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54. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Quant aux raisons de leur principe, elles sont faciles à apercevoir  : ils savent quelle est l’inépuisable fécondité d’un seul sujet. […] et à moins de sortir des bornes de son art, à moins de prêcher sur la scène, comment voudrait-on que Molière nous eût dit qu’on ne change point la nature en son fonds ; que quiconque l’essaye, il lui en coûte cher ; et, conséquemment, que le principe de tous nos maux, c’est de vouloir le tenter ? […] Mais ce qu’il n’aime pas de la religion, c’est ce qui s’oppose à la philosophie dont il est ; c’est le principe sur lequel toute religion digne de ce nom repose ; et c’est la contrainte surtout qu’elle nous impose. […] On mesurera la puissance de ce courant si l’on songe qu’au siècle suivant Voltaire et Diderot en procèdent ; Voltaire, qui dès 1728, avec une sûreté de coup d’œil singulière, s’en est pris tout d’abord à Pascal, Voltaire, qui ne croit pas plus que Molière à la bonté de la nature, mais qui, comme Molière, croit à l’inutilité d’abord, et ensuite à la cruauté des moyens que les hommes ont imaginés pour combattre la nature, et ne réussir finalement qu’à être vaincus par elle. — Et Diderot, qui tire des principes du « libertinage », comme une conséquence lointaine, la religion de la nature. […] Il faut bien qu’il y ait des questions de principes engagées dans le procès qu’on fait au style de Molière  : car pourquoi ne fait-on pas du style de Racine ou de La Fontaine des critiques analogues ?

55. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

Dire que la chasteté du langage ne doit pas aller au-delà de celle des mœurs, quelque corrompues qu’elles soient, c’est prétendre que la société de mœurs honnêtes est condamnée à entendre et à parler un langage qui respire le mépris de l’honnêteté et de la morale ; c’est avancer que le langage peut mettre à découvert des mœurs que la morale oblige à cacher ; c’est aussi établir en principe que des esprits délicats et polis n’ont pas le droit d’exclure de leur langage des expressions grossières et brutales, et j’observe ici que si la décence est une loi de la morale, c’est aussi une loi du goût.

56. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

Outre deux tragi-comédies, Clotilda et L’Oristilla, nous avons de Barbieri ce qu’il appelle un opera tragica, intitulé : Il principe Eleuriendo di Persia, et une pièce mystique : La Luce imporporata, tragedia di santa Lucia, imprimée à Rome en 1651.

57. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Un homme politique, par exemple, a des principes qu’on lui connaît ; il a des opinions ; il a des idées… quelquefois. […] Telle est, suivant moi, l’idée de Molière ; tels sont les principes qui l’ont guidé, et la leçon qu’il a voulu mettre dans ses deux comédies.

58. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

chaque scène est une situation, et l’on a entendu dire à un avare de bonne foi, qu’il y avait beaucoup à profiter dans cet ouvrage, et qu’on en pouvait tirer d’excellents principes d’économie.

59. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

Toutes ces sociétés naissantes se formaient une à une, sans éclat, sans autre prétention dans le principe, que l’indépendance, sans l’intention de former un corps.

60. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

C’était la comédie ramenée à son principe et à sa destination. […] Les passions sont aussi une source féconde de ridicules, et elles ont ordinairement pour principe l’amour de nous-mêmes. […] Mais qu’est-il besoin d’exemples si nombreux à l’appui du principe qui a été posé, puisqu’on peut affirmer que toutes les bonnes scènes de Molière en sont autant d’applications et de preuves ? […] On a beaucoup parlé de l’optique du théâtre ; mais, du principe exprimé par ce mot, on n’a peut-être pas tiré tout ce qu’il renferme. […] Le trait, en effet, leur convient à tous deux ; mais leur taciturnité n’avait ni le même caractère, ni le même principe.

61. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Ce principe a toûjours réussi à Moliere dans tous les caracteres qu’il a voulu peindre. […] Il avoit très-grande raison de charger sur leur mauvais goût ; ils ne savoient aucuns principes de leur art, ils ignoroient même qu’il en eût. […] Moliere, qui connoissoit l’action par principes, étoit indigné d’un jeu si mal reglé, & des applaudissemens que le Public ignorant lui donnoit. […] Il étoit surprenant qu’un enfant de dix ou onze ans, sans avoir été conduit dans les principes de la déclamation, fît valoir une passion avec autant d’esprit qu’il le faisoit. […] Il ne déclamoit point au hazard, comme ceux qui destituez des principes de la déclamation, ne sont point assurez dans leur jeu : Il entroit dans tous les détails de l’action.

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