Mlle Poisson. […] Elle daigna pour lui oublier son nom de gentilhommerie et son nom de théâtre. […] Boileau n’eût pas si bien dit, car il eût prononcé le nom de Racine. […] Eudore Soulié nous apprennent que la servante qui chez Molière portait le nom de Laforest, au moment de la mort du grand comique, avait nom Renée Vannier. […] On sait qu’elle est interpellée par son nom dans la première scène du Tartuffe.

46. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Les louanges de Louis XIV dans un chef-d’œuvre tel que le Tartuffe étaient le plus bel hommage qu’il fût possible d’élever à son nom. […] Ce nom de Tartuffe a été un sujet de longues investigations pour les érudits, qui, en général, s’occupent beaucoup plus des mots que des choses. […] Le nom d’un chef-d’œuvre mérite bien autant de recherches que le nom d’un homme, et nous vivons dans un temps où il n’est peut-être pas hors de propos de s’occuper de la généalogie du Tartuffe. […] Molière, qui écoutait et qui profitait partout, conçut, suivant cette version, le nom de son imposteur d’après le mot de tartufoli. […] À cette solennelle reprise, Molière donna à son hypocrite le premier nom qu’il lui avait donné ; il reparut sous le nom de Tartuffe, et c’est ainsi qu’il est appelé dans toutes les éditions de l’ouvrage.

47. (1692) Œuvres diverses [extraits] pp. 14-260

Enfin parlant toujours d’Astres, et de Merveilles De Chef-d’œuvres des Cieux, de Beautés sans pareilles, Avec tous ces beaux mots souvent mis aux hasard, Je pourrais aisément, sans génie, et sans art, Et transposant cent fois et le Nom et le Verbe, Dans mes vers recousus mettre en pièce Malherbe. […] Jamais Iphigénie en Aulide immolée N’a coûté tant de pleurs à la Grèce assemblée, Que dans l’heureux spectacle à nos yeux étalé N’en a fait sous son nom verser la Chanmeslé. […] La mort seule ici bas, en terminant sa vie, Peut calmer sur son nom l’injustice et l’envie, Faire au poids du droit sens peser tous ses écrits, Et donner à ses vers leur légitime prix. […] Toi donc, qui t’élevant sur la Scène Tragique Suis les pas de Sophocle, et seul de tant d’Esprits De Corneille vieilli sais consoler Paris, Cesse de t’étonner, si l’Envie animée Attachant à ton nom sa rouille envenimée, La calomnie en main, quelquefois te poursuit.

48. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Un double nom porté par un des personnages, voilà tout le nœud de l’action : ce nom révélé par hasard à un autre personnage qui l’ignorait, en voilà tout le dénouement. […] Enfin, Dorante, ingénieux défenseur de la cour contre un pédant qui l’outrage sans la connaître, reparaît à nos yeux sous le nom de Clitandre. […] En 1645, il faisait partie d’une troupe bourgeoise, qui jouait au faubourg Saint-Germain, et prenait le nom de l’Illustre Théâtre. […] L’une de ses filles fut célèbre au théâtre, sous le nom de madame d’Ennebaut. […] De Villiers et Beauchâteau y jouaient sous leurs noms.

49. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

On verra plus loin comment Dominique Biancolelli, engagé dans la troupe pour l’emploi de second zanni sous le nom d’Arlequin, doubla Trivelin de 1662 à 1671 et joua ensuite les premiers rôles jusqu’en 1688. […] C’est un long rouleau de parchemin qu’il lance jusqu’au milieu du parterre, il en retient le bout et dit : “Examinez, messieurs, voyez si par hasard vous n’y trouverez pas le nom de votre femme, d’une de vos parentes, les noms de vos bonnes amies.” « Rosalba, désolée, voyant que l’archiviste Arlequin inscrit son nom au bas de la liste, se précipite dans la mer. […] Don Juan dit au fiancé : “Recevez mon compliment, seigneur Cornelio. — Mais ce n’est pas mon nom. — Il le sera bientôt.”

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. » pp. 274-278

L’amour, pour l’ordinaire, est peu fait à ces loix, Et l’on voit les amants vanter toujours leurs choix : Jamais leur passion n’y voit rien de blâmable, Et dans l’objet aimé tout leur devient aimable : Ils comptent les défauts pour des perfections, Et savent y donner de favorables noms. La pâle est aux jasmins en blancheur comparable, La noire à faire peur, une brune adorable : La maigre a de la taille & de la liberté ; La grasse est, dans son port, pleine de majesté : La mal-propre sur soi, de peu d’attraits chargée, Est mise sous le nom de beauté négligée : La géante paroît une déesse aux yeux ; La naine, un abrégé des merveilles des Cieux : L’orgueilleuse a le cœur digne d’une couronne : La fourbe a de l’esprit, la sotte est toute bonne : La trop grande parleuse est d’agréable humeur, Et la muette garde une honnête pudeur. […] Je conviens que la chose pourroit absolument être ainsi ; mais les critiques qui vivoient alors n’auroient-ils pas fait passer jusqu’à nous le nom d’un Auteur ridiculisé en plein théâtre ?

51. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Ésope était esclave, on n’a jamais su le nom de son maître ! […] Dans le chapitre de La Bruyère, il est parlé de la difficulté de se faire un grand nom ; aujourd’hui, le plus petit nom se fait grand, en vingt-quatre heures ! […] Elle domine, de sa grandeur, les passions environnantes… à peine si demain, le monde saura le nom de cette Muse ! […] Les feuilles nombreuses du chêne et du laurier portaient le nom de tous les rôles créés jusqu’à ce moment, par mademoiselle Mars ; une grande quantité de feuillage attendait les noms qui devaient compléter le couronnement de cette belle vie. […] À ce nom admiré, nos deux aimables bohémiens se lèvent, dans un transport unanime d’admiration et de respect.

52. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Un biographe de Molière, Petitot, a déterminé de son chef, sans donner, du reste, aucune preuve, dans quelle ville on la laissa ; il veut que ce soit Nîmes, sans doute parce que l’on y a trouvé un des portraits auxquels on applique son nom. […] Un exemplaire de cette tragédie, qui faisait partie de la bibliothèque Soleinne, donne, en face des personnages, une liste manuscrite d’acteurs ; ces noms sont ceux des camarades de Molière, on prétend même y reconnaître l’écriture de celui-ci. […] Mais, si remarquables qu’aient été ses talens dramatiques, ils comptent pour la moindre part dans la curiosité que son nom excite. […] Pour la grande majorité des biographes de Molière, Armande fut une épouse indigne ; elle tortura, elle couvrit de ridicule le grand homme dont elle portait le nom. […] Que de critiques, et des mieux intentionnés, sont prompts à l’épithète vengeresse dès qu’ils prononcent le nom d’Armande !

53. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

La troupe s’était adjoint Andrea Zanotti, second amoureux sous le nom d’Ottavio, Ursula Corteza, seconde amoureuse sous le nom d’Eularia, et un second zanni, Domenico Biancolelli, né à Bologne, en 1640, jouant sous le nom d’Arlequin ; en tout dix personnages, qui sont le nombre indispensable, dit Angelo Costantini, pour jouer une comédie italienne. […] La rédaction qui en est donnée par Cailhava est, il est vrai, plus moderne ; à défaut d’autre, nous devons nous contenter de la reproduire ; mais il nous sera permis de rétablir les noms de la troupe qui joua à Paris de 1662 à 1671. […] Le nom de Dominique est un des plus célèbres de la commedia dell’arte. […] « L’inimitable Monsieur Dominique, dit son successeur Gherardi, a porté si loin l’excellence du naïf du caractère d’Arlequin, que les Italiens appellent goffagine, que quiconque l’a vu jouer trouvera toujours quelque chose à redire aux plus fameux Arlequins de son temps. » L’inimitable, c’est l’épithète attachée à son nom : « Qui ramènera, dit Palaprat dans la préface de ses œuvres, qui ramènera les merveilles de l’inimitable Domenico, les charmes de la nature jouant elle-même à visage découvert sous le visage de Scaramouche ? 

54. (1819) Notices des œuvres de Molière (I) : L’Étourdi ; Le Dépit amoureux pp. 171-334

On excepte le cas où, le premier titre étant le nom du personnage principal, le second sert à qualifier son caractère ou à spécifier l’action dont il est le centre ; mais, dans ce cas même, un seul des deux titres suffirait, l’autre est presque une superfluité. […] Une jeune fille qu’on a élevée sous le nom et les habits d’un garçon, pour retenir un héritage dont elle devait être privée à raison de son sexe, devient amoureuse d’un jeune homme, et se fait épouser par lui, en le recevant nuitamment sous le nom et les habits de sa sœur dont il est épris. […] Du rôle insignifiant de cette sœur dont on emprunte le nom et les vêtements, il fit le délicieux personnage de Lucile, et il créa cette admirable scène de brouillerie et de raccommodement, image si fidèle d’une nature charmante, qu’il a répétée plus d’une fois lui-même, et qu’on a mille fois répétée d’après lui.

55. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Du Choix du Titre. » pp. 94-102

Puisque l’imposteur est Tartufe, il est inutile d’alonger le titre pour le nommer ; le spectateur apprendra assez son nom dans le courant de la piece. Dom Garcie de Navarre, ou le Prince Jaloux, est dans le même cas : on peut dire à cela que le nom du personnage sert ici à caractériser l’espece de jalousie à laquelle on doit s’attendre, parceque Dom Garcie de Navarre doit être jaloux tout autrement que George Dandin ou Sganarelle. Alors je répondrai qu’il suffisoit d’intituler la piece, le Prince Jaloux, à l’exemple des Espagnols & des Italiens, parceque c’est le rang & non le grand nom des personnages qui doit donner le ton à la jalousie. […] Dans le Baron d’Albicrac, le personnage annoncé ne se montre jamais : on charge seulement, vers la fin de la comédie, un valet de paroître sous son nom, pour dénouer la piece ; aussi est-elle aussi mal dénouée que mal intitulée.

56. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Le nom du Libraire qui débite ce petit Ouvrage, m’a fait soupçonner qu’une plume accoutumée depuis longtemps au travail, aurait voulu à mes dépens, procurer quelque petit profit à son Libraire, sous le nom de Molière, qui rappelle assez son Lecteur : Mais le style de la Critique est aisé ; il n’est point raboteux ; je n’y reconnais point l’Auteur qui m’avait d’abord causé des soupçons. […] Et si dans ces derniers temps il s’est glissé une espèce de rusticité dans les conversations, en appelant sèchement par leur nom ceux à qui l’on doit de l’estime ou du respect, doit-on trouver mauvais que dans l’impression je me sois écarté de cette rusticité ? […] Si elle est vraie, quel ornement son nom aurait-il donné à mon Livre, où je ne parle ni de Mécaniques, ni de Finances ? […] Cet Auteur qui veut tout, jusques aux noms des personnes, ne trouve pourtant pas bon que j’aie fait parler Molière contre la Troupe, et supposant que le fait soit véritable, il est de sentiment, que je devais sauver de pareilles vérités à de si honnêtes gens. […] À tout prendre néanmoins cet Ouvrage pourrait avoir le plus grand nombre de son côté ; il amuse les petits Lecteurs ; il y a des aventures qui font rire : il y a des noms en blanc, cela excite la curiosité, et fait bien souvent le mérite d’un Livre.

57. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Même ces pièces diverses portaient les noms des villes et des bourgs où elles avaient été représentées pour la première fois : Atellanæ fabulæ, les atellanes, du nom d’une ville élégante : Atella, située entre Naples et Capoue, au beau milieu des délices romaines. — Poésies fescéniennes, du nom d’une ville de la Toscane savante. […] Des gourmands, des oisifs, des buveurs, des amis de la joie et de la bombance, tel fut le nom des premiers comédiens. […] Récemment encore, le roi venait d’écrire le nom de Molière sur cette glorieuse liste de gens de lettres et de savants, honorés des libéralités de Sa Majesté, et le poète s’était empressé de remercier le roi, à la façon d’un poète comique pour qui tout est sujet de comédie et même un compliment. […] Cette fois les comédiens se représentaient eux-mêmes ; Molière leur avait conservé leurs noms, leurs habits, leurs visages ; ils étaient jeunes et beaux alors ; ils marchaient à la suite de ce grand homme, l’honneur du théâtre. […] Ces comédiens étaient recherchés par les plus grands seigneurs ; ces comédiennes étaient belles et galantes, on les aimait pour leur beauté, pour leur esprit, pour leurs amours ; il y avait de ces femmes qui tenaient pour leur amant, Racine ou M. de Sévigné ; il y en avait une qui portait le nom de Molière !

58. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Pocquelin entra dans une de ces sociétés, qui fut connuë sous le nom de l’illustre théatre.4 Ce fut alors qu’il changea de nom pour prendre celui de Moliere. […] C’est ainsi que Robert Guérin prit le nom de la Fleur, & de Gros Guillaume. […] Dom Pedre, nom du commandeur que la statuë représente, peut avoir donné lieu à cette méprise. […] Son nom de famille étoit Mignot.

59. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Il est donc convenu que la petite fille, qu’on ne se hâte pas de baptiser, sera inscrite sous le nom de sa grand-mère. […] Pour cela, il faut que ceux qui sont mineurs soient pourvus d’un subrogé-tuteur, et que leur mère et tutrice soit autorisée à renoncer en leur nom. […] On appelait alors mademoiselle toute femme qui n’était pas noble ; mais communément on se bornait, pour la désigner, à faire précéder le nom de son mari de l’article la. […] Sébastien Aubry était un homme de sac et de corde : « Son nom, dit M. […] On y remarque les noms des acteurs écrits à la plume vis-à-vis des noms imprimés des personnages.

60. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Ce nom, Dieu merci, il ne l’y garda pas longtemps. […] Le nom de M. […] Mais il fallait un nom de guerre à tout nouvel enrôlé. […] Faire de ce nom pédant et doctoral un nom joyeux, un nom gaillard, c’était charmant ! […] Fleurant, qui ne sut bientôt plus où mettre son nom.

61. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVII » pp. 298-304

Elle devait même monter plus haut que madame de Montausier ; mais c’est une singularité de sa fortune que la première circonstance par où elle fut signalée, fut l’acquisition de la terre de Maintenon qui appartenait à la maison d’Angennes, dont le marquis de Rambouillet était le chef ; et que, quand le roi donna à madame Scarron, comme on le verra en suivant l’ordre des faits, le titre et le nom de marquise de Maintenon, ce titre et ce nom étaient portés par un des fils d’Angennes ; de sorte qu’elle succéda à un domaine, à un titre, à un nom de l’hôtel Rambouillet, en même temps qu’à la réputation d’esprit et de mœurs, et à la considération de la duchesse de Montausier, dernier rejeton de cette maison.

62. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Si nous voulons donner un nom à cette première et nombreuse famille de critiques grands théoriciens et bons logiciens, nous l’appellerons tout naturellement l’école dogmatique. […] Si nous voulons donner un nom à cette deuxième et petite famille de critiques moins occupés de ce qu’ils croient que de ce qu’ils ne croient pas, nous l’appellerons sans difficulté l’école critique proprement dite. […] Tout le monde lui a déjà donné son vrai nom et l’appelle l’école historique. […] Pour citer seulement ici deux noms bien originaux, M. 

63. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Tourmentée par Cinthio à ce sujet, Isabelle (c’était le nom de la sœur) prit le parti de quitter le pays. […] « Dans Lo Specchio (le Miroir), Isabelle, fille illégitime de Pantalon, est amenée à Rome par sa mère Olympia et introduite dans la maison de son père sous l’habit de page et sous le nom de Fabritio. […] Stefanello fuit d’abord à Bologne et de Bologne à Rome, ayant pris le nom de Pantalon et sa fille celui d’Isabelle. […] Elle est fondée surtout sur un tour que joue le capitan, qui a lu une lettre que Pantalon envoyait à Venise, et dans laquelle il a vu le vrai nom de celui-ci et de sa fille. […] La troupe n’avait-elle pas pour devise un Janus à double face avec cette légende jouant sur le nom de Gelosi : Virtù, fama ed onor n’ ser gelosi.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

Sous ce nom il fait tant de merveilles qu’il entre en grande considération auprès du Roi Don Alphonse, à qui il sauva la vie en un jour de bataille : mais comme ce Monarque étoit prêt de le récompenser, il est surpris de la mort, & ne lui laisse autre chose que les favorables regards de la Reine D. […] Depuis plus de six ans il ne s’est fait combat Qui ne m’ait bien acquis ce grand nom de soldat. […] Se pare qui voudra du nom de ses aïeux ; Moi, je ne veux porter que moi-même en tous lieux : Je ne veux rien devoir à ceux qui m’ont fait naître, Et suis assez connu sans les faire connoître. […] S’il a tant de valeur que vous-même le dites, Il sait quelle est la vôtre & connoît vos mérites, Et jugera de vous avec plus de raison Que moi qui n’en connois que la race & le nom. […] Je n’entreprendrai point de juger entre vous Qui mérite le mieux le nom de son époux ; Je serois téméraire, & m’en sens incapable, Et peut-être quelqu’un m’en tiendroit recusable.

65. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [11, p. 42] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 284 Lorsque Molière fait dire à Chrisalde, dans L’École des femmes, acte premier, scène première : Je suis un paysan qu’on appelle gros Pierre, Qui n’ayant pour tout bien qu’un seul quartier de terre, Y fit, tout à l’entour, faire un fossé bourbeux, Et de monsieur de l’Isle en prit le nom pompeux.150 Il eut en vue Thomas Corneille, qui, après avoir porté long-temps le nom de Corneille le jeune, se fit appeler dans la suite Corneille de l’Isle.

66. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. » pp. 426-435

Voyez-vous, mon ami, j’ai toujours aimé l’égalité, & je ne saurois souffrir toutes ces suffisances : on m’a donné le nom de Thérese au baptême, sans y ajouter Madame ni Mademoiselle : mon pere s’appelle Cascayo, & moi je m’appelle Thérese Pança, parceque je suis votre femme ; car je devrois m’appeller Thérese Cascayo ; mais là où sont les Rois, là sont les loix : tant y a que je suis bien contente de mon nom, & je ne veux point qu’on le grossisse davantage, de peur qu’il ne pese trop, ni non plus donner à parler aux gens, en m’habillant à la Baronne ou à la Gouverneuse. […] Ce nom ne fait aucun scrupule à prendre ; & l’usage aujourd’hui semble en autoriser le vol. […] Je suis né de parents, sans doute, qui ont tenu des charges honorables ; je me suis acquis dans les armes l’honneur de six ans de service, & je me trouve assez de bien pour tenir dans le monde un rang assez passable ; mais, avec tout cela, je ne veux point me donner un nom où d’autres en ma place croiroient pouvoir prétendre, & je vous dirai franchement que je ne suis point gentilhomme.

67. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

« Ne fallait-il pas, en effet, une bien grande puissance d’observation, un talent profondément humain, pour que les réalités vinssent de la sorte se placer sans cesse à côté des fictions, pour que le public qui écoute et le critique qui annote, en suivant le développement des caractères, aient pris ces caractères pour de véritables signalements et traduit les noms de théâtre par des noms connus de tout le monde1 ?  […] Seize ans avant Le Misanthrope, Montausier apparaît dans le roman de Mlle de Scudéry sous le nom de Mégabate. […] En effet, le grave précepteur du Dauphin ne s’était-il pas livré pendant sa jeunesse à une inquiétante métromanie, où l’entraînèrent une imagination ardente et l’amour d’une belle Sedanaise, qu’il chantait sous le nom allégorique d’Iris ? […] Sans aucun doute, les contemporains ont placé des noms connus au bas de chacun de ces portraits, et plus d’un de ces beaux de cour, se donnant en spectacle sur les bancs de l’avant-scène, a dû offrir au public le malin plaisir de comparer la copie à l’original. […] Entendez-vous ces plaintes et cette juste colère contre la lâcheté de ses ennemis qui, à l’apparition du Tartufe, avaient forgé sous son nom un infâme libelle40 ?

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99

Quel nom donner à Regnard, lui qui, en mettant aux prises M.  […] Le double travestissement de Frontin qui, sous le nom du Chevalier Clique, & du Sénéchal Groux, fait en même temps l’amour aux deux tantes de Valere, n’est qu’une imitation du Chevalier Acaste, amant des deux filles d’un Procureur, de la comédie des Grisettes de M.  […] Gripaut, attiré par le bruit qu’on a fait, se cache dans l’obscurité, entend le Chevalier dire au Marquis que si Catho échappe à sa poursuite, il ne manquera pas Manon sous le nom du Prince. […] L’une est gaie, vive, folâtre : Frontin, sous le nom du Chevalier Clique, avec un habit élégant & des manieres sémillantes, la séduit au point qu’elle veut l’épouser. L’autre est une prude : Frontin prend le nom & le titre du Sénéchal Groux, un habit sérieux, un maintien grave, trouve aussi le secret de lui plaire, & de la déterminer au mariage.

69. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Acteur tragique ; on croit que c’est lui qui a joué d’original le rôle de Cinna dans la tragédie de ce nom. […] De Montfleury197, poète comique, fils du comédien du même nom. […] Guillaume Des Gilberts, dit Mondory, du nom de son parrain, était Auvergnat; il naquit le 13 mars 1594 à Thiers (A. […] Au théâtre Mlle Hervé, du nom de sa mère. […] Nicolas Drouin, dit Dorimond, épousa Marie Du Mont, qui, devenue veuve avant 1670, fut plus connue sous le nom de son second mari, Auzillon.

70. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Cette fureur de mettre des noms aux portraits du théâtre appartient à ces ridicules fureteurs d’anecdotes, qui, trop préoccupés du futile objet de leurs recherches, sont incapables de concevoir les procédés du génie comique. […] Elle est une de ces véritables servantes que Molière a mises le premier sur le théâtre, où elles ont retenu son nom, et qu’on y a remplacées, depuis, par ces élégantes et ingénieuses soubrettes, que le tablier seul distingue de leurs maîtresses. […] On ne peut douter qu’elle ne soit d’origine grecque : quand le nom seul de l’héroïne2 n’en serait pas une preuve certaine, la grâce de la fiction suffirait pour l’attester. […] Ce sont celles que représentait la comédie antique, celles qui ont passé sur nos théâtres nouveaux, à l’époque de leur naissance, avec les imitations de Plaute et de Térence, et qui s’y sont perpétuées dans ces innombrables pièces où, sous les noms de Sbrigani, de Scapin, de Crispin, et autres valets de noms et de costumes divers, figurent des Daves et des Sosies déguisés, qui font métier de tromper les pères et de corrompre les fils, tour à tour servant et trahissant leurs maîtres, dont ils reçoivent alternativement des caresses et des menaces, de l’argent et des coups de bâton. […] Psyché, est le nom grec ψυχή, qui signifie, âme.

71. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

À peine est-il un nom, une ombre, un écho. […] alors l’immortalité de pareils noms est assurée. […] Il l’appelle du plus grand nom que sa mémoire lui fournisse. — Lady Capulet, c’est le nom de la dame. […] On ne peut pas dire ici le nom des malades du bon docteur Blanche ; il était le premier à taire le nom des gens qu’il avait sauvés ; il cachait le nom de ceux qui étaient, morts ! […] Quel est son nom ?

72. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. De l’Action, du Nœud, des Incidents. » pp. 165-171

Nous ne serons pas de l’avis des Anciens, du moins nous ne nous servirons pas des mêmes termes ; nous appellerons catastrophe ou dénouement, ce qu’ils appellent action ; nous donnerons le nom d’action à ce qui se passe dans un drame depuis l’exposition jusqu’au dénouement. Il faut que ce qui remplit l’intervalle qui est entre l’exposition & la catastrophe, soit en mouvement & non en récit, puisque nous l’appellons action, puisque les personnages de cette action se nomment acteurs & non pas orateurs, puisque ceux qui sont présents s’appellent spectateurs & non pas auditeurs, puisqu’enfin le lieu qui sert aux représentations est connu sous le nom de théâtre & non pas d’auditoire, c’est-à-dire un lieu ou l’on regarde ce qui s’y fait, & non pas où l’on écoute ce qui s’y dit. […] On ne croit pas que le théâtre publié sous le nom de Baron, soit de lui ; mais il étoit excellent comédien.

73. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XII » pp. 100-108

Mais des ambitions, des vanités de cour et des intérêts de cœur, si l’on peut donner ce nom à des relations de galanterie, se saisirent des griefs populaires. […] Dans les intérêts du gouvernement étaient les femmes de la maison de la reine, et les sept nièces du cardinal, qu’il avait fait venir d’Italie en 1647 : cinq du nom de Mancini ; deux du nom de Martinozzi.

74. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Elle célébrait, en lui donnant ce nom, la fête de Molière, que nous ne chômions plus. […] Et la troupe de Molière prit dès lors le nom de la Troupe de Monsieur. […] C’était peut-être là son nom de théâtre, outre ce nom romanesque de Grésinde — dont elle s’était affublée — ou parée. […] Que tous ces noms m’ont altéré ! […] Grésinde, nom emprunté à un roman, fut son nom de théâtre.

75. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Nous connaissons ces noms  : ils ont effectivement tous les trois figuré dans la troupe de Molière. […] La cathédrale de Limoges est mise précisément sous l’invocation de saint Etienne ; une rue de la ville porte encore, je crois, le nom de faubourg des Arènes. […] Voilà, nous dit-on, d’où Molière a tiré ce nom d’Escarbagnas qu’un seul petit acte a depuis immortalisé. […] Croit-on qu’il soit bien utile encore de forcer le secret du ménage de Molière, et de relever le nom des amants d’Armande Béjart ? […] Voyons donc où ils étaient entre 1660 et 1664, les hypocrites et les faux dévots ; de quels si grands dangers ils menaçaient la société ; et de quels noms ils se nommaient.

76. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

C’est un fait avéré, que Molière, sous les noms de Tomès, Desfonandrès, Macroton et Bahis, joua quatre médecins de la cour, Daquin, Desfougerais, Guenaut et Esprit. […] C’était déjà bien assez, si ce n’était trop, qu’il les eût signalés par des noms caractéristiques de leurs défauts ou de leurs habitudes individuelles. […] Un seul de ces noms, qui est célèbre à bon droit, semble avoir été appliqué avec quelque justesse : c’est celui du duc de Montausier. […] L’ouvrage serait achevé peut-être, si l’auteur, n’empruntant pas les noms des personnages du Misanthrope, avait emprunté les formes nobles et régulières de leur langage. […] En 1699, Guérin, fils du comédien de ce nom qui avait épousé la veuve de Molière, entreprit d’achever Mélicerte.

77. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Le mari, qui se nommait Pantalon, demeura surpris, faisant de grandes instances à la comédienne pour savoir le nom de celui qui lui avait donné ce portrait. […] Une jeune Milanaise, déguisée en page, vient sous le nom de Lesbino offrir ses services au capitaine qu’elle aime ; ce rôle est tenu par la signora Silvia Roncagli, de Bergame. […]  » Une médaille fut frappée à son effigie avec son nom suivi des deux lettres C.  […] Ils ont l’un et l’autre attaché leur nom aux œuvres posthumes d’Isabelle dont voici les titres : Lettere della signora Andreini, Padovana, comica Gelosa e academica Intenta, nominata l’Accesa.

78. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

À ce nom de Tartuffe qui était, depuis plus de trois ans, le signal des clameurs et des calomnies du faux zèle, il avait substitué celui de Panulphe, et il avait produit sa pièce sous le seul titre de L’Imposteur. […] Ces changements d’un nom, d’un titre et d’un costume auraient été peu de chose sans ceux que pouvait exiger le dialogue en son premier état. […] On a fait aussi beaucoup de recherches et de conjectures sur l’origine du nom de Tartuffe. […] Molière en fut frappé, et son personnage, qui n’avait pas encore de nom, reçut de lui aussitôt celui de Tartuffe. […] Celui qui fit l’annonce, la veille que cette pièce devait être représentée, dit au parterre : Messieurs, Le Juge (c’était le nom de la pièce) a souffert quelques difficultés.

79. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

La Souche rencontre ce galant, dont il n’est connu que sous le nom d’Arnolphe ; il le trouve de taille à faire des Cocus ; il brûle d’apprendre de lui quelque conte gaillard pour mettre sur ses tablettes : il lui demande s’il a eu déja quelque aventure dans la ville. […] Or Nérin avoit donné à Jeanneton un beau & riche diamant, où sa tête & son nom étoient gravés à l’entour de l’enchassure. […] Est-il naturel qu’il ait été plusieurs fois en bonne fortune chez une femme sans s’informer du nom & de la qualité de son époux ? […] Pour l’homme, C’est, je crois, de la Sousse, ou Source qu’on le nomme : Je ne me suis pas fort arrêté sur le nom : Riche, à ce qu’on m’a dit ; mais des plus sensés, non ; Et l’on m’en a parlé comme d’un ridicule. […] Un Gentilhomme de Grenade, qu’il plaît à Scarron de nommer Don Pedre, parcequ’il ignore son vrai nom, éprouve mille aventures que nous supprimerons, & qui lui donnent très mauvaise opinion des femmes.

80. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Poquelin, qui se distinguait parmi ses camarades, changea son nom en celui de Molière, qui avait été déjà porté, mais sans éclat, par un acteur de l’Hôtel de Bourgogne. […] Plusieurs années après, Molière retrouva Duparc, qui prit le nom de Gros-René, à Lyon ; ils allèrent ensemble en Languedoc, et revinrent à Paris en 1658. […] Ce grand homme a peint sa femme sous le nom de Lucile dans la neuvième scène du troisième acte du Bourgeois gentilhomme, entre Covielle et Cléonte. […] Elle fut exposée à la porte d’une église dans un âge où il ne lui était pas possible de donner des renseignements sur son nom et l’état de ses parents. […] Baron l’a fait paraître dans son prologue de sa comédie du Rendez-vous des Tuileries, ou le Coquet trompé, sous son propre nom, et l’a peinte assez au naturel.

81. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

À la fin, nous le tenions tel qu’il est sorti des mains ou plutôt des griffes de Molière, ce magnifique damné dont le nom est immortel ! […] Parmi les danseuses du divertissement, les mêmes noms se retrouvent, mêlés aux noms des artistes suivant la cour ; ceux-là, danseurs et danseuses par métier, restaient chargés des grands rôles, des railleries, des bruits, des chansons et des belles danses en dehors de la danse noble. […] L’auteur de cette œuvre sans nom est d’ailleurs en son pays ce qu’on appelle une célébrité ; nous savons déjà qu’il s’appelle M.  […] Il ne tient ni à la naissance, ni au nom, ni même à l’âge, fort peu même à la beauté ; tout lui convient, pourvu que cela soit vite fait. […] Dimanche, dont le nom est devenu un proverbe (le rôle est bien joué par Provost), n’égayait pas quelque peu cette lugubre méditation.

82. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Il lui communiqua plusieurs sujets de comédies presque finies, entre autres, ceux du Joueur & d’Attendez-moi sous l’orme, dans le dessein de les achever ensemble ; mais Regnard, qui sentoit la valeur de cette premiere piece surtout, amusa son ami, y fit quelques changements, la mit en vers, & la donna aux comédiens sous son nom : ce fait est connu. […] Dans ce temps-là un Roi d’Occident offrit un grand chien qui avoit nom Chin-ngao. […] Princesse, écoutez les dernieres paroles de votre époux : je sais que vous êtes enceinte ; si vous mettez au monde une fille, je n’ai rien à vous dire ; mais si c’est un garçon, je lui donne un nom avant sa naissance, & je veux qu’il s’appelle l’Orphelin de Tchao : élevez-le avec soin, pour qu’il venge un jour ses parents. […] (L’Envoyé continue, & dit :) L’ordre porte, de plus, qu’on tienne votre femme enfermée dans ce palais ; on lui défend d’en sortir, & l’on veut que le nom de Tchao soit entiérement éteint. […] Arrivé à Genes, & ne pouvant voir Claudia, qui, croyant avoir perdu son amant, ne sortoit plus, il trouve le secret de s’introduire auprès d’elle sous le nom & l’habit d’une servante.

83. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. M. DE CHAMFORT. » pp. 420-441

Le Notaire paroît : Mowbrai lui dit d’effacer le nom d’Arabelle, de mettre celui de Belti à la place : il lui donne cinquante mille écus de dot. […] Je me leve avec transport, je retombe à ses pieds, je les embrasse, je prononce votre nom avec des sanglots : je lui demande le sien pour lui faire remettre son argent à mon retour. […] Tu ignoreras mon nom. […] Voici la liste de leurs noms & surnoms ; je vais les appeller, & vous pourrez les interroger tour à tour. […] Diable, voilà un nom bien guerrier ; est-ce que vous êtes bombardier ?

84. (1802) Études sur Molière pp. -355

Le satirique Boileau l’aida dans le choix de ces noms, voilà des messieurs en bonnes mains. […] Et le nom que je vous ai donné n’est-il pas assez caractéristique ? […] — Aragonais, répondit Mendoce. — Justement, reprit le fripon Ordogno ; et votre nom est ? — Mendoce, repartit bonnement celui qui avait ce nom-là. — Quoi ! […] Il est certain qu’il existe dans cette commune un grand fauteuil de bois, auquel une tradition a conservé le nom de fauteuil de Molière ; sa forme atteste son antiquité ; l’espèce de vénération attachée à son nom l’a suivi chez les divers propriétaires qui en ont fait l’acquisition ; il est en ce moment chez le citoyen Astruc, officier de santé de cette commune.

85. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

On trouvera à la tête de chaque pièce le nom des acteurs qui ont créé les rôles. […] Ce fut alors que Molière prit le nom qu’il a toujours porté depuis. […] Cette troupe, connue sous le nom d’illustre théâtre, était dirigée par les Béjart (1645). […] Cet homme se nommait Provençal : mais il changea de nom en changeant d’état, et son nom nouveau ne nous est pas parvenu. […] Le nom d’Élomire est l’anagramme de celui de Molière.

86. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Avez-vous bien fait réflexion que vous me privez par-là du doux nom de votre fils, que vous m’avez donné jusqu’à présent ? […] J’ai bien voulu feindre de croire, sur sa parole, que vous m’apparteniez : mais comme j’ai des preuves du contraire, & que je n’ai jamais épousé votre mere suivant les regles de l’Eglise, je vous déclare que vous n’êtes pas mon fils, & je vous défends désormais d’en prendre le nom. […] On enleve Mélanide, elle accouche, dans sa retraite forcée, d’un fils auquel elle donne le nom de Darviane. […] Avant que de sortir de l’erreur la plus chere, Et de quitter un nom que j’avois usurpé, Vous-même, montrez-moi que je m’étois trompé ; Vous pouvez m’en donner la preuve la plus sure : Je vous ai fait tantôt une assez grande injure : En rival furieux je me suis égaré ; Si vous ne m’êtes rien, je n’ai rien réparé.

87. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

Aimant à s’égayer par d’utiles loisirs, Louis, qui te devait ses plus nobles plaisirs, Dont l’appui protecteur faisant taire l’envie, Contre elle, tant de fois, a défendu ta vie ; Cet esprit éclairé, ce brillant potentat Qui de l’éclat des arts a reçu tant d’éclat 1; Qui soutint si longtemps le Tartuffe et Molière ; De son siècle, avec peine, obtint qu’un peu de terre Couvrirait par pitié l’honneur du nom français. […] Nous avons beau changer, sous des noms différents Les hommes sont toujours des fous ou des méchants : Du nouveau parvenu l’orgueilleuse impudence Brille sous les lambris de la fière opulence ; Pour mieux se déguiser parlant toujours d’honneur, Mondor avec succès tranche du grand seigneur ; Et sous les noms pompeux d’Excellence ou d’Altesse, De sa grandeur d’hier il cache la bassesse. […] Dans leur sainte horreur pour tout ce qui tient à nos trente dernières années de malheurs et de prodiges, ces messieurs calomnient sans pitié la philosophie et la gloire, les paratonnerres et la vaccine ; et ils ne passent sur les ponts d’Austerlitz et d’Iéna que depuis qu’ils ont changé de noms.

88. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

C’est l’idée d’Arnolphe, autrement dit M. de la Souche, car ce bourgeois vaniteux rougit de porter le nom de son père, et d’un tronc pourri de sa ferme s’est fait un nom de seigneurie, à l’exemple de ce paysan … Qu’on appelait Gros Pierre, Qui n’ayant pour tout bien qu’un seul quartier de terre, Y fit tout à l’entour faire un fossé bourbeux, Et de Monsieur de l’Ile en prit le nom pompeux4. […] Son nom de femme est Elmire. […] Ce n’est plus Henriette qu’elle s’appelle, c’est Elmire ; mais sous un autre nom vous reconnaîtrez la même personne. […] C’est pourquoi je sais gré à Elmire d’avoir entretenu Mariane dans les habitudes d’une soumission vraiment respectueuse à laquelle on n’avait pas encore substitué une chose tout autre sous le même nom. […] J’en reporte tout l’honneur à Molière dont le nom vous a attirés ici ; j’étais sûr de trouver un écho dans vos cœurs en parlant de ce grand homme.

89. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

La Princesse d’Élide, accompagnée d’un prologue et de cinq intermèdes, fut représentée le 8 mai 1664, c’est-à-dire le second jour des fêtes connues sous le nom de Plaisirs de l’Île enchantée. […] Du reste, il a mis dans ces changements toute la discrétion, toute la réserve, toute l’absence de prétention personnelle, que commandait le grand nom de Molière à un écrivain digne de l’admirer ; et, comme ces artistes adroits qui rendent une seconde vie aux chefs-d’œuvre du pinceau, en les transportant sur une toile nouvelle, et en réparant les outrages qu’ils ont reçus du temps, il a, si je l’ose dire ainsi, mis sa versification au ton de celle de Molière, évité soigneusement tout ce qui pouvait déceler une touche trop moderne, et mérité qu’en plus d’un endroit on pût attribuer au maître lui-même l’heureux travail de l’élève. […] Elle fut attribuée à un auteur de profession dont le nom, répandu alors dans le public, n’est point arrivé à notre connaissance. […] Ou a dit, pour justifier ce titre, que, dans l’original espagnol et dans la plupart des imitations qui en furent faites, le commandeur tué par dom Juan, se nomme Pèdre, ou Pierre, et que c’est ce personnage qui a donné son nom à la pièce. […] Ce dernier mot, au moins, ne devrait pas commencer par une majuscule, comme un nom propre ; mais le mauvais usage a prévalu.

90. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. De la Gradation. » pp. 342-351

Laisse, laisse ces beaux noms, ces noms illustres, à l’indigne petit-maître que je sers ; donne-m’en de plus doux, & qui me conviennent. […] A toi, des noms plus doux ?

91. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Elle en sortit indignée des traits que celle-ci lança de haut en bas sur la pauvre Jo (nom sous lequel madame de Sévigné désigne madame de Ludres). […] »Dix jours après, c’est-à-dire le 25 juin, elle donne encore des nouvelles de madame de Ludres, toujours la désignant sous le nom de Jo, et orthographiant ce qu’elle en dit comme madame de Ludres prononçait. […] Madame de Sévigné ne joue-t-elle pas sur le nom de Mont-Espan par analogie avec Mont-Liban ?

92. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Pocquelin entra dans une de ces sociétés, qui fut connue sous le nom de l’Illustre Théâtre a. Ce fut alors qu’il changea de nom pour prendre celui de Molière ; peut-être crut-il devoir cet égard à ses parents, peut-être aussi ne fit-il que suivre l’exemple des premiers acteurs de l’Hôtel de Bourgogne, qui avaient au théâtre des noms particuliers, tant pour les rôles sérieux que pour les rôles du bas comique*. […] Aussi cette pièce eût-elle des censeurs, et peu de critiques. » « [*]On ne connaît, et on ne joue cette pièce que sous le nom de George Dandin, et au contraire Le Cocu imaginaire qu’on avait intitulé et affiché Sganarelle, n’est connu que sous le nom de Cocu imaginaire, peut-être parce que ce dernier titre est plus plaisant que celui de mari confondu. […] Ce passage nous apprend en même temps les noms de quelques acteurs qui s’engagèrent avec Molière lorsqu’il partit pour Lyon. […] [Note marginale] Son nom de famille était Mignot.

93. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

Ses personnages, élevés du particulier au général, résument en eux des catégories entières ; ils participent de la nature immuable et essentielle de l’homme, un hypocrite a quelque chose de l’hypocrisie absolue, un jaloux, quelque chose de la jalousie absolue ; leur nom propre devient un substantif commun ; ils sont de tous les pays, et demeurent à jamais contemporains des générations qui se succèdent246. […] Mais il n’a point créé de types qui soient demeurés l’expression éternelle d’un sentiment, d’un vice, d’une passion ; il n’a pas perpétué dans la langue des noms de personnages qui aient servi à définir des familles264.

94. (1911) L’Étourdi de Molière et Le Parasite de Tristan L’Hermite (De Jodelle à Molière) pp. 292-302

S’il est ainsi, vous perdrez la raison ; A l’heure qu’il faudra jaser comme un oison, Vous deviendrez muet, et peut-être Manille Prendra quelque soupçon que vous aimez sa fille ; Que de son fils absent vous empruntez le nom, Et venez comme en masque apporter un momon ; Rengainez votre amour, cachez sa violence, Et vous souvenez bien des choses d’importance ; Il faut de la mémoire à qui sait bien mentir, N’oubliez pas les noms de Jaffe ni de Tyr, Vous citerez encore d’autres lieux de Syrie Pour vous conduire enfin jusqu’en Alexandrie, Où vous avez trouvé ce marchand Marseillais Qui vous a reconnu pour chrétien, pour Français, Pour natif de sa ville, et d’honnête famille, Et vous a racheté. LISANDRE Mais, s’il faut que Manille Me demande le nom de ce marchand humain ?

95. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

« Le sujet de cette bagatelle est tiré des Contes Arabes, connus sous le nom des Mille & une Nuits. […] Rosalie le promet, & tremble au seul nom de Cidalise. […] Valere a fait entrer chez Cidalise, en qualité de Philosophe & de Secrétaire, sous le nom de Carondas, un valet nommé Frontin. […] Celui-ci donne à Cidalise la lettre qu’on a trouvée chez Carondas, elle est de l’écriture de Valere ; Cidalise la lit : « Je te renvoie, mon cher Frontin, ce recueil d’impertinences que Cidalise appelle son livre : continue de flatter cette folle, à qui ton nom savant en impose.

96. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

L’art de filer une scene m’a toujours paru si difficile, & de si grande conséquence, que j’aurois cru trouver des réflexions très étendues sur une partie aussi essentielle, chez tous ceux qui ont traité avant moi de l’art dramatique : j’ai été bien frustré dans mon attente ; & l’Abbé d’Aubignac lui-même, qui a eu soin de répéter tout ce qu’on a dit avant lui, & qui a consacré le septieme chapitre de sa Pratique du Théâtre aux scenes, se borne à nous instruire de l’étymologie de leur nom. Il nous apprend que le mot de scene, en sa propre signification, ne veut dire qu’un couvert de branchage fait par artifice, d’où même la fête des Tabernacles des Juifs a pris son nom de Scenopegia ; & encore certain peuple d’Arabie celui de Scenites. […] L’Abbé d’Aubignac part de là pour nous apprendre que les premiers comédiens ayant autrefois joué sous la ramée, le nom de scene fut donné à tous les lieux où l’on représentoit la comédie. Toutes ces recherches sont très savantes ; mais tâchons de dire quelque chose qui ait rapport aux scenes mêmes, & non à leur nom. […] La qualité l’entête, & tous ses entretiens Ne sont que de chevaux, d’équipage & de chiens ; Il tutoie en parlant ceux du plus haut étage, Et le nom de Monsieur est chez lui hors d’usage.

97. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Quant à Sganarelle, c’est un de ces personnages, moitié réels, moitié imaginaires, dont le caractère et le langage sont convenus, ainsi que le nom et le costume, et qui, d’ordinaire, sont plus bouffons que véritablement comiques. […] Corneille, au déclin de sa glorieuse barrière, crut étendre l’art du théâtre, en le reportant au point où il l’avait trouvé, et faire une création nouvelle, en imposant un nouveau nom au genre même sur les ruines duquel il avait fondé notre double scène. […] La stupide crédulité de Sganarelle, l’intervention subite et non préparée d’un commissaire et d’un notaire en robe, un mariage fait à l’improviste et sans aucune formalité préalable, tout cela rappelle un peu trop le dénouement banal de ces pièces populaires, connues sous le nom de parades. […] De la façon que son nom court, Il doit être par-delà Rome : J’en suis ravi, car c’est mon homme. […] Elles fondent leur incrédulité sur ce qu’il existait une amitié sincère entre ces deux hommes célèbres, et que Chapelle s’est montré l’admirateur de Molière jusqu’à lui donner, dans une lettre qu’il lui écrivait, le nom de grand homme, titre que reçoivent rarement de leur vivant ceux qui en sont jugés le plus dignes après leur mort.

98. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Que ce nom, dont tu viens ici m’entretenir, Est un nom dont je veux perdre le souvenir. […] Julie fait entrer Léonor en habit d’homme sous le nom de Clitandre ; Mariane l’embrasse & lui promet de l’aimer toujours. […] On disoit à Rome que Scipion & Lelius aidoient Térence à faire ses comédies ; Quintus Memmius assure même positivement que Scipion empruntoit le nom de Térence pour donner au théâtre ce qu’il faisoit chez lui en se divertissant. […] Baron, peu sensible à ces bruits injurieux, dit froidement dans la Préface de cette derniere piece : « On a dit que je prêtois mon nom à l’Andrienne, & que d’autres que moi l’avoient faite ; j’aurois ici un beau champ pour me plaindre de l’injustice qu’on m’a voulu faire. Je tâcherai d’imiter encore Térence, & je ne répondrai à mes envieux que ce qu’il répondit au calomniateur qui l’accusoit de ne prêter que son nom aux ouvrages des autres.

99. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

Si l’ouvrage peint l’homme de toutes les nations, on le traduit dans toutes les langues ; il franchit ainsi les bornes du royaume & porte le nom de l’Auteur avec lui : s’il ne peint qu’un François, un Italien, un Espagnol, il sera seulement connu en France, en Italie, en Espagne, & le nom de l’Auteur ne s’étendra pas plus loin, à moins qu’il ne doive cet honneur à quelque autre piece.

100. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

Quoique j’aie déjà parlé de l’établissement de plusieurs, je vais reproduire leurs noms dans une liste complète. Anne Martinozzi épousa, comme on l’a vu, le prince de Conti, frère puîné du grand Condé ; Laure Martinozzi épousa le duc de Modène ; Laure Mancini, le duc de Vendôme, Olimpe Mancini, le comte de Soissons, Marie Mancini, le connétable Colonna, Hortense Mancini, le duc de La Meilleraye, qui prit le nom de duc de Mazarin.

101. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

La reconnaissance et  l’enchantement populaires ont attaché à cette brillante époque le nom du prince qui était le centre et le principal ressort de ce noble mouvement des cœurs et des intelligences : Voltaire a prouvé que ce n’était pas sans raison. Nous savons bien que cette médaille a son revers, et le temps viendra de le montrer ; mais comment ne pas s’arrêter d’abord dans un sentiment de profonde admiration, devant les merveilles qui ont porté si haut et si loin la gloire du nom français. […] La piété, qui contient toutes les vertus et qui les achève, ne redoute pas le nom de Tartufe : elle gémit plus douloureusement que personne de la perversité que qualifie ce mot vengeur ; la bonne foi sait gré au poète de lui avoir donné le signalement du monstre, pour en éviter les approches et les embûches. […] Il ne faut pas non plus se méprendre sur le nom de bonhomme donné à La Fontaine. […] Cette ruse de l’esprit, qui se cache avec le secret désir d’être surpris, tient au caractère de l’auteur, et il ne l’emploie guère que lorsqu’il parle en son propre nom.

102. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Ce mutisme, cette attention continuelle, ce profond regard obstinément fixé, frappent tout le monde et Boileau appelle son ami d’un nom qui doit lui rester, le Contemplateur. […] Il visitait assidûment Molière, lui lisait ses ouvrages, lui donnait et en recevait d’utiles conseils ; et, plus tard, avec quelle émotion, réunissant dans une même épître les deux noms de Molière mort et de Racine survivant, il opérait leur réconciliation posthume ! […] Mais, en son propre et seul nom, « il donnait aux pauvres avec plaisir et ne leur faisait jamais des aumônes ordinaires. » En voici une preuve assez curieuse. […] Remarquons, cependant, qu’il y eut chez lui plusieurs La Forest successives, dont l’une, de son vrai nom Louise Lefebvre, mourut en 1668 ; suivant un usage qui n’est pas perdu, lorsqu’il changeait de cuisinière, il donnait à la nouvelle le nom de l’ancienne. […] Il s’y incarnait si bien que ces deux noms furent quelque temps des sobriquets acceptés par le public et sous lesquels amis et ennemis le désignaient communément.

103. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

Les égards de cet Auteur vont jusqu’à ménager le Valet qui chaussait Molière à l’envers ; et tout Paris sait qu’il se nommait Provençal ; et on le connaît sous un autre nom. […] Voilà comme sont tous les Auteurs qui s’imaginent être du premier ordre ; tout ce qu’ils n’ont pas fait, est, selon eux, détestable : cependant, cet Ouvrage dont Molière, ou notre Auteur fait tant de bruit, est le meilleur que cette personne ait fait en sa vie ; et il n’y a guère eu d’Auteur qui ait plus travaillé que lui, ni dont le nom soit plus connu. […] Elle est assez dans la nature, mais le nom du Courtisan me la ferait trouver encore plus agréable. […] Il y a des noms en blanc ; on s’occupe à les deviner ; cela suffit pour faire dire : Voilà un Livre excellent, pour exciter la curiosité, pour faire admirer l’ordre et le style.

104. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Tous ces gens-là se servent du nom de Dieu pour faire leurs affaires et tromper le monde. […] Seuls, les « officiers »se réunissaient, et encore « chaque quinzaine »seulement, et « sans forme d’assemblée, »sans « registre; » les noms mêmes de supérieur, de directeur, d’officiers étaient abolis, ainsi que toute préséance, de peur d’une descente imprévue de police. […] « Il y a ici, écrit-il de Lyon à l’abbé de Ciron, des comédiens qui portent mon nom; je leur ai fait dire de le quitter, et vous croyez bien que je n’ai eu garde de les aller voir. » L’abbé de Ciron était membre de la Compagnie du Saint-Sacrement à Toulouse; le prince de Conti le devint à Bordeaux : Molière a bien pu l’apprendre, s’il a voulu se rendre compte de la volte-face de son protecteur. […] Et justement, il y eut, en ce temps-là, un « dévot »dont le public de 1664 ne mit pas, que je sache, le nom sous celui de Tartufe, mais que les historiens du XIXe siècle, lorsqu’ils le rencontrèrent, il y a soixante ans, dans la chronique de Tallemant des Réaux, ont tout de suite rapproché du héros de Molière35. […] Si l’on pouvait conférer toutes les listes des Congrégations de Notre-Dame des Jésuites avec les Compagnies du Saint-Sacrement, il y a gros à parier que bon nombre de noms seraient communs aux unes et aux autres.

105. (1801) Moliérana « Vie de Molière »

Il prit le nom de Molière, et il ne fit, en changeant de nom, que suivre l’exemple des comédiens d’Italie et de ceux de l’hôtel de Bourgogne*. […] Pièce imitée de l’Espagnol, et qu’on ne peut qualifier du nom de comédie.

106. (1821) Scène ajoutée au Boulevard Bonne-Nouvelle, pour l’anniversaire de la naissance de Molière pp. -

Oui… je voulais dire que je vois son nom sur toutes les affiches, en grosses lettres. […] Docteurs dont il se moqua, Faculté si fière : Tartuffes dont il montra L’âme toute entière : Vous craignez jusqu’à son nom, Et vous avez le frisson Quand vous voyez la maison Où naquit Molière.

/ 271