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17. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Mais ici une distinction se présente. […] Il eût peut-être gagné à se présenter seul, et j’ose même souhaiter qu’il soit lu sans interruption. […] Quand le roi et Madame firent cet honneur à Molière, il y avait deux mois au plus que Montfleury avait présenté sa requête. […] Molière, qui s’était aperçu plusieurs fois de leurs insolents dédains, avait cessé de se présenter à cette table. […] Comme, dans son piteux accoutrement, il n’osait se présenter lui-même, Baron se chargea de sa supplique.

18. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. M. DORAT. » pp. 463-467

Pepin se présenta, demanda ma main, & fut écouté ; vous savez tous les titres qu’il avoit pour l’obtenir. […] On me fait voir alors un poignard sous le chevet de Pepin, on me présente des spectres, on trouble mon imagination ; la fourberie est jointe à l’atrocité.

19. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

Mais tous ces ouvrages ne présentaient point encore la véritable comédie. […] Molière commença par mettre au théâtre les passions qui avaient déjà été traitées ; mais il les donna en divers temps, et sous des formes différentes, afin que ce même public, comparant ce qu’il avait vu à ce qu’on lui présentait, en distinguât mieux la manière, et sentît la préférence qu’il devait donner au nouveau système sur l’ancien. » Ce ne fut ni sans peines ni sans essuyer un nombre infini de critiques que Molière parvint à faire goûter la bonne comédie. […] Il y séjourna pendant l’été, et après quelques voyages qu’il fit à Paris secrètement, il eut l’avantage de faire agréer ses services et ceux de ses camarades à Monsieur, (frère unique de Sa Majesté) qui, lui ayant accordé sa protection, et le titre de sa Troupe, le présenta en cette qualité au roi et à la reine mère. […] Ce dernier vient chez Artémise et Iscarie, à titre de bel esprit, et leur présente M.  […] (Monsieur le présenta au roi et à la reine mère.)

20. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Orgon, homme crédule, a retiré chez lui un imposteur qui l’a séduit en le devançant tous les matins à l’église pour lui présenter de l’eau bénite, en baisant devant lui la terre à chaque instant, en poussant tout haut de grands soupirs, en se récriant sur la générosité des aumônes qu’il lui donne, & en les distribuant en partie aux autres pauvres. […] Célio se présente ensuite chez Pantalon : celui-ci lui dit que son indigne fille s’est évadée en secret avec un amant chéri. […] Arlequin se met sous la protection de Célio, qui lui dit de se présenter fiérement devant Scapin, & de l’assurer qu’il n’aura pas Tiennette. […] Il revient vers Célio, qui lui présente du tabac : il en prend ; il éternue. […] Vous m’avez dit tout franc que je dois accepter Celui que pour époux on me veut présenter ; Et je déclare, moi, que je prétends le faire, Puisque vous m’en donnez le conseil salutaire.

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. Des Pieces intriguées par un déguisement. » pp. 216-222

Argentine se présente, appelle Arlequin Monseigneur, ce qui l’amuse quelque temps & lui déplaît ensuite. […] Son désespoir augmente lorsque Celio, entendant à quoi l’on borne la punition, se présente, épouse Rosaura, & donne à Arlequin de quoi se marier avec Argentine.

22. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184

Il présente Léonor au premier en qualité d’épouse, & l’oblige à lui promettre sa foi. […] Celui-ci présente une bourse & un poignard à la soubrette en la pressant de tout avouer ; elle choisit la bourse, & découvre à Don Juan le mystere de la cloison. […] Celui-ci vient lui présenter un contrat : cette femme si fine, si adroite, le signe sans le lire, & signe en même temps son arrêt, puisque le contrat unit Dorante avec la niece du Notaire. […] Son valet l’Olive & lui se déguisent, se présentent & sont reçus. […] La Cour vouloit qu’on fît le procès à la femme à cause de la cruauté qu’elle avoit eue de ne pas se présenter tandis qu’on poursuivoit son mari.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. » pp. 378-385

Trouvez bon, Madame, que sans m’engager dans une énumération de vos perfections & charmes qui me jetteroit dans un progrès à l’infini, je conclue ce mot en vous faisant considérer que je suis d’un aussi franc chrétien que les poires que je vous envoie, puisque je rends le bien pour le mal ; c’est-à-dire, Madame, pour m’expliquer plus intelligiblement, puisque je vous présente des poires de bon chrétien pour des poires d’angoisse que vos cruautés me font avaler tous les jours. […] Alceste, n’ayant pas un de ces caracteres communs, dont le genre humain présente des modeles à chaque pas, dont les traits marqués rendent la peinture plus facile & diminuent le travail du peintre, Moliere ne pouvoit par conséquent se flatter d’en faire l’unique objet d’une comédie en cinq actes.

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Pieces à scenes détachées. » pp. 45-60

« Ces farces ou ces petites pieces n’ont & ne peuvent même avoir ni action, ni intrigue, ni dénouement, car elles finissent d’ordinaire avec l’audience de l’homme ou du Dieu consulté, soit qu’il ne leur plaise plus de la continuer, ou que personne ne se présente plus pour la demander ; & pour finir ces prétendues pieces d’une maniere enjouée, on y ajoute le plus souvent un ballet composé des personnages qui ont paru sur la scene. […] Le vieillard croit s’allier à la gloire en prenant pour gendre l’Auteur prétendu du Mercure ; lui-même lui présente sa fille, & quitte les amants pour visiter la maison. […] Un soldat ivre se présente ; il croit avoir rendu le plus grand service à l’Etat ; il dit : J’étois sur un vaisseau quand Ruiter fut tué, Et j’ai même à sa mort beaucoup contribué ; J’allai chercher le feu que l’on mit à l’amorce Du canon qui lui fit cracher l’ame par force.

25. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Il présente au roi un bassin avant son repas. […] Le Roi quitte son diamant, pour se laver ; et, quand il a fini, Zacorin lui présente à la place la bague enchantée. […] La première comédie était le genre original et véritablement poétique, dont l’autre ne présente qu’une modification secondaire, plus voisine de la prose et de la réalité. […] Le poète n’est plus dominé par une verve joyeuse, mais il cherche la gaieté dans les objets mêmes qu’il présente . — Septième leçon. […] Si le poète se borne à présente le côté risible des caractères et des situations, en évitant le plus qu’il peut tout mélange de sérieux, ce sera une pure comédie.

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Osez-vous bien après cela vous présenter aux yeux du monde ? […] Lelio, Auteur Comique, se présente, baise la main des dames, assure le Chef de la compagnie de son respect (Lasci dunque, che eserciti seco gli atti del mio rispetto). […] Cléandre, son amant, se présente à Boniface, & à Thomas son valet, habillé en Turc, & dit que les Turcs ne l’ont rendu que trop propre à garder l’honneur d’une femme. […] C’est bien mon attente, Si l’occasion s’en présente.

27. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Celui-ci le présenta à Monsieur, frère du Roi, et Monsieur le présenta au Roi lui-même. […] Cette défense peut être présentée avec habileté et d’une façon spécieuse. […] Et c’est ainsi que je me demande souvent, devant ces personnages qu’on me présente les uns comme naturels, les autres comme antinaturels, qui est le plus « dans le sens de la nature » de celui qu’on me présente comme naturel et de celui qu’on me présente comme contre nature. […] De même il nous présente directement des marquis ridicules et il nous présente le Bourgeois gentilhomme qui fait le marquis. […] Nous avons tous connu des hommes qui présentaient cette particularité intéressante.

28. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

Mais une nation douce & polie, où chacun se fait un devoir de conformer ses sentimens & ses idées aux mœurs de la société, où les préjugés sont des principes, où les usages sont des lois, où l’on est condamné à vivre seul dès qu’on veut vivre pour soi-même ; cette nation ne doit présenter que des caracteres adoucis par les égards, & que des vices palliés par les bienséances. […] Veu & corrigé bien & deument selon la vraie vérité, & ainsi que le mystere est joüé à Paris cette présente année mil cinq cent quarante-ung. […] Le samedi 27 Juillet, li Gelosi, après avoir présenté à la cour les lettres patentes, par eux obtenues du roi, afin qu’il leur fût permis de joüer leurs comédies, nonobstant les défenses de la cour, furent renvoyés par fin de non-recevoir, & défenses à eux faites de plus obtenir & présenter à la cour de telles lettres, sous peine de dix mille livres parisis d’amende, applicables à la boîte des pauvres ; nonobstant lesquelles défenses, au commencement de Septembre suivant, ils recommencerent à joüer leurs comédies en l’hôtel de Bourbon, comme auparavant, par la jussion expresse du roi : la corruption de ce tems étant telle, que les farceurs, bouffons, put...... […] Indépendamment de l’étude refléchie des mœurs du grand monde, sans laquelle on ne sauroit faire un pas dans la carriere du haut comique, ce genre présente un obstacle qui lui est propre, & dont un auteur est d’abord effrayé. […] La farce est l’insipide exagération, ou l’imitation grossiere d’une nature indigne d’être présentée aux yeux des honnêtes gens.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

Enfin tout l’art consiste à fixer la scene dans un lieu où le public soit accoutumé à voir ce que l’Auteur veut présenter à ses yeux. […] Je veux croire qu’il y a grand plaisir à pousser des soupirs amoureux auprès d’une tombe fraîchement faite, & galamment couverte d’un tendre feuillage ; mais jusqu’ici nos belles dames n’ont pas mis cette galanterie à la mode, & un Auteur ne doit pas brusquer ainsi les mœurs & les coutumes de sa nation, pour présenter un spectacle très désagréable. Les Auteurs tragiques, devenus jaloux de l’opéra, aiment que la toile, en se levant, présente un coup d’œil agréable : les Auteurs comiques ont une ambition toute opposée.

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

Ils se trouvent ensemble ; Tartufe croit avoir trouvé l’occasion favorable : il cherche, par de légeres galanteries, à faire naître l’instant de placer sa déclaration : il se présente, il le saisit bien vîte, & débite d’un seul trait cette tirade. […] au contraire, il doit trembler qu’on ne lui permette pas d’achever sa déclaration, & de présenter sous un aspect agréable tout ce qui peut la faire recevoir favorablement ; il ne doit s’arrêter précisément que lorsqu’il demande une réponse positive. […] Tartufe, enhardi par une réponse adroite qui semble lui promettre un sort heureux, doit se livrer, comme il fait, & présenter avec volubilité, dans une tirade plus longue que la premiere, tout ce qu’il croit capable d’excuser son audace, & de la faire préférer à tout autre.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

il n’y a qu’à traiter de nouveau le même sujet : les choses changent de face tous les cinquante ans ; & l’on peut les présenter sous un nouvel aspect ». […] J’aurois à batailler en demandant si cette façon de présenter les vices changeroit leur nature, ou les rendroit plus comiques & plus moraux : mais j’aime mieux aller au fait dont il est question dans cet article, & prouver que l’Auteur qui suivroit cette route se trouveroit encore devancé par Poisson. […] D’après cela, supposons que nous voulions mettre un homme de finance sur notre théâtre : si nous ne le présentons que par le bon côté, c’est-à-dire faisant, comme plusieurs de nos Financiers, tout le bien possible, protégeant réellement les talents, soulageant les misérables de leurs terres, nous ne peindrons que l’honnête homme riche ; nous aurons l’air de solliciter un emploi, ou un couvert à une bonne table, & nous ne ferons pas une comédie.

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

Dans l’entr’acte Damis s’est présenté au dernier Tuteur comme un voyageur fameux. […] Almanzor se présente devant la maison de Zulime ; la porte s’ouvre : il la ferme bien vîte au nez du Barbier qui accourt pour entrer avec lui. […] Rosalie déteste le parti que sa mere lui présente, elle aime Damis : Henriette a la tendresse la plus vive pour Clitandre, & la haine la plus décidée pour Trissotin.

33. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Dans les fréquents voyages qu’il fit à Paris, où il avait dessein de se fixer, il eut accès auprès de Monsieur, qui le présenta au Roi et à la Reine mère. […] L’un d’entre eux alla en présenter une de sa façon au Prince de Condé*, Plût-à Dieu, Monsieur, dit durement le Prince en la recevant, que Molière me présentât la vôtre ! […] Ce fut même, de sa part, une galanterie assez fine, de présenter à deux Reines, Espagnoles de naissance, l’imitation d’un des meilleurs ouvrages de Théâtre de leur Nation. […] Un Curé, dans un livre présenté au roi, décida que l’Auteur était digne du feu, et le damnait de sa propre autorité. […] En -39, Virgile*, qu’il connut sans doute dans les cercles épicuriens, le présenta à Mécène.

34. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Tous ces travers et plusieurs autres se présentaient avec une franchise et une bonne foi très commode pour le Poète comique. […] On verrait quel artifice particulier a présidé à chacun de ses Ouvrages ; avec quelle hardiesse il élève dans les premières Scènes son Comique au plus haut degré, et présente au spectateur un vaste lointain, comme dans L’École des femmes ; comment il se contente quelquefois d’une intrigue simple, afin de ne laisser paraître que les caractères, comme dans Le Misanthrope ; avec quelle adresse il prend son Comique dans les rôles accessoires, ne pouvant le faire naître du rôle principal, c’est l’artifice du Tartuffe ; avec quel art un seul personnage, presque détaché de la Scène, mais animant tout le tableau, forme par un contraste piquant les groupes inimitables du Misanthrope et des Femmes savantes ; avec quelle différence il traite le Comique noble et le Comique bourgeois, et le parti qu’il tire de leur mélange dans Le Bourgeois Gentilhomme ; dans quel moment il offre ses personnages au spectateur, nous montrant Harpagon dans le plus beau moment de sa vie, le jour qu’il marie ses enfants, qu’il se marie lui-même, le jour qu’il donne à dîner. Enfin on verrait chaque Pièce présenter des résultats intéressants sur ce grand Art, ouvrir toutes les sources du comique, et de l’ensemble de ses Ouvrages se former une Poétique complète de la Comédie. […] Ce sont donc les résultats qui constituent la bonté des mœurs théâtrales ; et la même Pièce pourrait présenter des mœurs odieuses, et être d’une excellente moralité.

35. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

En parlant de l’Avare et de Don Juan, du Bourgeois gentilhomme et du Malade imaginaire, je serais forcé de répéter à peu près les observations que j’ai présentées en parlant de l’École des femmes et du Misanthrope, de Tartuffe et des Femmes savantes. […] Or ce terme ne présente qu’un sens légitime. […] Le moyen qui se présente naturellement, le seul auquel on puisse recourir, c’est de soumettre l’ancien répertoire aux mêmes conditions que les pièces nouvelles, c’est-à-dire d’en suivre, d’en surveiller les répétitions, sans rien abandonner aux caprices, aux prétentions des comédiens. […] Une clairvoyance ordinaire suffît pour résoudre toutes les questions qui peuvent se présenter.

36. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Je crois avoir vu, Messieurs, pour me guider dans l’exposé que j’avais à vous présenter, à peu près tout ce qui s’est publié autrefois ou récemment sur les origines de l’art dramatique en France, à commencer par l’ouvrage non moins volumineux que consciencieux de ces bons frères Parfaict, auxquels il faut toujours revenir. […] Les frères Parfaict conviennent eux-mêmes qu’ils ont fait œuvre méritoire, en dépouillant tout ce fatras, pour en extraire ce qui méritait d’être présenté au lecteur. […] Le Sauveur ressuscité se présente à Marie-Madeleine «en forme d’un jardinier; »elle ne le reconnaît point et lui demande si c’est lui qui a enlevé le corps du tombeau. […] Sot dissolu offre hypocrisie, ribaudise, apostasie, lubricité, simonie, irrégularité… Sot glorieux présente « un gros tronçon de lâcheté nouvellement arrivé de Sens, » puis pillerie, bombance, mépris, avec quelques morceaux de courroux. […] C’est la morale de la pièce, et c’est encore un trait de mœurs à relever dans ce chef-d’œuvre qui en présente tant d’autres.

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

Graces à leurs talents, l’occasion se présentera souvent. […] J’agirai même avec plus de circonspection avec eux, puisque je dirai hardiment ce que je pense des peres de la comédie, & que je ne présenterai au contraire mes réflexions sur les ouvrages des modernes, que comme des doutes. […] J’aurai encore soin de présenter tantôt un modele à suivre, tantôt un exemple à éviter.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Car enfin rassemblons, puisqu’il faut avec toi Descendre à des détails si peu dignes de moi, Rassemblons en un point de précision sure L’état de ma fortune & présente & future. […] Vois le bel avenir qui de là se présente ! […] Elise vient saluer Marianne : Harpagon la lui présente.

39. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311

mais elle le pensera : elle aura, comme les femmes savantes, un bureau de bel esprit chez elle, où l’on jugera en dernier ressort tous les ouvrages nouveaux ; où elle ne manquera pas de critiquer la piece d’un Auteur, par la seule raison qu’il ne va pas chez elle, & qu’il dédaigne son faux savoir, autant que sa maison de campagne, & son cuisinier ; où elle ne manquera pas de faire élever aux nues les productions d’un moderne Trissotin, par la seule raison encore qu’il lui présente de petits vers dans lesquels il la nomme, avec autant d’effronterie que de bassesse, une dixieme Muse. […] Je le répete, croit-on qu’Harpagon, contraint par son fils à laisser un diamant dans les mains de sa maîtresse, ne présente pas la situation où l’on desireroit l’Avare moderne ?

40. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. » pp. 279-289

Sganarelle le présente à Géronte, en lui disant que sa fille en a besoin. […] Le valet de Cléon se présente sous l’habit d’un Docteur : il demande à voir l’urine de la malade, la boit, en demande encore, & fait une scene fort dégoûtante.

41. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Au mois de mars 1643, la veuve Béjart, qui, bien qu’absente temporairement de Paris, y a cependant conservé son domicile légal, se présente devant le lieutenant civil Antoine Ferrand. […] La garantie qu’elle présentait était de tous points insuffisante. […] Ces derniers mots suffiraient à eux seuls pour justifier l’exactitude des appréciations que je viens de présenter. […] « J’ai pu, m’écrit-il, examiner à loisir l’exemplaire d’Andromède, et j’ai parfaitement présente à la mémoire l’écriture des noms d’acteurs ajoutés en marge. […] Brutalité cynique, ignorance épaisse, insatiable avidité, tel est le tableau que présentent les classes dirigeantes.

42. (1816) Molière et les deux Thalies, dialogue en vers pp. 3-13

J’irai me présenter à votre sœur cadette. […] Présentez-lui des pièces telles que Figaro, les Femmes, Heureusement ; étalez à ses yeux les scènes les plus licencieuses, les images les plus indécentes, pourvu qu’elles paraissent voilées d’une gaze légère et transparente, elle n’en sera point effarouchée ; mais prononcez devant elle un mot trop nu, quoique innocent, vous la ferez crier au scandale, à l’horreur.

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

Indigne des honneurs que tu m’as présentés, Que je partage ici tes immenses bontés ! […] Ulric lui présente une épée. […] Ce Cavalier, trouvant dans le village de Bubierça la femme d’un pêcheur nouvellement accouchée d’un enfant mort, lui donna celui-ci à nourrir, sans lui dire qui il étoit ; mais seulement qu’un jour le Roi & la Reine d’Aragon le feroient Grand, lorsqu’elle leur feroit présenter par lui un petit écrin, qu’en même temps il lui donna.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Vous lisez les ouvrages des anciens : le desir de vous illustrer sur la scene s’empare de votre cœur ; il vous dévore ; vous lui sacrifiez vos veilles : elles ne sont pas infructueuses ; vous enfantez une piece ; vous la présentez ; vous demandez une lecture ; souvent vous attendez la réponse pendant quatre ans ; l’impatience vous prend ; vous renoncez à une carriere si désagréable, ou bien l’incertitude vous tient long-temps dans l’oisiveté. […] Le jeune homme, encore dans cet âge où l’on n’a pas un sentiment à soi, cede à l’attrait flatteur qu’on lui présente, & quitte la route qui l’auroit peut-être conduit à l’immortalité. […] Je voudrois qu’avant de lire une piece écrite aux Comédiens, on leur en présentât un simple canevas ; les défauts ne seroient pas masqués, les véritables beautés seroient plus frappantes, les corrections plus faciles à indiquer ; les jeunes Acteurs, les Actrices, se familiariseroient avec la charpente d’une piece, & les Auteurs seroient forcés d’en faire.

45. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Il vint passer l’été à Rouen ; et dans les fréquents voyages qu’il fit à Paris, où il avait dessein de le fixer, il eut accès auprès de Monsieur, qui le présenta au roi et à la reine mère. […] Passons présentement à la lettre en vers de Robinet, qui présente un récit qui n’est pas moins curieux de la représentation de George Dandin. […] Harpagon n’est pas présenté comme un homme qui ait de la naissance ou de grandes richesses. […] Pour y mieux réussir, il se présente à Pantalon comme un homme habile dans le commerce, et le prévient sur-le-champ en sa faveur. […] Ces différentes pièces ne présentent que de fades louanges, ou de mauvaises plaisanteries.

46. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [95, p. 139-140] »

[95, p. 139-140] Voici comme Piron* s’exprime sur le Misanthrope : « Un chasseur qui se trouve en automne, au lever d’une belle aurore, dans une plaine ou dans une forêt, fertiles en gibier, ne se sent pas le cœur plus réjoui que dût l’être l’esprit de Molière, quand, après avoir fait le plan du Misanthrope, il entra dans ce champ vaste où tous les ridicules du monde venaient se présenter en foule et comme d’eux-mêmes, aux traits qu’il savait si bien lancer.

47. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [6, p. 37-38] »

[6142, p. 37-38] Molière se présenta un jour pour faire le lit du roi.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

Il est donc nécessaire, loin de se borner à un seul original, d’étudier tous ceux qui se présentent, de saisir leurs traits les mieux marqués, de les réunir ensuite, & d’en faire un ensemble bien caractérisé. […] Corneille, à l’imitation des Espagnols, qu’on accuse de n’avoir jamais mis des caracteres sur le théâtre ; Corneille, dis-je, après nous avoir présenté le portrait d’un jeune homme qui se fait un plaisir d’accumuler mensonge sur mensonge, ne nous l’a-t-il pas fait voir, dans une seconde piece, luttant contre son malheureux caractere, & ne pouvant le vaincre, n’employer désormais ses mensonges que pour faire de bonnes actions.

49. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Il suffit de lire l’analyse que donnent de ce scénario les auteurs de l’Histoire de l’ancien théâtre italien, pour se convaincre que les traits de ressemblance qu’il présente avec la fameuse comédie sont d’abord tout à fait insignifiants, qu’en outre ils ne tiennent nullement, dans la farce italienne, au fond du sujet et y semblent au contraire introduits après coup ; d’où l’on peut conclure à peu près certainement que Il Basilico di Bernagasso s’est enrichi de ces traits aux dépens du Tartuffe. […] Nous avons vu ce dernier présenter comme prototype du Dépit amoureux, non pas L’Interesse, imprimé en 1581, mais La Creduta maschio (la Fille crue garçon) que Riccoboni déclare lui-même avoir arrangée pour sa groupe alors qu’il jouait à l’Hôtel de Bourgogne pendant la minorité de Louis XV.

50. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [4, p. 36] »

Ces messieurs, indignés, forcèrent la porte de la comédie, tuèrent les portiers, et cherchèrent la troupe entière pour lui faire éprouver le même traitement : mais Béjart, qui était habillé en vieillard pour la pièce qu’on allait jouer, se présenta sur le théâtre : Eh, messieurs, leur dit-il, épargnez un pauvre vieillard de soixante-quinze ans, qui n’a plus que quelques jours à vivre.

51. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [55, p. 89] »

Ses œuvres, tragédies, comédies, poèmes, sont dans le goût du temps ; les sujets sont empruntés à l’exotisme, à l’Antiquité classique et surtout à la littérature anglaise ; il cherche à émouvoir, attendrir ou effrayer, plutôt qu’à présenter des situations vraisemblable ou à respecter l’histoire.

52. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Préface » pp. -

Mon assujettissement aux dates des faits, aux âges des personnes, à la nomenclature des ouvrages ; ma division en périodes, qui fait revenir souvent les mêmes noms sans autre motif que d’en présenter une revue à différentes époques, tout cela est très fastidieux ; et cependant comme mon but était de prouver que les notions généralement reçues confondaient des personnes, des choses sans relation, uniquement parce qu’on n’avait pas démêlé les temps de leur existence, j’ai voulu rendre aux amateurs d’histoire le service de remettre les choses en leur temps et les personnes à leur place.

53. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXII. Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés. » pp. 337-349

Après avoir parlé des caracteres qu’on compose dans la fausse idée de doubler leur force, il seroit à propos, je crois, de dire quelque chose sur ceux qu’on décompose en les resserrant, & en se resserrant soi-même, dans des bornes plus étroites que celles qu’ils présentent d’abord : tel est le caractere du Philosophe marié. […] Comme je ne veux point être accusé de ne présenter que le côté favorable à mon opinion, je vais prendre pour un moment les armes contre moi, & mettre en usage les plus fortes.

54. (1801) Moliérana « Vie de Molière »

126 Tout, dans cette pièce, semble annoncer qu’elle est moins faite pour amuser les gens délicats que pour faire rire la multitude ; mais une sorte d’intérêt né du sujet, et une plaisanterie gaie compensent ce qui s’y présente de défectueux. […] Les incidents n’en sont toujours pas bien combinés ; mais le sujet quoique aride en lui-même, y est présenté sous une face très-comique.

55. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Une heureuse occasion se présenta, et il la saisit avec une grande habileté ; il n’appartient qu’aux hommes supérieurs de réunir le génie à l’esprit de conduite. […] Deux acteurs, La Thorillière et La Grange, furent envoyés au camp devant Lille, où se trouvait alors le roi, pour lui présenter le deuxième placet qui se trouve imprimé dans presque toutes les éditions des ouvrages de Molière. […] Ce livre, sire, a été présenté à votre majesté, etc. » Si l’on compare maintenant les dates, elles offriront une preuve au moins aussi décisive. On ne trouve malheureusement pas celle du placet de Molière ; mais il est certain qu’il fut présenté au roi dans l’intervalle qui s’écoula entre la représentation des trois premiers actes à Versailles, et le moment où il fut permis de jouer la pièce pour la première fois en public, c’est-à-dire de 1664 à 1667. […] Bret, triste auteur comique, qui n’était pas de force à commenter Molière, prétend que, le poète se trouvant un jour chez le légat avec plusieurs dévots, un marchand de truffes s’y présenta, et que le parfum qu’elles exhalaient suffit pour enflammer les physionomies béates et contrites des courtisans de son éminence : Tartufoli, signor nunzio, tartufoli, s’écriaient-ils en lui présentant les plus belles.

56. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

Pourquoi sans cesse a-t-il présenté de douces et innocentes filles comme les victimes de parents insensés ou cruels ? […] À ce point de vue, le théâtre de Molière présente un perpétuel contre-sens ; il est impossible que des parents si dépourvus d’intelligence et d’élévation produisent toujours des enfants si admirables. […] La défense de Molière sur ce point, présentée par Chamfort et Laharpe, n’est pas acceptable moralement parlant.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Du Choix d’un Sujet. » pp. 25-38

Un jeune homme, maîtrisé par la soif de la gloire, pressé du desir de travailler, saisit le premier sujet qui se présente à son imagination échauffée, & ne se couche qu’après avoir jetté sur le papier le premier acte de sa piece. […] Saisissons avec empressement tout ce qui se présentera dans nos sociétés sous un aspect moral & comique ; mais gardons-nous bien d’imaginer que toute aventure qui nous a déridés en passant, doive également amuser le public.

58. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVII. Du titre des Pieces à caractere. » pp. 417-432

La piece que je présente pour exemple est l’Orpheline léguée, comédie en trois actes & en vers libres par M. […] Eraste présente à Sophie le prétendu maître.

59. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Il se présenta une favorable occasion de remplir ses intentions, et le plaisir qu’il avait de faire du bien à ceux qui le méritaient. […] Mais Béjart, qui était habillé en vieillard pour la pièce qu’on allait jouer, se présenta sur le théâtre. […] Regnard présente également le personnage de mademoiselle Beauval, et cette actrice y est caractérisée au mieux. […] A onze ans, Beauchâteau présenta son ouvrage à l’Académie ; à quatorze ans, il passa en Angleterre ; il s’embarqua ensuite pour la Perse, et depuis on n’a pas eu de ses nouvelles. […] « La mère de Baron était une si belle femme que, lorsqu’elle se présentait pour paraître à la toilette de la reine mère.

60. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

La première idée qui se présente, c’est que nous la façonnions nous-même ; elle sera plus selon nos souhaits. […] La fumée des compliments les enivre ; elles ne doutent pas que parmi tant d’adorateurs il ne se présente bientôt un mari. […] Après elle, se présente une personne dont nous avons déjà commencé de faire la connaissance ; c’est Éliante. […] Accoutumez-la à l’application, au travail domestique, aux détails du ménage, afin qu’elle soit en état d’élever des enfants avec autorité et prudence dans la crainte de Dieu. » Ailleurs il développe sa pensée dans un passage que je rapporterai tout entier parce qu’il prête une force singulière aux observations que j’ai présentées plus haut : « Si une fille doit vivre à la campagne, de bonne heure tournez son esprit aux occupations qu’elle y doit avoir, et ne lui laissez point goûter les amusements de la ville… Si elle est d’une condition médiocre de la ville, ne lui faites point voir des gens de la cour : ce commerce ne servirait qu’à lui faire prendre un air ridicule et disproportionné… Formez son esprit pour les choses qu’elle doit faire toute sa vie ; apprenez-lui l’économie d’une maison bourgeoise, les soins qu’il faut avoir pour les revenus de la campagne, pour les rentes et pour les maisons qui sont les revenus de la ville… et enfin le détail des autres occupations d’affaires ou de commerce dans lequel vous prévoyez qu’elle devra entrer, quand elle sera mariée. » Ces occupations, c’est le vrai rôle et la dignité de la femme ; car, selon le même Fénelon « il faut un génie bien plus élevé et plus étendu pour s’instruire de tous les arts qui ont rapport à l’économie… que pour jouer, discourir sur des modes, et s’exercer à de petites gentillesses de conversation. » C’est aussi son vrai bonheur, et je ne vois pas sans regret que beaucoup de femmes soient devenues par leur faute, comme des étrangères dans leur famille, ignorantes des affaires du mari, qu’elles ne connaissent souvent que par leur ruine, une sorte d’objet de luxe qu’il entretient à grands frais, et qu’il montre, mais auquel il ne tient que par vanité. […] Voilà la femme qui convient à un honnête homme ; Elmire ou Henriette, je la présente avec confiance à notre jeune amoureux.

61. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Plusieurs évêques (trois au moins, dont l’archevêque de Rouen, François de Harlay) délibéraient en conférence secrète sur cette illégale confrérie, et, en attendant de présenter à l’Assemblée du clergé, alors réunie, les griefs qu’ils avaient contre elles se plaignaient au Cardinal. […] Lemaître20,— cet aspect si « difficile à prévoir » sous lequel Molière nous présente au cinquième acte le noble sacripant : « cet air confit, ce masque de dévotion ?  […] Le Don Juan présente l’achèvement de la thèse du Tartufe. […] Elle était faite aussi, — et dans toute la critique, je ne vois pas qui à l’heure présente le contesterait42, — des convictions, ou, si l’on veut, de l’humeur et des instincts du poète penseur, libre penseur. […] >» Et c’était encore Saint-Cyran qui, par une conséquence logique de ces principes d’abstention, tenait à saint Vincent de Paul des propos qui le scandalisaient : à savoir, par exemple, « que le dessein de Dieu était de ruiner l’Eglise présente, » de sorte « que ceux qui s’employaient pour la soutenir le faisaient contre le dessein divin. » Il se raillait de ces gens de bien empressés, « pareils aux Pharisiens, » tourmentés d’un zèle si ardent qu’ils « couraient la terre et la mer pour faire un prosélyte, » et qui n’en étaient pas moins « très aveugles et très corrompus. » Dans des épigrammes de ce genre, la Compagnie du Saint-Sacrement pouvait bien, dès 1612, voir sa condamnation.

62. (1802) Études sur Molière pp. -355

Je me propose enfin de ne jamais présenter une seule réflexion aux amateurs, de ne pas donner un seul conseil aux comédiens, qui ne soit dicté par Molière lui-même, comme auteur, comme acteur : puisse-t-il ramener les profanes à son culte ! […] D’ailleurs, le beau tableau à présenter au public, que l’amour effréné d’un vieillard libertin ! […] Deux courriers de la cour se présentent chez l’affligée, lui demandent si elle ne connait pas un médecin assez habile pour guérir la fille du roi, fort incommodée d’une arête de poisson qui s’est engagée dans son gosier. […] j’ai beau chercher dans son ouvrage la moindre connaissance de l’art dramatique, je suis forcé de lui avouer que je ne le crois pas appelé au théâtre ; je tremble de l’affliger : point du tout ; mon jugement ne lui cause aucune émotion ; il me présente avec confiance plusieurs numéros d’un journal auquel il fournit les articles spectacles. […] Plusieurs comédiens, séduits par la variété que présente ce rôle, lui donnent la préférence sur celui de Sbrigani dans Pourceaugnac, ou du moins aiment-ils mieux le jouer : je le crois bien ; il faut être vigoureux pour résister longtemps au poids de la grande casaque.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70

Arlequin se présente, il n’a pas le bonheur de plaire à Scapin qui le renvoie, & qui entre ensuite avec sa sœur dans le cabaret. […] On lui demande à qui : Célio se présente & dit que c’est à lui.

64. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Le recueil de Flaminio Scala nous en offre la preuve ; il s’y trouve une pièce intitulée Il Ritratto (le Portrait), où la profession comique n’est pas présentée sous un jour avantageux. […] Flavio se présente.

65. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

. — Les enfants légitimés sont présentés à la reine. — Le roi est même enchanté du duc du Maine. — Il donne 100 000 f. à madame Scarron. — Mauvais procédés de la marquise de Montespan envers madame Scarron. — Embarras du roi. — À la fin de l’année, nouveau don de 100 000 f. à madame Scarron. […] Bourdaloue fait ici des merveilles ; la duchesse et moi nous le voyons tous les jours. » Cette lettre est un exemple de ces entretiens où madame de Maintenon, sans malice, et peut-être en prenant le change sur elle-même, mue par un double instinct d’amour et d’honnêteté, se joue de l’esprit grossier de son directeur, lui présente comme des griefs contre la cour, l’intérêt qui l’y attache, et comme dépit contre le roi, l’amour qu’il ressent et celui qu’il inspire, et se fait ordonner comme un sacrifice méritoire, de rester à sa cour.

66. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Reprenons les faits dans l’ordre où les documents les présentent. […] Elle aura confondu les prédications du carême de 1675 avec ce jubilé de 1676, qui ajouta sans doute aux motifs de religion, ou de respect humain, ou d’hypocrisie, qu’avaient présentés ces prédications.

67. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Le jour de la résurrection du Tartuffe , Molière présenta au roi un troisième placet dont l’objet était de solliciter, pour le fils de son médecin, un canonicat qui vaquait à la chapelle royale de Vincennes. […] Madame de Sévigné, qui était présente, lui décerne cette louange où l’on trouvera peut-être que la satire domine : « Ce n’était point Tartuffe, ce n’était point un pantalon, c’était un prélat de conséquence. » Un autre jour, elle écrivait à sa fille : « Il a fallu aller dîner chez M. d’Autun. […] Le comique du sujet est fondé sur les méprises innocentes qu’une femme peut faire lorsqu’il se présente à elle un homme en tout semblable à son mari, et sur les douloureuses surprises que ce mari doit éprouver quand il s’entend raconter les caresses qu’un autre a reçues d’elle en son absence, mais pour son compte. […] C’est, au reste, la première fois que mon travail sur Molière présente cette espèce de double emploi.

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

ne présente plus, te dis-je, à ma mémoire Des trahisons qu’un jour on aura peine à croire. […] que d’horreur se présente à ma vue ! […] Ici Madame amene un je ne sais quel homme, Le présente à sa fille en qualité d’époux : Sa fille le reçoit. […] Je suis d’avis que nous jugions en même temps l’Auteur, & comme imitateur, & comme traducteur ; l’occasion ne s’est point présentée jusqu’ici, & nous devons la saisir.

69. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

  La scene de Moliere est beaucoup plus plaisante que l’italienne, sur-tout vers la fin, parce-qu’on y jouit en même temps de la situation présente de Scapin, & de la situation de Léandre lorsqu’il fuyoit le loup-garou ; on croit le voir tomber dans la cave en fuyant. […] Un jeune Turc de bonne mine nous a invités d’y entrer, & nous a présenté la main. […] Géronte présente la bourse à Scapin, & la remet dans sa poche en lui recommandant d’aller vîte racheter son fils. […] Ceux de mes Lecteurs qui ne l’ont pas bien présente à leur mémoire, peuvent avoir recours à l’original ; & après avoir loué l’adresse de Térence, ils loueront encore davantage celle de Moliere, qui non seulement a saisi toutes les beautés de son émule, mais qui leur donne une nouvelle force, en dégageant la scene d’une partie des personnages. […] Alors la piece de Térence devoit présenter aux Romains une fable aussi naturelle que celle de Moliere dut le paroître peu dans sa nouveauté.

70. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Ce n’est pas lui qui a inventé ce personnage de nos comédies modernes qui est chargé de nous présenter et d’étiqueter tous ses camarades. […] Voici tout simplement le calcul qu’a fait Angélique : elle s’est dit que ses parents, bien que bons gentilshommes, étaient fort ridicules et fort pauvres ; qu’elle aurait beaucoup de peine à se marier ; qu’un bon parti se présentait pour elle ; qu’elle trouverait avec Dandin une situation, de l’aisance, la liberté ; qu’elle aurait un sot pour mari et qu’elle le traiterait comme tel. […] Le spectacle que Molière nous présente est exact ; mais est-ce que le spectacle contraire ne pourrait pas être exact aussi ?

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Le Meûnier arrive avec le Roi qu’il croit toujours un Seigneur de la Cour, le présente en cette qualité à sa femme ; ordonne qu’on tue deux volailles, & qu’on aille tirer de la petite biere pour le régaler. […] Quand Gasparin fut de retour des champs, Gulphar lui dit, son épouse présente : J’ai votre argent à Madame rendu, N’en ayant eu pour une affaire urgente Aucun besoin, comme je l’avois cru : Déchargez-en votre livre, de grace. […] Gasparin lui demande des nouvelles de son aventure : le Comte lui dit qu’elle est terminée, lui détaille tous les charmes de sa femme qui est présente, & bien embarrassée pour imposer silence au Comte.

72. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Mais ces pensées se présenteront plus tard. […] Il en connaissait les obligations ; il avait une si ferme volonté de les remplir, qu’ayant rencontré chez son père une résistance inattendue, il s’enfuit de la maison paternelle et vint se présenter au noviciat à Paris. […] Et certes il ne vous appartient point et il ne dépend pas de vous, sous prétexte d’un événement futur et incertain, de vous dispenser d’une obligation présente et assurée […] A la conscience affermie qui s’est examinée devant Dieu je présente ces deux personnages, et je lui demande : Quel est le dévot de cœur, quel est le grand homme de bien ? […] Si le cas se présente, il est du ressort d’Esculape et non de la Muse comique.

73. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Dans ce que nous avons vu de la cour, se présentent les premières causes qui durent déterminer madame de Rambouillet à se tenir éloignée de ce foyer de discorde et de scandale, à se confiner chez elle et à s’y former une société habituelle. […] Dans ces sociétés animées par la conversation des femmes, tous les intérêts se placent par la parole entre toutes les frivolités ; la raison la plus solide, l’imagination la plus active y apportent leurs tributs ; les aines les plus sensibles y versent leurs effusions ; les esprits les plus affinés y apportent leurs délicatesses : là, tous les sujets se prêtent aux conditions que la conversation impose ; les matières les plus abstraites s’y présentent sous des formes sensibles et animées, les plus compliquées avec simplicité, les plus graves et les plus sérieuses avec une certaine familiarité, les plus sèches et les plus froides avec aménité et douceur, les plus épineuses avec dextérité et finesse, toutes réduites à la plus simple expression, toutes riches de substance et surtout nettes de pédanterie et de doctrine.

74. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « [Introduction] » pp. 1-4

Il en est de même lorsque la lunette appelle, pour ainsi dire, la façade d’un palais éloigné, & l’oblige à se présenter devant moi.

75. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

Pour moi, je trouve que la barbe d’Aristote & la ceinture de Vulcain figurent assez bien dans une liste présentée par un Docteur usurier, & charlatan par conséquent. […] Il imagine, pour lui parler commodément, de se présenter à titre de commis chez Magnifico, pere de la belle, riche négociant de Venise. […] Il présente à manger d’une main, & de l’autre il porte la pierre. […] Un jour un oiseau de proie lui enleva son manger : l’Avare court au préteur, il gémit, il pleure, il hurle ; il se plaint amèrement du larcin que le brigand ailé lui a fait ; enfin, il présente au magistrat une requête pour faire citer sa partie à comparoître, sous peine de condamnation par défaut, & pour obtenir permission de lui susciter un procès criminel.

76. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Il vint passer l’été à Rouen ; &, dans les frequens voyages qu’il fit à Paris, où il avoit dessein de se fixer, il eut accès auprès de Monsieur, qui le présenta au Roi & à la Reine mere. […] Le mot du duc de Montausier, je voudrois ressembler au misantrope de Moliere, a pû donner lieu au reproche que l’on a fait à l’auteur, d’avoir voulu présenter sous une face désavantageuse, un caractére dont tout homme vertueux pourroit se faire honneur ; mais ce mot est plûtôt l’expression vive du cas que l’on doit faire de la vertu, quand même elle seroit poussée trop loin, qu’une critique solide de la piéce. […] 34 dans un livre présenté au Roi, décida que l’auteur étoit digne du feu, & le damnoit de sa propre autorité. […] Il envoya sur le champ les sieurs la Thorilliere & la Grange, au camp devant Lille, où étoit le Roi, pour lui présenter le41 mémoire qui est imprimé à la tête des différentes éditions de Tartuffe. […] On sentit bientôt avec quel art l’auteur avoit sçû tirer cinq actes entiers d’un sujet aride en lui-même, sans y rien mêler d’étranger ; & on lui sçut gré d’avoir présenté sous une face comique, ce qui n’en paroissoit pas susceptible.

77. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

» demandait-il à Baron, qui présentait la requête du malheureux. […] Les argumens solides, topiques, il les présente avec une force qui les rend irrésistibles ; les points faibles, il les masque habilement ; il évite tous les pièges semés sur le terrain où il manœuvre. […] Les deux faces de cette morale, exagérées pour les besoins de l’antithèse et de l’effet comique, se présentent avec un puissant relief dans les deux héros du Misanthrope, Alceste et Philinte. […] C’est, du moins sa femme qui le dit dans la « requête à fin d’inhumation » qu’elle présentait à l’archevêque de Paris. […] Dans les Fâcheux, il institue sur elle toute une discussion théorique, et il en présente le pour et le contre avec une subtilité digne de l’Hôtel de Rambouillet.

78. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Le corps, qui n’est pas présenté à l’église, aurait été enterré dans la partie du cimetière réservée aux enfants mort-nés. […] Celui-ci le présenta, connue chef d’une troupe qu’il adoptait, au Roi et à la Reine mère, et Molière parvint ainsi à être autorisé à donner des représentations à Paris. […] C’est dans ces conditions que la lutte se présentait pour la nouvelle troupe. […] La requête de Montfleury avait été présentée vers la fin de 1663, et le 28 février suivant le Roi et la duchesse d’Orléans firent à l’accusé l’insigne honneur de tenir son premier enfant sur les fonts de baptême. […] Racine serait-il donc demeuré persuadé si cette requête eût été présentée par tout autre que Montfleury ?

79. (1910) Rousseau contre Molière

Si Molière a eu ce dessein, c’est un admirable stoïcien qu’il devait nous présenter, non pas autre chose, et rien que cela. […] Le Seigneur Jupiter est le dernier des drôles et, de plus, c’est bien ici que Rousseau pourrait dire que le scélérat est présenté sous les couleurs qui doivent le rendre le plus sympathique du monde au public. […] Il serait malaisé de présenter un trompeur plus sot ni plus ridicule. […] Elle présente un vieillard amoureux qui est sympathique au public ou que l’auteur veut qui le soit et qui est aimé. […] Et, d’autre part, je me demande souvent lequel est le plus « dans le sens de la nature », de celui qu’on me présente comme naturel et de celui qu’on me donne comme contre nature.

80. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

On le présente, il plaît : on va le garder, quand Cléandre vient dire que ce domestique est à lui. […] Avec cette lettre il arrive à Chartres ; il la présente à Philippe d’Estampes, qui fut bien marri d’apprendre une si mauvaise nouvelle ; &, sachant que cet homme étoit venu exprès de Paris, envoyé par sa belle-sœur, il lui fit faire bonne chere, lui disant qu’il s’en retournât le lendemain au matin avertir sa belle-sœur qu’il s’alloit faire habiller de deuil, & que dans deux jours il l’iroit trouver, & lui donna un mot de lettre.

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

Rosalie a la force de présenter d’Orval à Constance en qualité d’époux. […] Il se retire à Milan auprès de Mario, qui lui découvre l’état de son cœur, & lui apprend qu’il souffre en ce moment tous les maux que l’absence d’un objet adoré & l’attente d’un bonheur prochain peuvent faire éprouver à un amant passionné : il n’attend que le retour de cette personne chérie, que le Docteur son pere a demandée & obtenue : elle arrive enfin, & Mario la présente à Lélio.

82. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

Le public n’y pense guère, ou, s’il y pense, ce n’est pas pour se plaindre ni réclamer ; et si, d’aventure, on lui proposait ce supplément de chefs-d’œuvre, il n’en ferait pas plus de cas, sans doute, que de ceux qu’on lui présente déjà. […] La grâce des vers, en désaccord avec une mise en scène prétendue antique, devra nous suffire : on espère que Psyché, présentée de la sorte, nous sera un nouvel Amphitryon.

83. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Legrelle, a présentée à la Faculté des lettres sur Holberg, un poète danois, qui a été précisément un des plus heureux imitateurs du maître. […] Coquelin n’a qu’à se présenter et à ouvrir la bouche pour être plaisant. […] La même situation s’y présente sans cesse sous de nouvelles formes. […] Tel qu’il nous est présenté, Harpagon m’est incompréhensible. […] Vous vous rappelez la fameuse scène où le jeune Thomas Diafoirus est présenté par son père à Angélique.

84. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

Dans ce temps-là le véritable arrive : il se présente à son pere, qui le croit un fourbe. […] Voici votre portrait : il présente à la vue Cent charmes merveilleux dont vous êtes pourvue ; Mais il cache sous eux cent défauts aussi grands, Et c’est un imposteur enfin que je vous rends. […] si les savants ne sont point écoutés, Si l’on veut que toujours ils ayent bouche close, Il faut donc renverser l’ordre de chaque chose, Que les poules dans peu dévorent les renards, Que les jeunes enfants remontrent aux vieillards, Qu’à poursuivre les loups les agnelets s’ébattent, Qu’un fou fasse les loix, que les femmes combattent, Que par les criminels les juges soient jugés, Et par les écoliers les maîtres fustigés, Que le malade au sain présente le remede, Que le lievre craintif...

85. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412

jé viens mé présenter. […] (Il tire de dessous son manteau un violon qu’il présente à Comus.) […] comment cela se présente !

86. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Or, quand il fut présenté pour la première fois à Louis XIV, en 1669, il avait déjà écrit ses satires littéraires, et ce qui est notable, c’est que, au sortir de cet entretien qui lui valut les premières faveurs qu’il reçut du roi, une pension de deux mille livres, — sa première réflexion, dit Brossette, fut un sentiment douloureux sur la perte de sa liberté, qu’il regardait comme une suite inévitable des bienfaits dont il venait d’être honoré. […] Il n’y a peut-être pas un seul exemple, dans notre littérature, d’une stérilité aussi déplorable que celle que présentent les vingt dernières années du grand roi. […] Rien de moins conforme à l’histoire, et les deux règnes présentent au contraire à cet égard une analogie singulière qui a bien peut-être quelque signification.

87. (1882) M. Eugène Sauzay et Molière (Revue des deux mondes) pp. 207-209

Ce n’est pas représenté qu’il faut dire, c’est tout simplement présenté, car cet ouvrage, reçu d’abord et même goûté de M. 

88. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. » pp. 53-56

Il fait habiller superbement Guillot, & après lui avoir donné des instructions sur le personnage qu’il doit jouer, il présente le valet travesti sous le nom du Marquis de la Guilloche.

89. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Adraste découvre que Don Pedre veut faire peindre son amante : il gagne le Peintre, se présente à sa place, parle à la belle Grecque en la peignant, déclare ses feux, apprend qu’il est payé de retour : il n’est plus question que d’enlever l’objet de sa tendresse.

90. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

Il y a deux especes de caracteres nationaux, parcequ’il faut distinguer parmi les caracteres propres à toutes les nations, ceux qui sont si bien articulés, si bien prononcés, qu’il n’y a qu’une seule maniere pour les peindre à tous les yeux, & ceux qui demandent à être présentés avec des couleurs différentes selon les divers pays où l’on fait leur portrait.

91. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Boisrobert la présenta de sa part aux neuf amis, qui la reçurent avec déplaisir, voyant dans l’érection légale de l’Académie la perte de la liberté et de l’intimité qui faisaient le charme de leur réunion.

92. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Molière se présentait assisté de son père, Jean Poquelin, et de André Boudet, beau-frère de celui-ci. […] Ici encore se présentent une impossibilité et une invraisemblance. […] Elle prend une entremetteuse en titre, la Châteauneuf, et ne refuse aucun des nombreux amans que cette matrone lui présente « pendant qu’elle fait languir une infinité de sots qui la croient d’une vertu sans exemple. » Ne voilà-t-il pas deux choses assez difficiles à concilier, « l’éclat » d’une vie galante et une cour d’amoureux transis ? […] Une information judiciaire suivit naturellement, et un arrêt du parlement de Paris, en date du 17 octobre 1675, condamna le président à faire amende honorable devant témoins à Mlle Molière, et les femmes Ledoux et La Tourelle à être « fustigées, nues, de verges, au-devant de la principale porte du Châtelet et devant la maison de Mlle Molière ; ce fait, bannies pour trois ans de Paris. » On est frappé de l’étrange ressemblance que présente cette affaire avec celle du Collier, qui, en 1785, compromit le nom de Marie-Antoinette. […] J’ai assez parlé du personnage pour qu’il ne soit pas utile de le présenter à nouveau.

93. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Elle cherche d’ailleurs toutes ses ressources dans la vie réelle, dont elle nous présente, sans dépasser les bornes du possible, une image à la fois piquante et fidèle. […] Elle n’a pas eu besoin pour cela de subir une métamorphose laborieuse : elle s’est présentée au poète sous cette forme vivante. […] Dans les sociétés primitives les voies étaient toutes tracées : le vice et la vertu ne se présentaient que sous un petit nombre de formes saillantes, entre lesquelles le choix était facile. […] Ce que le théâtre de Molière présente à cet égard d’incomplet ne doit pas nous surprendre. […] Le christianisme, en effet, malgré les vertus et le génie de quelques prélats illustres, se présentait sous plus d’un rapport, comme l’ennemi de l’humanité.

94.

Jullien, Histoire du costume au théâtre, ne présente pas des caractères suffisants de vérité pour résister à un examen critique. […] Je reviens maintenant au Reliquaire, — objet de la présente lettre. […] Ainsi se présentait la pièce sous les auspices de Molière et sous le patronage du duc de Saint-Aignan, auquel Racine la dédia ensuite. […] L’acte de Carcassonne présente un cinquième nom familier aux Moliéristes, celui de Victoire de la Chappe, marraine. […] La salle était loin de présenter l’aspect de la veille : il n’est pas rare de voir ainsi les répétitions générales escompter l’effet des premières.

95. (1759) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1759) [graphies originales] « article » pp. 604-605

De Grenoble il vint à Rouen en 1658 : d’où il vint à Paris, où il obtint la protection de Gaston, fils de France, qui le présenta au roi & à la reine mere.

96. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

Il attaque une phrase qu’il croit être de Pline le jeune, dont il se moque comme d’un écrivain affecté. « Ne m’avouerez-vous pas, dit-il, que cela est d’un petit esprit de refuser un mot qui se présente et qui est le meilleur, pour en aller chercher avec soin un moins bon et plus éloigné : Pline est de ces éloquents dont Quintilien dit : illis sordent omnia quæ natura dictavit ? 

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