Il n’y eut pas de Poëte qui ne lui rendît ses hommages par l’entrepôt du Mercure. […] Je ne vous en demanderai point, lui dit Conaxa, venez seulement : ils se rendirent tous dans son appartement : c’étoit en hiver. […] Il fut flatté, loué, caressé, respecté, chéri au delà de tout ce qu’il pouvoit espérer, grace au million qui fut rendu au Banquier le lendemain, à la réserve des frais du repas qu’il voulut bien sacrifier à son ami.
Une imagination vive, un langage souple et harmonieux leur rendaient facile l’improvisation qui était, du reste dans les habitudes de la nation. […] Cette persistance de chaque acteur dans son personnage rendait plus facile l’obligation d’improviser le dialogue, ce qui était, comme nous l’avons dit, une condition essentielle de la Comédie de l’art. […] Il nous paraît bien représenter le type dans son caractère général : il a dans son vêtement l’ampleur que Pierrot a conservée jusqu’à nos jours ; il porte le sabre de bois qui resta propre à Arlequin ; il est coiffé du chapeau souple, susceptible de revêtir les formes les plus étranges, rendu célèbre notamment par le fameux pitre Tabarin.
Elle est d’autant plus fâcheuse qu’au lieu d’embellir son objet, elle finirait, si l’on n’y prenait garde, par le rendre ridicule. […] D’autres lui rendent indirectement le même témoignage ; ainsi l’auteur de la Fameuse comédienne, dont la haine acharnée contre sa femme s’arrête devant lui. […] Les argumens solides, topiques, il les présente avec une force qui les rend irrésistibles ; les points faibles, il les masque habilement ; il évite tous les pièges semés sur le terrain où il manœuvre. […] Une dernière fois, la passion a mal servi le poète ; pour un moment, elle est parvenue à le rendre diffus et froid. […] S’il ne ménageait pas les railleries à ses rivaux, ceux-ci les lui rendaient avec usure.
La Béjart, comédienne de campagne, attendoit ainsi que lui, pour exercer son talent, un tems plus favorable ; il lui rendit des soins, & bientôt, liés par les mêmes sentimens, leurs intérêts furent communs. […] Le désir de conserver son bien, en dépensant le moins qu’il peut, est égal au désir insatiable d’en amasser davantage ; cette avidité le rend usurier, il le devient envers son fils même ; il est amant par avarice, & c’est par avarice qu’il cesse de l’être. […] C’est enfin par elles, que Moliere a rendu en France la scéne comique supérieure à celle des grecs & des romains. […] Rien de ce qui pouvoit rendre l’imitation plus vraye & plus sensible, n’échapoit à son attention. […] Le titre espagnol est El combidado de piedra, qui signifie, le convié de pierre, ou la statuë de pierre conviée à un repas, ce qui a été mal rendu en françois par l’expression de festin de Pierre.
Il est vrai qu’il en donne d’assez bonnes raisons ; mais je crois qu’elles sont plutôt de la façon de l’Auteur, que de celle de Molière, qui alors ne connaissait point assez la Cour pour parler aussi sensément qu’il le fait à ses amis ; et l’honneur et l’agrément d’une telle place devaient au contraire l’éblouir, et il devait tout quitter pour la prendre, et tout employer pour s’en rendre digne. […] Cette personne dont Molière fait un si indigne jugement, s’est rendue fort recommandable par son mérite dans les Affaires, et dans les Mécaniques. […] L’Auteur aurait dû lui rendre cette justice. […] Cependant l’aventure du Minime m’a réjoui ; elle est d’esprit ; et l’Auteur l’a assez bien rendue : car je fais justice sans prévention, et je ne prétends point, quand il verrait cette Lettre, m’attirer son mépris.
Depuis ce jour, chaque fois que Scaramouche venait à la cour, il avait ordre de se rendre auprès du dauphin ; il y venait en habit de Scaramouche sur lequel il mettait un manteau, la guitare sous le bras, et escorté de son chien, de son chat, de son singe et de son perroquet. […] Si nous en croyons Le Boulanger de Chalussay, l’auteur d’Élomire hypocondre, Molière aurait positivement reçu de Scaramouche des leçons de pantomime, et lui aurait dû ses progrès dans l’art du comédien : ………… Par exemple, Élomire Veut se rendre parfait dans l’art de faire rire ; Que fait-il, le matois, dans ce hardi dessein ? […] « Première conclusion : Il n’est rien de plus dangereux Que l’étude et que la science, Et rien ne nous rend plus heureux Que la paresse et l’ignorance. […] Et voici les vers « pour Jean Doucet et son frère voulant tromper les bohémiennes » : Quand un homme fait le brave Et se croit en sûreté Près d’une aimable beauté Qui tâche à le rendre esclave, Et qu’elle employe à cela Finement tout ce qu’elle a De charmes et de jeunesse ; Il est comme Jean Doucet Auprès d’une larronnesse Qui fouille dans son gousset.
Il se plaignit qu’on l’eût rendu pauvre, en le guérissant de sa manie. […] C’est un homme qu’une circonstance fortuite et inopinée a rendu avare et soucieux, et qui ne l’était peut-être pas naturellement ; peut-être qu’Euclion nécessiteux n’était pas même économe. […] Grégoire redevient joyeux dès qu’il a rendu les cent écus. […] C’est par un même trait de génie, et pour produire un même effet, que Molière a rendu Harpagon amoureux. […] Mais, cette fois, il change son plan d’attaque ; il ne va pas chercher dans leur doctrine ce qu’il y a de plus absurde, dans leur langage ce qu’il y a de plus ridicule, pour le rendre plus ridicule et plus absurde encore.
Ils imaginerent eux-mêmes des sujets ; & pour se rendre plus agréables, plus intéressants, plus variés, ils appellerent l’amour à leur secours, le personnifierent, & l’introduisirent sur la scene. […] Un Satyre, qui est aussi amoureux de Mylas, persuadé qu’il ne pourra la rendre sensible, cherche les moyens de lui faire violence. […] Je pourrois aisément traiter tous les autres avec la même exactitude ; si je n’étois sûr de rendre par-là mon ouvrage trop monotone, il me seroit très aisé de démasquer la véritable origine de tous les genres, & de prouver, par des exemples frappants, que ceux à qui l’on veut donner un air de nouveauté, ne paroissent tels aux yeux de l’ignorance, qu’en s’éloignant des bons modeles, en se parant de toutes les vieilles rapsodies auxquelles l’enfance de l’art a donné naissance, & que le goût avoit fait oublier.