Cela ne lui suffit pas ; il veut connaître ses modèles de façon plus intime. […] Mais, ici encore, n’eussions-nous aucun renseignement positif, il suffirait de feuilleter ses œuvres pour deviner, à la place qu’il y donne à l’amour, celle que l’amour tint dans sa vie. […] Une pièce y suffisait, semble-t-il, et il y en a cinq. […] Si l’on considère le petit nombre de ses acteurs et la quantité de pièces jouées par eux, on s’étonne qu’ils aient suffi à la tâche. […] Former d’excellents comédiens et leur donner des chefs-d’œuvre à interpréter ne suffit pas à la fortune d’un théâtre.
Quant aux personnages d’Elmire et d’Orgon, ils ne sont pas compris, et pour le prouver, il n’est pas besoin de prodiguer les argumens : les lumières du bon sens le plus vulgaire suffisent pour arriver à cette conclusion. […] Pour comprendre Molière et l’interpréter fidèlement, il ne suffit pas d’être admis dans la compagnie. […] Je crois avec tous les hommes de bonne foi que pour jouer Arnolphe ou Chrysale, la mémoire la plus excellente ne suffit pas : la méditation n’est pas inutile. […] Il suffit de signaler les conséquences du régime adopté pour démontrer la nécessité d’une réforme. […] Une clairvoyance ordinaire suffît pour résoudre toutes les questions qui peuvent se présenter.
Madame de Montespan, qui avait satisfait longtemps à ses deux besoins, n’y suffisait plus ; plus de jeunesse dans sa figure, ni dans sa taille : son esprit même avait vieilli : plus de ces saillies qui étonnent, qui égalent, qui font étincelle au milieu d’une cour. […] Les complaisances de la reine suffisaient sans doute à l’orgueil de madame de Montespan, mais non à son amusement ni à sa vanité. […] Il suffirait d’ailleurs, pour la justification de Bossuet, d’observer que madame de Maintenon est la seule de tous ses contemporains qui se soit permis, en cette occasion, de donner comme un témoignage de mollesse, ou comme un défaut d’esprit de la cour, une conduite pleine de bienséance et conforme aux maximes de la prudence chrétienne.
Elle est de vous, suffit, même fortune. […] Et moi je vous dis, moi, que je n’ai pas besoin De terme plus choisi, d’auteur ni de témoin, Et qu’il suffit ici de mon seul témoignage. […] Suffit. […] Suffit. […] Suffit.
Cet objet suffit pour te confondre. […] Suffit. […] A peine à mes transports mes sens peuvent suffire : Le discours est trop foible, & je n’en puis former.
Moland (1885) nous suffiront. […] Un fait divers suffit. […] Enfin l’on trouve chez Molière un accent d’expérience personnelle qui, à lui seul, suffirait à le distinguer des poètes comiques de son temps. […] La très indécente équivoque de la scène du ruban ou les plaisanteries sur « les chaudières de l’enfer » y auraient-elles suffi ? […] Un seul mot d’elle, suffit pour déconcerter la science toute neuve de M.
Qu’il me suffise de préciser, au point de vue spécial de la philosophie positive, quelles furent les idées de Molière en matière de morale, de quels procédés il usa pour dénoncer les vices et les travers de ses contemporains et des hommes en général, et quelle est la valeur de son enseignement. […] Acteur par vocation dès l’adolescence, bientôt directeur responsable d’une troupe ambulante, improvisateur de farces, de pièces appropriées au besoin du moment ; puis, une fois établi à Paris, obligé de défendre son théâtre contre la jalousie de l’hôtel de Bourgogne ; sa vie privée contre la calomnie, venimeuse, acharnée ; ses idées contre des attaques véhémentes ; chargé de divertir le plus autoritaire des souverains et non le moins exigeant, Molière suffit à tout, à force d’énergie, lutta jusqu’au bout, quoique malade et rongé de soucis, mourut enfin à son poste en jouant le rôle d’Argan sur cette scène qu’il avait tant aimée. […] Non, certes ; et pour être convaincus qu’en définitive, l’auteur des Femmes savantes n’a nullement admis … Qu’une femme en sait toujours assez Quand la capacité de son esprit se hausse À connaître un pourpoint d’avec un haut-de-chausse, il nous suffira d’entendre un instant ce ridicule et presque odieux Arnolphe, de L’École des femmes, auquel Molière fera si durement expier son égoïsme : Je ne veux point, dit-il, d’un esprit qui soit haut ; El femme qui compose en sait plus qu’il ne faut. […] « S’il suffit de sacrifier les siens pour être éternellement heureux », s’est dit Orgon, « qu’à cela ne tienne. » Et il a négligé sa femme, il a brutalement mis son fils à la porte, il a rudoyé son frère et va sacrifier sa fille… Tels sont les dangers qu’un mauvais directeur fait courir à une famille, et c’est bien le directeur que Molière condamne, celui que le catholicisme prétend substituer au père dans la direction morale de l’épouse et des enfants, et qui, pour être dévot, n’en sera pas moins homme. […] Une honnête femme, aux discours d’un galant, n’a que faire de jeter les hauts cris. » Elmire dit justement : Que ce n’est point de là que l’honneur peut dépendre Et qu’il suffit pour nous de savoir nous défendre… « Autant que possible, évitez le scandale », dit encore Molière (et c’est là un conseil d’une portée toute générale où il faudrait se garder de voir une coupable tolérance pour le vice), le scandale ne saurait rien enfanter que de déplorable en soi.
On excepte le cas où, le premier titre étant le nom du personnage principal, le second sert à qualifier son caractère ou à spécifier l’action dont il est le centre ; mais, dans ce cas même, un seul des deux titres suffirait, l’autre est presque une superfluité. […] J’ai cru qu’il suffisait de le faire remarquer à mesure dans le commentaire, sans transcrire, pour le prouver, de longs passages d’une prose qui n’est point classique, et dont les vers de Molière reproduisent le sens presque toujours embelli.