Il est surpris de voir son ami dans la rue ; il lui conte que sa maîtresse est jalouse d’une certaine Nice qu’il a aimée autrefois. […] Fabio est surpris de voir Dom Félix dans sa maison. […] Lisardo dit qu’il est dans la rue & devant la maison de sa maîtresse : Dom Félix est surpris, on fait le signal : la femme-de-chambre de Laura, qui sert Marcella, demande si c’est Lisardo, & lui ouvre la porte : Dom Félix, désespéré, veut entrer avec son ami, on lui ferme la porte au nez. […] Un Auteur qui ne donne d’autre fondement à ses événements que le caprice du hasard, a les coudées franches : je suis surpris qu’on n’ait pas fait essuyer au malheureux Arlequin mille & une infortunes, rien n’étoit plus facile.
Damis est surpris du changement de Cidalise : Marton lui apprend que sa maîtresse est éprise du bel esprit, qu’elle en est ensorcelée, & veut en conséquence marier sa fille avec Valere : elle lui dit pourtant d’espérer, & lui promet de s’armer en sa faveur contre la philosophie. […] Marton exhorte l’amant à se retirer pour qu’on ne le surprenne pas avec son amante, & lui conseille d’aller voir Cidalise. […] Marton a surpris sur la table de Carondas un billet qui doit dissuader Cidalise sur le compte des Philosophes. […] Mais enfin on pourroit vous entendre, Et déja Cidalise auroit pu nous surprendre.
Sbrigani feint d’être surpris ; & après s’être beaucoup fait prier, & avoir consulté fort long-temps une bague que Pourceaugnac lui donne pour l’engager à dire la vérité, il lui avoue que Julie est une coquette achevée ; ce qui dégoûte le prétendu, parcequ’on aime à aller le front levé dans la famille des Pourceaugnac. […] Pourceaugnac est, comme de raison, extrêmement surpris de tout ce qu’on lui dit ; il veut voir le Médecin l’épée à la main, lorsqu’une femme vient, & augmente encore son embarras. […] Vous allez le voir, & vous serez surpris.
Sophie & Damis font une scene amoureuse ; Eraste surprend Damis aux genoux de sa pupille : grand trouble des amants ! […] Lisimon surpris lui dit qu’il a reçu une lettre du même, qui lui marque la mort de ce fils. […] Le premier jour on condamne la piece ; on raisonne ensuite sur le drame ; on est surpris que certaines scenes, certaines situations aient déplu ; on en cherche la cause, on la trouve ; on revient à cette même piece dans l’idée qu’elle doit être intitulée l’Anglomane : on écarte le premier titre pour ne se souvenir que du second ; la piece, malgré les premiers coups, qui sont toujours mortels, se releve, & a plusieurs représentations.
Ce discours me surprend. […] J’étois d’abord surpris ; je deviens effrayé.
Silvio les surprend, met l’épée à la main, s’écrie qu’il est blessé. […] Arlequin, après avoir fait deux fagots, veut en charger son âne ; il est surpris de trouver au lieu de sa souquenille un habit magnifique, une perruque, un masque, un chapeau bordé : il demande à son âne s’il sait comment tout cela a été changé ; il s’en pare, en disant qu’il en vendra mieux son bois à la ville, quand Scapin, qui vient à la tête de quelques soldats, reconnoît l’habit de l’homme qui a blessé Silvio, fouille dans ses poches, trouve une lettre de Rosaura, se confirme dans l’idée qu’il arrête Celio, & emmene Arlequin.
Arlequin est surpris qu’on prenne tant de précautions pour une chose aussi facile, il fait en se promenant un demi-tour à droite sans y songer, répete ce qu’on lui a dit : cette lettre qui est du côté de Leonora est pour Leonora ; celle-ci qui est du côté de Rosaura est pour Rosaura. […] Il ne faut point que cela vous surprenne. […] M. le Président, peu sensible à son riche embonpoint, lorgna celle d’une jeune Marton qui fut cruelle, avertit sa maîtresse, & l’instruisit si bien, qu’elle surprit son vieux perfide prosterné humblement aux pieds de la fripponne, & lui présentant sa tendre requête.
Maître Simon, courtier d’usure, promet à l’Avare que l’emprunteur en passera par tout ce qu’on voudra : Harpagon se détermine à prêter au plus gros intérêt ; mais il n’est pas médiocrement surpris lorsqu’il découvre que son fils est l’emprunteur : d’un autre côté, Valere partage bien sa surprise ; tous les deux s’accablent de reproches. […] Et mon abord la va surprendre. […] Harpagon a surpris Cléante baisant la main de Mariane, il se doute qu’on lui préfere son fils : il veut découvrir la vérité. […] Cléante, surpris, dit qu’il l’épousera par complaisance. […] Quelqu’un de mes Lecteurs se donnera peut-être la peine de fouiller dans les originaux italiens ; je dois l’avertir de ne pas être surpris s’il y trouve quelquefois des personnages qui ne portent pas le nom que je leur donne.
Si, malgré cet objet qui vous a pu surprendre, Prince, vous me rendez ce que vous devez rendre, Et ne demandez pas d’autre preuve que moi Pour condamner l’erreur du trouble où je vous vois ; Si de vos sentiments la prompte déférence Veut, sur ma seule foi, croire mon innocence, Et de tous vos soupçons démentir le crédit, Pour croire aveuglément ce que mon cœur vous dit, Cette soumission, cette marque d’estime, Du passé, dans ce cœur, efface tout le crime : Je rétracte à l’instant ce qu’un juste courroux M’a fait, dans la chaleur, prononcer contre vous ; Et, si je puis un jour choisir ma destinée, Sans choquer les devoirs du rang où je suis née, Mon bonheur, satisfait par ce respect soudain, Promet à votre amour & mes vœux & ma main. […] Mais vous serez trompée en me croyant surprendre. […] « Ne sois point surpris si j’emploie une. . . . […] Ne sois point surpris si j’emploie une autre main. […] Le Prince est surpris de ne pas connoître la voix de la personne qui lui parle.
Lothaire, encore plus surpris qu’il ne l’avoit été d’abord, le regarda quelque temps sans parler ; & après l’avoir bien considéré : Faut-il, Anselme, lui dit-il, que je prenne sérieusement ce que tu viens de dire, & crois-tu que, si je ne l’avois pris pour une raillerie, je ne t’aurois pas interrompu au premier mot ? […] Enfin, si le dénouement de la Nouvelle est tragique, celui de la comédie n’est rien moins que comique : il n’a d’ailleurs aucune des autres qualités nécessaires ; il ne surprend pas, puisqu’on le devine dès le commencement de la piece ; il est encore moins moral. […] Alcibiade paroît à la tête de son armée, fait halte, s’avance vers Timon, est surpris de le voir dans la misere, veut partager ce qu’il possede avec lui. […] Le pere, un peu surpris, mais se rendant justice, approuva ce que ses enfants avoient fait, & on but une santé générale à ces trois mariages ». […] Javotte, petite sœur d’Isabelle, surprend les amants, reconnoît Cléon, & promet de ne rien dire à son papa, à condition qu’on favorisera ses amours lorsqu’elle sera grande.
Il a sur votre face épanché des beautés Dont les yeux sont surpris, & les cœurs transportés : Et je n’ai pu vous voir, parfaite créature, Sans admirer en vous l’auteur de la nature, Et d’un ardent amour sentir mon cœur atteint, Au plus beau des portraits où lui-même il s’est peint. […] Un jour que nous y étions, nous voyons arriver tout d’un coup un jeune homme qui pleuroit ; cela nous surprend, nous demandons ce que c’est. […] Elles partoient pour aller en campagne, Et fort innocemment.... je leur disois adieu, Quand vous êtes venu nous surprendre en ce lieu.
« On sera surpris d’apprendre que M. […] Le Chevalier profite de son absence pour cajoler Catho : Manon les surprend, est jalouse, appelle son pere. […] L’action se passe dans un sallon qui n’est pas éclairé ; Manon y vient pour se jetter dans les bras du Prince, Catho dans ceux du Chevalier ; le pere, pour les surprendre.
Arlequin ne devine pas que la Princesse veut le faire asseoir à côté d’elle : il est surpris qu’elle ait besoin de deux sieges, il lui dit de prendre garde au proverbe26. […] Rosaura, femme de Pantalon, reçoit une lettre de son frere : son époux la surprend & veut la décacheter. […] Simon vient savoir quelle est la résolution de son fils, & le résultat du conseil qu’il a tenu avec Dave : celui-ci exhorte tout bas son maître à surprendre son pere, en lui disant qu’il est prêt à s’unir avec Philumene. […] Le vieillard est surpris. […] Je suis surpris que Buron ayant rendu au troisieme acte sa Glycerie si attendrissante, si intéressante, il ne l’ait pas amenée sur la scene au dénouement.
Le Marquis, un peu surpris, se remet, & dit : Parbleu, mes amis, voilà une royale femme que Madame Abraham ! […] Il sait que Jarvis a surpris son maître l’épée à la main : il projette de faire servir sa déposition à perdre Béverley. […] Les garants de ce crime sont Bates & Dawson : un troisieme témoin se présente, & surprend tout le monde par son apparition ; c’est Leuson.
Ménalque est surpris de se voir à genoux sur les jambes d’un fort petit homme, appuyé sur son dos, les deux bras passés sur les épaules, & ses deux mains jointes & étendues qui lui prennent le nez & lui ferment la bouche ; il se retire confus & va s’agenouiller ailleurs. […] Lui-même écrit encore une lettre pendant la nuit, & après l’avoir cachetée il éteint sa bougie, & il ne laisse pas d’être surpris de ne voir goutte, & il sait à peine comment cela a pu être arrivé. […] Nous voyons tous les jours dans la société des personnes surprendre une assemblée par les distractions les plus singulieres ; mais elles n’en ont point coup sur coup, sur-tout dans l’instant même où l’on vient de rire d’elles & de les plaisanter sur leur absence d’esprit. […] Géronte, surpris, veut savoir à quel propos Clitandre a fait cet emprunt : il est fort en colere. […] Menechme Sosicle est surpris de s’entendre appeller par son nom.
Dans l’instant même Crispin surprend la main de Lucile & la baise. […] Je ne parlerai point de la gradation des scenes & des actes ; on en sera surpris sans doute : mais je ne suivrai pas en cela l’exemple de tous ceux qui ont écrit sur l’art dramatique.
Dans le Don Gilli des Italiens, le Pédant qui fait des réprimandes à son éleve parcequ’il a une maîtresse, est surpris bientôt avec elle, & son Disciple le rosse. […] On se doute qu’il est un imposteur, on le suit de loin, on le surprend avec les trois femelles.
Je fus surpris, sans être déconcerté, lorsque, le même jour que j’arrivai, il survint chez la brune une compagnie de laquelle étoit la blonde : je soutins parfaitement bien son abord ; quand je la pus trouver seule, je lui dis : Je vous défends tous soupçons : écoutez mes raisons. […] Dans la comédie des Graces, l’Amour, attaché à un arbre par les Nymphes qu’il veut surprendre, est en butte à leurs railleries, & il les prie en vain de lui laisser un bras libre, comme le héros de l’histoire : il les menace comme lui de s’endormir, & leur dit que cela ne leur fera pas honneur.
Cependant la sage Cléostrate, comme mere, comme épouse, veilloit soigneusement sur Cassine ; ce qui n’étoit pas une petite occupation, puisque nos amants ne songeoient jour & nuit qu’aux moyens de tromper la vigilance de la gardienne, & à surprendre la candeur de la brebis innocente. […] Sa femme, avertie secrètement, le surprend sur le lit de la courtisanne, l’accable de reproches, & l’oblige à prendre la fuite.
Milford, ami de Belton, apprend son retour, vole dans ses bras, est surpris de le voir triste, lui promet que Mowbrai sera toujours dans le même sentiment, & l’unira avec Arabelle. […] Surpris d’abord l’un & l’autre de cette entrevue, ils ne tarderent pas à se regarder d’un œil favorable. […] Zaïde laisse entrevoir qu’elle veut surprendre son mari : elle se retire pour n’être pas attendrie par les malheureux que le Marchand conduit.
Qu’aurait-il donc fait si la mort ne l’avait surpris, cet homme qui voyait quelque chose au-delà du Misanthrope ?
Pantalon surprend Silvio chez lui, crie au voleur. […] Il lui apprend que l’Ecolier & le Docteur sont chez Diana : ils projettent tous d’aller les surprendre. […] Don Gilles reprend son air cagot & son ton pédant, dit à son Eleve qu’il n’étoit entré dans la chambre de sa maîtresse que pour le surprendre. […] Damis a surpris Tartufe faisant sa déclaration amoureuse à Elmire : il entreprend de démasquer le faux dévot aux yeux de son pere, comme le Gentilhomme de Madrid a voulu démasquer son hypocrite devant les habitants de Séville.
Mais Molière qui s’aperçut de son étonnement, lui dit : ne soyez pas surpris de mon emportement ; je viens d’entendre un acteur déclamer faussement et pitoyablement quatre vers de ma pièce ; et je ne saurais voir maltraiter mes enfants de cette force-là, sans souffrir comme un damné.
En colère autant que surpris De se voir dépeint de la sorte, Il jure, il tempête, il s’emporte, Et veut faire ajourner l’auteur, etc.
Un de ses amis, qui était surpris qu’un homme aussi délicat que Molière eût si mal placé son inclination, voulut le dégoûter de cette comédienne.
Mais vous m’avez surpris avec ce prompt retour. […] Isabelle va chez son amant ; Sganarelle la surprend.
Elle les surprend dans le temps qu’ils se peignent tous les chagrins d’un amour traversé ; elle jette feu & flamme contre eux ; elle est furieuse, elle les accable de reproches ; ils se croient perdus. […] Je n’avois qu’à ne pas les surprendre, ils auroient dépéri de jour en jour, & j’en aurois été la cause sans le savoir.
Le Marquis revient avec ses musiciens : il est surpris de ne pas voir Don Juan. […] Le Duc & le Docteur sont surpris qu’on n’ait pas encore découvert le meurtrier du Commandeur. […] Le Prévôt & ses archers prennent le valet pour le maître, & s’enfuient : Philippin surpris s’écrie : Où diable ai-je donc pris ce morceau de courage ? […] Je regrette cependant une petite scene de Moliere, & je suis bien surpris que Corneille ne s’en soit pas emparé.
Alors un vrai Notaire est introduit, écrit un contrat de mariage dans toutes les formes, le fait signer au faux Médecin, à Lucinde & même à Sganarelle, qui est bien surpris quand on lui dit que sa fille est chez son époux, & que tout ce qui vient de se passer est réel. […] Il y a deux especes de surprises, celles qui ne frappent qu’un ou quelques acteurs, & celles qui surprennent en même temps le public & la plupart des personnages.
Ils conviennent entre eux de donner à leur niece la terre qui fait le sujet de leur dispute : ils ont été facilement d’accord sur ce point ; ils sont surpris d’avoir pu s’accorder si-tôt. […] Les Auteurs comiques seroient bien surpris, si je leur disois que Sudmer leur a déja donné cette excellente leçon : ils n’ont qu’à prendre pour eux ce qu’il adresse à Milord.
Je suis surpris que pas un seul Auteur n’ait encore imaginé d’en enrichir notre scene, du moins je ne me souviens pas d’avoir vu rien d’égal dans aucun comique. […] Il surprit un soir à la comédie des signes d’intelligence qui lui firent soupçonner un rendez-vous : pour s’en assurer tout-à-fait il se retira, il donna ordre à un de ses gens d’attendre le Marquis à la porte, & de ne pas le perdre de vue.
Mon cœur est si surpris d’une telle merveille, Qu’en ce ravissement je doute si je veille. […] J’ai démontré que l’action nous conduit d’incident en incident, & par gradation, à un dénouement bien supérieur à celui du Mercure, & qu’il est dans toutes les regles, puisqu’il a le mérite de la précision, qu’il surprend, & qu’il satisfait tout le monde : j’ai donc confondu, aux yeux de mes Lecteurs judicieux, les personnes qui n’avoient pas apperçu le moindre nœud dans cette piece, ou qui ne vouloient pas en convenir : j’ai triomphé en même temps de celles qui ne concevoient pas la possibilité de resserrer une action parfaite dans un petit nombre de vers, & qui critiquoient Moliere de l’avoir fait.
Admiration qui peut surprendre : sa philosophie n’est ni élevée, ni profonde, ni originale ; elle n’a apporté à l’humanité aucune vérité nouvelle, aucune de ces conceptions, de ces interprétations de la vie qui enrichissent l’esprit de l’homme et impriment à sa pensée, à sa conduite une direction non encore entrevue. […] Ce n’est pas là, à vrai dire, une leçon bien profonde ; elle ne renouvelle le problème ni dans ses données, ni dans la façon de la traiter, ni dans la solution ; mais c’est une leçon raisonnable qui ne surprend et ne choque personne et il n’est pas de public qui ne l’approuve.
Il déclama quelques scènes détachées, sérieuses et comiques, devant Molière, qui fut surpris de l’art avec lequel ce jeune homme faisait sentir les endroits touchants.
Arlequin revient, surprend sa femme admirant la beauté du jeune homme représenté dans le portrait, et le lui enlève. […] Alcmène paraît, Amphitryon croit la surprendre, elle est surprise en effet, mais de voir son époux sitôt de retour, et lui rappelle toutes les preuves d’amour qu’elle lui a prodiguées pendant la nuit dernière. […] Tofan se réveille, est surpris de se trouver seul, envoie chercher les parents de sa femme, ferme bien sa maison, et lorsque son infidèle veut rentrer, il proteste qu’il ne la recevra qu’en présence de sa famille. […] Soudain Lucas arrive des Indes, prend le sac pour un ballot de marchandises, l’ouvre et n’est pas médiocrement surpris d’en voir sortir un homme ; mais Rodomont l’apaise en lui disant qu’il s’est caché dans le sac pour ne pas épouser une vieille, riche de cinquante mille écus. […] On peut, en y regardant de près, surprendre dans cette pièce quelques imitations, mais bien légères ; j’aurai soin de les indiquer.
tu fais le surpris, & demandes ton crime ! […] Lucile écrit en réponse un billet fort tendre, que le Baron surprend ; mais comme il est encore sans dessus, le Baron croit qu’il lui est destiné.
« On eut lieu, dit Saint-Simon, d’être surpris de ce qu’un élève de l’hôtel de Rambouillet, et pour ainsi dire l’hôtel de Rambouillet en personne, et la femme de l’austère Montausier, succédât à madame de Navailles si glorieusement chassée. » Le reproche d’avoir succédé à madame de Navailles, si glorieusement chassée pour avoir fermé au roi la porte des visites nocturnes, est absolument dénué de fondement, cette clôture, vraie ou supposée, n’a point été la cause de la disgrâce de madame de Navailles : ce fut l’imputation d’un fait qui, par sa gravité, était de nature à motiver la disgrâce et non à la rendre glorieuse.
Moliere l’écouta avec beaucoup d’attention : quinze jours après, le sieur Angelo fut surpris de voir dans l’affiche de la Troupe de Moliere la comédie du Misanthrope annoncée & promise ; & trois semaines, ou tout au plus tard un mois après, on représenta cette piece.
Après, poussant plus loin cette triste figure, D’un cocu, d’un jaloux, il en fait la peinture ; Tantôt à pas comptés vous le voyez chercher Ce qu’on voit par ses yeux, qu’il craint de rencontrer ; Puis, s’arrêtant tout court, écumant de colère, Vous diriez qu’il surprend une femme adultère, Et l’on croit, tant ses yeux peignent bien cet affront, Qu’il a la rage au cœur et les cornes au front. […] « Troisième conclusion : Tout l’art de raisonner n’est qu’une invention, Pour nous surprendre avec adresse ; Mais la véritable sagesse Consiste en l’obstination.
Le jaloux les surprend : grand embarras.
La belle dame (madame de Montespan) ayant été à confesse à un prêtre qui lui a refusé l’absolution, elle en a été extrêmement surprise ; elle s’en est plainte au roi, qui très surpris lui-même, n’a pas voulu condamner ce prêtre sans savoir de M. de Montausier, dont il respecte la probité, et de M.
Sous ce nom il fait tant de merveilles qu’il entre en grande considération auprès du Roi Don Alphonse, à qui il sauva la vie en un jour de bataille : mais comme ce Monarque étoit prêt de le récompenser, il est surpris de la mort, & ne lui laisse autre chose que les favorables regards de la Reine D. […] Voilà dont le feu Roi me promit récompense ; Mais la mort le surprit comme il la résolvoit.
Toutes les sciences, depuis les plus abstraites jusqu’aux plus faciles, ont chez nous des Ecoles gratuites & des récompenses ; les arts de pur agrément y sont même accueillis avec la plus grande distinction, couronnés des mains de la fortune : soyons donc justement étonnés d’y voir les Lettres dédaignées : soyons surpris sur-tout que l’art dramatique54, le plus beau sans contredit, le plus difficile, le plus propre à former l’ame & les mœurs des citoyens, & le plus sûr de donner l’immortalité à ses protecteurs, ait été négligé au point de plonger dans le découragement ceux qui l’exercent, & de les soumettre à des démarches avilissantes, si quelque chose au monde pouvoit avilir un homme à talent qui se respecte. […] Soyez surpris, avec raison, de voir la qualité & l’intérêt s’établir des privileges dans le sanctuaire des arts : dites-vous à vous-même qu’au théâtre les vrais nobles, les vrais riches, sont ceux qui ont hérité de Moliere, de Corneille, & qui les approchent de plus près : gémissez en secret ; mais gardez-vous d’insister si vous desirez qu’on vous joue par grace dans les petits jours, ou pendant les chaleurs de l’été57, encore serez-vous très heureux.
Dans Strapparole, un jeune étudiant, favorisé par une femme qu’il ne sait pas être celle de son maître, va chaque fois conter sa bonne fortune au mari, qui, chaque fois, prend ses mesures pour rompre le commerce des deux amants, ne peut jamais parvenir à les surprendre ensemble, et est toujours la dupe de quelque nouveau stratagème. […] Le roi fut surpris de cette demande, lui donna quelque temps pour faire ses réflexions ; et, La Thorillière ayant persisté dans son dessein, il y consentit. […] Pour mal faits, les lecteurs en jugeront, et peut-être seront-ils surpris de la sévérité de l’éditeur. […] Ce mérite est faible, en ce qui regarde l’action, la conduite de la pièce, et l’on en doit être peu surpris.
Tabarin prend un couteau de cuisine, délie les sacs, il est fort surpris d’en voir sortir deux hommes. […] L’expédient de Géronte, tout simple qu’il est, devient d’autant plus comique, qu’il doit surprendre Scapin, l’embarrasser quelque temps, & que le spectateur est curieux de voir comment il parera le coup. […] C’est pourquoi, tous tant que nous sommes, lorsque la fortune nous est plus favorable, nous devrions travailler avec le plus d’application à nous mettre en état de supporter ses disgraces ; & quand on revient de quelque voyage, on devroit toujours se préparer aux dangers, aux pertes, à l’exil, & penser qu’on trouvera son fils dans le déréglement, ou sa fille malade, ou sa femme morte ; que tous ces accidents arrivent tous les jours, qu’ils peuvent nous être arrivés comme à d’autres : ainsi rien ne pourroit nous surprendre, ni nous paroître nouveau ; & tout ce qui arriveroit contre ce que nous aurions attendu, nous le prendrions pour un gain fort considérable. […] Aucun de tous ces accidents ne pourra ni me surprendre, ni me paroître nouveau ; & tout ce qui m’arrivera contre ce que j’ai attendu, je le prendrai pour un gain fort considérable. . . . . . .
Son esprit est rusé, Et peut-être à surprendre il sera mal-aisé.
« Aux traits dont vous peignez la charmante Lucile, « Je ne suis pas surpris de l’amour de mon fils.
Le Burlador, c’est-à-dire le trompeur, le fourbe de Séville, n’est qu’un scélérat vulgaire, sans profondeur et sans éclat, qu’un abusent de femmes, dont le stratagème ordinaire est de surprendre le secret d’un rendez-vous amoureux accordé à un autre, et de l’y remplacer à la faveur de la nuit et d’un déguisement. […] Avertissement du commentateur [Le Festin de Pierre, version Thomas Corneille] Je ne pense pas qu’on puisse être surpris ni fâché de trouver, à la suite du Festin de Pierre, de Molière, l’imitation en vers qu’en a faite Thomas Corneille.
Je vous en cache la conduite, parceque si je vous l’expliquois à cette heure, vous auriez bien le plaisir maintenant de voir un beau démêlement, mais non pas celui d’être surpris. […] Quelque temps après, Boileau, surpris & touché d’un bon procédé que Boursault eut pour lui, se raccommoda sincérement.
Que, pour échapper à un mariage pour lequel son père a donné parole, il imagine de dire qu’il est marié, et à trois mois d’être père, et qu’il fasse ce charmant conte des deux amants surpris dans l’alcôve, son mensonge s’explique encore : il est utile, il est dans l’action. […] Aussi ne suis-je point surpris du noble aveu de Molière, disant que, sans l’exemple du Menteur, il n’eût jamais fait que des comédies d’intrigue. […] Molière met tous les goûts d’accord ; et ni ceux qui se plaisent à la tendresse ne trouvent qu’il en a manqué où il en fallait ; ni ceux auxquels il faut beaucoup de matière pour contenter leur imagination ne le trouvent timide ou stérile dans ses plans ; ni ceux qui veulent de la raison partout, même en amour, ne le surprennent un moment hors de ces limites dans lesquelles est renfermé le vrai. […] Si l’observation est la marque du génie dans le poète comique, en quoi y a-t-il moins de génie à reconnaître la nature dans l’auteur qu’on lit, qu’à la surprendre sur l’original qui passe ?
On va la voir en foule ; tout le monde l’admire ; tout le monde en est surpris ; & peu de personnes pouvoient deviner l’artifice de cet instrument. […] Mais Moliere, qui s’apperçut de son étonnement, lui dit, ne soyez pas surpris de mon emportement. […] Il declama quelques Scénes détachées, serieuses & comiques, devant Moliere, qui fut surpris de l’art avec lequel ce jeune homme faisoit sentir les endroits touchans. […] Un de ses amis, qui étoit surpris qu’un homme aussi delicat que Moliere eût si mal placé son inclination, voulut le dégoûter de cette Comedienne. […] Je pourrois rappeller ici qu’ils avoient été auparavant surpris par le Sonnet du Misanthrope.
C’est le moyen le plus sûr pour surprendre les connoisseurs, & captiver leur suffrage ; mais je dois leur représenter en même temps que nos plus grands Maîtres ont échoué lorsqu’ils ont poussé la témérité trop loin.
Assis sur tes lauriers, du geste et du regard Tu fécondes au loin le domaine de l’art, Et tu vois à tes pieds deux Muses que rassemble Ce bas-relief surpris de les trouver ensemble.
Il est des femmes qui ne paroissent belles qu’à la faveur d’une toilette très recherchée, & qu’il faut bien se garder de surprendre avant qu’une Marton savante dans l’art de Latour 4 ait arrangé l’iris 5 de leur teint.
Au second acte Arlequin rentre avec sa femme ; tous les deux respirent une odeur qui les surprend, quand le Rôtisseur arrive, demande à Arlequin s’il est content du dîner qu’il a mangé.
Faut il être surpris que les modernes se déchaînent contre les excellens Ecrivains de notre siécle ?
On va la voir en foule ; tout le monde l’admire ; tout le monde en est surpris, et peu de personnes pouvaient deviner l’artifice de cet instrument. […] Il fut agréablement surpris d’y trouver Baron, qui ne put mettre en œuvre un beau compliment qu’il avait composé en chemin, la joie de revoir son bienfaiteur lui ôta la parole. […] Mais Molière, qui s’aperçut de son étonnement, lui dit, ne soyez pas surpris de mon emportement. […] Il déclama quelques Scènes détachées, sérieuses et comiques devant Molière, qui fut surpris de l’art avec lequel ce jeune homme faisait sentir les endroits touchants. […] Je pourrais rappeler ici qu’ils avaient été auparavant surpris par le Sonnet du Misanthrope : À la première lecture ils en furent saisis ; ils le trouvèrent admirable ; ce ne furent qu’exclamations.
Il joue autant bien qu’il se peut Ce Marquis de nouvelle fonte, Dont par hasard, à ce qu’on conte, L’original est à Paris : En colere autant que surpris De s’y voir dépeint de la sorte, Il jure, il tempête & s’emporte, Et veut faire ajourner l’Auteur En réparation d’honneur, Tant pour lui que pour sa famille, Laquelle en Pourceaugnacs fourmille.
« Il n’était ni trop gras, ni trop maigre ; il avait la taille plus grande que petite, le port noble, la jambe belle ; il marchait gravement, avait l’air très sérieux, le nez gros, la bouche grande, les lèvres épaisses, le teint brun, les sourcils noirs et forts ; et les divers mouvements qu’il leur donnait lui rendaient la physionomie extrêmement comique. » Il oubliait ses chagrins en s’occupant avec ardeur du théâtre : la mort le surprit au milieu d’un succès. […] On va la voir en foule ; tout le monde l’admire ; tout le monde en est surpris, et peu de personnes pouvaient deviner l’artifice de cet instrument. […] Les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne n’en avaient manqué aucune, et ils n’étaient pas moins surpris du jeune acteur que l’était le public, surtout la Duparc, qui le prit tout d’un coup en amitié, et qui bien sérieusement avait fait de grands préparatifs pour lui donner à souper ce jour-là. […] Le roi, surpris de cette demande, lui donna quelque temps pour faire ses réflexions.
Dupré : Le jour de votre fête, elle n’est point venue ; Je n’en suis pas surpris. […] Avec un tel esprit, d’où jaillit sans cesse la saillie, la répartie vive, ingénieuse, spirituelle, qui surprend, éblouit et séduit à la fois, que ne peut-on oser et risquer ? […] Grand nombre d’individus en sont affectés à des degrés différents, ce qui ne devrait pas surprendre si l’on songeait que la misanthropie est, en général, le refuge des esprits médiocres, faibles ou orgueilleux. […] La preuve que Tartuffe est loin de le juger tel, c’est que, dans la scène où Damis le surprend déclarant son amour à Elmire et se hâte d’en instruire son père, Tartuffe ne cherche point à se justifier. […] Je l’ai surpris là qui faisait à madame L’injurieux aveu d’une coupable flamme.
Vous les reconnaîtrez à leur embonpoint qui marque une vocation manquée ; car, suivant un poète célèbre3 : La vertu seule est grasse, et les mauvais sujets Ont beau manger et boire, ils n’engraissent jamais ; Les autres courent le monde, cherchant ce qu’ils appellent de l’expérience, croient en amasser beaucoup, reviennent chez eux, se marient, et sont tout surpris de rencontrer dans leur femme une variété mauvaise ou bonne que rien ne leur avait fait prévoir. […] Je m’étonne pour moi qu’étant, comme il le semble25, Vous et le genre humain, si fort brouillés ensemble, Malgré tout ce qui peut vous le rendre odieux, Vous ayez pris chez lui ce qui charme vos yeux, Et ce qui me surprend encore davantage C’est cet étrange choix où votre cœur s’engage. […] Elle n’éprouve nulle répugnance pour les choses du ménage, et je ne serais pas surpris qu’au besoin elle épluchât les herbes avec Martine.
Robinet, dans sa gazette rimée, rendant compte de la première représentation donnée au public, s’exprime en ces termes : L’original est à Paris ; En colère, autant que surpris, De l’y voir dépeint de la sorte, Il jure, il tempête et s’emporte, Et vent faire ajourner l’auteur, En réparation d’honneur, Tant pour loi que pour sa famille, Laquelle en Pourceaugnacs fourmille. […] Sans doute, aucune procréation, dans l’ordre moral, comme dans l’ordre physique, n’a droit de surprendre davantage. […] On peut être surpris, du moins, que Mademoiselle, qui, dans ses Mémoires, cite, pour justifier soit amour, de fameux vers d’une comédie de Corneille sur le pouvoir de la sympathie, n’ait pas allégué, à l’appui de la même cause, la comédie des Amants magnifiques.
Maurice est surpris de ce procédé ; il en demande le sujet à sa sœur : elle répond qu’étant dans la rue, elle a vu Don Carlos qui poursuivoit un homme, à dessein de le tuer ; qu’elle a voulu prévenir ce malheur en cachant l’inconnu. […] C’est un morceau, mon oncle, à vous surprendre. […] Le Chevalier, oncle d’Angélique, arrive, est surpris de voir M.
Regle générale ; les liaisons de surprise ne peuvent jamais laisser du vuide sur la scene, puisqu’elles tendent toujours à surprendre quelqu’un des personnages qui l’occupent ; & loin d’en laisser dans l’action, elles redoublent sa vivacité.
Dans la derniere scene de Zélinde, Cléarque surprend sa fille Oriane avec Mélante son amant.
III Après la vie mondaine de Molière et ses relations d’amitié, tâchons de pénétrer jusqu’à sa vie intime et de surprendre l’homme lui-même avec son caractère et son humeur. […] Aussi leur reproche-t-il amèrement leur ingratitude et leur indiscipline. — Qui ne serait surpris, s’écrie-t-il, De voir qu’en moins de rien des gueux à triple étage, Des caimans vagabonds, morts de faim, demi-nus, Sont devenus si gros, si gras et si dodus, Et sont si bien vêtus des pieds jusques au crâne, Que le moindre de vous porte à présent la panne ? […] Lui-même nous apprend qu’à Vaux, avant les Fâcheux, il « parut sur le théâtre en habit de ville, et, s’adressant au roi avec le visage d’un homme surpris, il Gt des excuses en désordre sur ce qu’il se trouvoit là seul et manquoit de temps et d’acteurs pour donner à Sa Majesté le divertissement qu’elle sembloit attendre. » Une autre fois, à Versailles, il imagine de faire un marquis ridicule cherchant une place sur le théâtre et engageant une conversation avec une marquise placée dans la salle. […] » Et, comme Champmeslé s’étonnait : « Ne soyez pas surpris de mon emportement, lui disait-il.
Pour m’en assurer mieux, je vins donc, je vous vis, Et d’un pareil affront je ne fus plus surpris.
Il y a quelque vingt ans que Manille a perdu son mari Alcidor et son fils Sillare, alors âgé de deux ans, qui lui ont été enlevés en mer par « des écumeurs, des Turcs qui les surprirent ».
Les curieux qui font des recherches sur les locutions dont on veut nous persuader que le bon goût s’indignait du temps de Molière, sont fort surpris de rencontrer parmi ces locutions prétendues précieuses, une foule de mots qui sont aujourd’hui dans la bouche de tout le monde.
Le sommeil t’a surpris, t’a montré ton image, Et ne t’a fait qu’en songe accomplir ton voyage. […] Mais Alcmene paroît avec tous ses appas : En ce moment sans doute elle ne m’attend pas, Et mon abord la va surprendre.
Arlequin, agréablement surpris, s’écrie : Quoi ! […] Argan est surpris de la ressemblance qu’il voit entre Toinette & le Médecin : Béralde lui dit qu’on a vu souvent de ces sortes de choses, & que les histoires sont remplies de ces jeux de la nature.
Molière serait probablement un peu surpris d’apprendre, de la bouche de ses trop ingénieux commentateurs, quelles causes, toutes indubitables, quoique souvent contradictoires, ont déterminé la direction de son génie. […] Il n’est pourtant pas bien certain que le roi ait apprécié comme il le devait le génie de Molière, et quand il demandait à Boileau quel était le plus grand écrivain de son temps, le poète le surprit en lui nommant l’auteur du Misanthrope.
l’intrigue écrase si bien le caractere, qu’on est surpris de le voir annoncé, & tout le monde convient que la piece devroit seulement porter le dernier de ses titres.
Tout ce qu’une coquette a jamais pratiqué, Lorsqu’elle veut surprendre un cœur qu’elle a manqué, Soins de plaire affectés, souris, agaceries, Discours flatteurs, regards, gestes & lorgneries, Ma femme devant moi vient de le répéter, Pour engager Eraste, ou bien pour le flatter.
Il les reçut auprès d’un grand feu ; ils virent les apprêts d’un festin, ils furent très surpris.
Comme il y avait longtemps qu’on ne parlait plus de petites Comédies, l’invention en parut nouvelle, et celle qui fut représentée ce jour-là, divertit autant qu’elle surprit tout le monde.
Les avis d’une simple servante, les impressions dont il surprend la trace sur le visage d’enfants qu’il fait assister à ses répétitions, tout lui est précieux; de tout il sait tirer des leçons. […] Le jugement de Molière n’a cependant rien qui doive surprendre : le Tartuffe et Le Misanthrope sont des œuvres à part, qui ont reculé les limites de la comédie, et que Molière put envisager comme des témérités littéraires. […] Elle nous enseigne à surprendre, avec dextérité, les contradictions qui existent entre les pensées et les paroles de nos adversaires, à découvrir et à mettre à nu le néant de leurs vertus et de leurs qualités. […] Ce que le théâtre de Molière présente à cet égard d’incomplet ne doit pas nous surprendre. […] Le châtiment, qui s’embusque toujours quelque part pour surprendre le méchant au passage, ne l’attend parfois que dans un autre monde.
L’Amour y forme le dessein de séduire les Nymphes de Diane ; il s’introduit parmi elles sous la forme d’une jeune Amazone qui veut se vouer au culte de la Déesse : il s’attache à Silvie, la plus innocente des Nymphes, la surprend endormie, l’enchaîne avec des fleurs, & la livre à Hilas, qui a la délicatesse de la débarrasser de ses liens, sans profiter des faveurs du Dieu libertin.
Ici, Lélie, divisé d’intérêt avec Trufaldin qui ne veut lui céder l’esclave dont il est amoureux, qu’à beaux deniers comptants, & avec un rival assez riche pour faire cet achat, se trouve toujours dans des situations dont un homme prudent tireroit avantage, & qu’il tourne contre lui ; mais, qu’est-ce en comparaison de Tartufe surpris par Damis lorsqu’il fait la déclaration de son amour à Elmire ?
Après avoir parlé avec peu de ménagements de la condescendance de madame de Montausier à acheter la charge de madame de Navailles, si glorieusement chassée , disait-il, il ajoute : « Ce qui surprit bien davantage, ce fut la protection que madame de Montausier donna à madame de Montespan, au commencement de son éclat avec son mari, pour les amours du roi et l’asile que le roi lui-même lui donna, en choisissant M. et madame de Montausier pour retirer madame de Montespan chez eux, au milieu de la cour, et l’y garder contre son mari, Il y pénétra pourtant un jour, et voulant arracher sa femme des bras de madame de Montausier, qui cria au secours de ses domestiques, il lui dit des choses horribles. » Tous les détails de ce récit sont inexacts.