La jeunesse ignorante et curieuse, à qui l’on assure que son ignorance est plus près du savoir que les bonnes notions acquises par la génération qui la précède, se précipite dans les écoles, flattée de franchir l’espace qui la sépare de cette génération avancée, de gagner même un rang sur elle, de la laisser en arrière, empêtrée qu’est celle-ci dans les anciennes traditions.
Votre façon d’écrire est fort jolie ; Mais gardez-vous de faire de folie, Ou je saurai, ma foi, vous châtier Comme un galant.
Le lecteur doit savoir que tous les canevas composés à Paris par les Comédiens Italiens, depuis leur établissement en France, sont remplis avec des scenes tirées de leurs anciens Auteurs.
« L’Auteur, qui par de solides raisons & par sa propre expérience avoit appris à distinguer ce qui convenoit aux différents théâtres pour lesquels il travailloit, ne crut pas devoir hasarder cette comédie sur le théâtre de Paris ; il ne la fit pas même imprimer dans sa nouveauté, quoiqu’elle ne soit pas sans beauté pour ceux qui savent se transporter aux lieux, aux temps & aux circonstances dont ces sortes de divertissements tirent leur grand prix ».
Bobinet est un pédant de Précepteur qui ne sait point parler naturellement comme le reste des hommes, & qui ne voit rien au-delà de ses Auteurs classiques.
Quant à Rotrou, chacun sait qu’il a plus d’une fois parlé une langue aussi belle, aussi précise que celle de Corneille, et ce mérite reconnu de tous, lui assigne un rang considérable dans notre littérature dramatique.
La plupart des Auteurs, en négligeant cette partie, ont quelquefois fini leur ouvrage, souvent même lu la piece aux Comédiens, & fait quelques répétitions, avant de savoir comment ils l’intituleront.
Elles se connoissoient, sans que je le susse parcequ’elles logeoient dans des quartiers fort éloignés l’un de l’autre, & se voyoient rarement.