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5. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

Dans l’intervalle, admirez la série : le Mariage forcé, la Princesse d’Élide, l’Amour médecin, Mélicerte, Pastorale comique, le Sicilien, George Dandin, M. de Pourceaugnac, les Amans magnifiques, le Bourgeois gentilhomme… Dansés devant le roi, et quelques-uns par le roi, à Vaux, à Fontainebleau, au Louvre, à Versailles, à Saint-Germain, à Chambord, aux Tuileries, avant d’être donnés au public sur la scène du Palais-Royal, (et tous n’y parviennent pas), ce ne sont que ballets, encore ballets, toujours ballets ! […] Ce n’est pas seulement un Impromptu de Versailles que Molière imagine, par l’ordre du roi et pour son délassement, mais plusieurs sous divers titres ; et, de même, des impromptus de Vaux, de Saint-Germain, de Chambord, du Louvre et des Tuileries. […] C’étaient, si vous le préférez, des cadres, où des figures de danse avaient été enfermées : ces figures évanouies, les cadres demeuraient précieux ; il valait la peine de les exposer tout seuls. […] Nous concevons qu’il ait réussi dans une fête où chacun s’applaudissait d’être convié, parmi les magnificences du surintendant, à la lumière du roi-soleil, — alors dans son premier éclat, deux ans après la paix des Pyrénées, cinq mois après la mort de Mazarin, à l’heure même où l’on découvrait que ce prince (le châtelain de Vaux allait en faire l’épreuve) n’était pas « un monarque en peinture. » Ajoutez qu’on était disposé à la bienveillance par la bonne chère, et qu’il fallait passer le temps jusqu’au feu d’artifice. […] Je n’espère pas renouveler jamais les splendeurs de Vaux ni de Versailles.

6. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

Ce penchant eut plus d’une fois prise sur l’âme de Molière, les biographes nous l’attestent ; mais nous ne parlerons que de la passion qui domina toute sa vie, qui lui causa tant de souffrances, qui nous valut les plus beaux traits d’Alceste et la création de Célimène. […] La critique du sonnet d’Oronte vaut bien les meilleures satires de Boileau. […] Il valait mieux, dira-t-on, ne pas faire de comédie, que d’accumuler, dans un beau rôle, les invraissemblances et les contradictions. — Je dois répéter ici qu’Alceste sans imperfection, non seulement ne serait pas comique, mais qu’il serait même faux et hors de nature. […] La vertu n’est qu’une chose relative ; le sage est celui qui vaut mieux que ses contemporains ; mais il ne peut jamais se détacher de tout point de son époque : Socrate périt pour avoir nié le polythéisme, et en mourant, il sacrifie un coq à Esculape.

7. (1844) La fontaine Molière (La Revue indépendante) pp. 250-258

C’est fournir matière à la réflexion et à l’émulation que de rapprocher ainsi le point d’où l’homme est parti et celui qu’il a atteint, de mettre en comparaison, face à face, les circonstances au milieu desquelles s’écoula sa vie humaine et l’apothéose que son mérite lui a valu. […] Il a accepté franchement la forme que lui donnait la nature des choses, il a laissé entre les colonnes une surface plane, sur laquelle il a gravé son inscription ; et comme le beau est le frère jumeau du bien, la tranquillité de cet espace uni a fait valoir l’ornementation des colonnes et de l’architrave. et ajouté ainsi à l’effet total de son monument. […] L’artiste a voulu donner à Molière l’attitude de la méditation et peut-être exprimer le caractère mélancolique que lui valut une vie maladive et chargée d’ennuis. […] Peut-être, puisqu’on avait à lutter contre ces accessoires défavorables, eût-il mieux valu représenter Molière debout ; alors la tête se fût mieux dégagée des épaules, le manteau tombait le long du corps au lieu de se ramasser pesamment ; alors au moins on aurait distingué la figure de loin, tandis que telle qu’elle est, à la hauteur de la bibliothèque royale, on n’aperçoit qu’une masse sombre écrasée.

8. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Avant que la comédie des Fâcheux parût sur ce dernier théâtre, elle avait été représentée à Vaux, maison qui appartenait alors à M.  […] Loret, dans sa Muse historique du 17 juin 1661, dit que cette comédie fut jouée à Vaux, chez M.  […] Il est vraisemblable, naturel, tiré du fond de l’intrigue, et, ce qui vaut bien autant, il est extrêmement comique. […] Molière, représentée à Vaux le 16 août, à Fontainebleau le 17 du même mois, et à Paris sur le théâtre du Palais-Royal, le 4 novembre suivant. […] Cependant la foire valut plus de vingt mille livres à Raisin.

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Elle fut jouée sur le théâtre françois le vendredi 4 Juin 1706 ; elle eut sept représentations : elle tomba dans les regles à la cinquieme, & ne valut aux acteurs que 75 livres 7 sols. […] Dans la premiere, Guillaume est un frippon qui vend son drap plus qu’il ne vaut, il l’avoue lui-même. […] Ce trompeur-là est bien bec jaune, Quand pour vingt & quatre sols l’aulne, A prins drap qui n’en vaut pas vingt. […] Cependant nous avons été trois à la composer, & le troisieme vaut bien la peine d’être nommé : ce n’est seulement que Térence . . . . . . […] Tout coup vaille, m’y voilà déterminé.

10. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Je ne parlerais du Muet, dont le fond est imité de l’Eunuque de Térence : il y a des situations que le jeu du théâtre fait valoir, mais la conduite est défectueuse. […] J’ai vu représenter cette pièce avec succès, il y a vingt-cinq ans, et je ne sais pourquoi elle a disparu du théâtre, comme d’autres que l’on néglige de reprendre pour en jouer qui ne les valent pas. […] Boileau, qui n’avait pas encore fait la fortune que ses talents lui valurent depuis, s’étant trouvé aux eaux de Bourbon, malade et sans argent, Boursault, qui se rencontra par hasard dans le même endroit, le sut, et: courut lui offrir sa bourse de si bonne grâce, qu’il le força de l’accepter. […] On a supprimé aussi quelques scènes un peu froides ; par exemple, celle qui roule sur une housse de lit, dont une femme a fait une robe, et plusieurs autres scènes qui ne valent pas mieux; mais il ne fallait pas en retrancher une fort jolie, celle où M. […] Le Distrait vaut mieux, puisque du moins il amuse; mais la distraction n’est point un caractère, une habitude morale : c’est un défaut de l’esprit, un vice d’organisation, qui n’est susceptible d’aucun développement, et qui ne peut avoir aucun but d’instruction.

11. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Le style du Dépit amoureux vaut mieux que le style de l’Etourdi; le tissu dramatique est plus serré. […] Ce nom de Vaux rappelle la fidélité au malheur en même temps que le génie. […] L’arrestation de Fouquet eut lieu dix-sept jours après la fête célébrée qu’il donna à Vaux. […] Vaux a été presque détruit en 1815 : les Bavarois l’ont saccagé ; Vaux, dans sa situation actuelle, offre un singulier emblème aux caprices de l’imagination. […] Voilà un bonheur que ne lui aurait pas valu sa sainteté.

12. (1788) Molière (Dictionnaire encyclopédique) « article » pp. 588-589

Il vaudrait mieux peut-être que ces contre-temps vinssent toujours de l’étourderie de Lélie, l’action en serait plus nette et plus morale. […] Toutes nos réfléxions sur cette rigueur et sur cette indulgence, ne vaudraient pas ce cri énergique de la femme de Molière : quoi !

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