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133. (1911) L’Étourdi de Molière et Le Parasite de Tristan L’Hermite (De Jodelle à Molière) pp. 292-302

Si, de plus, on admet qu’une sorte de vitesse acquise, jointe à la logique de l’intrigue, ait amené Molière à poursuivre l’imitation ébauchée du Parasite, on pourra regretter encore le dénouement de l’Inavvertito, mais celui de l’Etourdi se trouvera pleinement expliqué.

134. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Il se rend justice, il ne se trouve pas assez de génie pour combiner un sujet : il en prend un chez les Espagnols, & son goût ne lui dit pas qu’il faut l’accommoder à nos mœurs, à nos bienséances. […] Par ce moyen le Lecteur verra une suite d’imitation, & il aura le plaisir de juger par lui-même de la différence prodigieuse qui peut se trouver entre deux imitateurs.

135. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Quant à Corneille, on lui découvrirait des choses -non moins surprenantes ; on lui révélerait par exemple que, bien des années avant Polyeucte, la mère Angélique de Port-Royal ayant, pour compléter son renoncement au monde, refusé un jour la porte de son couvent à son père qui la venait voir, c’est probablement à cette grande journée du guichet, à ce coup d’état de la grâce , que le poète a dû les plus belles scènes de Polyeucte ; qu’en conséquence lui, l’élève et l’ami des jésuites, se trouve avoir beaucoup d’obligations aux jansénistes, et qu’il peut figurer avantageusement dans une histoire de Port-Royal, où un parallèle entre Polyeucte et la mère Angélique, entre Pauline et M. […] Parmi les pensionnaires de Richelieu et de Mazarin se trouvent deux noms qui eussent peut-être été moins favorisés sous Louis XIV : Descartes et Campanella.

136. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

L’Egyptienne, amante de Léandre, est reconnue fille d’Argante ; & l’Etrangere, mariée avec Octave, se trouve la fille même que Géronte faisoit venir de Tarente. […] Croit-il, le traître, que mille cinq cents livres se trouvent dans le pas d’un cheval ? […] Le pere veut casser le mariage : il consulte trois Avocats, & se trouve plus embarrassé qu’avant la consultation.

137. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

Don Garcie se trouve avec son rival, & lui dit : LE PRINCE JALOUX.

138. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Quoi qu’il fût très agréable en conversation lorsque les gens lui plaisaient, il ne parlait guère en compagnie, à moins qu’il ne se trouvât avec des personnes pour qui il eût une estime particulière : cela faisait dire à ceux qui ne le connaissaient pas qu’il était rêveur et mélancolique ; mais s’il parlait peu, il parlait juste, et d’ailleurs il observait les manières et les mœurs de tout le monde ; il trouvait moyen ensuite d’en faire des applications admirables dans ses Comédies, où l’on peut dire qu’il a joué tout le monde, puisqu’il s’y est joué le premier en plusieurs endroits sur des affaires de sa famille, et qui regardaient ce qui se passait dans son domestique.

139. (1846) Quelques pages à ajouter aux œuvres de Molière (Revue des deux mondes) pp. 172-181

Au rapport de plusieurs écrivains du xviie siècle, le cadre bouffon imaginé par Molière fut rempli en société, chez Mme de la Sablière, dans un dîner où se trouvaient Ninon, Chapelle, Despréaux, La Fontaine et quelques autres convives dignes d’un tel cercle.

140. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

« La nation est vraiment comédienne, disait encore le président de Brosses en 1740 ; même parmi les gens du monde, dans la conversation, il y a un feu qui ne se trouve pas chez nous qui passons pour être si vifs. » Ajoutez que dans l’Italie catholique la profession du théâtre fut sans contredit plus considérée qu’en aucun pays du monde ; les princes et les cardinaux témoignaient pour cet art une admiration sans scrupules.

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