Londres fut un temps mon séjour ; Et puis j’aurai pour moi la fortune & l’amour. […] Dans le temps qu’il prêche cette belle morale, on vient lui annoncer que son cheval anglois s’est noyé ; il en est furieux, & veut étrangler le valet qui, par son imprudence, l’a privé d’un coureur dont la race jadis, à New-Market, gagna plus d’un pari. […] Saurin est auteur de plusieurs tragédies, des Mœurs du temps, petite comédie charmante, & du Joueur Anglois ou Beverley.
Depuis le même temps, Inspiré par le ciel, je quittai ma patrie, Pour fuir loin de ma femme, ou plutôt ma furie. […] Après un si long temps, Qui t’amene en ces lieux ? […] On peut conclure, je crois, de cet article, que les reconnoissances comiques, soit en action, soit en récit, sont les seules avouées par Thalie, mais qu’elle chérit plus particuliérement celles de la premiere espece ; qu’elle trouve celles qui ne sont ni comiques ni larmoyantes, tout-à-fait insipides ; & qu’elle cede les reconnoissances tout-à-fait larmoyantes à cette petite bourgeoise pigrieche, qui, depuis quelque temps, prend place, avec effronterie, entre elle & Melpomene, & leur dispute le terrein. […] Tout d’un temps Je tombe aux pieds, ou bien je saute au cou des gens.
Peu de temps après Samson paroît chargé de chaînes, & Phanor remet son sort entre les mains d’Achab, son rival, Samson dit à part : Pour punir mes tyrans, ma haine a profité D’un stratagême heureux, qu’eux même ont inventé. […] Les portes de la prison sont enfoncées, tous les soldats se prosternent aux pieds d’Arlequin : il est dans ce temps-là en petit casaquin, & il s’amuse à sauter après une puce. […] Prenez entre vous l’ordre & du temps & du lieu, Je m’y rendrai sur l’heure, & vas l’attendre. […] L’Auteur aura peut-être mieux vu le genre, que M. de Voltaire & que tous ceux qui le trouvent mauvais ; il nous le prouvera en le traitant mieux que Corneille : jusqu’à ce temps-là je le croirai détestable.
Le Malade imaginaire, le Bourgeois Gentilhomme, ne sont certainement pas les meilleures productions de leur Auteur ; cependant, lorsque les comédiens ont repris ces deux pieces, après les avoir oubliées quelque temps, ne leur ont-elles pas rapporté beaucoup d’argent ? […] Le bon-homme Hégion se laisse quelque temps persuader par Tindare ; mais Aristophonte, aidé de cet air d’assurance que donne la vérité, triomphe enfin. […] Barthe, des Mœurs du temps de M. […] Voilà comment il faut amener les situations touchantes ; voilà comme il faut les traiter, comme il faut les mêler à des nuances comiques pour les faire ressortir, & ne pas leur donner le temps d’amener la tristesse & les larmes27 ; voilà comme il faut les dénouer.
Non content d’opposer aux habitudes des femmes du temps les mœurs trop simples des femmes du bon vieux temps 310 ; non content de mettre en action les ridicules d’une académie précieuse pendant un acte entier qu’ils remplissent uniquement311, Molière voulut faire briller l’exemple à côté de la critique, et exprimer ce que doit être la femme du monde dans une société polie. […] Le luxe d esprit choquait Molière : il n’était pas moins choqué du luxe matériel qui régnait de son temps autant que du nôtre, et par lequel les femmes croyaient se faire estimer à raison de l’effet qu’elles produisaient. […] J’ai souffert qu’elle ait vu les belles compagnies, Les divertissements, les bals, les comédies ; Ce sont choses, pour moi, que je tiens, de tout temps, Fort propres à former l’esprit des jeunes gens ; Et l’école du monde, en l’air dont il faut vivre, Instruit mieux, à mon gré, que ne fait aucun livre, etc. […] « Ces comédies firent tant de honte aux dames qui se piquoient trop de bel esprit, que toute la nation des précieuses s’éteignit en moins de quinze jours, ou du moins elles se déguisèrent si bien là-dessus, qu’on n’en trouva plus ni à la cour ni à la ville ; et même depuis ce temps-là elles ont été plus en garde contre la réputation de savantes et de précieuses que contre celle de galantes et de déréglées. » Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant le dix-septième siècle, article Molière.
C’est comme si à cette question simple : quel tems fait-il ce matin ? […] En attrapant du temps, à tout on remédie. […] Pour faire rire, de tems en tems, Tartuffe serait arrêté court, un instant, par un argument jaculatoire d’Orgon, une question, etc. […] Les acteurs ne se donnent pas le temps nécessaire pour inventer ce qu’ils disent. […] Le tems, peut-être, l’a traité comme les tableaux du Tintoret à Venise, a trop abaissé les personnages ridicules.
Je puis, du reste, faire valoir, à ma décharge, qu’à mesure que le temps passait et que les hommes se renouvelaient — si les hommes se renouvellent, — à mesure du moins que changeaient les mœurs, la comédie de Molière apparaissait aux critiques sous des aspects nouveaux, dont plusieurs fort inattendus pour Molière, si le sort eût voulu, pour notre bonheur, qu’il eût la vie aussi dure que ses chefs-d’œuvre et qu’il pût lire les fantaisies que ceux-ci ont inspirées de notre temps. […] Le temps n’est plus des âpres génies. […] L’éclairage est brillant, et ne rappelle que de loin les deux lattes mises en croix avec une chandelle à chaque bout, qui composaient le luminaire, aux premiers temps de Louis XIII ; il est à présent de deux lustres de dix bougies, pendus au-dessus de l’avant-scène d’où l’on les descend pour les moucher, et qu’on lève quand la pièce commence. […] Je n’ai pas l’intention d’analyser ce petit chef-d’œuvre, qui, dans ses vingt pages, nous en dit plus que les plus gros livres sur la société polie de ce temps, — comme aussi sur l’art du théâtre ; car Molière y a mis son esthétique, marquée au coin de son admirable bon sens. […] Il y a quelque temps, je voyais dans un roman de Claretie, d’ailleurs intéressant, Le troisième dessous, le récit de la mort d’un grand acteur, et ce grand acteur, au moment suprême est peint rassemblant ses forces défaillantes pour donner à son fils, acteur aussi, une leçon sur Arnolphe ; il lui apprend à le jouer au tragique, à quoi la circonstance l’aide beaucoup ; il meurt ensuite, extrêmement satisfait.
Ses paroles m’ont paru toutes choisies pour toucher un cœur sans bassesse et sans importunité. » Dans le même temps, que fait le roi ? […] La famille de l’ami (la famille royale) alla au-devant de lui ; on donna du temps aux bienséances, mais beaucoup plus à la pure et simple amitié qui occupa tout le soir. […] ) Remarquez que madame de Maintenon ne dit pas à Gobelin : « Donnez-moi sur-le-champ votre avis sur ma retraite, mais : Demandez à Dieu ce que je dois faire, et prenez du temps pour me transmettre sa réponse. » Observez aussi que le même jour, elle écrit à madame de Saint-Géran, mais franchement, sans lui demander conseil ; elle lui dit positivement et vivement ce qu’elle sent.