Cette édition a eu des malheurs ; et les deux récents volumes s’ouvrent par de tristes souvenirs. […] Enfin la vocation même d’Elvire fournit à celui-ci un prétexte hypocrite et une excuse railleuse pour justifier sa trahison : « Il m’est venu des scrupules, madame, dit-il, et j’ai ouvert les yeux de l’âme sur ce que je faisais.
Molière, dans ses deux premiers ouvrages, avait suivi, comme tous ses devanciers et ses contemporains, la route tracée par les comiques italiens et espagnols ; dans celui-ci, il s’ouvrit une carrière nouvelle, où il n’eut d’autre guide que la nature, et qu’il semble avoir fermée, après l’avoir parcourue toute entière.
Molière, voulant ouvrir un champ vaste et fertile à la satire des vices et des ridicules, élargit, pour ainsi dire, la scène jusque-là resserrée de manière à ne permettre que le développement de quelque travers particulier, y transporta, non plus une famille, une coterie, mais la société presque entière, et plaça, au milieu de cette foule de personnages, un censeur de leurs défauts, atteint lui-même d’une manie sauvage qui l’expose justement à la risée de ceux mêmes dont il condamne légitimement la’ conduite et les discours.
Elle a un petit nez troussé, bien capable d’ouvrir la veine.
Mais, tel qu’il est, enfin, le Menteur commence l’ère de la comédie nouvelle, de la vraie comédie, en France, de même que naguère le Cid avait ouvert celle de la tragédie véritable. […] Toutefois, en sortant de sa vraie route, Molière ouvrit celle où devait se distinguer plus tard un esprit singulier qui mit sur la scène l’analyse subtile des mouvements du cœur humain, et la marche imperceptible d’une passion qui s’ignore ou veut se cacher à elle-même. […] Comment plutôt celui qui avait fait autrefois le Menteur, n’applaudissait-il pas aux triomphes d’un jeune auteur, à qui il avait ouvert et ensuite abandonné la carrière comique, après y avoir marqué lui-même ses pas par un chef-d’œuvre ? […] Enfin, Molière lui-même s’est servi du même mot dans le même sens : Et c’est aussi pourquoi ma bouche se dispense Àvous ouvrir mon cœur avec plus d’assurance.
Don Garcie, loin de repousser son rival, lui fait ouvrir les portes d’Astorgue.
Thomas Corneille, qui était de ses amis, voulut l’engager à briguer une place à l’Académie française, l’assurant, non sans vraisemblance, que ses succès au théâtre, et l’estime générale dont il jouissait, lui ouvriraient toutes les portes.
Il ne craint que la mort dans ce monde ouvert à ses caprices. […] Ainsi, pendant que Thomas Corneille arrangeait ses rimes ingénieuses sur cette prose éloquente et forte, messieurs les comédiens ouvraient une trappe deux fois plus large ; ils rapetissaient la comédie, ils agrandissaient le spectre ; ils soufflaient sur l’esprit de Molière, ils doublaient les torches du dénouement final. […] Chez les courtisanes de Corinthe, à qui les portes s’ouvrent-elles ?