La pièce italienne est passionnée : les sentiments des personnages y ont toute leur énergie et tout leur abandon ; les emportements de Rodrigue sont de véritables fureurs ; ses retours sont sans réserve : aux injures brutales succèdent d’amoureuses litanies où se déroule tout ce que la langue italienne possède d’expressions de tendresse : — O mio bene !
Le sujet de L’École des maris est la différence que deux systèmes contraires d’éducation, l’un sagement indulgent, et l’autre ridiculement sévère, peuvent produire dans les sentiments et dans la conduite des jeunes gens qui y sont assujettis ; et, d’après cela, il est vrai de dire que Molière doit à Térence l’idée première, l’idée fondamentale de sa comédie, l’idée à l’exécution de laquelle tout le reste ne fait que concourir.
Messieurs, voulez-vous bien suivre mon sentiment ?
Or, quand il fut présenté pour la première fois à Louis XIV, en 1669, il avait déjà écrit ses satires littéraires, et ce qui est notable, c’est que, au sortir de cet entretien qui lui valut les premières faveurs qu’il reçut du roi, une pension de deux mille livres, — sa première réflexion, dit Brossette, fut un sentiment douloureux sur la perte de sa liberté, qu’il regardait comme une suite inévitable des bienfaits dont il venait d’être honoré.
En dépit de tout, Racine soutient son paradoxe contre le sentiment public, il le soutiendrait contre sa conscience littéraire, s’il ne l’avait déjà pas rangée de son parti. […] Les grands comédiens de l’Hôtel de Bourgogne et la troupe du Marais, inspirés par le même sentiment — la jalousie — et ligués dans un but identique, — la suppression du théâtre de Molière et la dispersion de sa troupe, — redoublèrent d’acharnement dans leurs attaques. […] Il y a seulement cette petite différence que dans la première, les valets le font à l’insu de leurs maîtres, et que, dans la dernière, ce sont eux qui leur font faire30. » Non seulement le sentiment de Somaize sur cette appréciation délicate est fort suspect, mais M. […] Je vous en fais juge, monsieur, et vous prie d’agréer l’assurance de mes meilleurs sentiments.
Son maître le détrompe bientôt, en lui dévoilant ses vrais sentiments.
Il avait beaucoup d’esprit, du talent naturel, et ce qui doit encore recommander davantage sa mémoire aux gens de lettres, peu d’hommes leur ont fait plus d’honneur par la noblesse des sentiments et des procédés.
Ce portrait est connu — Le Moliériste le reproduira prochainement ; mais ce que je veux détacher et signaler tout particulièrement, c’est ceci : Parlant de Mégabaste-Montausier, Mlle de Scudéry écrit : « Je suis même persuadé que s’il eût été amoureux de quelque dame qui eût eu quelques légers défauts ou en sa beauté, ou en son esprit ou en son humeur, toute la violence de sa passion n’eût pu l’obliger à trahir ses sentiments. […] Nos froides lignes, nos éternelles moulures sont insignifiantes : ils mettaient, eux, de la poésie, du sentiment jusque sur les linteaux de leurs portes, sur les poutres très saillantes de leurs vastes salles. […] On en est encore réduit aux conjectures à l’égard de cet écrivain, qui a certainement composé sa comédie sous l’inspiration d’un vif sentiment de haine contre Molière, avec lequel il avait eu sans doute d’anciennes relations.