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138. (1735) Moliere (Supplément au Grand Dictionnaire historique) « MOLIERE, (Jean-Baptiste Poquelin) poëte comique, etc. » p. 82

MOLIERE, (Jean-Baptiste Poquelin) poëte comique, etc.

139. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Certains côtés de l’art où l’imagination domine, appartiennent, il est vrai, à la jeunesse, mais Molière, le poète des réalités, fit mieux d’attendre. […] De sorte que le poète, — le professeur, l’avocat ! […] Tout en nous racontant que le poète Tyrtée hâtait par ses chants le pas accéléré des Spartiates, l’histoire avoue qu’il marchait devant et qu’il était boiteux.

140. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Voilà des obstacles qui ne nous permettent point d’admirer ce Poëte selon son merite, ni en Grec, ni en Latin, ni dans les versions Françoises les plus fidelles, & les plus polies, qu’on nous en puisse donner. […] Vous me direz sans doute qu’il faut être Poëte pour aimer de cette maniere ; mais pour moi je croi qu’il n’y a qu’une sorte d’amour, & que les gens qui n’ont point senti de semblables delicatesses, n’ont jamais aimé veritablement.... 

141. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

« Cette sorte d’intrigue est, je crois, celle qui a le plus de mérite, & qui doit produire un plus grand effet ; parceque le spectateur, indépendamment de ses réflexions sur l’art du poëte, est bien plus flatté d’imputer les obstacles qui surviennent, aux caprices du hasard, qu’à la malignité des maîtres ou des valets ; & qu’au fond une comédie intriguée de la sorte, étant un image plus fidelle de ce que l’on voit arriver tous les jours, elle porte aussi davantage le caractere de la vraisemblance. […] « Cette sorte d’intrigue est, je crois, celle qui a le plus de mérite, & qui doit produire un plus grand effet ; parceque le spectateur, indépendamment de ses réflexions sur l’art du Poëte, est bien plus flatté d’imputer les obstacles qui surviennent, aux caprices du hasard, qu’à la malignité des maîtres ou des valets ; & qu’au fond une comédie intriguée de la sorte étant une image plus fidelle de ce qu’on voit arriver tous les jours, elle porte aussi davantage le caractere de la vraisemblance ».

142. (1802) Études sur Molière pp. -355

Notre poète a si bien embelli cette idée, qu’il en a tiré vingt-huit vers, dont pas un seul n’est à retrancher. […] ce jeune poète est Racine. […] Le poète et le musicien allaient ensemble travailler à Auteuil, lorsqu’un pauvre à qui Molière avait, par mégarde, donné un double louis courut après lui pour le lui rendre ; notre philosophe, en le lui laissant, s’écria : « où la vertu va-t-elle se loger !  […] Les médecins étaient pour Molière, dit-on, ce que le vieux poète était pour Térence. […] notre poète lui a fait bien d’autres larcins !

143. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne jouèrent aussi un Festin de pierre en vers, du poète Villiers. […] Jamais pièce française n’a été maniée par un de nos poètes, quelque méchant qu’il fût, qu’elle n’ait été rendue meilleure. […] Et le poète : « Comment ! […] De là le poète de salon, le conférencier de salon, le nouvelliste de salon. […] Celui où le poète se moque des passions de l’amour et le montre comme une hallucination perpétuelle.

144. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [76, p. 115-117] »

Le poète tragique voulait qu’on écrivit : De mon peu de lecture oses tu me blâmer ?

145. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

Enfin le Poëte moderne ne remplira pas son objet à notre gré, si M. […] Turcaret se pique du fol orgueil d’avoir pour maîtresse une femme de condition qui le joue, le hait, le méprise, le pille, & le trompe pour un chevalier ; lorsqu’il envoie un billet au porteur, excellent, & de fort mauvais vers à sa maîtresse ; lorsqu’il veut faire jetter sa maison trente fois à bas pour la faire construire de façon qu’il n’y manque pas un Iota, & qu’il ne soit pas sifflé de ses confreres ; lorsqu’il prétend être connoisseur en musique parcequ’il est abonné à l’Opéra ; lorsqu’il admet à sa table un Poëte qui ne dit rien, mais qui mange & pense beaucoup ; lorsqu’il vend des emplois ; lorsqu’il en donne aux rivaux qui l’embarrassent ; lorsqu’à la priere de sa maîtresse il fait un commis de ce laquais naïf qui prie la dame de se servir toujours du même rouge, afin de plaire à son protecteur, & ne pas le mettre dans le cas d’être révoqué ; lorsqu’il refuse de payer à sa femme une modique pension & qu’il se ruine pour une fripponne à laquelle il donne pour dix mille francs de porcelaines, un carrosse, une maison de campagne, &c.

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