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25. (1819) Notices des œuvres de Molière (I) : L’Étourdi ; Le Dépit amoureux pp. 171-334

Selon Voltaire, « les connaisseurs ont dit que L’Étourdi devait seulement être intitulé Les Contre-temps. […] Molière prétendit seulement à être l’imitateur du comique italien, et toutefois il embellit sa copie de quelques traits originaux qui la rendirent fort supérieure à son modèle, ainsi qu’aux autres ouvrages où était reproduit le même sujet. […] Les règles d’une bonne critique permettent-elles de donner, pour l’original d’une scène dont le développement et le style constituent le principal mérite, une situation indiquée seulement dans quelque obscur scenario ?

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Du Choix du Titre. » pp. 94-102

Il est aisé de voir que Dorimon a mieux réussi que Moliere, les Italiens & les Espagnols, mais dans le titre seulement. […] Dans la piece intitulée le Bal, tous les incidents étant amenés par des déguisements autorisés seulement dans ces sortes d’assemblées, l’Auteur a très bien fait de choisir ce titre. […] Dans le Baron d’Albicrac, le personnage annoncé ne se montre jamais : on charge seulement, vers la fin de la comédie, un valet de paroître sous son nom, pour dénouer la piece ; aussi est-elle aussi mal dénouée que mal intitulée.

27. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Au fond, je ne suis pas mieux traitée que ton frère et ta sœur, à chacun desquels tu laisses seulement 400 livres de rente viagère ! […] Auguste Vitu n’est pas seulement un moliériste entendu et fort compétent, c’est aussi un archéologue. […] C’est seulement de cette dernière que je veux entretenir mes lecteurs. […] Ce serait beaucoup s’il avançait seulement moitié de ce capital. […] Je remarque seulement que M.

28. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

Pour les Plaisirs de l’île enchantée, qui durèrent trois jours et dont la Princesse d’Élide forma seulement le milieu — entre une course de bagues et un ballet sans comédie, — le grand inventeur et ordonnateur de la fête fut M. le duc de Saint-Aignan. […] Ce n’est pas seulement un Impromptu de Versailles que Molière imagine, par l’ordre du roi et pour son délassement, mais plusieurs sous divers titres ; et, de même, des impromptus de Vaux, de Saint-Germain, de Chambord, du Louvre et des Tuileries. […] Psyché, seulement, passera-t-elle dans une barque ; et précédant des polichinelles et des matassins, deux satyres enlèveront-ils « Silène de dessus son âne, » qui leur servira pour « voltiger et former des jeux agréables et surprenans ?  […] De l’Illusion comique je ne parle que pour mémoire : on a joué les trois premiers actes, une fois seulement, à l’Odéon, devant de rares spectateurs, qui, sans s’inquiéter de comprendre la pièce, riaient des grands bras et de l’accent gascon du capitan.

29. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Molière a-t-il seulement l’idée de la vertu banale et de la morale élastique à l’usage des gens du monde, ou son âme élevée conçoit-elle cette honnêteté supérieure, cette perfection scrupuleuse qui sait joindre la politesse exquise à la vertu rigide, et qui constituait de son temps l’honnête homme ? […] Non : l’homme, être perfectible, n’est honnête homme qu’en s’appliquant de toutes ses forces à régler en soi les passions excessives, à se rendre meilleur de toutes façons, par le travail, par la science, par la charité, par les manières même et par la politesse, par l’esprit et par le corps, enfin à s’approcher autant que possible du type idéal de l’humanité ; en sorte qu’il réalise le vœu de Platon, qui demande que la vie du sage soit un effort pour se rendre semblable à Dieu 124, ou plutôt qu’il obéisse au commandement du Christ : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait 125. » Ce n’est pas seulement en gros et dans les circonstances importantes qu’il faut être vertueux : l’honnêteté consiste à se perfectionner en tout genre, à poursuivre le bien en toutes choses, à fuir, après les vices, les défauts, les travers, les ridicules même, et toutes les misères adhérentes à l’humanité, qui rendent quelquefois les petites vertus plus difficiles à pratiquer que les grandes. […] Mais, dans tous les plaisirs permis, utiles même, tant qu’ils ne deviennent pas des passions, c’est l’excès seulement que Molière condamne avec une verve sans pareille, en montrant combien deviennent maniaques et ridicules ceux qui, même dans leurs divertissements, se laissent aller au delà de la juste mesure. […] Quel rappel énergique à tout un corps d’hommes instruits, que leurs fonctions sont fonctions de charité, sont devoirs impérieux et sacrés comme ceux du prêtre envers l’humanité souffrante, et non pas seulement matière à lucre, à honneurs206, et même à science207 ! […] VI :   Jamais contre on pécheur ils n’ont d’acharnement ;   Ils attachent leur haine an péché seulement.

30. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Guidé sans cesse par son génie scientifique, son imagination lui a servi seulement à donner aux vérités psychologiques qui débordaient de sa plume la forme séduisante que chacun sait. […] Ce n’est pas seulement en action que Molière a exposé cet effet naturel des passions vives, quelles qu’elles soient, qui absorbent et qui dominent l’esprit. […] Je m’explique, Madame, et je hais seulement la science et l’esprit qui gâtent les personnes. […] C’est seulement par leur étude réfléchie qu’il est possible d’en apprécier toute la portée scientifique. […] Mais ce n’est pas seulement parce que les circonstances ont excité en lui ces mêmes éléments instinctifs qu’il les a si bien représentés.

31.

On se prête seulement à écouter les titres des treize chefs-d’œuvre. […] Et Dieu sait les bénéfices que se partageraient, en trois mois, trois comédiens seulement ! […] Seulement, Elmire est en toilette. […] Nous rappelons seulement, d’après la juste observation de M.  […] La dédicace est signée seulement : Le Boulanger.

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

Un trait comique prend sa source dans la chose même, naît de la situation des personnages, & tient d’elle seule l’avantage de faire rire : un trait plaisant est au contraire une saillie qui ne fait rien à l’action, qui ne tient rien de la situation des personnages, qui fait rire, à la vérité, mais aux premieres représentations seulement. […] Regnard, né plaisant, & ne se donnant pas la peine de méditer, d’approfondir, fait toujours rire par le mot seulement. […] Il y a eu une Mathurine de Sotenville, qui refusa vingt mille écus d’un favori du Roi, qui ne lui demandoit seulement que la faveur de lui parler.

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. Du Genre mixte. » pp. 241-252

Nous pourrions nous étendre beaucoup sur le genre mixte, & prouver qu’il se divise en plusieurs classes ; mais parlons seulement des deux qui sont les plus ordinaires, & dans lesquelles toutes les autres rentrent. […] l’intrigue écrase si bien le caractere, qu’on est surpris de le voir annoncé, & tout le monde convient que la piece devroit seulement porter le dernier de ses titres. […] Pour le prouver, mettons aux prises les deux héros une fois seulement.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII.*. M. PIRON. » pp. 277-287

Je ne vous en demanderai point, lui dit Conaxa, venez seulement : ils se rendirent tous dans son appartement : c’étoit en hiver. […] Le quarantieme jour si desiré arriva enfin ; on ouvrit le coffre-fort, on n’y trouva qu’un vuide affreux, & seulement une petite massue de fer dans un coin, avec ces vers écrits sur un morceau de papier :   On a forgé cette massue   Pour assommer le fils ingrat   Dont l’esprit, le cœur scélérat, A mépriser un pere aisément s’habitue Dès qu’il s’est dépouillé pour lui de son trésor. […] Le pere, aveuglé par sa tendresse, excuse ses enfants, ne se repent pas de sa libéralité ; il est seulement fâché de n’être plus assez riche pour faire un sort heureux à la belle Angélique, fille d’un homme auquel il doit lui-même sa fortune & la vie.

35. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

N’importe ; il faut admettre qu’en se perfectionnant, le goût ne s’élargit pas seulement, mais aussi qu’il s’épure. […] Seulement, vous les aimez tellement qu’il vous est impossible d’apercevoir leurs défauts. […] Seulement, je souhaiterai à cette terrible école un peu moins de férocité.

36. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Ses personnages, comiques non pas pour autrui seulement, mais surtout pour eux-mêmes, ne paraissent jamais sérieusement malheureux, parce que, étant au-dessus de leur sottise, ils sont au-dessus de leur fortune. […] On pressent seulement que du milieu des décombres entassés joyeusement par sa verve insouciante, doivent sortir de nouvelles mœurs, une nouvelle religion, un nouvel ordre de choses210. […] Tous ses poètes, non pas les satiriques de profession seulement, se sont complu, de même que ses historiens, à retracer l’opposition du monde présent avec l’antique ou idéale vertu. […] … On doit bien distinguer si les personnages sont comiques pour eux-mêmes ou seulement pour les spectateurs. […] Ou les sottises et les travers des personnages ne sont plaisants que pour les autres, ou ils le sont en même temps pour les personnages eux-mêmes ; en un mot, les figures comiques le sont seulement pour les spectateurs, ou aussi à leurs propres yeux, Aristophane, le vrai comique, avait fait de ce dernier caractère seulement la base de ses représentations.

37. (1900) Molière pp. -283

Sarcey ; non qu’il eût la prétention de rétablir la balance, il voulait seulement peser un peu de son côté. […] C’est seulement en décembre 1662 qu’il donne sa première œuvre vraiment faite à sa taille, L’École des femmes ; c’est seulement en décembre 1662 qu’il brise, en quelque sorte, sa coquille, et qu’on peut voir apparaître l’homme de génie tout entier. […] Les trois premiers actes seulement furent joués en mai 1664. […] Eh bien, il y a seulement cent cinquante ans, du temps de Molière, on ne le ressentait pas ainsi. […] Seulement, comme il faut que J.

38. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Trois fois seulement, dans toute sa carrière dramatique, on l’a vu attaquer des vices véritables. […] En 1760, un éditeur de Molière, au lieu de se borner à extraire de cette Relation, les intermèdes dont la représentation de la comédie fut accompagnée à Versailles seulement, imagina d’imprimer la Relation toute entière, à la suite de George Dandin. […] C’est dans les provinces seulement qu’on voyait subsister quelques restes de la rudesse, de l’arrogance et de la tyrannie féodale ; c’est là que vivaient, dans des manoirs délabrés, ces gentilshommes d’ancienne famille, dont les aïeux s’étaient obscurément ruinés et fait tuer pour le service de l’état. […] Il prédit à Voltaire qu’il ne passerait pas sa trente-deuxième année : Voltaire fit mentir sa prédiction de cinquante-deux années seulement ; ce ne fut pas une de ses moins bonnes malices. […] La manie des alliances disproportionnées, les inconvénients qu’elles entraînent et les regrets qu’elles excitent, n’appartiennent pas seulement aux sociétés modernes : on les retrouve dans l’antiquité.

39. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

La recette de cette représentation solennelle fut de trois mille six cents livres seulement. […] On le voit, il n’y a pas seulement pour nous une plaisanterie dans cette pièce bouffonne, il y a quelque chose de sous-cutané qui tient du drame, et ce n’est pas seulement pour se venger d’un gentilhomme limosin que Molière, comme on l’a dit, a composé cette noire parodie. […] Ce qui est plus triste, c’est que ce ne furent pas seulement ces violents et ces méchants qui conspirèrent contre le comédien de génie. […] C’est qu’il n’est pas seulement Dom Juan le coureur de ruelles et l’aventurier d’amour, mais encore le libre esprit, l’esprit fort, le libertin, comme on disait alors. […] Ils passent sombres dans la vie et parfois seulement on voit errer sur leurs lèvres attristées et cependant bienveillantes un pâle et mélancolique sourire.

40. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502

Comme cet endroit nous a déja servi de modele quand nous avons parlé de la fin des actes, je ne le rapporterai pas ; je prierai seulement le lecteur d’examiner que rien n’est si simple que la pensée de Sganarelle, & que cependant rien ne doit plus surprendre Isabelle & le spectateur qui s’intéresse à son sort. […] Si le lecteur veut s’épargner l’ennui de me voir multiplier les exemples, il remarquera que la premiere idée surprend Isabelle avec le spectateur, & que la seconde surprend seulement le public, puisqu’Isabelle, qui l’imagine, & Sganarelle qui n’entend point finesse à la scene, ne peuvent éprouver aucune surprise. […] Toutes les surprises sont, à proprement parler, des surprises d’action, puisque, si elles sont bonnes, elles tiennent toujours à l’action, & la mettent en mouvement ; mais nous rangerons seulement dans cette classe celles qui sont occasionnées par l’action imprévue de quelque personnage.

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Il est aisé de s’en convaincre en lisant seulement la fin du second acte. […] Par conséquent le Joueur de Regnard, qui n’est pas maître du bien de son pere, puisqu’il vit encore, qui n’a pas de fortune par lui-même, qui n’a pu parvenir à devoir que quatre ou cinq mille livres, qui enfin, comme le dit Regnard lui-même, n’est qu’un petit brelandier, peut alarmer seulement les écoliers qui voudroient risquer leur quartier, & n’est moral que pour eux. Je vais plus loin : tout le monde sait que la piece du Joueur n’est pas intéressante, & je soutiens que c’est parceque le héros n’est pas riche, & que, toujours mesquin dans ses pertes & dans ses gains, sa bonne ou sa mauvaise fortune peut affecter seulement son valet, sa selliere & son tailleur. […] Ecoute seulement ce soupir amoureux ; Vois ce regard mourant, contemple ma personne, Et quitte ce morveux, & l’amour qu’il te donne. […] Vous ne savez pas seulement que vous êtes aimable ; mais d’autres le savent pour vous.

42. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Elle était seulement blessée de la négligence du roi et de ses attentions pour cette jeune et belle personne, qu’elle appelait une belle idiote, et elle avait recours à son secret ordinaire pour rappeler sur elle l’attention, c’était de s’éloigner. […] À la fin de février, le roi partant pour aller au-devant de madame la dauphine, « il se trouva le matin dans la cour de Saint-Germain un très beau carrosse tout neuf, à huit chevaux, avec chiffres, plusieurs chariots et fourgons, quatorze mulets, beaucoup de gens autour habillés de gris ; et dans le fond de ce carrosse monte la plus belle personne de la cour, avec Des Adrets seulement, et des carrosses de suite pour les femmes135. » Le 6 mars, il y eut bal à Villers-Cotterets : « madame de Fontanges y parut brillante et parée des mains de madame de Montespan, qui lui rendit ainsi le secours qu’elle-même avait reçu de madame de La Vallière. […] Le but n’était pas seulement de posséder la personne, c’était aussi et surtout de posséder le cœur et d’obtenir un tendre retour. […] J’ai voulu seulement montrer, dans le plus grand événement de sa vie, le triomphe d’une des plus illustres personnes de la société polie, et de cette société elle-même dont elle fut l’ornement et la gloire. […] Ajoutons mademoiselle de Villette, cousine germaine de madame de Maintenon, âgée, en 1680, de 8 ans seulement ; madame d’Heudicourt, à qui Louis XIV avait tourné la tête par quelques hésitations entre elle et mademoiselle de La Vallière.

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

Un esclave dérobe Pegnie, âgé seulement de quatre ans, prend la fuite avec lui, & le vend en Elide à Théodoromede, qui le nomme Tindare, & le donne à Philocrate son fils, âgé aussi d’environ quatre ans. […] parcequ’il y a dans toutes ces pieces, des scenes avouées par Thalie, cette Muse si décriée, mais seulement par ceux qui, comme je l’ai dit, désesperent de marcher sur ses traces avec succès. […] ce serait seulement avilir le cothurne ; ce serait manquer à-la-fois l’objet de la tragédie & de la comédie ; ce serait une espece bâtarde, un monstre né de l’impuissance de faire une comédie & une tragédie véritable...... […] Pour y réussir, il raconta la fable entiere du Tartufe, en déguisant seulement les noms.

44. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Bien loin de s’indigner, il n’est personne qui songe à s’étonner seulement si l’on critique dans Corneille « l’air d’héroïsme à tout propos », et la « fausse gloire », et « l’emphase du style ». […] Dès cette époque, la troupe n’était pas seulement à l’abri du besoin  : elle était riche. […] Seulement si Molière a passé par Le Mans, ce ne pourrait être, au plus tôt, qu’en 1646, et Scarron, à cette date, avait quitté la ville depuis déjà dix ans. […] Mais si, comme a dit Pascal quelque part, « le froid est agréable pour se chauffer », Thomas est seulement utile pour apprécier Pierre. […] Prenez garde  : vous courez le sort du Sganarelle de l’Ecole des Maris, et vous n’êtes plus seulement ridicule, vous commencez d’être sec, d’être dur, d’être odieux.

45. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Le philosophe et l’auteur comique, l’honnête homme et le poète, voilà ce qu’on trouve dans l’auteur du Tartuffe : cet immortel ouvrage n’est pas seulement un monument pour les lettres, c’est un service rendu à l’humanité. […] Les injures des faux dévots ne vont guère sans la délation ; il ne fallait pas seulement, pour assouvir leur vengeance, signaler Molière comme un ennemi de l’autel ; il fallait encore le dénoncer comme un ennemi du trône. […] On croirait que, satisfait de rompre le mariage de Valère avec elle, il se réserve seulement de l’épouser plus tard, afin de dominer un jour la maison comme gendre après y avoir joui d’abord de tous les droits du maître. […] L’implacable Bossuet a mis bien moins de réserve dans ses attaques contre Molière ; ce n’est pas seulement un de ses ouvrages qu’il accuse, c’est tout son théâtre qu’il proscrit. […] Mais les tartuffes, comme dit Molière dans Les Femmes savantes, ne font pas seulement des solécismes en conduite.

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Caracteres propres aux personnes d’un certain rang seulement. » pp. 312-327

Des Caracteres propres aux personnes d’un certain rang seulement. […] Je le sais bien ; mais il auroit dû garder la science & l’air de dignité qu’il avoit puisés dans ses négociations pour ses opérations politiques seulement, & se montrer moins digne, moins froid, moins guindé, dans ses pieces ; il n’auroit tenu qu’à lui : il suffit de voir son triple Mariage pour s’en convaincre. Cependant la fureur que nous lui reprochons de titrer tous ses personnages, est plus excusable chez lui que chez mille Auteurs qui connoissent les grands par leur nom seulement, & pensent avoir assez vu la Cour quand ils ont assisté au grand couvert.

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. » pp. 201-217

Tu veux te mêler de raisonner, & tu ne sais pas seulement les éléments de la raison. […] J’étois comme ces petites maîtresses qui, pour paroître avoir un pied en miniature, portent des mules qui couvrent seulement le bout des doigts. […] Si elle a pour objet les trois opérations de l’esprit, ou la troisieme seulement ?

48. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Seulement, nous nous réservons de démontrer que ces générosités si vantées n’étaient ni intelligentes, ni spontanées, ni surtout aussi abondantes qu’on le suppose à distance. […] Grâce à lui, le siècle de Louis XIV est pour bien des gens le XVIIe siècle tout entier, et l’on ne songe point que c’est seulement en 1661 que Louis XIV commença à régner par lui-même, que la seconde moitié de ce siècle et les quinze premières années du siècle suivant peuvent bien lui appartenir, mais que l’époque antérieure, aussi glorieuse, ce me semble, est celle de Richelieu et de Mazarin. […] Bossuet fut nommé précepteur du dauphin, mais seulement à la mort de M. de Périgny (qui le connaît ?) […] Est-ce au spectacle de la cour, est-ce seulement à son organisation nerveuse, tour à tour passionnée et défaillante, que Racine doit ce caractère de son talent pendant sa jeunesse ? […] Nous nous bornerons à rappeler que Chapelain s’y est fait la plus belle part, 3,000 livres, comme au plus grand poète français qui ait jamais été (ainsi s’exprime ce document) ; que Corneille y est porté pour 2,000 livres, Molière pour 1,000 seulement.

49. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Il ne s’agit point d’embrasser l’histoire de l’art comique italien dans toute son étendue, mais d’en saisir et d’en montrer seulement ce qui se découvre du point de vue particulier où je suis placé. […] D’autres comiques suivirent l’exemple, et bientôt le masque de Polecenella se répandit dans tous les théâtres d’Italie et d’Europe2. » Au fond, c’est là probablement la vraie histoire du seigneur Polichinelle et de plus d’un type de la commedia dell’arte ; seulement les uns prétendent qu’il faudrait peut-être la transporter dans l’antiquité, les autres qu’elle ne doit pas être reculée au-delà de l’âge moderne.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

J’eus le chagrin mortel de voir soutenir « qu’un Auteur sage doit, pour être plus sûr de réussir, ne placer dans chaque acte qu’une seule scene brillante & forte par sa situation ; que les autres doivent être faites seulement pour amener celle-là ; que dans les actes où il y a plusieurs grandes scenes, le spectateur, étourdi par des beautés qui se croisent mutuellement, les sent moins que lorsqu’il en voit seulement quelques-unes joliment enchassées, & distribuées avec prudence ». […] Rappellons nous seulement celles que nous avons déja citées, afin de prouver par-là même, qu’en manquant dans un drame à l’une des regles établies par le bon sens, & par conséquent essentielles, on peche en même temps contre plusieurs.

51. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

Ensuite il voulut faire une Pièce en cinq Actes et, les Italiens ne lui plaisant pas seulement dans leur jeu, mais encore dans leurs comédies, il en fit une qu’il tira de plusieurs des leurs, à laquelle il donna pour titre L’Étourdi ou les Contretemps. […] Ces endroits ne se rencontrent pas seulement dans ce que joue Agnès, mais dans les rôles de tous ceux qui jouent à cette Pièce. […] C’est avoir autant d’adresse que d’esprit que d’agir de la sorte ; c’est aller au-devant du coup, mais seulement pour le parer, ou plutôt, c’est feindre de se maltraiter soi-même, pour éviter de l’être d’un autre, qui pourrait frapper plus rudement.

52. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Cette fois ce n’était pas la jalousie seulement qui faisait le tourment de la reine, c’était une fort légitime inquiétude sur son sort, sur le sort de son fils ; et comme Henri IV avait répudié Marguerite de Valois pour l’épouser, elle craignait d’être répudiée à son tour pour faire place à la princesse de Condé : ainsi, au supplice de l’amour négligé se joignaient le tourment de l’orgueil profondément blessé, le sentiment des droits les plus sacrés, outrageusement menacés, un esprit de vengeance sans retenue. […] Je n’ai pu découvrir quelles femmes entrèrent les premières dans la société de la jeune marquise : on apprend seulement de Segrais, que les princesses la voyaient, quoiqu’elle ne fût pas duchesse. […] Le président Hénault dit en parlant d’elle : « Princesse dont la fin fut digne de pitié, mais d’un esprit trop au-dessous de son ambition, et qui ne fut peut-être pas assez surprise et assez affligée de la mort funeste d’un de nos plus grands rois. » Ce mot pas assez surprise laisse à douter si elle fut à la tête du complot ou seulement instruite de celui du prince de Condé ; car le soupçon flotte entre les deux, relativement à cette qualité de chef : il est probable qu’ils s’accordèrent ; mais le prince de Condé, le plus offensé, le plus ardent, qui vit sans doute Ravaillac à Bruxelles, était probablement le chef.

53. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Seulement, ici, le chef de famille c’est la femme et non plus le mari. […] Seulement c’est le mouvement naturel qui est vaincu ; c’est l’homme des bois qui a le dessous. […] Seulement il y a plusieurs manières d’être intelligent. […] Je vous dis seulement : prenez garde de le devenir !  […] Car, remarquez bien, c’est une pièce où l’amant ne trompe pas seulement le mari ?

54. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XII. Réflexions Générales. » pp. 241-265

Ses principes sur le bien qu’on doit accomplir, non pas seulement sur le bien moyen et ordinaire dont se contentent la plupart des hommes, mais sur le bien parfait, s’il est possible, sont absolus819. […]   La morale d’un homme comme lui n’est pas seulement celle qu’il conçoit ni même celle qu’il a la prétention d’exprimer : c’est surtout celle qu’il introduit dans le monde par ses œuvres, et qu’il établit irrésistiblement dans l’âme de ses spectateurs sans qu’ils s’en doutent, et souvent sans s’en douter lui-même831. […] Toutes ces choses excellentes, il les a enseignées presque sans le vouloir, poursuivant son but de comédien, cherchant seulement le rire et l’émotion, et semblant ignorer quelle puissance était attachée à. ses moindres paroles. […] Sans doute, la morale est absolument une en principes ; mais en pratique, elle n’est pas seulement double, elle est comme infinie, parce quelle est personnelle.

55. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Simonin, il entra seulement en 1833 dans la collection dramatique de M. de Soleine, qui l’avait acheté 75 fr., et à la vente duquel il dépassa la somme de 800 fr. […] Il se contenta de lui laisser seulement huit mille livres de rente, entre les mains de personnes qui les lui payaient régulièrement. […] Molière n’était pas seulement bon acteur et excellent auteur, il avait toujours soin de cultiver la philosophie. […] De là elle revint au faubourg Saint-Germain, et c’est alors seulement qu’elle s’établit au jeu de paume de la Croix-Blanche. […] En 1650 il revint à Paris, et c’est seulement alors que le prince de Conti, son ancien condisciple, le fit jouer à son hôtel (aujourd’hui la Monnoie).

56. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Jamais contre un pécheur ils n’ont d’acharnement ; Ils attachent leur haine au péché seulement, Et ne veulent point prendre avec un zèle extrême Les intérêts du ciel plus qu’il ne fait lui-même. […] Le fond de la misanthropie est un orgueil tyrannique qui n’exclut pas la probité, mais qui la rend insociable : c’est là seulement ce que Molière attaque par le ridicule. […] Qu’on ne s’imagine pas non plus que Molière prétende, comme le bonhomme Chrysale, réduire le savoir des femmes À connaître un pourpoint d’avec un haut-de-chausse ; seulement il ne veut pas qu’elles poussent l’amour du grec jusqu’à embrasser des pédants, et surtout à leur donner leurs filles en mariage. […] L’illusion qui le domine et qui l’inspire si heureusement ne tient pas seulement à l’imagination, mais à la sensibilité : car dans sa longue familiarité avec les animaux, il s’est pris pour eux, comme pour la nature, d’un amour véritable ; il les porte dans son cœur, il plaide leur cause avec éloquence, et dans l’occasion il s’arme de leurs vertus contre les vices de l’humanité.

57. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

L’auteur de Tartuffe ne conservera pas seulement sa réputation de très grand poète comique, il gardera encore la palme de la vertu. […] Dimanche cessera-t-il seulement de faire crédit à Don Juan ? […] Ce soin d’évangéliser n’est pas seulement donné aux prêtres ; les simples fidèles y sont obligés, et c’est la gloire de l’être humain. […] Je tiens pour bonne et chrétienne la maxime que nous devons « attacher notre haine au péché seulement ». […] L’un est blessé, l’autre n’est qu’effleuré ; l’un souffre, l’autre s’intéresse tout au plus, ou seulement s’amuse ; l’un veut lier à jamais, l’autre s’est seulement proposé de rôder autour de l’amour, et veut rester libre.

58. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99

Il n’avoit aucune pratique rdu crayon, du pinceau, ni de la plume ; mais il s’étoit fait à lui-même un équivalent de tout cela, en prenant dans différentes estampes, des parties d’homme, d’animaux, de plante, ou d’arbre, qu’il découpoit, & dont il formoit un sujet dessiné seulement dans son imagination. […] Si jamais il vous arrive de regarder seulement la porte... […] Les caracteres que Dufresny fait entrer dans sa piece, & qu’il doit à la nature seulement, ajoutent à la gloire qu’il mérite pour avoir transporté sur la scene, avec décence, l’histoire d’un scélérat.

59.

Poussons plus loin : nous verrons qu’Orgon n’est pas seulement riche, mais qu’il est gentilhomme. […] Nous dirons seulement qu’en somme elle nous a paru fidèle et heureuse. […] C’est seulement le 15 février 1661 (d’après Parfaict) que les comédiens du Marais représentèrent à Paris La Toison d’or. […] Ce fut seulement après le retour du Roi que Sourdéac donna sa superbe fête en Normandie, au mois de novembre 1660. […] Je veux seulement rappeler à M. 

60. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

La vérité est qu’il ne cessa point de le louer quand il le vit dans le tombeau : il lui reprocha seulement d’avoir eu trop de complaisance pour le parterre, censure raisonnable à certains égards, injuste à tout prendre (G). […] Je ne vous rapporterai point une infinité d’exemples, qui vous feroient connoître la puissance de cette passion ; je vous ferai seulement un recit fidelle de mon embarras, pour vous faire comprendre combien on est peu maître de soi, quand elle a une fois pris sur nous l’ascendant que le temperament lui donne d’ordinaire. […] ] La preuve que je vais donner sera tirée d’un Livre anonyme : mais n’importe ; puisqu’il est imprimé, il suffit à justifier ce que j’avance, car j’ai seulement à prouver qu’il y a des gens qui assûrent que les Comédies Italiennes représentées à Paris servirent d’original à Moliere. […] Ce ne sont pas seulement les Critiques de Moliere qu’on peut repousser par de telles réflexions : il y a beaucoup d’autres Livres que l’on censure, parce qu’on ne songe pas aux divers usages à quoi ils sont destinez, & parce que l’on y trouve cent choses que l’on voudroit que l’Auteur eût retranchées.

61. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Fabio se félicite de l’indulgence de son père qui ne l’a point grondé, et lui a ordonné seulement de ne point s’exposer, vu l’incertitude où sont encore les choses. Il a peur seulement que Virginia, ou par honte ou par colère, ne nie la vérité. […] Ce n’était pas seulement le sujet qui était le plus souvent emprunté à l’Italie, c’était aussi la méthode, le jeu scénique. […] Molière est placé, à nos yeux, tellement au-dessus de toute cette foule de masques oubliés, que c’est presque une profanation que de l’y mêler lors même qu’on veut seulement marquer son point de départ.

62. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Certes il y a quelque chose dé beau dans ce mouvement universel et populaire, car ce ne sont pas seulement les riches cités qui se montrent reconnaissantes envers leurs concitoyens : de simples bourgs, de chétifs hameaux prennent l’initiative et réclament leurs parts de l’honneur national. […] Alors elle put paraître ingrate, et elle le fut en effet, mais pour Molière seulement ; car il faut bien le dire, et comment le dire sans amertume ! […] Je dis un profond philosophe, car la philosophie ne se concentre pas seulement dans l’étude des notions abstraites de la pensée, elle comprend encore la connaissance morale que l’homme a de lui-même et celle de ses relations avec ses semblables. […] Une seulement mérite d’être citée, par l’opposition qu’elle éprouva et qui caractérise l’époque. […] L’époque populaire commence seulement aujourd’hui.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. De la liaison des Scenes. » pp. 250-260

C’est assez que les entr’actes les détachent, encore n’est-ce qu’aux yeux du spectateur seulement. […] Tout au contraire, je défie le menétrier le plus machine, ou le plus adonné au vice chéri des Musiciens, d’avoir seulement l’intention de prendre son violon dans tout ce que j’ai cité de Moliere.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311

J’avoue que ce raisonnement prononcé avec vivacité, appuyé sur-tout d’un air leste & décidé, est éblouissant, & qu’il peut jetter de la poudre aux yeux ; peut-être a-t-il déja séduit quelqu’un de mes lecteurs : mais il ne lui faudra pas beaucoup de réflexion pour sentir que lorsqu’un peintre se borne à changer seulement le vernis d’un tableau, il ne fait pas un ouvrage bien estimable. […] Etudions les nuances qui distinguent notre siecle du précédent : il le faut absolument ; mais que ce soit seulement pour peindre avec des couleurs propres au temps, les caracteres échappés à nos prédécesseurs, ou ceux qu’ils ont manqués, jamais pour revêtir leurs chefs-d’œuvre.

65. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Entre 1610 et 1620, la société de Rambouillet reçut un accroissement d’hommes illustres : savoir, Balzac, âgé de vingt-cinq ans, Chapelain, moins âgé d’un an que Balzac, Voiture, âgé seulement de vingt ans en 1618. […] Il y a lieu de croire cependant qu’on y reçut Madeleine de Scudéry, âgée de treize ans seulement, en 1620, mais qui était du même âge que Julie de Rambouillet, et avait assez d’esprit pour être sa compagne.

66. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

À l’époque de son mariage, Montausier avait à peine trente-cinq ans ; depuis l’âge de vingt ans, il était au service et engagé dans des guerres successives, en Italie, en Lorraine, en Alsace ; en 1638, parvenu au grade de maréchal de camp, bien qu’âgé seulement de vingt-huit ans, il fut nommé gouverneur de l’Alsace, province alors d’une soumission équivoque, où le roi avait besoin d’un homme qui réunit l’art et le courage du guerrier au tarent et à la sagesse de l’administrateur ; en 1638, il se signala au siège de Brissac ; revenu à Paris pendant l’hiver de 1641, il fut rappelé à l’ouverture de la campagne par Guébriant devenu général en chef de l’armée d’Allemagne et peu après maréchal de France ; le maréchal, qui avait une grande confiance en Montausier, ayant été tué en 1643, celui-ci fut fait prisonnier, peu de temps après, à la déroute de Dillingen ; il ne recouvra la liberté qu’en 1644 ; alors enfin il lui restait encore un obstacle à franchir pour se marier ; c’était sa religion. […] Que si elles avaient le défaut de faire de l’amour un délire de l’imagination, elles eurent aussi le mérite d’élever les esprits et les âmes au-dessus de l’amour d’instinct, et de préparer cet amour du cœur, ce doux accord des sympathies morales si fécond en délices inconnues à l’incontinence grossière, cet amour qui donne tant d’heureuses années à la vie humaine, appelée seulement à d’heureux moments par l’amour d’instinct.

67. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Molière n’est pas seulement un grand comique, il est encore un grand écrivain. […] L’époque de la mort du premier fils est ignorée : on sait seulement qu’elle est antérieure à la mort de Molière. […] Est-ce vous seulement qu’il a peints ? est-ce vous seulement qu’il amuse ? […] En voici deux seulement que la tradition nous a conservés.

68. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Il ne veut pas qu’on évite seulement d’être les seconds, mais bien qu’on aspire à devenir les premiers ; et c’est dans ce but qu’il place sous nos yeux les exemples les plus séduisants. […] Étienne prétend qu’à défaut d’histoire, de chronique, d’inscriptions et de médailles, on devinerait les révolutions politiques et morales d’un pays à l’aide seulement de comédies, fidèle expression de ses mœurs. […] Peu lui importe d’ailleurs que ces entreprises soient bonnes ou mauvaises, elle n’achète pas les actions pour les garder, mais seulement pour les revendre. […] En aucune façon; cela montre seulement sa vanité, travers commun à tous les hommes, et dont les hypocrites, pas plus que d’autres, ne sont exempts. […] Tous deux ont habilement saisi sa ressemblance; seulement, en ne lui donnant aucune faiblesse, La Bruyère a fait de son Onuphre l’hypocrite parfait.

69. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Jusque-là, l’hypocrisie n’était pas attaquée directement, mais seulement à cause des fausses conséquences qu’on en pouvait tirer ; maintenant l’orateur se retourne contre l’hypocrisie elle-même ; mais c’est seulement lorsqu’elle se présente à lui sous le masque janséniste, Qui peut ne pas voir l’esprit de secte et de parti ? […] La libre pensée se glisse à peine et se laisse seulement deviner dans toute la littérature du siècle. […] Dans le Tartuffe seulement, Molière a consenti à mettre dans la bouche de son Cléante une tirade apologétique qui lui a fourni les plus beaux vers du monde, mais dont il se serait dispensé s’il n’y avait pas eu pour lui une nécessité politique de distinguer la vraie et la fausse dévotion. […] Il avait seulement voulu présenter l’impiété de son héros sous la forme la plus odieuse, comme une tentative sur la conscience d’autrui et en même temps comme le témoignage d’un mépris profond de la nature humaine11. […] On ne peut donc pas nier, ce semble, que, si Alceste est plaisant dans Le Misanthrope, c’est bien parce qu’il est vertueux et non pas seulement quoiqu’il le soit.

70. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

C’est dans ce sens seulement que Socrate a pu dire qu’« un vrai poète tragique est en même temps poète comique, » et, si cette proposition reste contestable, puisque après tout la connaissance et l’art, savoir et pouvoir, sont deux choses très différentes, elle indique du moins à la critique un procédé infaillible. […] Ici point de ridicule, mais seulement du comique. […] Je ne dis pas cela seulement parce que sur mille sept cent soixante-douze vers, je n’ai pas trouvé, tout compte fait, plus de neuf ou dix mots pour rire. […] Par là, je n’entends pas la sensualité seulement, mais aussi l’égoïsme. […] Quant aux obligations qu’il avait, dit-on, contractées envers Le Médecin malgré lui, elles sont faciles à reconnaître, puisque ce ne fut qu’à la douzième représentation de cette farce qu’on la donna avec ce chef-d’œuvre, et cela cinq fois seulement ».

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

« Eh bien, me dira-t-on peut-être, vos exemples ne prouvent pas que le genre héroïque soit mauvais ; ils font voir seulement que les Auteurs des deux pieces que vous venez de citer l’ont traité mal. […] Ce Cavalier, trouvant dans le village de Bubierça la femme d’un pêcheur nouvellement accouchée d’un enfant mort, lui donna celui-ci à nourrir, sans lui dire qui il étoit ; mais seulement qu’un jour le Roi & la Reine d’Aragon le feroient Grand, lorsqu’elle leur feroit présenter par lui un petit écrin, qu’en même temps il lui donna. […] Je parle seulement de ce qu’a vu le Roi, Seigneur ; & qui voudra, parle à sa conscience.

72. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Je connais des maris qui, dans toute une année, ne leur disent pas seulement une fois : Dieu te gard’ !  […] Jouez seulement bien votre rôle ; et quand je vous enverrai quelqu’une de mes bonnes bourses, ne marquez aucun besoin d’argent, et surtout ne paraissez avoir aucune relation avec moi. […] Faites-nous seulement la faveur de les prendre, et nous sommes trop contents.

73. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

« Il ne la laisse pas par aucun mécontentement, mais seulement parcequ’une autre passion plus forte s’est tellement emparée de son cœur, qu’il ne lui est pas possible de tenir la parole qu’il avoit donnée ». […] Oui, Monsieur, seulement pour vous faire peur, & vous ôter l’envie de nous faire courir toutes les nuits, comme vous aviez de coutume. […] Je ne l’ai seulement pas vu depuis son retour. . . . . . . . . . […] Genevote doit nécessairement nous faire moins de plaisir que Zerbinette : premiérement, parcequ’elle vient de dessein prémédité dire des injures à Granger ; la derniere au contraire, poussée seulement par l’envie de rire d’une aventure plaisante qu’on lui a rapportée, & brûlant de trouver quelqu’un à qui elle puisse la raconter, trouve par hasard le pere de son amant sur son passage, & lui rend naïvement sa propre histoire. […] je les donnerai, soyez en repos ; & faites seulement que votre fils épouse celle que vous savez.

74. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Mais, disons la vérité, Moliere a corrigé des défauts, si l’on entend seulement par ce nom certaines qualitez qui ne sont pas tant un crime qu’un faux goût ou qu’un sot entêtement. […] Cette pension, qui était de 7,000 livres, fut portée à 12,000 en 1682 seulement. […] Six jours seulement. […] Il conserverait le Misantrope, les Femmes savantes, les Précieuses et les Fâcheux, corrigerait l’Avare et le Cocu, et rejetterait seulement l’Ecole des maris, l’Ecole des femmes et George Dandin. […] C’est-à-dire alternativement jusqu’à la mort de la créatrice, soit pendant une année seulement.

75. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [7, p. 38] »

Celle-ci ne daigna pas seulement l’écouter, et son appartement fut loué à un autre.

76. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. » pp. 426-435

Non, non, mon ami, je n’ai point nourri votre fille pour cela ; apportez-moi seulement de l’argent, & me laissez faire. […] Il se passa cinq ou six jours avant que l’on représentât cette piece pour la seconde fois ; &, pendant ces cinq à six jours, Moliere, tout mortifié, se tint caché dans sa chambre : il appréhendoit le mauvais compliment du courtisan prévenu : il envoyoit seulement Baron à la découverte, qui lui rapportoit toujours de mauvaises nouvelles ; toute la Cour étoit révoltée.

77. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

En effet, nous n’y voyons pas seulement le type traditionnel du débauché impie, qui eut une si heureuse fortune parmi les dévots spectateurs de l’autre côté des Pyrénées. […] Il ne les déteste pas seulement comme fait le monde, en admettant de temps en temps une trêve à la guerre, et en signant quelque traité furtif avec l’ennemi : il les hait pour elles-mêmes, pour être honteuses et dégradantes, pour leurs suites inévitables, pour conserver à son cœur cette sensibilité de vertu qu’elles émoussent promptement ; il les hait pour sa famille, pour ses enfants et pour ses serviteurs ; il les hait pour l’honneur, et pour n’être pas réduit par elles à revêtir la robe de Tartuffe, et à se perdre absolument par l’hypocrisie, ce dernier et irréparable vice après lequel on ne peut plus se repentir. […] Si l’on trouve chez Molière quelque idée de suicide amoureux, c’est seulement dans les intermèdes et les opéras : tout cela est très-léger, et souvent ironique.

78. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Seulement, la plupart d’entre nous n’ont des défauts de Sganarelle que tout juste assez pour goûter la vérité de ce caractère, et ils ont assez de bonnes qualités pour avoir le droit d’applaudir à la façon dont Molière le punit. […] Ce mot de haute comédie n’appartient pas seulement à la langue de la critique ; il est populaire. […] Il vient chez elle des gens de cour, ou simplement de bonne compagnie, non épris, mais galants ; ou s’ils sont amoureux, par esprit de rivalité seulement. […] Seulement il ne s’en applaudira que plus tard, quand il aura repris son sang-froid. […] Molière ne nous donne pas seulement le fond de son cœur ; il y fait un choix dans ses illusions et dans ses souffrances ; et il n’en laisse voir que ce qui importe à la vérité, et ce qui est compatible avec la dignité de l’art.

79. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Vers & de la Prose dans les Comédies. » pp. 103-117

Attendez un peu seulement. […] Il n’est pas nécessaire, je crois, de dire que cette piece Est précieuse seulement Par son comique extravagant17.

80. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [14, p. 44-45] »

On le dit par extension de toute satire, raillerie ou bon mot qu’on dit contre le public et contre les Puissances, quoi qu’on ne les ait point attachées au Pasquin, et qu’on les ait seulement fait courir dans le monde.

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Appliquons à cette maxime un exemple pris dans Moliere, & choisissons une scene qui, peu fameuse par elle-même, ne laisse pas imaginer qu’un très petit nombre seulement ont les qualités dont je viens de parler. […] Vous, Brin-d’avoine, & vous, la Merluche, je vous établis dans la charge de rincer les verres, & de donner à boire, mais seulement lorsqu’on aura soif, & non pas, selon la coutume de certains impertinents laquais, qui viennent provoquer les gens, & les faire aviser de boire lorsqu’on n’y songe pas. […] Moliere a mis seulement en note, M.

82. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Ce n’est pas seulement par le caractère, qu’Armande est l’Agnès de cette pièce, c’est aussi par l’histoire de sa naissance. […] Et s’il est encore quelque part un souvenir de l’apologue qu’on y avait sculpté, c’est seulement dans les fables de La Motte qu’il faut l’aller, chercher. […] Seulement, chez Pierrot, le surtout est plus court, plus serré à la taille, comme un justaucorps, et le pantalon a moins de largeur. […] Il se le dit, se le répéta, mais seulement pour assurer encore mieux son courage, et ensuite, il n’en marcha que plus résolument dans son entreprise. […] Il partait pour sa grande campagne des Pays-bas, et c’est seulement au moment du départ, qu’il dut donner la permission vivement attendue.

83. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184

Léonor se laisse vaincre ; mais c’est seulement pour dire à son amant qu’elle plaint son sort, & pour lui défendre de songer désormais à elle, puisque les liens les plus sacrés l’unissent à un autre. […] On prend tous les soins imaginables pour embellir la maison de Monsieur, on en fait un bijou pour la vue, en étêtant seulement un bois... […] Mais ce bois, il falloit l’étêter seulement : La vue... […] Si j’ai tiré ce rendez-vous de toi, C’est seulement pour éprouver ta foi ; Et ne t’attends de m’induire à luxure. […] Oui, de ses petites fredaines, une bagatelle : elle a fait noyer son mari seulement.

84. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Aussi n’est-ce pas seulement un grand écrivain, c’est un type, et sa vie est en quelque sorte le mythe de la comédie. […] Leur service était seulement de trois mois, avec trois cents livres de gages et trente-sept livres dix sous de récompense. […] André Mareschal a soin de nous avertir que ces comédiens du duc d’Épernon étaient destinés seulement aux plaisirs de Sa Grandeur. […] Auraient-ils été à Bordeaux entre le 15 mars et le 3 mai, ou seraient-ils partis de Narbonne seulement après cette dernière date ? […] Cela ne prouve nullement qu’Armande fût sa fille, mais seulement que c’était sa préférée.

85. (1821) Sur le mariage de Molière et sur Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène pp. 131-151

Le nom de Bejard resta cependant à la prétendue Armande-Grésinde, qui prend seulement le prénom de Grésinde, le 31 mai 1677, dans l’acte de célébration de son second mariage avec Isaac-François Guérin, en sorte qu’elle n’est pas d’accord avec elle-même en supprimant ici son premier nom de baptême. […] Il commet à la vérité une erreur en énonçant le fait en ces termes : « Le baron de Modène eut de la nommée Guérin, femme de… Bejard comédienne de Molière, une fille naturelle que celui-ci épousa. » On voit que la véritable naissance d’Armande-Grésinde est avouée ici clairement par une famille qui ne craignait plus alors des réclamations trop tardives, et qui s’honorait en quelque sorte de s’allier ainsi à un nom devenu célèbre ; mais celui de Guérin n’appartenait pas à la mère ; il rappelle seulement celui qu’avait pris la femme de Molière en se remariant, et sous lequel sa vie avait été composée et publiée de son vivant ; car elle n’est morte que le 30 novembre33 1700.

86. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. Du choix des Caracteres. » pp. 261-262

Caracteres propres aux personnes d’un certain rang seulement, &c.

87. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Madame d’Escarbagnas n’est pas seulement une provinciale qui a rapporté les grands airs de Paris dans Angoulême, pour les y singer grotesquement. […] La comédie des Femmes savantes fut représentée sur le théâtre du Palais-Royal, le 11 mars 1672, et elle n’eut que dix-neuf représentations, dont les neuf premières seulement furent un peu suivies. […] Mais comment qualifierait-on l’audace de Thierry et de Barbin, deux libraires considérables de Paris, qui, deux ans seulement après la première représentation du Malade imaginaire, et quand cette comédie faisait encore courir toute la ville au théâtre, n’auraient pas craint de l’offrir aux lecteurs toute différente de ce qu’ils l’auraient pu voir la veille comme spectateurs ? […] Le vendredi 17, jour de la quatrième représentation, Molière, qui remplissait le rôle d’Argan, se sentant plus incommodé qu’à l’ordinaire de son inflammation de poitrine, mais ne voulant pas priver sa troupe d’une recette qui paraissait devoir être considérable, demanda seulement que le spectacle commençât à quatre heures précises. […] Bonnefoi n’est donc pas, si je ne me trompe, le type satirique de la profession à laquelle il appartient ; il est seulement le portrait d’un individu qui en est indigne, et que ses confrères retrancheraient de leur matricule, s’ils étaient instruits de ses forfaitures.

88. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

Tel est le théatre Espagnol ; c’est-là seulement que seroit vraissemblable le caractere de cet amant (Villa Mediana) : Qui brûla sa maison pour embrasser sa dame, L’emportant à-travers la flame. […] Les bailleurs s’y reserverent seulement deux loges pour eux & pour leurs amis ; c’etoient les plus proches du théatre, distinguées par des barreaux, & on les nommoit les loges des maîtres. […] De retour à Paris, il établit une troupe accomplie de comédiens, formés de sa main, & dont il étoit l’ame : mais il s’agit ici seulement de le considérer du côté de ses ouvrages, & d’en chanter tout le mérite. […] Il n’étoit pas seulement philosophe dans la théorie, il l’étoit encore dans la pratique. […] Cette idée de grandeur n’éleve pas seulement Aristote ou Platon dans l’esprit de beaucoup de gens, elle imprime aussi du respect pour tous ceux qui les ont commentés, & tel n’auroit pas fait l’apothéose de son auteur, s’il ne s’étoit imaginé comme enveloppé dans la même gloire.

89. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Le Caractère y est assez en action, mais pour le Libertinage seulement. […] Cela a cependant un défaut, c’est que ce n’est pas seulement une fausseté dans le sistème général des choses, cela fait paraître l’interlocuteur sot et sans tact. […] ou le croit-il de bonne foi et seulement manquant de lumières ou prétend-il lui donner des leçons sur ce qu’est l’opinion publique ? […] Je comprends seulement aujourd’hui qu’il feint de recevoir d’autres coups de bâton, que ceux qui sont tombés sur le sac. […] Je me suis seulement souvenu qu’on rit à cette plaisanterie Quelque petit savant qui veut venir au monde.

90. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Arnolphe a quarante-deux ans seulement : Molière a marqué son âge, afin qu’on ne s’y méprît pas5. […] La Critique ne nous offre pas seulement le croquis de la plupart des personnages qui figurent dans Les Femmes savantes ; elle nous montre aussi le sujet de cette comédie, tracé en peu de mots, mais avec une précision, une justesse qui ne permettent pas de le méconnaître. […] Après la mort de Molière, de Brie fut conservé, mais seulement avec demi-part, dans la nouvelle troupe formée de la réunion de celles du Marais et du Palais-Royal ; il y mourut le 9 mars 1676. […] Sa voix était charmante ; elle chantait avec beaucoup de goût, et n’en mettait pas moins dans sa parure, où seulement elle outrait trop la magnificence. […] Boursault fit Le Portrait du peintre, petite comédie, servilement calquée sur La Critique de l’École des femmes, dont elle différait en ces deux points seulement, qu’elle était écrite en vers, et qu’elle manquait d’esprit.

91. (1735) Moliere (Supplément au Grand Dictionnaire historique) « MOLIERE, (Jean-Baptiste Poquelin) poëte comique, etc. » p. 82

Il mourut âgé de cinquante-trois ans, et non de cinquante-un seulement : et lorsque le roi eut obtenu de l’archevêque de Paris qu’on l’enterrât en terre sainte, on porta son corps à Saint-Joseph, qui est un aide de la paroisse de Saint-Eustache.

92. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Seulement, le musée de Molière a toute la supériorité de la plume sur le pinceau: il parle. […] Seulement, comme il faut du nouveau; on verse la gaîté dans le mélodrame et le deuil dans le vaudeville, mais qu’est-ce que cela fait pourvu qu’on ne glisse l’utilité nulle part ? […] Seulement, les auteurs de ces pays-là ne montent pas si volontiers sur leurs toits pour publier la misère du foyer.

93. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

Je dirai seulement que je ne connois point de comédie françoise d’intrigue, dont les incidents ne soient pas prévus par les personnages, & qu’excepté Amphitrion, c’est le seul genre que Moliere n’ait point traité. […] Laura revient, annonce que son pere vouloit lui apprendre seulement qu’il seroit obligé d’aller en campagne le lendemain.

94. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Je veux bien seulement, par bonté, & sans tirer à conséquence, vous assurer de quoi vivre... — Ah ! […] Mais nous avons fait voir que ces titres étoient dus seulement à ceux qui transportent sur la scene de petits incidents pris dans la société, qui ne font que dialoguer des romans, qui pillent de bons ouvrages pour en parer de mauvais ; ceux enfin qui font passer sur notre théâtre les pieces de nos voisins ou des anciens avec tous leurs défauts.

95. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

On ignore quel jour vit paroître cette comédie pour la premiere fois : on sait seulement qu’elle n’eut que sept représentations dans sa nouveauté, & qu’elle fut redonnée avec tout le succès qu’elle mérite le 9 Septembre 1668. […] laisse-moi entrer seulement : si je ne te coupe la langue, si je ne t’arrache les yeux.... tu verras. […] J’en suis très persuadé ; l’avertissement est inutile : donnez-moi seulement votre parole sur ce que je vous demande. […]   Harpagon fait voir qu’il est plus raisonnable qu’Euclion, puisqu’il fouille seulement les personnes qu’il a droit de fouiller, & qu’il ne chasse de chez lui que les domestiques qui n’y sont pas absolument nécessaires ; mais Euclion mettant à la porte sa propre servante, Euclion fouillant de force un esclave sur lequel il n’a aucune autorité, fait bien mieux éclater son avarice qu’Harpagon : l’avarice ne mesure pas toutes ses actions.

96. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Henri Lavoix et Emile Perrin, réduisent notablement ce chiffre : le premier conclut qu’une dizaine de ces portraits peuvent être considérés comme documens ; deux seulement ont paru au second dignes d’une étude détaillée. […] Je ne parle pas seulement des sommes assez fortes qu’il prélevait sur les recettes de son théâtre et distribuait directement ou par l’intermédiaire des religieux ; c’était là une pratique générale chez les comédiens. […] Ce serait seulement après tous ces échecs qu’il se serait résigné à revenir au comique, et les deux pièces qu’il rapportait de province, l’Étourdi et le Dépit amoureux, lui auraient enfin valu le succès. […] VII Si j’ai retracé avec quelque détail l’existence théâtrale de Molière, ce n’est pas seulement pour prouver combien son métier lui tenait à cœur et marquer de la sorte un trait de son caractère. […] Ce fut seulement vers la fin de sa carrière que, pris d’impatience, à la longue, en se voyant défigurer, et, peut-être, par un regard jeté en arrière sur son œuvre accumulée, consentant, lui aussi, à en admettre la valeur littéraire, il voulut la corriger et la fixer.

97. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Passe encore à la scène où la comédie est en action, mais pour ouïr seulement une comédie sans la voir, il faut d’autres juges pour réconforter un auteur, ceci dit sans vouloir le moins du monde renvoyer La Forest à la cuisine. […] Mlle de Brie n’était pas seulement une excellentissime comédienne. […] Il n’enleva pas seulement l’actrice à Molière, il enleva la femme, la Du Parc tout entière, non seulement parce qu’il allait lui faire jouer Andromaque, mais parce qu’elle l’aimait. […] La Grange, jeune, bien lait, brillant comédien, l’épousa sans lui demander davantage, sans se croire généreux ou seulement se trouver modeste. […] Il n’y avait pas seulement à ces boutiques merveilleuses des eaux de framboise, mais aussi des eaux de groseille, des eaux de cerise, des eaux de citron, des eaux de fraise.

98. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Il savait que toucher à l’hypocrisie était un crime sans rémission, non pas seulement chez les hypocrites, mais pour beaucoup d’honnêtes gens, et qu’il devait entrer par surprise dans cette brèche qu’il avait pratiquée dans l’Église. […] Enfin la critique a ses audaces tout comme la poésie a les siennes, seulement l’une et l’autre doit tâcher que son audace soit heureuse et habile… Feliciter audet , et voilà toute la question. […] Seulement, il a sur Alceste cet avantage, il sait vivre avec les hommes, il sait comme on parle aux femmes du grand monde, et comment on juge les vers de ses amis de la cour. […] En effet, et seulement de ce jour à jamais mémorable, le 4 juin 1666, la comédie était trouvée. […] Et comme on frémit de dégoût et d’impatience, quand la main de ce misérable effleure seulement cette blanche étamine !

99. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

S’il est vrai qu’on doive mettre les caracteres à la portée de tout le monde, comment veut-on que les travers, les ridicules, les vices d’une profession, connus seulement par ceux qui sont initiés dans les mysteres, puissent frapper le grand nombre ? […] Je vous prie seulement de tirer mon affaire en longueur.

100. (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-

aux femmes, et aux femmes seulement. […] Quand l’homme comprendra-t-il que le bonheur n’est pas son droit seulement, mais son devoir ?

101. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82

Oui, ils sont beaux ; mais ils ne sont point là spécialement pour instruire ; ils s’y trouvent seulement au nom de l’art et du génie ; ils font partie de la matière humaine remuée et transformée par ce hardi créateur ; ils ajoutent à l’intérêt, à l’émotion, au charme victorieux qui domine la foule enivrée. […] Seulement, la morale n’y est plus ; et on ne le lui reproche pas, puisqu’il atteint son but, qui est de divertir irrésistiblement.

102. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

De ces représentations, dont le nombre suffisait alors pour constater un plein succès, quatre des dernières seulement n’atteignirent pas tout à fait à la somme qui était considérée comme bonne et satisfaisante recette. […] Les nombreux personnages qui concourent à l’action de la pièce, ou dont les portraits seulement sont encadrés dans le dialogue, offrirent aux yeux des attitudes si naturelles, des formes si bien senties, des traits si bien modelés, qu’on voulut voir des individus peints avec ressemblance, où il n’y avait que des espèces représentées avec vérité, et qu’on chercha partout, à la cour comme à la ville, les originaux dont Molière avait pris les figures à leur insu pour les transporter et les distribuer dans sa composition. […] Tout consiste dans une action plaisante et même bouffonne, à laquelle les divers personnages concourent en raison seulement de leur situation respective, et presque sans aucune différence spécifique d’âge, d’humeur et de condition.

103. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Mercure le menace de le rouer de coups s’il regarde seulement la porte, & il est obligé de retourner sur ses pas. […] Jupiter feint d’avoir soutenu qu’il n’avoit point passé la nuit avec elle, seulement pour plaisanter. […] J’aurois, si je le voulois, dans cette scene seulement, cent traits pareils à citer.

104. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Ce paysan eut beau s’humilier, Et pour un fait assez léger peut-être, Il se sentit enflammer le gosier, Vuider la bourse, émoucher les épaules ; Sans qu’il lui fut dessus les cent écus, Ni pour les aulx, ni pour les coups de gaules, Fait seulement grace d’un carolus. […] Donnez-nous seulement six pistoles pour boire,   Nous allons vous relâcher. […] « Scarron, me dira-t-on peut-être, pouvoit connoître seulement les pieces qu’il a imitées, ou, pour mieux dire, qu’il a traduites ».

105. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Les Français d’aujourd’hui reconnaissent, à leur honneur, que les farces de Molière rehaussent sa gloire bien loin de l’avilir ; ils mesurent toute la profondeur du Festin de Pierre, et ce n’est pas seulement la fameuse scène du pauvre qui leur imprime une sorte de respect pour le génie de son auteur ; cette statue qui marche et qui parle, ces flammes de l’enfer qui engloutissent un débauché, plaisent à leur imagination romantique. […] Seulement, comment mourra-t-elle ? […] À l’ethnologie et à l’histoire, il faut ajouter la biographie ; alors seulement nous comprendrons tout Molière. […] L’aveuglement d’esprit de Glocester se change en un aveugle ment réel ou physique, à la suite duquel seulement il ouvre les yeux sur la vraie différence de l’amour de ses fils. […] Ce qui me charme en lui, ce n’est pas seulement cette perfection des procédés de l’art, mais surtout cet aimable naturel, cette haute valeur morale du poète… Ce que Schlegel dit de Molière m’a profondément affligé… Pour un être comme Schlegel, une nature solide comme Molière est une vraie épine dans l’œil ; il sent qu’il n’a pas une seule goutte de son sang, et il ne peut pas le souffrir, etc., etc. » Voyez les Entretiens de Goethe et d’Eckermann.

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