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3. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

En souscrivant à ce mariage, le jeune prince avait sacrifié son inclination pour Marie Mancini, sœur de la comtesse de Soissons, qu’il avait aussi eue pour sa maîtresse. […] Monsieur était un prince efféminé, de petit esprit, de petite stature, d’une galanterie fade et misérable ; madame de Fienne lui disait : Vous ne déshonorez pas les femmes qui vous hantent, ce sont elles qui vous déshonorent. […] La considération de la gouvernante lui paraît déjà nécessaire pour préparer les peuples à respecter un prince appelé à es gouverner. Il nomme la duchesse de Montausier gouvernante de M. le Dauphin, et le duc de Montausier est désigné d’avance pour être son gouverneur, quand, âgé de sept ans, le prince passera des mains des femmes en celles des hommes. […] On voit que le prince n’était point en retard de marcher sur les traces de Henri son aïeul, dans la carrière de la galanterie.

4. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Le duc de Saint-Simon, dans sa juste animadversion pour l’injure que fit aux pairs, aux princes, à la nation entière, à son droit public, à ses mœurs, l’élévation du duc du Maine, fruit d’un double adultère, mais devenu digne d’une haute destinée par les soins de madame de Maintenon ; le duc de Saint-Simon, dis-je, comparant la naissance du duc du Maine avec les honneurs démesurés dont cet enfant fut comblé, se laissa aller au plus cruel et au plus injuste mépris pour madame de Maintenon, à qui le jeune prince devait le mérite précoce et distingué qui avait favorisé son élévation. […] et se peut-on croire obligé d’éloigner, comme jugement téméraire, la pensée que le prodige de cet édit qui les appelle à la couronne après le dernier prince du sang, et qui leur en donne le nom, le titre, et tout ce dont les princes du sang jouissent et pourront jouir, n’ait pas été, dans leurs projets, un dernier échelon, comme tous les précédents n’avaient été que la préparation à celui-ci ; un dernier échelon, dis-je, pour les porter à la couronne, à l’exclusion de tous autres que le dauphin et sa postérité ? Sans doute il y a plus loin de tirer du non-être par état, et de porter après ces ténébreux enfants au degré de puissance qu’on voit ici par leurs établissements et a l’état et rang entier des princes du sang, avec la même habileté de succéder à la couronne ; sans doute il y plus loin du néant à cette grandeur, que de cette grandeur à la couronne. Le total est à la vérité un tissu exact et continuel d’abus de puissance, de violence, d’injustice ; mais une fois prince du sang en tout et partout, il n’y a plus qu’un pas à faire ; et il est moins difficile donner la préférence à un prince du sang sur les autres, pour une succession dont on se prétend maître de disposer, puisqu’on se le croit de faire des princes du sang par édit, qu’il ne l’est de fabriquer de ces princes avec de l’encre et de la cire, et de les cendre ainsi tels sans la plus légère contradiction73. » Madame de Maintenon ne fut ni créole, ni créole publique, ce qui signifie femme publique, ni à l’aumône. […] Il vécut et mourut zélé protestant, sans que la conversion de Henri le détachât de ce prince.

5. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Cette condition ne pouvait convenir à la petite-fille d’Agrippa d’Aubigné, le compagnon de Henri IV, qui osait dire de ce prince, sans le fâcher, qu’il était un ladre verd, parce qu’il n’était pas prodigue pour ses amis. […] On voit en cela le fond de ce prince. […] Elle en avait besoin enfin comme d’une précaution contre elle-même, contre son inclination pour le roi, dans le cas où la bienveillance de ce prince, réputé si galant, viendrait à passer avec elle les bornes de la protection. […] À quoi aurait servi d’opposer son honneur aux désirs d’un prince, source de tous les honneurs, et habitué à croire qu’il élève les femmes par les fautes mêmes où il les abaisse ? Comment opposer l’intérêt de cet honneur au prince qui donne son propre honneur pour garant d’un inviolable secret ?

6. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Le pere sort, en espérant que les Princes trouveront des secrets plus efficaces, & brûle de se voir des successeurs. […] Le Comte de Barcelone vient avec les trois Princes. […] Son pere ne veut pas la contraindre à prendre un époux ; il la prie seulement de voir les fêtes préparées par les Princes. […] Le Roi vient avec les Princes de Béarn & de Fox. […] Les autres Princes prennent parti dans la Cour.

7. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

L’esprit des Concini, leur dévergondage, leur insolence, leur politique servirent de prétexte aux princes de Condé, aux princes de Vendôme, aux ducs de Mayenne, de Longueville, de Guise, de Nevers et de Bouillon, pour se soulever. […] L’histoire n’a pas expliqué comment Louis XIII, prince si doux, si timide, si jeune encore, a pu se laisser emporter à des partis aussi violents contre sa mère. […] M. s’étant levée, et lui avant fait la révérence, comme de coutume : J’aimerais mieux, va dire ce prince tout brusquement, qu’on ne me fît point tant de révérences, et qu’on ne me fît point fouetter. » (Journal du règne de Henri IV, t.  […] M. de Souvray et le prince demeurèrent à se reposer, attendant que le cidre fût venu. On apporta deux bouteilles et deux verres ; M. de Souvray et le prince burent de furie de ces bouteilles.

8. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

« Le prince (le duc du Maine) est l’idole du roi. […] Quand Louis s’en retournait, en 1672, désespéré, mais non rebuté, les désirs des sens étaient repoussés, le besoin, l’espérance de plaire commençaient à se faire sentir ; le prince, jeune et ardent, était désespéré ; le prince, aimable et charmé, n’était pas rebuté, ou ne se rebutait pas. Mais en 1680, à Versailles, le prince galant et libertin était affligé ; le prince aimable et amoureux était aimé, il savait l’être, et il n’était pas désespéré. […] L’orgueil du prince le plus jaloux de son autorité étant intéressé par ces accusations à la persécution des protestants, d’autres circonstances vinrent l’irriter. […] Il a en ce moment entre ses bras le petit prince ; il a félicité monseigneur comme un ami ; il en a donné les premières nouvelles à la reine.

9. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Un homme tel que Molière devait lui appartenir : le prince jugea le poète, et le poète jugea le roi. […] L’hypocrisie, ce fléau des pays civilisés, devait affliger une époque où il y avait si peu de morale, et où le prince voulait qu’on eût de la religion. […] Louis devina juste en lui prêtant son appui : la reconnaissance du poète a contribué à la grandeur du prince ; leur gloire est à jamais confondue. […] Cependant que ce généreux prince occupe tous ses soins à  maintenir la religion, Molière travaille à la détruire ; le roi  abat les tempêtes de l’hérésie, et Molière élève des autels à  l’impiété ; et autant que la vertu du prince s’efforce d’établir dans le cœur de ses sujets le culte du vrai Dieu par  l’exemple de ses actions, autant l’humeur libertine de Molière tâche d’en ruiner la créance dans leurs esprits par la  licence de ses ouvrages. […] Il ne doit pas abuser de la bonté d’un grand prince, ni de la piété d’une reine si religieuse à qui il est à charge et dont il fait gloire de choquer le sentiment.

10. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

En pleurant ce prince, on lui reprocha sa mort même ; ce furent en effet son malheureux amour pour la femme de son neveu, la persécution du jeune époux, et les préparatifs d’une guerre sans autre objet que celui de tirer la belle Charlotte de la cour de Bruxelles où le prince de Condé l’avait conduite, qui rallumèrent cet esprit de la Ligue que Henri alors dans sa sagesse et dans sa vertu avait pris tant de soin à calmer et à éteindre, cet esprit qui arma un bras fanatique contre lui4. […] Il écrivit un jour à Sully : « Le prince fait le diable. […] On lit dans les Mémoires de Sully, qu’après la mort du roi le prince « le Condé écrivit à la reine : Vous savez pourquoi j’ai quitté la France, nous faisions cause commune. » (Ibid. […] Le roi entra en fureur ; il voulait faire la guerre à l’archiduc qui avait reçu le prince et la princesse. […] Le prince s’en alla à Milan, laissant sa femme à Bruxelles.

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