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21. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Mais lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d’après nature : on veut que ces portraits ressemblent ; et vous n’avez rien fait, si vous n’y faites reconnaître les gens de votre siècle. […] Comment supprimer les gens qui ont le goût de l’injure et de l’injustice ? […] Les gens de bien qui ne veulent pas être trompés ne sauraient trop méditer les deux portraits que Molière a burinés, pour n’être pas exposés à confondre avec les vrais dévots. […] « Voilà mes gens !  […] Ce principe une fois posé, ce n’est pas une faute de jugement que d’entretenir les gens d’aujourd’hui de contes un peu libres. » Ainsi c’est par respect des anciens qu’il va scandaliser les modernes.

22. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

La réponse de Valere, qui prend le parti d’Harpagon, & qui dit à Maître Jacques qu’on n’invite pas les gens pour les assassiner à force de mangeaille ; que rien n’est plus préjudiciable à l’homme que de manger avec excès ; que pour se bien montrer ami des gens que l’on invite, il faut les traiter avec frugalité ; & que, suivant le dire d’un Ancien, il faut manger pour vivre, & non pas vivre pour manger : tout cela cesse d’être comique, si Maître Jacques y a donné lieu, & si l’on ne voit pas que c’est la flatterie, & non le bon sens, qui le fait dire à Valere 28. […] Un jour que je l’accompagnois pour aller chez les gens qui gardent l’objet de ses vœux, nous entendîmes dans une petite maison d’une rue écartée quelques plaintes mêlées de beaucoup de sanglots. […] Vous êtes d’un sang Qui peut vous égaler aux gens du plus haut rang. […] Et de jouir de cette liberté Qui des gens de bon sens fait la félicité. […] L’on rit à ces quatre vers ; mais les gens sensés sont fâchés de les voir là : ils ne sont pas du tout à leur place.

23. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

À la fin se trouvera le jugement qui a été porté dans le temps par le public et les gens de lettres. […] On voit quelques personnes afficher leurs vices, leurs défauts, en faire trophée lorsqu’elles savent les couvrir d’un vernis brillant ; elles rencontrent même quelquefois des gens qui les encouragent par leurs lâches applaudissements. […] Les gens instruits, au contraire, pénétrés dès leur enfance de la lecture des grands écrivains, ont conservé, ont même augmenté cet amour que la nature nous a donné pour tout ce qui est essentiellement vrai et simple. […] Les gens du peuple ne sont émus que par des mouvements extraordinaires et presque toujours hors nature. […] Les gens de bien, si faciles à tromper, furent les premières dupes.

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

  Pauvres gens, qui n’ont pas l’esprit   De garder du loup leur ouaille ! […] Je suis homme à saisir les gens par leurs paroles, Et j’ai présentement besoin de cent pistoles. […] Les gens faits comme vous font plus que les écus, Et vous êtes de taille à faire des cocus. […] Je pense que les gens de goût ne balanceront pas pour prononcer entre les deux exercices. […] Ensuite, pour exercer ses gens à bien faire ce qu’il leur ordonne, il leur dit de supposer qu’il est le Docteur.

25. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

Je dirai d’abord que si son esprit ne l’avait pas rendu un des plus illustres du siècle, je serais ridicule de vous en entretenir aussi longtemps et aussi sérieusement que je vais faire, et que je mériterais d’être raillé : mais comme il peut passer pour le Térence de notre siècle, qu’il est grand auteur et grand comédien lorsqu’il joue ses pièces, et que ceux qui ont excellé dans ces deux choses ont eu place en l’histoire, je puis bien vous faire ici un abrégé de sa vie et vous entretenir de celui dont l’on s’entretient presque dans toute l’Europe, et qui fait si souvent retourner à l’école1 tout ce qu’il y a de gens d’esprit à Paris. […] « Après le succès de ces deux pièces, son théâtre commença à se trouver continuellement rempli de gens de qualité, non pas tant pour le divertissement qu’ils y prenaient (car l’on n’y jouait que de vieilles pièces), que parce que le monde ayant pris habitude d’y aller, ceux qui aimaient la compagnie, et qui aimaient à se faire voir, y trouvaient amplement de quoi se contenter : ainsi l’on y venait par coutume, et sans dessein d’écouter la comédie, et sans savoir ce qu’on y jouait. » « [*]Pendant cela notre auteur fit réflexion sur ce qui se passait dans le monde, et surtout parmi les gens de qualité, pour en reconnaître les défauts : mais comme il n’était encore ni assez hardi pour entreprendre une satire, ni assez capable pour en venir à bout, il eut recours aux Italiens ses bons amis, et accommoda les Précieuses au théâtre français, qui avaient été jouées sur le leur, et qui leur avaient été données par un abbé des plus galants*. […] Le commun des gens ne lui tenaient pas compte de cette pièce comme des Précieuses ridicules. […] « Mais voyons si le pronostic de ces messieurs est véritable, et si Le Cocu imaginaire, qu’il a fait ensuite, n’a pas eu tous les applaudissements qu’il en pouvait attendre ; cependant cette pièce a été jouée non seulement en plein été, où pour l’ordinaire chacun quitte Paris pour s’aller divertir à la campagne, mais encore dans le temps du mariage du roi, où la curiosité avait attiré tout ce qu’il y a de gens de qualité de cette ville : elle n’en a toutefois pas moins réussi, et quoique Paris fut ce semble désert, il s’y est néanmoins trouvé assez de personnes de condition pour remplir plus de quarante fois les loges et le théâtre du Petit-Bourbon, et assez de bourgeois pour remplir autant de fois le parterre. […] Les comédiens de Paris, Bien loin d’être contre eux marris, D’entreprendre sur leur pratique, D’un souper ample et magnifique, Ou chacun parut ébaudi, Les régalèrent mercredi*… De l’excellent jus de la treille, On y vida mainte bouteille, On y but des mieux les santés, Des grands princes, et majestés, Et des ministres chasse-guerres, On y cassa plus de cent verres ; Illec, on mangea, ce dit-on, Bien des lapins et du mouton, Avec quantité de volaille ; Et plusieurs, comme rats en paille, Sans être du métier pourtant, Y trinquèrent ma foi d’autant, Exerçant des mieux la mâchoire : Et je collige de l’histoire Que les comédiens d’ici, Ne sont pas gens cosi, cosi ; Mais gens où courtoisie abonde, Et qui savent fort bien leur monde.

26. (1910) Rousseau contre Molière

Or ces gens-là existent-ils ? […] Rousseau reproche à Molière d’être du parti des malhonnêtes gens. […] Ce sont de très braves gens. […] Ce sont les gens de Molière. […] Ce sont les gens de Molière.

27. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Molière regardait même les gens de cette condition comme formant un corps, une classe dans la société. […] C’est que l’on doit tuer ceux que l’on dérobe; on y hérite que des gens qu’on assassine. […] De grandes dames, résistant par calcul, lèvent des impôts sur les empressements de leurs adorateurs; elles plument les gens de robe et de finance, pendant que les gens d’épée vivent aux dépens des bourgeoises. […] Il faut savoir à combien de choses et à combien de gens le lansquenet était utile. […] Le triomphe des gens de robe et de finance avait lieu l’été, mais il fallait céder le pas aux gens d’épée dès que les feuilles des Tuileries commençaient à tomber.

28. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Du temps de Philippe, la Grece ne craignant plus d’être envahie par des barbares, ses citoyens pouvoient s’occuper de leurs plaisirs, & donner aux gens à talent cette attention qui les encourage avec tant de succès. […] D’ailleurs Auguste vouloit faire un bon usage de son autorité naissante ; les richesses, les honneurs & les distinctions voloient au-devant des gens à talent. […] Une rapsodie protégée ne forcera plus les étrangers à ne voir qu’elle pendant tout un hiver ; le public se réchauffera en voyant multiplier sous ses yeux le nombre des athletes ; les Auteurs pouvant donner la préférence à ceux des Comédiens qui leur plairont davantage, & qui auront de meilleurs procédés, ceux-ci leur sauront gré du choix ; les soins, les égards, la politesse, succéderont à des tracasseries, à des haines si peu faites pour les gens à talent, & qui font autant la honte & l’opprobre des uns que le malheur des autres. […] Ce ne sera pas certainement un public toujours avide de nouveautés, ni les Auteurs qui n’ont plus rien à espérer sans cet heureux changement ; encore moins MM. les Gentilshommes de la Chambre, puisqu’un théâtre de plus leur fournit un double moyen de faire des heureux, de placer des gens à talent, de s’assurer l’immortalité en protégeant les Muses qui la donnent, & leur facilite des ressources pour varier les fêtes de la Cour, ou pour les rendre plus brillantes, soit en y appellant les deux troupes séparément, soit en réunissant l’élite de l’une & de l’autre61. […] Quelle chose au monde devroit être plus intéressante pour un Comédien, que les gens de Lettres ?

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. De l’Art de prévenir les Critiques. » pp. 309-313

Sied-il bien de tenir une rigueur si grande, De vouloir, sans quartier, les choses qu’on demande, Et d’abuser ainsi, par vos efforts pressants, Du foible que pour vous vous voyez qu’ont les gens ? […] Sans doute il est fâcheux d’en venir jusques-là, Et c’est bien malgré moi que je franchis cela : Mais puisque l’on s’obstine à m’y vouloir réduire, Puisqu’on ne veut point croire à tout ce qu’on peut dire, Et qu’on veut des témoins qui soient plus convainquants, Il faut bien s’y résoudre, & contenter les gens. […] Il y a mille gens qui se ressemblent.

30. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Peut-être que cela même a été critiqué par les gens du métier, et par les prétendus connaisseurs ses contemporains. […] De la Du Parc, rien je ne dis, Qui rendait les gens ébaudis, Par ses appas, par sa prestance, Et par ses beaux pas, et sa danse ; Enfin je ne décide rien De ce ballet qui me plaît bien. […] Je ne dis pas cela pour me piquer de l’impromptu, et en prétendre de la gloire, mais seulement pour prévenir certaines gens qui pourraient trouver à redire que je n’aie pas mis ici toutes les espèces des fâcheux qui se trouvent… Mais dans le peu de temps qui me fut donné, il m’était impossible de faire un grand dessein, et de rêver beaucoup sur le choix de mes personnages et sur la disposition de mon sujet. […] De la plupart des gens c’est la démangeaison ; Et sans vous embrasser dans la comparaison. […] « [*]Il fut compris dans l’état des gens de lettres qui eurent part aux libéralités du roi en 1663 par les soins de M. 

31. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

À ce compte il y a beaucoup de gens qui passent leur vie à se compléter. […] « Voilà ses gens, voilà comme il faut en user !  […] C’est un très grand danger parce que cela peut vous jeter en proie aux mains de certaines gens. […] Et, sans sortir de la Cour, n’a-t-il pas encore vingt caractères de gens où il n’a point touché ? […] Il n’a songé à rien de tout cela et aussi son fils est un joueur, un écornifleur et un voleur, et sa fille, très saine, est du moins insolente. « Grande leçon pour les gens chiches » et du reste pour tous les gens qui ont une passion.

32. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

À moins de dire aux gens en propres termes : «Pour Dieu ! […] Mais si la complète ressemblance d’Alceste n’existe pas, combien de gens ont avec lui des rapports frappants ! […] Du reste, il est curieux de voir dans quelle erreur cette vertu d’Alceste a fait tomber non seulement des gens sensés, mais encore des esprits d’élite. […] L’amour, à les en croire, n’a que peu de prise sur les gens de ce caractère. […] N’observe-t-il pas dans toutes ses démarches, même en ouvrant son cœur à celle qu’il aime, la prudence et la circonspection des gens de son espèce ?

33. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

S’il blâme Philaminte de chercher à imposer à Henriette le respect du bel esprit et de la fausse science, il dénonce au mépris de tous les gens de cœur ce M. de la Souche qui s’est efforcé systématiquement d’abêtir la pauvre Agnès. […] Certes, Tartuffe est un faux dévot, il ne parle au nom du ciel que dans son intérêt, mais enfin il parle au nom du ciel, et son langage est celui dont les gens dévots se servent d’ordinaire. […] N’est-ce pas nous engager à ne point juger les gens sur l’apparence, mais sur ce qu’ils valent en réalité. […] De tels gens ne sont-ils pas mûrs pour une religion de l’Humanité ? […] Depuis l’huissier Loyal qui a l’air si déloyal, jusqu’au Don Juan méchant que sa conversion rend encore plus odieux, jusqu’au redoutable Tartuffe, Molière combat les fourbes et leur oppose les gens de bien qui parlent franc et net : les Cléonte, qui ne se laissent point passer pour gentilshommes quand ils ne le sont pas ; les Clitandre, incapables de faire des courbettes devant des gens qu’ils méprisent ; Alceste surtout, ce grand Alceste, bourru, aimant et sincère, las des préjugés.et des mesquineries du monde auquel Molière donna son âme, un jour qu’il souffrait beaucoup.

34. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [4, p. 36] »

On l’appelle ainsi, par opposition aux Gens d’armes, qui étaient autrefois des gens pesamment armez et de toutes pièces.

35. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Ils attaquent brusquement les gens qui gardaient les portes. […] Sortez d’ici, coquins, que je ne vous assomme, dit-il à ces pauvres gens, paraissant en colère. […] Le reste du monde nous regarde comme des gens perdus, et nous méprise. […] Croyez-vous de bonne foi pouvoir être toujours le plastron de ces gens-là sans succomber ? […] Ce divertissement, disait-on, était sec, peu intéressant, et ne convenait qu’à des gens de lecture.

36. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

l’amour vrai dépeint au précédent chapitre ; si, considérant avec toute leur raison la gravité’ de ce qu’ils font, ils se donnaient l’un à l’autre avec une franchise et un abandon sans bornes, décidés à trouver tout l’un en l’autre533 ; si l’aveuglement de la jalousie mal fondée ne venait pas troubler la sincérité de leur affection534 ; si, une fois unis, ils continuaient, comme le recommande Ariste, à garder entre eux toutes les délicatesses et les, prévenances de l’amour535 ; si, comme dit Mlle Molière, le mariage ne changeait pas tant les gens 536 ; s’ils négligeaient moins leurs enfants, ces seconds liens des cœurs, qui viennent remplacer ceux de l’amour qui s’usent537 ; s’ils se consacraient résolument aux soins de la maison commune538 ; si l’homme, pénétré de sa dignité et de ses obligations, n’abdiquait pas comme Chrysale, et ne tournait ni à l’Orgon ni au M. […] « … La jalousie est un monstre odieux : » les époux doivent donc éviter « cette étrange frénésie560 » « Et mutuellement se croire gens de bien561. ». […] « Il faut être retirée à la maison, donner ordre au souper, avoir soin du ménage, des enfants579 ; » « Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec.économie Doit être son étude et sa philosophie580. » XXVIII. […] VI, Ce que c’est que les mariages du théâtre : « On commence par se livrer aux impressions de l’amour sensuel ; le remède des réflexions ou du mariage vient trop tard ; déjà le faible du cœur est attaqué, s’il n’est vaincu ; et l’union conjugale, trop grave et trop sérieuse pour passionner un spectateur qui ne cherche que le plaisir, n’est que par façon et pour la forme dans la comédie… Toute comédie, selon l’idée de nos jours, veut inspirer le plaisir d’aimer ; on en regarde les personnages, non pas comme gens qui épousent, mais comme amants ; et c’est amant qu’on veut être, sans songer à ce qu’on pourra devenir après (chap. […] I : « Le mariage change bien les gens. » 537.

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150

que les gens si fins sont quelquefois fâcheux ! […] Les voyages font bien les gens ! […] Les voyages font bien les gens ! […] Je ne me mêle point de conseiller personne : Les plus sages conseils, les meilleures leçons, A gens bien amoureux, Monsieur, sont des chansons.

38. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Il y a des gens qui savent tout prévoir. […] Voilà des gens qui agissent sans bruit, sans éclat, d’une façon timide, en gens qui doivent réussir. […] Voilà justement ce que j’ai fait toute ma vie, oubliant les pauvres gens qui ne méritaient que des critiques et les laissant mourir de leur belle mort. […] La critique abandonne — et elle fait bien — toutes ces bonnes petites gens tragiques ou comiques à leur propre génie. […] Il s’étonne, lui, Molière, valet de chambre du roi, de ces gens qui ont gagé de parler à la cour il ne sait comment ; il se demande de quel droit ces gens-là s’introduisent dans tous les entretiens ?

39. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Le ton sentimental serait un des principaux topiques, en un mot, les gens qui mettent la mémoire à la place de l’esprit. […] Ces gens ont toutes les vertus brillantes. […] Plus de musique ici, et là une musique manquant de gens pour l’entendre et électriser les chanteurs. […] seconde mes desseins, et m’accorde la grâce de faire voir aux gens que l’on me déshonore. […] Sosie est une parabole ; on rit des gens lâches dont il nous découvre les mouvements.

40. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

Il n’y a pas un de tous ces gens-là, qui, pour la moindre chose, ne soit capable de donner un soufflet au meilleur droit du monde. […] Le clerc du rapporteur soustraira des pièces, ou le rapporteur même ne dira pas ce qu’il a vu ; et quand, par les plus grandes précautions du monde, vous aurez paré tout cela, vous serez ébahi que vos juges auront été sollicités contre vous ou par des gens dévots ou par des femmes qu’ils aimeront. […] Ce n’est point à des avocats qu’il faut aller, car ils sont d’ordinaire sévères là-dessus, et s’imaginent que c’est un grand crime que de disposer en fraude de la loi : ce sont gens de difficultés et qui sont ignorants des détours de la conscience.

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

Que de gens assemblés ! […] voilà de mes gens. […] Vous, monsieur le bœuf, me voyant couché si mollement, vous commencerez à me lancer des œillades de mépris, & vous n’aurez pas plus de considération pour mon ânerie que pour un ânon encore à naître : vous deviendrez rude & méchant à mon égard ; & les gens de ma sorte viendront me rire au nez. […] J’ai ordonné à mes gens de travailler à mon jardin ; & c’est peut-être ce que vous... […] Il ordonne à ses valets de ne point provoquer les gens à boire, & de ne leur en porter que lorsqu’ils en auront demandé plusieurs fois.

42. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

Sous des apparences d’humilité, elle change la religion en astuce et se rend maîtresse des biens, de l’honneur et de l’esprit des gens… C’est un beau trait que celui du démon se faisant adorer comme un saint… Ceux qui me nourrissent, je les loue de leurs œuvres pies, de leurs vertus, de leur charité ; je les rassure sur leurs débauches, sur leurs usures ; rentrant la tête dans les épaules avec un petit ricanement, j’allègue la fragilité de la chair. […] Et quand il est sorti, Zephiro fait à part lui cette réflexion : « Avec quelle adresse les gens comme Ipocrito savent s’insinuer dans les secrets des femmes !  […] Récompenser les fatigues d’autrui est le propre des gens de bien.

43. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Elle a un carrosse, des gens et des chevaux. […] Je suis en très bonne santé, enfermée dans une assez belle maison, un jardin très spacieux, ne voyant que les gens qui me servent, toute ravie, tout extasiée dans la contemplation de ma dernière aventure. […] Il me semble évident que quand madame Scarron se retira de la société qu’elle fréquentait, sans dire pourquoi, et se retira dans une grande maison isolée, avec des gens et un carrosse, il se trouva quelque mauvaise langue qui répandit, à petit bruit, ou que madame Scarron était grosse, qu’elle l’était du fait du roi, qu’elle avait fait cet affront à madame de Montespan, ou qu’après avoir cédé au roi, dans l’espérance de supplanter madame de Montespan, elle avait été déçue ; que le roi ayant passé sa fantaisie, était retourné à madame de Montespan avec plus d’ardeur qu’avant, et que le roi avait donné à la belle abusée une maison pour y cacher son dépit, sa honte, le repentir de son ingratitude envers sa bienfaitrice, et qu’elle cachait sa honte et son ingratitude dans une maison que le roi lui donnait en attendant qu’elle allât expier sa faute et cacher son infamie dans quelque refuge comme la Trappe.

44. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [74, p. 108-114] »

Le reste du monde nous regarde comme des gens perdus, et nous méprise. […] On ne vous consulte pas sur cela, répondit Molière à Chapelle*. « Représentez-vous, ajouta-t-il, en s’adressant au jeune homme, la peine que nous avons ; incommodés ou non, il faut être prêts à marcher au premier ordre, et à donner du plaisir quand nous sommes souvent accablés de chagrin ; à souffrir les grossièretés de la plupart des gens avec qui nous avons à vivre, et à captiver les bonnes grâces d’un public qui est en droit de nous gourmander261 pour son argent.

45. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

Ce mêlange de religion & de bouffonnerie déplut aux gens sages. […] Décent partout, ne riant qu’avec réserve & modestie, il semble être sur le théâtre, comme la dame romaine dont parle Horace, est dans une danse sacrée, toujours craignant la censure des gens de goût. […] Cette idée de grandeur n’éleve pas seulement Aristote ou Platon dans l’esprit de beaucoup de gens, elle imprime aussi du respect pour tous ceux qui les ont commentés, & tel n’auroit pas fait l’apothéose de son auteur, s’il ne s’étoit imaginé comme enveloppé dans la même gloire. […] Il y a encore des gens qui se préoccupent d’une maniere à n’en revenir jamais. […] C’en est fait, je renonce à tous les gens de bien.

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. Des Pieces intriguées par des noms. » pp. 204-215

Plusieurs braves gens viennent de s’y enrôler : il veut savoir leur nom de guerre & leur nom de famille pour les enregistrer ; il les fait approcher l’un après l’autre. […] tu connois ces gens-là ! […] Un beau nœud de brillants dont le sein est saisi, S’appelle un boute-en-train, ou bien un tatez-y ; Et les habiles gens en étymologie Trouvent que ces deux mots ont beaucoup d’énergie.

47. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Quelque mauvais que soit le goût de gens liés par une conversation habituelle, il faut qu’ils se forment un langage raisonnable, toute conversation est une épreuve par laquelle chacun essaie son langage à l’intelligence, au goût, aux affections des auditeurs ; là, ce n’est pas la critique qui éclairé, c’est l’impression que fait la parole sur ceux à qui elle s’adresse. […] Comme on se parle pour s’entendre, et que plus on est de gens à se parler, plus s’entendre est chose difficile, au travail de chacun oui succéder le travail de tous pour se faire un langage commun. […] On consentait difficilement à entendre dire : cet homme-là est des gens de bon sens qui ne divertissent guère.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

Il lui dit sur-tout que l’intérêt doit seul guider les gens d’esprit, & que tous les biens sont communs. […] Beaucoup de gens pourtant le trouvent admirable. […] Je sais que là-dessus je n’en suis point du tout, Et que d’un tel sonnet peu de gens sont capables. […] La ballade pourtant charme beaucoup de gens.

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Parbleu, s’il faut parler des gens extravagants, Je viens d’en essuyer un des plus fatigants ; Damon, le raisonneur, qui m’a, ne vous déplaise, Une heure, au grand soleil, tenu hors de ma chaise. […] Depuis que dans la tête il s’est mis d’être habile, Rien ne touche son goût, tant il est difficile : Il veut voir des défauts à tout ce qu’on écrit, Et pense que louer n’est pas d’un bel esprit ; Que c’est être savant que trouver à redire ; Qu’il n’appartient qu’aux sots d’admirer & de rire, Et qu’en n’approuvant rien des ouvrages du temps, Il se met au-dessus de tous les autres gens : Aux conversations même il trouve à reprendre ; Ce sont propos trop bas pour y daigner descendre, Et les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit. […] Pour bien peindre les gens vous êtes admirable. […] Mais pourquoi pour ces gens un intérêt si grand, Vous qui condamneriez ce qu’en eux on reprend ? […] Vous, Brin-d’avoine, & vous, la Merluche, je vous établis dans la charge de rincer les verres, & de donner à boire, mais seulement lorsqu’on aura soif, & non pas, selon la coutume de certains impertinents laquais, qui viennent provoquer les gens, & les faire aviser de boire lorsqu’on n’y songe pas.

50. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Peu semblable aux gens qui raillent en pleine santé cet art dont ils implorent le secours au premier frisson de la fièvre, Molière était un malade tristement désabusé, qui n’avait plus de confiance que dans la nature, et ne trouvait plus la médecine bonne à autre chose qu’à divertir le public. […] Jamais la pédanterie, l’entêtement de l’esprit de secte et de système, la manie de se payer de mots et d’imposer aux autres et à soi-même par un absurde galimatias, n’avaient autant décrié les gens de cette profession. […] Comment croire, enfin, que Molière ait été irrité de ce qu’un homme, dont l’opinion n’était pas sans influence sur les jugements publics, avait pris la défense de sa pièce attaquée par tant de gens qui n’en sentaient pas ou qui affectaient d’en méconnaître le mérite ? […] Ces prétendues ressemblances prouvaient une seule chose, c’est qu’il existait dans le monde des gens ridicules de la même manière et au même degré que les personnages mis par Molière sur la scène, et qu’en fait de vices ou de travers, il est impossible de rien concevoir, de lien imaginer qui n’ait son type dans la réalité. […] Des bergers, ayant les inclinations, les mœurs et le langage des gens du grand monde, sont des personnages qui n’ont ni réalité ni vraisemblance, des personnages que la nature n’offre pas et que l’art doit s’abstenir de créer.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

Bien des gens disent que, pour peindre un vice, un ridicule, un travers, il faut suivre un homme qui en soit entiché, l’étudier jusques dans ses moindres gestes, & faire d’après cela son portrait, pour l’exposer sur la scene. […] C’est un homme amoureux du plaisir, Ennemi du travail, toujours plein de loisir ; Méprisant ses égaux, &, depuis son enfance, Nourri dans le repos, dans la magnificence, Cherchant les courtisans & les gens du bel air, Imitant leur exemple, & les traitant de pair. […] Gens du peuple, artisans, porte-faix & vilains, Vous, de qui la vengeance est toujours dans vos mains !

52. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

La pièce des Femmes savantes, jouée pour la première fois, en 1672, est une dernière malice de Molière, à double fin : d’abord pour se défendre de la réprobation de quelques mots de son langage et de quelques erreurs de sa morale ; ensuite pour servir les amours du roi et de madame de Montespan, qui blessaient tous les gens de bien et dont la mort récente de madame de Montausier était une éclatante condamnation. […] Ce sont de sottes créatures qui méritent à peine cette leçon : Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec économie Doit être son étude et sa philosophie. […] La Bruyère, dans la préface qui précède son discours de réception à l’Académie française, s’élève contre ces gens « qui, au lieu de prendre pour eux les divers traits semés dans un ouvrage, s’appliquent à découvrir lesquels et donnent au public de longues listes ou clefs des originaux auxquels ils ont jugé à propos de les appliquer.

53. (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80

On y prit un plaisir singulier, et même on peut dire qu’elles furent d’une grande utilité pour bien des Gens. Molière avait remarqué que les Français avoient deux défauts bien considérables ; l’un, que presque tous les jeunes Gens avoient du dégoût pour la Profession de leurs Pères, et que ceux qui n’étaient que Bourgeois voulaient vivre en Gentilshommes et ne rien faire ; ce qui ne manque point de les ruiner en peu de temps ; et l’autre, que les femmes avaient une violente inclination à devenir, ou du moins à paraître Savantes, ce qui ne s’accorde point avec l’esprit du ménage, si nécessaire pour conserver le bien dans les familles.

54. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

Que je suis ravi de vous voir, & que je veux de mal à mes gens de ne vous pas faire entrer d’abord ! […] Don Juan, à ses gens. Parbleu, coquins, je vous apprendrai à laisser Monsieur Dimanche dans une anti-chambre, & je vous ferai connoître les gens ! […] Et votre petit chien Brusquet, gronde-t-il toujours aussi fort, & mord-il toujours bien aux jambes les gens qui vont chez vous ? […] Allons, vîte un flambeau pour conduire Monsieur Dimanche, & que quatre ou cinq de mes gens prennent des mousquetons pour l’escorter.

55. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Si d’un noble enjouement il tomboit quelquefois dans un bas comique, c’est qu’il avoit beaucoup plus d’ignorans que de gens d’esprit et de sçavoir à ménager, et que les grands profits qu’il tiroit des premiers le consoloient des censures des autres. […] Des gens qu’il n’avoit jamais eu en vûë, croyoient se reconnoître dans ses pièces, et il avoit toujours des plaintes et des éclaircissemens à essuyer35. […] Moliere a changé, parla supériorité de son génie, le goût de ses contemporains pour l’obscénité, et les a forcés à venir en foule se divertir en gens raisonnables, et non pas en grigous et en crocheteurs. […] Saint-Evremond dit qu’il s’étoit formé sur les anciens à bien dépeindre les gens et les mœurs de son siècle dans la comédie, ce qu’on n’avoit pas vû encore sur nos théâtres. […] Il était, lors de son mariage (14 avril 1658), capitaine d’une compagnie de gens de pied dans le régiment de Lorraine et maréchal de camp.

56. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Il vient chez elle des gens de cour, ou simplement de bonne compagnie, non épris, mais galants ; ou, s’ils sont amoureux, c’est par esprit de rivalité seulement. […] Leurs discours sont à la fois ceux des gens les plus occupés de ce qui les regarde, et des moralistes les plus désintéressés. […] On lie, à force de grimaces, une société étroite avec tous les gens du parti. […] N’a-t-il pas l’air de se moquer des gens, lorsqu’il s’accuse d’avoir tué une puce avec trop de colère ? […] Dans un article du Mercure (12 mai 1672), Donneau de Visé le dit expressément : « Beaucoup de gens font des applications de cette comédie… ; mais M.

57. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

Enfin, Saint-Simon dit que madame de Montausier cria au secours de ses domestiques ; et selon mademoiselle de Montpensier, madame de Montausier lui dit que si ses gens eussent été près d’elle, elle eût fait jeter le marquis par les fenêtres. […] Selon lui, quelque temps après la scène que fît Montespan à madame de Montausier, « cette dame descendant, avec son écuyer et ses gens, un petit degré pour aller de chez elle chez la reine, elle trouva une femme assez mal mise qui l’arrêta, lui fit des reproches sanglants sur madame de Montespan, et lui parla même à l’oreille. Elle empêcha ses gens de la maltraiter, et tout éperdue remonta chez elle, s’y trouva mal, et tomba incontinent dans une maladie de langueur qui lui fit fermer sa porte à tout le monde.

58. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Elle eut à la première représentation les applaudissements qu’elle méritait, mais c’était un ouvrage plus fait pour les gens d’esprit que pour la multitude, et plus propre encore à être lu qu’à être joué. […] « Voici une comédie dont on a fait beaucoup de bruit, qui a été longtemps persécutée ; et les gens qu’elle joue ont bien fait voir qu’ils étaient plus puissants en France que ceux que j’ai joués jusqu’ici. […] Ces corrections que j’ai pu faire, le jugement du roi et de la reine, qui l’ont vue, l’approbation des grands princes, et de messieurs les ministres qui l’ont honorée publiquement de leur présence, le témoignage des gens de bien qui l’ont trouvée profitable, tout cela n’a de rien servi. […] Ils cherchaient toute la troupe pour lui faire éprouver le même traitement qu’aux gens qui avaient voulu soutenir la porte ; mais Béjart, qui était habillé en vieillard, pour la pièce qu’on allait jouer, se présenta sur le théâtre : Eh ! […] Aujourd’hui bien des gens regardent comme une leçon de morale cette même pièce qu’on trouvait autrefois si scandaleuse.

59. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

Je ne doute point que les gens que je peins dans ma comédie ne remuent bien des ressorts, et ne jettent dans leur parti de véritables gens de bien, qui sont d’autant plus prompts à se laisser tromper qu’ils jugent d’autrui par eux-mêmes. […] Voilà mes gens, voilà comme il en faut user, Voilà l’exemple enfin qu’il se faut proposer... […] On l’a déjà dit799 : l’homme qui fuit le vice uniquement par crainte des moqueries d’autrui, tombe dans le défaut de l’amour-propre, et sa vertu n’est qu’une hypocrisie : il est impossible d’admettre que le ridicule puisse servir d’une manière quelconque à sanctionner la morale, ni que des gens vertueux par amour propre soient des honnêtes gens. […] Cette morale naturelle est nécessairement liée à l’idée de Dieu : elle ne va point sans religion, et quoique la morale de Molière ne parle guère de Dieu ni de religion, elle ne peut être confondue avec la morale que certaines gens appellent orgueilleusement indépendante 801 ; car, au fond, elle n’est morale, c’est-à-dire règle, que parce qu’elle est infuse en notre nature par la puissance divine, et elle n’est définie que parce que nous avons l’idée du bien, inséparable de l’idée de Dieu.

60. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Gens éloquents et sublimes, vous l’êtes beaucoup trop pour moi. […] Il y a deux sortes de gens : ceux qui aiment et ceux qui se laissent aimer. […] Molière a raison, je vous jure, et le zèle de ces gens est intolérable à la fin. […] Il faut que je parle à une foule de peuple et à peu de gens d’esprit ! […] Une foule de gens en perruque le regardent et rient.

61. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. De la Catastrophe ou du Dénouement. » pp. 503-516

Des gens de lettres peuvent-ils raisonner ainsi ? […] Ceux qui parlent ainsi auroient certainement un sentiment tout opposé, s’ils eussent étudié son théâtre ; & ils n’auroient pas entraîné dans leur sentiment ces êtres bornés, fléau des gens de lettres, qui ne jugent jamais que sur parole ou par contagion. […] Et toi, Davus, cours au logis, & fais venir des gens pour porter Glycérion.

62. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

Monsieur, les coups de bâton ne se donnent pas à des gens comme lui. […] vous vous moquez des gens. […] Ce sont des gens qui n’entendent point de raison. […] Puisque cela est donc ainsi, vous devez travailler d’autant plus à vous tenir sur vos gardes : la fortune aide les gens de cœur. […] Peu de gens savent voir la scene sur leur papier quand ils travaillent.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Voilà ce qu’on admire dans les ouvrages de Moliere ; voilà ce qui le fera toujours regarder par les gens sensés comme le dieu de la comédie. […] Regnard est heureux que les gens sensés ne jugent plus les Auteurs d’après leurs ouvrages. […] C’est un vilain abus, & les gens de Police Nous devroient bien régler une telle injustice. […] Il n’y a pas un de tous ces gens-là qui, pour la moindre chose, ne soit capable de donner un soufflet au meilleur droit du monde. […] Le Clerc du Rapporteur soustraira des pieces, ou le Rapporteur même ne dira pas ce qu’il a vu ; & quand, par les plus grandes précautions du monde, vous aurez paré tout cela, vous serez ébahi que vos Juges auront été sollicités contre vous, ou par des gens dévots, ou par des femmes qu’ils aimeront.

64. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

Pour celle de la naissance, qu’est-ce que nos gens auront inventé ? […] » Il est spécieux de dire aux gens : « Vous ne savez pas ce que vous avez perdu à ne pas mourir deux cents ans plus tard ; » mais ne les honorer que par ce discours, c’est les honorer à peu de frais ! […] Les gens de ma génération pourraient le croire : pour eux, aussi bien que Pompée, Rodogune est abolie. […] C’est ici une collection de braves gens, désireux à la fois d’être émus ou amusés et de s’instruire, le tout à prix réduit.

65. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

Quand on aime les gens, on les traite autrement : On fait de leur personne un meilleur jugement. […] Quand on aime les gens, on peut, de jalousie, Sur beaucoup d’apparence, avoir l’ame saisie. […] C’est foiblesse De faire voir aux gens que leur perte nous blesse. […] Capperonnier, l’homme le plus fait pour sa place, tant par son savoir que par ses soins infatigables & sa complaisance pour les gens de Lettres, a su s’en procurer un exemplaire à la vente des livres de Madame de Pompadour. […] Maître éternel, laissez là, je vous prie, Les Grecs, les Albanois, avec l’Esclavonie, Et tous ces autres gens dont vous voulez parler ; Eux & mon fils n’ont rien ensemble à démêler.

66. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Aussi Boileau lui-même y reconnaît-il « une narration également vive et fleurie, des fictions très ingénieuses, des caractères aussi finement imaginés qu’agréablement variés et bien suivis Il fut fort en estime même des gens du goût le plus exquis17 ». […] Les gens de lettres doivent bien se persuader que la littérature de tous les temps reçoit des directions inévitables des mœurs régnantes dans la nation, et que c’est une des lois du mouvement en politique et en morale, d’amener à la suite d’une longue période de dissolution, une période de réserve affectée et de pruderie.

67. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

. — Ton et langage de la bonne compagnie des gens peints par Corneille, dans sa comédie de Mélite. — Ton et langage de la société dissolue a la même époque. — Distinction entre différents genres de naïveté. […] Celle-ci (Mélite) a fait son effet par l’humeur enjouée de gens, d’une condition au-dessus de ceux qu’on voit dans les comédies de Plaute et de Térence. » En effet, dans cette pièce, l’auteur ne se bornait pas à produire des personnages décents, au lieu des bouffons de fantaisie : il leur donna, dit-il, un style naïf qui faisait une peinture de la conversation des honnêtes gens .

68. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Le reste du monde nous regarde comme des gens perdus, et nous méprise. […] Il n’allait pas, comme certaines gens qui affectaient une sotte et orgueilleuse austérité, disant du mal de lui. […] Mais, plus que tout cela, que deviendront ces pauvres gens que j’ai amenés de si loin ? […] C’était alors une politesse que les gens de cour prodiguaient aux personnes qu’ils connaissaient le moins. […] On dirait à coup sûr que nous l’aurions fait la nuit comme des désespérés ou comme des gens ivres.

69. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Je doute que madame de Montespan elle-même s’entendît mieux que Célimène à faire subir aux gens cette sorte d’exécution militaire. […] Mais quant à ce luxe étroit et mesquin par où quelques-uns essayent de singer les grands seigneurs, il attriste les gens sensés plus qu’il ne les éblouit ; ils sentent trop que pour faire reluire un peu le dehors, il a fallu serrer le dedans. […] Elle se peint enfin dans ce vers admirable que beaucoup, je dis des plus considérables, auraient besoin de méditer et de pratiquer : Moi, je suis pour les gens qui disent leur pensée37. […] J’insiste d’autant plus volontiers ici que je suis soutenu par des auteurs graves autant qu’aimables, non pas gens de roture, mais personnes de qualité. […] C’est sa qualité dominante ; elle la tient de Chrysale, car, si, au jugement de sa femme, il a l’esprit formé d’atomes trop bourgeois, Chrysale n’est pourtant point un sot ; il estime les gens pour ce qu’ils valent, non pour ce qu’ils ont.

70. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

C’était sous l’influence de l’heureux besoin dont les esprits étaient alors pressés, que s’ouvrait l’hôtel de Rambouillet aux gens de la cour ennemis des scandales, aux gens du monde poli de la capitale, aux gens de lettres de profession, aux esprits cultivés de toutes les classes ; c’était par cet intérêt que les femmes les plus distinguées y étaient amenées et reçues avec des hommes d’élite, par une des plus belles, des plus jeunes, des plus riches et des plus respectables femmes de la cour. […] Peu de gens ignorent le mérite des écrivains qui formèrent la société de Rambouillet dans la première période de son existence.

71. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Je ris, quand je le vois, par ses boutades, servir de risée à tout un salon de gens raffinés qui ne le valent pas130 ; je ris, quand je le vois offrir sa main, sa noble main, à une femme qui se joue de lui visiblement131, et refuser celle qu’une digne fille lui offre presque, vaincue par tant de vertu132 ; je ris, quand je lui vois prendre sa belle résolution De fuir en un désert l’approche des humains133. […] [fin citation] Vous avez bien fait, Molière, de frapper sur cette vertu insociable et orgueilleuse qui ignore les plus grandes de toutes les vertus, la modestie et la charité ; qui ne sait pas aimer et plaindre les vicieux avec autant de douceur qu’elle doit avoir de haine pour le vice ; qui ne veut pas connaître cette forme délicate de la charité parmi les gens de bonne compagnie, la politesse ; et qui, pour un procès perdu et pour une maîtresse infidèle, se sauve en un désert et fuit l’approche des humains 146, oubliant que le devoir de l’homme de bien est de rester parmi les faibles et les méchants, pour les relever, les instruire, se faire estimer d’eux par l’exemple, aimer par la charité. […] Il n’y a pas une de ses pièces où ce défaut ne soit mis en scène : « C’est l’amour propre qui a engendré les précieuses affectant un jargon inintelligible, et les savantes engouées de sciences qu’elles ne comprennent pas ; les pédants si orgueilleux de leur érudition indigeste, et les beaux esprits si vains de leurs fadaises rimées ; le manant qui épouse la fille d’un gentilhomme, et le bourgeois qui aspire à passer pour gentilhomme lui-même ; les prudes qui affichent une sévérité outrée, et les coquettes qui étalent les conquêtes faites par leurs charmes ; les marquis qui se vantent des dons de la nature, des bontés du roi et des faveurs des dames ; et ce misanthrope lui-même dont il faut estimer la vertu, mais dont l’orgueil bourru fronde la vanité de tous les autres154. » Si l’amour propre est le défaut le plus universel, il n’est pas le seul qui règne dans la bonne société : Molière a frappé avec non moins d’autorité sur l’habitude qu’ont les gens riches ou inoccupés, de médire sans cesse du prochain, et de trouver à blâmer partout155. […] Molière semble n’avoir oublié aucun des points sur lesquels doit être parfait son honnête homme : il ne tolère ni l’extravagance de l’important-, qui dérange tout le monde, qui veut que tous S’occupent de lui, et qui tranche toutes lés questions avec une suffisance burlesque176 ; ni la politesse écervelée de ceux qui se rendent importuns à force de civilités, et s’obstinent à rendre service aux gens malgré eux177 ; ni la sotte vanité de rougir de Ses pères, de se faire appeler M. de la Souche au lieu d’Arnolphe 178, ou de vouloir, au risque de ruiner sa maison, devenir, de bourgeois, gentilhomme179 : ce travers, qui semblerait au premier abord excusable, peut aller pourtant, jusqu’à une réelle dégradation morale, aboutir à la perle des biens péniblement acquis, et au malheur des enfants ridiculement mariés180.

72. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

Peut-on donner le nom de famille à la réunion des gens, honnêtes d’ailleurs, qu’entreprend de tromper et de voler Tartuffe ? […] Que peut-on trouver dans toutes ces maisons-là, que des gens forcés de vivre en commun par la loi et l’usage, les uns bons, les autres méchants, la plupart ridicules, sans qu’ils aient les uns ni les antres aucun sentiment des obligations et des tendresses du sang, ou que nulle part, dans leur intimité, on sente le souffle d’affection qui rassemble et réchauffe les cœurs autour du père ? […] Non seulement les pères de Molière sont tous objets de moquerie ou de mépris, mais les gens qui ne sont pas pères ont par contraste toutes les qualités que ceux-ci devraient avoir. […] Jourdain, qui, avant de lui accorder sa fille, lui demande s’il est gentilhomme : Monsieur, la plupart des gens, sur cette question, n’hésitent pas beaucoup ; on tranche le mot aisément.

73. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

En effet, ce pouvait être vraiment une manière de personnage qu’un valet de chambre du roi, dans un temps où des gens de race, des gens de qualité, n’hésitaient pas, pour prendre pied à la cour, à payer chèrement telle charge de bas officier, comme de « piqueur du vol pour corneille », ou de « garçon de lévrier ». […] On veut que ces portraits ressemblent ; et vous n’avez rien fait, si vous n’y faites reconnaître les gens de votre siècle. »Aussi bien a-t-il peint les « gens de son siècle », comme ils n’ont jamais été peints sur notre théâtre. […] Il n’est pas naturaliste, encore, par le fait même qu’il fait des comédies de caractères  : or, dans la réalité, peu de gens ont un caractère, et tous en ont un commencement. […] Voilà ses gens, voilà comme il faut en user. […] C’est que « gens bien nés, bien instruits ont par nature un instinct qui toujours les pousse à faits vertueux, » Aussi bien « Physis (c’est Nature)… enfanta Beauté et Harmonie… Antiphysie… au rebours enfanta Discordance ».

74. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Bien des gens de goût se récrièrent contre elle ; mais le peuple pour qui Molière l’avait faite, la vie en foule et avec plaisir. […] L’Apothicaire s’irrite, et lui dit toutes les impertinences dont les gens de sa sorte sont capables. […] Les plus mutins s’ameutèrent, et résolurent de forcer l’entrée ; ils allèrent en troupe à la Comédie, et attaquèrent brusquement les gens qui gardaient les portes. […] Les gens qu’elle joue, ont bien fait voir qu’ils étaient plus puissants en France, que tous ceux que Molière avait joués jusqu’alors. […] Molière ne fut pas seulement en butte aux Tartuffes ; il avait encore pour ennemis beaucoup d’Orgons, gens simples et faciles à séduire.

75. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Dimanche, son marchand drapier, qui vient lui demander de l’argent ; mais il l’accable de tant de politesses, il lui demande si à propos, dès qu’il veut ouvrir la bouche, si sa femme peut résister à la fatigue du ménage, si sa fille est toujours jolie, si son fils fait toujours bien du bruit avec son tambour, si son petit chien Brusquet mord toujours les gens aux jambes, que le benin créancier n’a ni le temps ni le courage de demander ce qui lui est dû. […] Le valet de Don Juan se mêle parmi les gens de la noce. […] Il s’excuse, en disant qu’il ne mange point avec des gens d’un autre monde & des convives de pierre. […] Carino se félicite de leur départ, il n’aime pas les gens de la ville, qui, pour la plupart, méprisent les paysans. […] Il est question ici des gens de goût, & non de la populace, qu’un Auteur ne doit jamais avoir en vue lorsqu’il travaille.

76. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Mon Critique ne voulait point « d’aventures dans la Vie de Molière ; elle en est offusquée ; cela lui ôte, dit-il, la suite des Ouvrages de cet Auteur, qui touchent le plus les Gens de lettres ». […] À l’égard de l’aventure d’Hauteuil, qu’il prenne la peine d’aller dans ce village, il y trouvera encore de vieilles gens qui en ont été les témoins ; et qui lui diront que les Acteurs de cette aventure étaient des personnes de qualité qui voulaient se noyer de compagnie avec Mr de Chapelle, et avec un quatrième dont le nom ne mourra point chez les gens de plaisir. […] J’avoue qu’il y a dans ces paroles un air de libertinage et d’impiété qui révolte ; se faire Prédicateur, ou se faire Comédien sont deux choses qui ne peuvent se mettre dans une même balance que par des gens qui n’ont aucun sentiment de Religion ; mais cependant il ne laisse pas d’être vrai que la vue générale de ces deux professions si opposées, est la même : c’est de toucher celui qui écoute. […] Combien voyons-nous de gens qui s’aiment, et qui se grondent continuellement.

77. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Il avait beaucoup d’esprit, du talent naturel, et ce qui doit encore recommander davantage sa mémoire aux gens de lettres, peu d’hommes leur ont fait plus d’honneur par la noblesse des sentiments et des procédés. […] Si l’on n’était convaincu par des exemples très-récents que des gens qui impriment journellement savent pas même de quels auteurs a parlé Boileau dans l’Art poétique, on ne concevrait pas que dans une feuille périodique on ait attribué tout à l’heure à un avocat de nos jours, comme une chose toute nouvelle, un trait si frappant d’une pièce aussi connue que l’Ésope à la cour, de Boursault. […] Les variations de son amour, selon qu’il est plus ou moins heureux au jeu ; l’éloge passionné qu’il fait du jeu quand il a gagné ; ses fureurs mêlées de souvenirs amoureux quand il a perdu; ses alternatives de joie et de désespoir; le respect qu’il a pour l’argent gagné au jeu, au point de ne pas vouloir s’en servir, même pour retirer le portrait d’Angélique; cet axiome de joueur qu’on a tant répété, et qui souvent même est celui des gens qui ne jouent pas, Rien ne porte malheur comme payer ses dettes ; tout cela est de la plus grande vérité. […] Ces sortes de gens connaissent mieux leur monde ; mais la scène est amusante, et tous ces défauts sont peu de chose en comparaison des beautés dont la pièce est remplie. […] Après le Joueur, il faut placer le Légataire : il y a même des gens d’esprit et de goût qui préfèrent cette dernière pièce à toutes celles de Regnard : c’est peut-être le chef-d’œuvre de la gaieté comique, j’entends de celle qui se borne à faire rire.

78. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Ses amis le blâmerent de n’avoir pas accepté un Emploi aussi avantageux : Hé, Messieurs, leur dit-il, ne nous deplaçons jamais, je suis un passable Auteur, si j’en crois la voix publique ; je puis être un fort mauvais Secretaire ; je divertis le Prince par les Spectacles que je lui donne, je le rebuterois par un travail serieux & mal conduit : & pensez-vous d’ailleurs, ajouta-t’il, qu’un Misantrope comme moi, capricieux si vous voulez, soit propre près d’un Grand ; je n’ai pas les sentimens assez flexibles pour la domesticité : mais plus que tout cela, que deviendront ces pauvres gens que j’ai amenez de si loin ? […] Moliere étoit bien dédommagé de certains airs de dedain de quelques gens grossiers & sans merite, par l’estime & les caresses des plus grands Seigneurs & des personnes d’esprit, qui recherchoient son entretien, & qui étoient charmez de le posseder. […] Il tenoit une bonne table, où les Chapelles, les Fourcrois & plusieurs gens d’esprit & bons convives étoient bien venus.

79. (1900) Molière pp. -283

Peut-être y a-t-il bien des gens parmi vous, messieurs, qui ont habité pendant tout un hiver une petite ville de province peuplée de quinze à dix-huit mille âmes ! […] Assurément ces auteurs de l’ancienne France étaient gens bien singuliers ; si on les pillait pour faire mieux, ils disaient : tant mieux ! […] Il est probable qu’à ce premier trait, certaines gens commencèrent à dresser l’oreille. […] On lie, à force de grimaces, une société étroite avec tous les gens du parti. […] Il a le don de plaire : cela n’est que trop sûr au gré de beaucoup de gens.

80. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

D’ailleurs, ces pauvres gens que j’ai amenés si loin, que deviendraient-ils ? […] Les pauvres gens, hélas ! […] Les pauvres gens ! […] Est-ce la nuit comme des gens sans cœur ou désespérés, que se doivent noyer des philosophes ? […] Lors qu’Armande fut morte, des gens soigneux la retirèrent, et l’on ne sut plus où reposait Molière.

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Mais quand, dans le reste de la scene, Micio a la patience de se dire à lui-même que ce fils n’est pas son fils, qu’il est à son frere, que ce frere a une humeur tout-à-fait opposée à la sienne ; que lui Micio a toujours vécu à la ville d’une maniere douce & tranquille, qu’il a pris le parti des gens qui aiment le repos & qui font consister le bonheur à ne pas se marier ; que son frere au contraire a passé ses jours à la campagne, qu’il a pris une femme dont il a eu deux fils : quand Micio se dit qu’il a adopté l’aîné ; quand il se fait une récapitulation de tout ce qu’il lui donne, des bontés qu’il a pour lui, des querelles qu’il essuie de son frere par rapport à cela, &c. quand il a la bonté de se régaler de quarante-cinq vers pour se rappeller tranquillement une chose qu’il n’a surement pas oubliée, je m’écrie, voilà qui n’est pas vraisemblable ; &, d’après cela, je conclus hardiment que l’exposition est mauvaise. […] Je vois qu’il reprend tout, & qu’à ma femme même Il prend, pour mon honneur, un intérêt extrême : Il m’avertit des gens qui lui font les yeux doux, Et plus que moi six fois il s’en montre jaloux. […] J’ai un certain valet, nommé Mascarille, qui passe, au sentiment de beaucoup de gens, pour une maniere de bel esprit ; car il n’y a rien à meilleur marché que le bel esprit maintenant. […] Si j’ai plutôt qu’aucun un tel moyen trouvé Pour les ressusciter sur ce qu’il a rêvé, C’est qu’en fait d’aventure, il est très ordinaire De voir gens pris sur mer par quelque Turc corsaire, Puis être à leur famille à point nommé rendus, Après quinze ou vingt ans qu’on les a cru perdus.

82. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Les fourbes nous y tiennent par leurs subtiles inventions, les sots par leur ignorance, les Théologiens39 par leurs mysteres, les Avocats par leurs chicanes, les gens d’Etat par leurs intrigues. […] Plus il a la tête couverte de poudre, plus il ressemble aux gens du bel air. […] Quoique ses mains soient si sales qu’elles ne sont pas faites pour être vues, celles des gens au-dessus de lui ne sont guere plus propres que les siennes. […] Gulphar les donne en présence des gens : Voilà, dit-il, deux cents écus comptants, Qu’à votre époux vous donnerez, Madame.

83. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Les époux divins ont été fort mal accueillis par les hôteliers de Bethléem : « C’est logis pour gens de cheval, leur disent-ils, et non pas pour gens si méchants. […] Le vieux monde, fatigué d’une longue route, s’est endormi dans un bois ; Abus s’empare de la scène; il fait sortir successivement des arbres voisins, comme autant de dryades, sot dissolu, sot glorieux, sot corrompu, sot trompeur, qui représentent gens d’église, gens de guerre, gens de justice et marchands, puis sot ignorant et sotte folle.

84. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

J’ai assisté avec la plus scrupuleuse assiduité au spectacle de la nation ; j’ai étudié l’effet que chaque trait, chaque scene, chaque situation & l’ensemble produisoient sur l’esprit des gens de lettres auprès de qui j’avois soin de me placer, sur le parterre & sur les loges ; je me suis bien gardé sur-tout de négliger les représentations qu’on a données gratis pour la populace ; j’ai joui du plaisir de lui voir saisir les véritables beautés, de lui voir distinguer celles qui sont dans la nature, au travers de celles que l’esprit seul enfante, & que l’esprit seul peut appercevoir ; enfin je me suis fait pour moi seul, d’abord, aux dépens des morts & des vivants, une Poétique qui m’a déja valu des encouragements bien flatteurs de la part du public, mais qui seroit encore dans mon porte-feuille, si l’Académie en Corps n’eût daigné m’encourager, & ne m’eût exhorté, devant l’Assemblée la plus brillante, à la soumettre au jugement du Public. […] Lui seul fera toujours un Auteur défectueux ; mais, aidé par l’art, il enfantera des prodiges : leur concert mutuel conduit le poëte à ce degré si rare, & qui fait les délices des gens de goût. […] Je leur exposerai mes raisons avec toute l’honnêteté, tous les égards que les hommes bien nés, & particuliérement les gens de lettres, se doivent ; le public décidera.

85. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143

Depuis aux bons Sergents j’ai porté révérence, Comme à des gens d’honneur par qui le Ciel voulut Que je receusse un jour le bien de mon salut. […] De la chere, ai-je dit, la dose est trop peu forte Pour oser y prier des gens de votre sorte. […] Chez Regnier, des créanciers & des gens de Justice enlevent l’importun & le conduisent en prison ; le Poëte en est si content qu’il jure d’avoir désormais la plus grande vénération pour les Sergents, & de les regarder comme des hommes d’honneur & de probité.

86. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. M. DE BEAUMARCHAIS. » pp. 442-462

Tu sais que perdre un frere & perdre son honneur, N’est pas perte pareille entre les gens de cœur. […] MADAME MURER, LE BARON, SIR CHARLES, LES GENS ARMÉS. […] Les moyens qu’on emploie contre vous sont indignes des gens de notre état.

87. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. » pp. 489-499

Ces gens vous aiment ? […] Ces gens vous aiment ?

88. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

Je ne connais guère que les gens de lettres à qui l’on a recommandé expressément de ne point sentir les injures. […] Il faut absolument qu’on regarde les gens de lettres comme les premiers des hommes ou comme les derniers.

89. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Il est des gens, dit La Bruyère, qui écrivent proprement et ennuyamment. […] — oui, tous les hommes, les gens instruits comme les illettrés, ont l’habitude de répéter deux ou trois fois une chose qui leur tient au cœur. […] Nous autres, gens de 1873, nous sommes moins touchés qu’on ne l’était alors du ridicule de cette ambition chez George Dandin. […] ce ne sont pas des idiots ni de malhonnêtes gens. […] Il y a des gens d’infiniment d’esprit qui ne sont point gais.

90. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Le reste du monde nous regarde comme des gens perdus et nous méprise. […] C’était bon du temps de Racine et de Boileau, gens de mérite, sans doute, mais qui n’entendaient rien à l’esthétique. […] On lie, à force de grimaces, une société étroite avec tous les gens du parti. […] Puis-je empêcher les gens de me trouver aimable ? […] Trissotin qu’il n’est en effet pas beau de vouloir contraindre les gens.

91. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Ici nos gens se campèrent ; Et l’espace que voilà, Nos ennemis l’occupèrent. […] Quand la troupe de Molière donna Les Précieuses ridicules, la pièce fut jouée avec un applaudissement général, dit Ménage, et il est probable que les gens d’esprit de l’ancien hôtel Rambouillet applaudirent plus haut que tout le monde. […] Les souverains absolus n’aiment pas les gens d’esprit indépendants. […] Molière avait observé que certaines gens, laïques, sans caractère, sans autorité, sous ombre de piété, se mêlaient de direction. […] Brayer dit que la rate est gâtée, Guénaut dit que c’est le foie, Valot dit que c’est le poumon, et qu’il y a de l’eau dans la poitrine, Des Fougerais dit que c’est un abcès du mésentère… Ne voilà pas d’habiles gens ! 

92. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Après tout, malgré ses airs de paradoxe, cette opinion n’était ni aussi nouvelle ni aussi surprenante qu’elle le parut h bien des gens. […] Qu’est-ce au juste que cette affaire Guichard dont tant de gens ont parlé sans la connaître ? […] Dans le nombre des jolies pécheresses dont cette femme disposait se trouvait une fille La Tourelle, qui ressemblait tellement à Mme Molière que, même de près, beaucoup de gens s’y trompaient. […] C’est le même journal enfin qui avait eu la primeur d’un livre auquel les gens compétents ont bien voulu accorder quelque valeur : Les points obscurs de la vie de Molière. […] Response du sieur Guichard aux libelles diffamatoires de Jean-Baptiste Lulli et de Sébastien Aubry, à Messieurs les gens tenans le siège présidial en la chambre criminelle de l’ancien Chastelet de Paris.

93. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

Rapin1 n’ont que des valets pour les plaisants de leur théâtre ; et les plaisants du théâtre de Molière sont les marquis et les gens de qualité : les autres n’ont joué dans la comédie que la vie bourgeoise et commune ; et Molière a joué tout Paris et la Cour. […] Tous ces grands défauts à la correction desquels on veut qu’il se soit appliqué, ne sont pas tant des qualités vicieuses ou criminelles que quelque faut goût, quelque sot entêtement, quelques affectations ridicules, telles que celles qu’il a reprises assez à propos dans les prudes, les précieuses, dans ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en marquis, qui parlent incessamment de leur noblesse, qui ont toujours quelque poésie de leur façon à montrer aux gens.

94. (1816) Molière et les deux Thalies, dialogue en vers pp. 3-13

Quels gens grossiers ! […] Il n’y a pas longtemps que Georges Dandin a été sifflé, L’Avare, l’École des Maris, l’École des femmes, etc., sont joués dans le désert ; le Légataire, les Étourdis, les Héritiers, dédaignés des gens du bon ton ; mais la Coquette corrigée, le Jaloux sans amour, la Feinte par amour, les Jeux de l’Amour, etc., voilà ce qui doit plaire éternellement !

95. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

tel fut le cri de ralliement de tous les huissiers, recors et gens d’armes de Paris. […] Ces braves gens ont gardé la mémoire de Rosambeau ; de cette vie abandonnée à l’heure présente, ils n’ont pas été étonnés que je sache. […] Si tous ces gens-là eussent été de la même humeur que moi-même, aucun d’eux n’eût songé à faire une révolution. »Voyez-vous la politique ! […] Mais qu’attendre de gens sans éducation ? […] C’est tout simplement la colère d’une maîtresse de maison qui paie bien ses gens, et qui est mal servie.

96. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421

Si c’étoit un époux tel qu’eût été Damon, Passe ; mais c’en est un qui n’en eut que le nom ; Un jeune écervelé qui laisse sa compagne, Et, pour libertiner, va battre la campagne ; Que je ne connois point, car ma sœur, Dieu merci, Ne consultoit personne en tout, comme en ceci ; Un homme qui n’agit que par ses émissaires, Et n’ose se montrer que par ses gens d’affaires ; Qui, lorsqu’on le croit mort, revient, après douze ans, Pour se démarier. […] J’envisage les gens, je lâche une équivoque, Sur quoi l’on m’en riposte une autre réciproque. […] Tout d’un temps Je tombe aux pieds, ou bien je saute au cou des gens.

97. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20

Mais, de même que certaines gens font de fort belle prose sans y songer, certains ouvrages, sans avoir été écrits dans un but moral, ont plus que d’autres une influence sur les mœurs, et peuvent insinuer lentement dans le monde, d’une manière presque invisible, mais irrésistible, des éléments de moralité ou de corruption ; il y a des auteurs qui, sans être des moralistes proprement dits, méritent pourtant d’être étudiés comme tels, à cause de leur puissance observatrice, de leur sens droit, de leur popularité, enfin à cause du caractère universel et supérieur de leur génie. […] Dès 1696, Perrault, dans Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant le dix-septième siècle, disait en parlant des comédies de Molière : « On peut dire qu’elles furentd’une grande utilité pour bien des gens. » — De Cailhava, De l’Art de la Comédie, liv. […] « Un autre défaut de Molière, que beaucoup de gens d’esprit lui pardonnent et que je ne puis lui pardonner, c’est qu’il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu. » Fénelon, Lettre à l’Académie françoise, VII. — Voir aussi J.

98. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Bien des gens font des applications de cette comédie, et une querelle de l’auteur, il y a environ huit ans, avec un homme de lettres, qu’on prétend être représenté par M.  […] « Bien des gens ont cru que ce fut plutôt la querelle qu’eut M.  […] Un honnête homme, frère de ce prétendu Malade, qui se trouve là dans ce moment, le détourne de le prendre, dont l’apothicaire s’irrite, et lui dit toutes les impertinences dont les gens de sa sorte sont capables. […] Ce divertissement, disait-on, était sec, peu intéressant, et ne convenait qu’à des gens de lettres. […] [Note marginale] Mémoires pour servir à l’histoire des gens de lettres, par le P. 

99. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Ces gens-là passent leur vie à se chercher sans se rencontrer, ignorants, ils vont plus loin même que leur ignorance. […] , quand je vois ces grossières créatures se mêler d’amour, je suis tenté de m’écrier, de quoi se mêlent ces gens-là ? […] Que ces gens-là soient vieux ou jeunes, beaux ou laids, vivants ou morts, qu’importe41 ? […] les imprudents, les insensés et les gens à courte vue ! […] Afin que leur joie eût un long souvenir dans l’âme des pauvres gens, le roi et la reine avaient constitué une pension de douze cents livres sur la tête de chaque enfant, venu au monde le même jour que la princesse royale, et cette pension de douze cents livres, qui avait été la fortune de son enfance et de sa jeunesse, mademoiselle Mars l’a touchée jusqu’à la fin de ses jours.

100.

Quelques-uns même en amenaient plusieurs, et l’on disait : mes gens. […] Racine plaide sa cause, et, pour être son propre avocat, il ne se pique ni d’être moins subtil que les gens du métier, ni d’être plus sincère. […] C’est Dorine qui se rit des gens à leur nez. […] Pour ce qui est de Tartuffe, il parle juste avec assez d’onction pour n’être qu’un hypocrite et pour faire croire à de certaines gens qu’il ne l’est pas. […] Ma foi, j’aurais joué ce petit monsieur l’auteur qui se mêle d’écrire contre des gens qui ne songent pas à lui.

101. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [20, p. 49-50] »

Le Roi, en sortant, dit au grand Condé : Je voudrais bien savoir pourquoi les gens qui se scandalisent si fort de la comédie de Molière, ne disent rien de Scaramouche ?

102. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Mais il est vrai de dire que Molière, quelque autre langage qu’il parle, défie également la critique des gens du métier. […] C’est à ce moment qu’il aurait connu un riche bourgeois de Sigean, Martin Melchior Dufort, qui logea les gens de service du roi. […] Il n’allait pas, comme certaines gens qui affectaient une sotte et orgueilleuse austérité, disant du mal de lui. […] Et il ne suffisait pas d’avoir pour soi les gens de condition, on avait à compter encore avec le parterre debout, remuant et bruyant. […] On veut que ces portraits ressemblent ; et vous n’avez rien fait, si vous n’y faites reconnaître les gens de votre siècle.

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