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5. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Racine ne peut donc avoir eu à se plaindre des intrigues de cette maison, Boileau son ami à l’en venger. […] Aux Perrins, aux Coras, est ouverte à toute heure : Là du faux bel esprit se tiennent les bureaux, Là tous les vers sont bons pourvu qu’ils soient nouveaux ; Au mauvais goût public, la belle y fait la guerre, Plaint Pradon opprimé des sifflets du parterre ; Rit des vains amateurs du grec et du latin, Dans la balance met Aristote et Cottin ; Puis, d’une main encor plus fine et plus habile, Pèse sans passion Chapelain et Virgile, Remarque en ce dernier beaucoup de pauvretés ; Mais pourtant confessant qu’il a quelques beautés, Ne trouve en Chapelain, quoi qu’ait dit la satire, Autre défaut, sinon qu’on ne le saurait lire, Et pour faire goûter son livre à l’univers, Croit qu’il faudrait en prose y mettre tous les vers. […] On ne peut pas dire non plus qu’elle ait plaint Pradon ; elle a cru au contraire à son triomphe, et sa présomption lui a persuadé qu’elle ajouterait par son sonnet à l’humiliation de Racine. […] Quelle chaleur dans sa réponse à Bussy-Rabutin qui se plaignait à elle des injures de Furetière contre Benserade qu’il affectionnait, et contre La Fontaine qu’il ne connaissait pas, mais pour qui il connaissait l’estime de sa cousine.

6. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Il s’empressa fort à la faire revenir, en la conjurant de considerer que l’amour seul avoit causé son emportement, & qu’elle pouvoit juger du pouvoir qu’elle avoit sur son esprit, puis que malgré tous les sujets qu’il avoit de se plaindre d’elle, il étoit prêt de lui pardonner, pourveu qu’elle eût une conduite plus reservée. […] Mais si vous sçaviez ce que je souffre, vous auriez pitié de moi : ma passion est venuë à un tel point, qu’elle va jusqu’à entrer avec compassion dans ses interéts ; & quand je considere combien il m’est impossible de vaincre ce que je sens pour elle, je me dis en même temps, qu’elle a peut-être la même difficulté à détruire le penchant qu’elle a d’être coquette, & je me trouve plus de disposition à la plaindre qu’à la blâmer. […] Je vous avouë à mon tour, lui dit son ami, que vous êtes plus à plaindre que je ne pensois ; mais il faut tout esperer du tems ; continuez cependant à vous faire des efforts.

7. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

La scène dixième du deuxième acte, où Cécile se plaint de son propre malheur, tandis que Sganarelle croit que c’est au sien qu’elle s’intéresse, est plaisante. […] La scène deuxième du premier acte, où Lubin fait confidence à George Dandin de son message pour sa femme ; la quatrième, où monsieur et madame de Sotenville font enrager leur gendre qui se plaint de leur fille ; la huitième, où George Dandin est obligé de demander pardon au galant de sa femme ; la scène septième du deuxième acte, où Lubin raconte de nouveau à George Dandin le rendez-vous de sa femme, et la dernière scène de la pièce, dans laquelle le malheureux mari est encore obligé de demander pardon à sa coquine de femme : voilà les scènes à étudier. […] La première scène du premier acte, où Armande et Henriette exposent leurs différents caractères ; la deuxième, où Clitandre avoue à Armande qu’il ne l’aime plus ; la quatrième, où Bélise veut toujours voir une déclaration d’amour dans tout ce que lui dit Clitandre ; au deuxième acte, les scènes cinquième et sixième, où Martine est chassée, parce qu’elle a manqué à la grammaire ; la septième, où Chrisale se plaint aux femmes savantes et leur parle raison ; au troisième acte, les scènes 1, 2, 3, 4, 5, où Trissotin lit ses vers, où il se prend de querelle avec Vadius ; au cinquième acte, la scène première, où Henriette témoigne à Trissotin sa répugnance, et où celui-ci persiste ; la scène troisième, où le notaire ne sait auquel entendre, le père disant que le gendre est Clitandre, la mère disant que c’est Trissotin, Martine philosophant mieux que personne : voilà les scènes de cet ouvrage admirable qui doivent servir de modèles.

8. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Après cette confession elle pleure et se plaint. […] Les deux valets se plaignent de servir des maîtres extravagants. […] Le pédant se plaint à son écolier qu’il abandonne l’étude et ne profite plus. « Vous avez grand tort de vous plaindre, répond Lelio, car le fruit que vous verrez prochainement naître de moi vous montrera que je n’ai pas perdu le temps, ainsi que vous le dites. » ACTE QUATRIÈME.

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353

De quoi se plaignent donc ces marauds-là ? […] S’ils ne faisoient que se plaindre, patience ; ce seroit des plaintes perdues : mais ils refusent tout net de rien fournir davantage. […] Elles volent vers la prison porter cette heureuse nouvelle à Béverley : mais il s’est déja empoisonné : il a d’ailleurs vendu & perdu l’héritage de son oncle : la mort de ce bon vieillard ne fait qu’accroître son désespoir : quand Stukéli, feignant de le plaindre, vient l’accuser d’avoir assassiné Leuson.

10. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. De la Gradation. » pp. 342-351

Tu sais que j’ai à me plaindre de toi, & que je trouve fort mauvais.... […] La veuve se plaint du silence de Valere : celui-ci lui dit qu’au défaut de la voix, un regard, un soupir, un geste servent souvent à exprimer les transports d’un amant.

11. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

çà, n’ai-je pas lieu de me plaindre de vous ? […] On se plaint qu’on ne travaille plus dans le genre de Molière.

12. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. Des Pieces intriguées par des noms. » pp. 204-215

de qui donc vous plaignez-vous ? […] Vous avez donc tort de vous plaindre, & vous n’êtes pas aveuglé.

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