Ainsi, la pièce comique servait d’introduction, de cadre à la pièce pastorale ; et celle-ci, à son tour, était destinée à recevoir ces morceaux de chant et ces entrées de ballet, dont le Roi avait fait choix. […] Il paraît que, cette fois, Molière ne reçut point d’ordre du roi, et que ce fut de son propre mouvement qu’il fit Le Malade imaginaire. On peut même douter que le projet de cette comédie ait été fait, comme il est dit en tête du prologue, pour délasser le roi de ses nobles travaux . […] Sous un roi très chrétien, qu’en peut dire la France ? […] Vous aurez beau vanter le roi dans vos ouvrages, Et de ce nom sacré sanctifier vos pages ; Qui méprise Cotin, n’estime point son roi, Et n’a, selon Cotin, ni Dieu, ni foi, ni loi.
parlant de l’entrée de ce roi à Paris en l’année 1437, pag. 109. […] avec privilége du roi. […] & mignons, avoient tout crédit auprès du roi ». […] La profession de comédien est honorée en Angleterre ; on n’y a point fait difficulté d’accorder à Mile Olfilds un tombeau à Westminster à côté de Newton & des rois. […] Il fallut que le roi engageât ce prélat à souffrir que Moliere fût déposé secrétement dans le cimetiere de la petite chapelle de saint Joseph, fauxbourg Montmartre.
Créon, le nouveau roi, ordonne que les derniers honneurs soient rendus à Étéocle, mort en combattant pour la patrie. […] Il est vrai que l’homme moderne put être pathétique autrement qu’en sa qualité de citoyen, de roi, de père, de fils ou d’époux ; l’ambition, l’amour, la grandeur personnelle, voilà ce qui fit de lui un héros tragique ; mais, de même que l’homme antique, il parut sur la scène en qualité d’époux, de fils, de père, de citoyen ou de roi. […] Dans les autres théâtres, que sont les personnages les plus nobles, les rois, les princesses, les chefs d’armée ? […] Tartuffe se brise contre la Religion dont il a pris le masque, contre la sainteté du Foyer conjugal, et contre la justice du Roi. […] Ni les peuples, ni les rois ne sont libres.
Enfin il suffit que ç’ait été un Auteur illustre, et qu’il ait été honoré de l’estime et des bienfaits du Roi pour justifier les égards que j’ai eus pour lui. […] Puisqu’il ignore que quand on fait parler le Roi personnellement, on ne donne la qualité de, Monsieur, à personne qu’à ceux à qui sa Majesté veut bien la donner, à cause de l’élévation de leur naissance, ou de leur dignité. Et je pourrais me récrier contre mon Censeur de ne pas mettre de la différence entre un Privilège, où le Roi parle définiment et en Maître, et le titre d’un Livre qui n’est déterminé pour personne en particulier. […] Sa fermeté paraît dans le temps que la Maison du Roi voulut se conserver le droit d’entrer à la Comédie sans payer. […] Mais plus, il n’y a pas un an que le Roi eut occasion de dire qu’il avait perdu deux hommes qu’il ne recouvrerait jamais, Molière et Lulli.
Rœderer, — la position de Molière, et le plaisir que le roi prenait à diriger son talent, on se persuaderait sans peine qu’en approchant l’oreille des rideaux du roi, on surprendrait quelques paroles dites à demi voix, pour désigner à Molière ce caractère, qui, bien que respecté au fond du cœur, avait quelque chose d’importun pour les maîtresses et pour les femmes de la cour qui aspiraient à le devenir8. » Préparer le triomphe du vice, tel serait donc le sens mystérieux du caractère d’Alceste. […] Que ce partisan effréné du pouvoir absolu, qui veut qu’on bâtisse “deux citadelles à Paris pour contenir le peuple, et qui, avec ses grands airs d’austérité, rivalise avec sa femme, pour servir les plaisirs du roi ! […] Bazin, « se serait avisé de reconnaître dans -Oronte, dans ce faquin de qualité tout au plus, qui prétend que le ni en use honnêtement avec lui, le duc de Saint-Aignan (Beauvillers), mauvais poëte, sans douée, comme tout grand seigneur de l’Académie française, homme d’esprit pourtant et du plus exquis savoir-vivre, le Mécène d’alors, respecté de tous, tendrement aimé du roi, comblé de ses plus hautes faveurs, cité partout pour le modèle du plus parfait courtisan10 ? […] Du reste, sous l’égide du grand roi, il lui était permis d’immoler impunément les travers et les ridicules dont plus d’un homme de cour offrait le modèle.
Pepin vient à ma rencontre ; il me reçoit près des lieux où les Rois François ont choisi leur sépulture ; il me conduit au Temple, le serment de l’hymen nous unit, je suis à lui. […] Ces spectres que la Gouvernante peint à l’imagination de la Princesse, ce poignard qu’elle lui fait voir sous le chevet du lit, afin de lui persuader que le Roi l’a épousée pour la tuer la premiere nuit de ses noces, tout cela ne nous rappelle-t-il pas ces contes d’Ogre 51 avec lesquels les Bonnes amusent ou endorment les petits enfants ?
Il vivait sous la monarchie et dînait à la table d’un roi : cependant il pressentait que notre nation est peuple ; il respectait cette puissance, et il savait qu’en France c’est au peuple qu’on doit parler34. […] Molière, qui voulait faire rire, cherchait au contraire ces exagérations, et pensait qu’on ne devait ni les blâmer ni s’en offenser : « Les véritables savants et les vrais braves ne se sont point encore avisés de s’offenser du Docteur de la comédie, et du Capitan, non plus que les juges, les princes et les rois, de voir Trivelin ou quelque autre, sur le théâtre, faire ridiculement le juge, le prince on le roi. » Préface des Précieuses ridicules. […] On retrouve les mêmes idées dans le Discours au Roi imprimé en tête des Fâcheux : « Ceux qui sont nés en un rang élevé peuvent se proposer l’honneur de servir Votre Majesté dans les grands emplois ; mais pour moi, toute la gloire où je puis aspirer, c’est de la réjouir.
Cette seconde noblesse aussi, les Parlementaires, sont écrasés ; le Roi les a réduits au rôle d’officiers du Roi, de commis aux procès et n’admet pas qu’ils soient davantage. […] Celui-ci le présenta à Monsieur, frère du Roi, et Monsieur le présenta au Roi lui-même. […] Cette pièce, faite pour le Roi, est un spectacle pour laquais. […] Il n’était pas ce jour-là le roi bourgeois que Saint Simon dit qu’il était. […] Il voulait que l’on ne fût dévoué qu’au roi, que l’on n’aimât que le roi et, comme c’était son devoir, des vertus qu’il voulait qu’on eût, il donnait l’exemple.