D’un motif aussi absurde il a tiré un vrai poème, parce qu’il en a tiré une comédie. […] Mais aux yeux de la raison, cette inconséquence est le conséquent, le vrai lui-même. […] Sous ce rapport, le risible est souvent confondu avec le vrai comique. […] Le premier cas seul doit être regardé comme le vrai comique. […] Au contraire, l’ancienne comédie grecque se maintient précisément dam ce cercle vrai et substantiel.
Le vrai misanthrope est un monstre. […] Est-il bien vrai ? […] Il y a du vrai dans cette objection à l’objection ; mais la vraie raison de Molière, c’est sa passion. […] Il y a du vrai ; il y a beaucoup de vrai. […] Sans doute, s’il dit vrai.
On peut même dire en général que l’ensemble en doit être moral, ainsi que vraisemblable, à cause de la mystérieuse intimité qui unit le vrai, le beau et le bien, et fait de leur réunion la condition normale et habituelle du plaisir. […] Si donc sa morale n’a point d’autre sanction, on peut dire que c’est une morale immorale, puisqu’elle est appuyée uniquement sur l’amour-propre, un des vices que les vrais moralistes cherchent d’abord à extirper. […] La théorie de l’art pour l’art est vraie chez les grands artistes. […] S’il y a (et on le recherchera22), dans la comédie de Molière, une autre sanction morale que le ridicule ou le miracle, c’est une sanction cachée, comme la morale elle-même, et par là bien différente de celle que doit proposer un vrai moraliste. […] « Il a eu encore le don de distribuer si bien les personnages… qu’ils sembloient moins des acteurs de comédie que les vraies personnes qu’ils représentoient.
Bazin n’était ni vrai ni faux dévot. […] En vrai moraliste, il sait lire dans les cœurs ; en vrai chrétien, il ose lire tout haut. […] Où sont les vrais dévots ? […] Mais enfin ces vrais dévots, que font-ils ? […] Lorsqu’il y a du rire, il n’y a plus de vraie passion.
Enfin c’est là le vrai moyen de faire impunément tout ce que je voudrai. […] Comment se fait-il que La Bruyère, ce peintre si ingénieux et si vrai des travers de son temps, n’ait pas vivement senti les beautés supérieures de cet immortel ouvrage ? […] Est-il vrai, dites-moi ? […] Sans doute, si le vrai dévot et l’hypocrite paraissaient ensemble sur la scène, ayant le même extérieur, tenant le même langage, on pourrait s’y méprendre ; mais ce n’est ni par les dehors, ni par les discours qu’on juge les hommes, c’est par leurs actions ; et à peine les deux caractères seront mis en jeu qu’on dira : Voilà le vrai dévot ! […] À une seule époque le Tartuffe cessa d’être vrai.
Il offroit sa protection au vrai mérite, lui enlevoit la honte de la mendier, & sur-tout celle d’avoir pour concurrents des rivaux indignes de cet honneur : le talent étoit alors un patrimoine. […] Ne disons donc que ce que nous voyons journellement, ce que nous éprouvons, ce dont conviennent les vrais Comédiens, c’est-à-dire, ceux qui, voués au public par le desir de se faire un nom, s’écrient journellement : « Ah ! […] Quand une troupe adoptera des monstres dramatiques, l’autre, toujours ferme dans le bon genre, empêchera le goût de se corrompre, ou nous ramenera au vrai beau. […] Il est vrai que les représentations sont peu nombreuses : aussi n’expose-t-on alors sur la scene que les pieces reçues comme par grace. […] Un spectacle qui n’a pas un vrai genre ne peut se soutenir s’il ne se varie continuellement.
si la vraie piété est la vertu surhumaine qui ravit l’homme jusqu’à Dieu, et si une foi sincère est ce qu’il y a au monde de plus respectable, quel service n’est-ce pas rendre à la foi et à la piété que de mettre au pilori ceux qui empruntent un masque sacré pour satisfaire les deux plus honteuses passions, celle de l’or et celle de la chair ? […] SGANARELLE Et voilà ce que je ne puis souffrir ; car il n’y a rien de plus vrai que le moine-bourru, et je me ferois pendre pour celui-là. […] Il n’est pas vrai que le bien et le mal soient ainsi divinement récompensé et puni sur la terre, ni que tous les amoureux s’épousent, ni que tous les orphelins retrouvent leurs pères, ni que tous les coquins aillent en prison, ni que tous les athées soient foudroyés. […] Il est vrai qu’elle peut être formulée, et même pratiquée, sans religion positive. […] Molière a voulu faire de Cléante le type du vrai chrétien, ayant de la religion et non de la religiosité : il le dit dans sa Préface, où il appelle Cléante « véritable homme de bien » et « vrai dévot ; » il lui donne, non-seulement les paroles d’un vrai chrétien : N’est-il pas d’un chrétien de pardonner l’offense ?
L’intimité et la joie de cette union est aussi nécessaire, comme conséquence de l’amour vrai, que le désordre et le dégoût comme conséquences de la coquetterie et de la débauche. […] En vain les débauchés comme don Juan persiflent la constance ridicule « de s’ensevelir pour toujours dans une passion, et d’être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux507 ; » en vain les hypocrites comme Tartuffe disent : Le ciel défend, de vrai, certains contentements, Mais on trouve avec lui des accommodements... […] Oui, au début, comme dit le bonhomme Anselme, qui est positifs et qui, en vrai négociant, trouve qu’il n’y a pas de mariage raisonnable sans argent : Quand on ne prend en dot que la seule beauté, Le remords est bien près de la solennité ; Et la plus belle femme a très-peu de défense • Contre cette tiédeur qui suit la jouissance. […] Les escapades des maris sont traitées comme elles le méritent dans le tableau comique des amours du Bourgeois gentilhomme pour sa belle marquise ; et le Tartuffe restera toujours la peinture la plus crûment vraie, c’est-à-dire la condamnation la plus absolue de l’adultère. […] V)… Que les mariages des théâtres sont sensuels, et qu’ils paraissent scandaleux aux vrais chrétiens !